mercredi 2 juillet 2014

2000 milliards bientôt ?


gallus gallus ne craint personne !

évidemment je lis cette prophétie dans le Figaro,

 je ferais mieux de regarder le foot !

La dette publique a augmenté de 45,5 milliards entre le dernier trimestre 2013 et le premier trimestre 2014, pour atteindre 1986 milliards d'euros fin mars. Nous sommes trois mois plus tard, à ce rythme en effet, la dette doit atteindre aujourd’hui 1995 milliards  ? Dans trois mois nous y sommes : à la rentrée prochaine, on atteint les 2000 ?

Dans le détail, c'est l'État qui a généré en ce début d'année la plus grande augmentation (+43,3 milliards), puis la Sécurité sociale (+4,6 milliards). À l'inverse, la contribution à la dette des administrations publiques locales a baissé de 2,1 milliards.



Ce chiffre, aussi alarmant soit-il, ne va pas se traduire par un désintérêt soudain des investisseurs pour notre dette. La France emprunte actuellement à un prix très bas sur les marchés financiers, tellement bas que la loi de finances rectificative pour 2014 a permis de réduire de 1,8 milliard d'euros cette année les charges de la dette par rapport à ce qui était prévu. Je vous redonne les ordres de grandeur : à 2,3 % de taux d’intérêt, 2000 multiplié par 2,3 ne donne que 46 milliards d’intérêts, une paille, pas de raison de s’inquiéter, au contraire, la tentation est grande d’emprunter…et c’est ce que l’on fait !

Il n'empêche. Cela fait quand même de nombreux mois - voire de nombreuses années - que la situation de notre endettement inquiète. Dans son rapport sur «La France en 2025» remis la semaine dernière au président de la République, le commissaire général à la stratégie et à la prospective, Jean Pisani-Ferry, prévenait qu'«il faut être conscient que celui-ci nous expose à des tensions sur le refinancement de l'État en cas de remontée de l'aversion pour le risque sur les marchés financiers». J’adore ce langage fleuri, le terme « aversion » est truculent ! Et rappelle que notre ratio de dette publique était dans les années 1990 «sensiblement inférieur à la moyenne ; il est aujourd'hui un peu supérieur» à ceux des pays de l'OCDE avec lesquels nous pouvons nous comparer.



La Cour des comptes, elle, tire régulièrement la sonnette d'alarme sur le sujet. Cela fait longtemps que son premier président, Didier Migaud, juge que le niveau atteint par la dette «place notre pays dans une zone dangereuse» et que «les efforts jusqu'ici engagés ne suffisent pas à nous en dégager».

Preuve, s'il en fallait encore, que l'État ne peut se permettre de se relâcher sur le déficit public. Que, même si le sujet est compliqué politiquement, le gouvernement ne doit plus donner gain de cause aux «frondeurs» sans que les mesures annoncées ne soient financées. Sinon, c'est un scénario déjà fragile - qui prévoit encore un déficit public ramené à 3 % du PIB l'an prochain - qui serait totalement remis en cause.

Il aura fallu 11 ans pour que la dette française double de volume! C'est en effet au deuxième trimestre 2003 qu'elle avait atteint 1000 milliards d'euros. A la fin de cette année-là, l'endettement atteignait 63 % du PIB. La France n'a, depuis cette date, jamais réussi à tenir sa dette en dessous des 60 %, un chiffre pourtant préconisé par le traité de Maastricht. De déficits annuels en déficits annuels, la dette avait commencé à exploser à partir des années 1990.




L'équation budgétaire se complique de jour en jour. Et pour cause: alors que le niveau d'économies prévues sur les dépenses publiques n'a pas bougé depuis la fin de l'année dernière - 50 milliards d'euros de 2015 à 2017 -, l'exécutif multiplie les coups de pouce fiscaux tout en accroissant la facture des dépenses.

S'agissant des recettes, Manuel Valls a annoncé en avril - en plus de la baisse du coût du travail de 30 milliards d'ici à 2017 promise par François Hollande en janvier - une réduction de la fiscalité de 11 milliards pour les entreprises sur cette période. Pour faire passer la pilule auprès de sa majorité, le premier ministre a aussi dégagé une enveloppe de 5 milliards pour les ménages modestes d'ici à la fin du quinquennat. Dès l'an prochain, les cotisations pour les salariés payés autour du smic baisseront dans le privé et le public pour environ 2,5 milliards. Mais Manuel Valls a encore lâché du lest depuis avril. Le geste prévu pour cette année atteindra finalement 1,16 milliard et non plus 500 millions, de façon à soulager 3,7 millions de foyers, dont 1,9 million sortiront cette année de l'impôt. Cette mesure sera rendue pérenne dans le budget pour 2015.


Parallèlement, l'exécutif a fait marche arrière sur les économies, toujours sous la pression d'une partie des députés socialistes qui fustigent la priorité donnée aux entreprises. Le gel des prestations a été assoupli: les retraites inférieures à 1200 euros seront revalorisées, ainsi que le RSA, pour un coût annuel de 700 millions. La note devrait continuer à grimper avec les amendements aux budgets rectificatifs de l'État et de la Sécu pour 2014, déposés par les députés PS. Ils concernent la levée du gel des aides personnelles au logement (130 millions) et l'exonération de taxe d'habitation et de redevance audiovisuelle pour des ménages modestes (45 millions). Le doublement de l'allégement des charges à domicile pourrait rallonger la douloureuse de 150 millions. Quant à la revalorisation des prestations d'invalidité et d'accidents du travail, qui sera examinée à l'automne pour 2015, elle coûterait 200 millions.

Les députés socialistes ne sont pas les seuls à pousser à la dépense. Le premier ministre a aussi reculé face aux intermittents du spectacle: l'allongement du différé d'indemnisation, qui devait permettre d'économiser 20 à 40 millions en 2014, et 95 millions en 2015, a été annulé. Il sera compensé par l'État. Autre mauvaise nouvelle pour Bercy, la nouvelle mouture de l'écotaxe ne rapportera que quelque 300 millions l'an prochain, contre 750 à l'origine. Certaines initiatives sont aussi venues de ministres. Ségolène Royal a ainsi annulé la hausse prévue des tarifs d'EDF de 5 % en août. Il subsistera au final une «hausse modérée», ce qui pourrait coûter plusieurs centaines de millions à l'entreprise publique.



Enfin, sous l'impulsion d'Arnaud Montebourg, l'État va débourser 1,7 milliard pour prendre 20 % du capital d'Alstom. Le ministre de l'Économie assure que l'opération ne coûtera rien aux contribuables, grâce à la vente d'actions. Pour ne rien arranger, l'Insee anticipe cette année une croissance de 0,7 % du PIB, alors que Bercy prévoit 1 %. Autant dire que le déficit public a toutes les chances de dépasser les 4 %, comme le craint la Cour des comptes.

Nous avons été depuis longtemps inoculés au principe de la croissance par la dépense publique à crédit. C’est un virus tenace, contre lequel nous ne connaissons pas d’antidote. Nous vivons avec la maladie, et nous nous y accoutumons assez bien, au point d’en faire un principe de vie publique durable....enfin...jusqu'à quand ?

Je vous l’ai déjà dit : " je dépense, donc je suis" !

attention à l’overdose toutefois

le réveil, sortis de l’hypnose, va être terrible !


PS : cette question m’obsède, je le concède :
http://babone5go2.blogspot.fr/2013/02/cinq-reformes-en-dix-mois.html