https://www.youtube.com/watch?v=Gzy-G3pFTAc&ab_channel=%C3%81lvaroJ.Lorite
C'est la question d'actualité : devant la disparition des espèces, le fameux anthropocène, qui signifie la destruction (de la Planète ainsi que l'humanité) par l'homme, certains se réveillent... et osent dire que cela dure depuis longtemps : l'homme, nous, serait depuis toujours, le destructeur de la vie sur terre, et ce depuis les temps les plus reculés, où combattant Néanderthal, il le massacrait, pour le remplacer !
Ce n'est plus moi qui dis cela seul, mais les scientifiques officiels prônent cette thèse :
homo sapiens, le mal nommé,
serait le plus grand ennemi de l'humanité !
https://www.youtube.com/watch?v=Gzy-G3pFTAc&ab_channel=%C3%81lvaroJ.Lorite
Lecture 13 min, c'est long, bien long s'agissant de la survie de la planète !
Tigres à dents de sabre ou marsupiaux géants ont disparu de la surface de la Terre au moment où Sapiens l'a colonisée. Coïncidence ? Non, affirment de nombreux scientifiques, qui accusent l'homme moderne de détruire son environnement… depuis toujours.
Homo sapiens, homo destructor ?
Homo sapiens célébrant un rite. Peinture de Francisco Fonollosa. |
"Pyromane, viandard et destructeur". Voilà le portrait peu reluisant qui émerge des travaux de paléontologie les plus récents. Homo sapiens n’a jamais été en paix avec son environnement. Pire, alors qu’il en dépend pour sa survie, il le violente depuis ses origines. "L’espèce humaine a deux caractéristiques principales, détaille Jean-Jacques Hublin, professeur au Collège de France. Elle s’attaque à des animaux plus gros qu’elle, et s’oriente de préférence vers des proies jeunes – ce qui n’est pas le cas des autres prédateurs." Il n’existe pas de meilleur moyen d’éradiquer une espèce occupant le haut de la chaîne alimentaire que de tuer ses jeunes. Les plus gros animaux se reproduisent peu, en effet : les gestations sont longues, très espacées dans le temps, et ne donnent naissance qu’à un ou deux petits à la fois. Qu’une génération s'affaiblisse, et toute l'espèce est menacée. Or, la colonisation de la planète par l'Homme, à partir de la dernière sortie d'Afrique (- 70.000 ans), coïncide avec la disparitions en quelques milliers d'années de la mégafaune : tigres à dent de sabre, marsupiaux géants, ours des cavernes… les victimes ?
c'est la même Catherine Chausson qui m'avait tuyauté s'agissant du chapiteau du cloitre de la Collégiale |
La question divise la communauté scientifique depuis plus de soixante ans… sans être tranchée. Les uns, comme Stephen Wroe de l'université de Sydney (Australie), estiment que la principale cause de ces extinctions est le changement climatique, et notamment la remontée des températures du début de l'Holocène il y a 11.500 ans, après un maximum glaciaire particulièrement froid. Impossible, selon eux, que le peu d'hommes peuplant alors la Terre - les estimations de la population européenne lors de ce dernier maximum glaciaire oscillent entre 11.000 et 28.000 individus ! - puissent être responsables de la disparition de dizaines de milliers de grands mammifères. L'inadaptation de cette mégafaune à l'élévation des températures, l'incapacité de changer de diète alors que le couvert végétal se modifie paraissent être des explications plus raisonnables.
Les ancêtres des Aborigènes utilisaient des armes à manche
pour chasser il y a 50.000 ans
D'autres chercheurs désignent Homo sapiens comme le coupable
idéal… avec des arguments plutôt convaincants. Ils soulignent, d'une part, que
certaines espèces ont disparu bien avant le réchauffement du climat, d'autre
part, que les sites archéologiques montrent que l'Homme se nourrissait bel et
bien de ces animaux. Les preuves les plus convaincantes sont à chercher du côté
de l'Australie et de l'Amérique du Nord, là où l'extinction de la mégafaune
coïncide parfaitement avec l'arrivée des premiers hommes. Ailleurs, et
notamment en Europe, le rôle de Sapiens n'est pas établi.
Alors que les estimations précédentes le voyaient débarquer sur l'île-continent il y a 40.000 ans, les plus récentes stipulent que notre grand ancêtre a posé le pied en Australie autour de -50.000. C'est la première information sensationnelle livrée lors de sa découverte, au début des années 2010, par le gisement archéologique de Warratyi, une grotte située dans le centre-est de l'Australie : 4300 objets divers, 200 fragments d'os issus de 16 mammifères différents et d'un reptile. Mieux, dans un article paru dans Nature en novembre 2016, l'archéologue Giles Hamm, de l'université de La Trobe à Melbourne, montre que ces ancêtres des Aborigènes utilisaient déjà des outils et des armes à manche pour chasser. Des os de diprotodon ou wombat géant, un marsupial de trois mètres de long pour deux de haut, ont été retrouvés sur le site, ainsi que des coquilles d'œufs d'un oiseau immense. Cette découverte assoit les convictions des tenants d'une Blitzkrieg - la destruction, en moins d'un millier d'années, d'une mégafaune australienne sans défense face à un nouveau prédateur - sans pour autant convaincre toute la communauté scientifique ! Stephen Wroe réfute cette hypothèse, estimant qu'elle "repose sur des interprétations simplistes de phénomènes biogéographiques et anthropologiques complexes".
Réexaminant les outils découverts sur les sites archéologiques, les données paléoclimatiques, les connaissances sur la végétation de ces époques, les chercheurs les plus sceptiques concluent que "ni les premiers Australiens, ni leurs descendants immédiats n'ont chassé la mégafaune avec l'efficacité requise pour provoquer une extinction de masse aussi rapide". Et de déplorer que ce débat scientifique ait été instrumentalisé au sein du monde politique comme une preuve que les Aborigènes actuels ne sont pas les défenseurs de la nature qu'ils revendiquent être.
Les discussions sont tout aussi vives en Amérique du Nord, où la période même d'arrivée de l'homme est débattue. Dans la grotte de Hall, au Texas, le sol se couvre régulièrement de sédiments depuis 15.000 ans. L'analyse ADN des fragments d'os découverts sur ce site a montré que les espèces animales et végétales ont réagi différemment à la hausse des températures du début de l'Holocène. "Alors que la diversité végétale s'est rétablie, les grands animaux ont disparu, explique Frederik Seersholm, de l'université Curtin (Perth, Australie), principal auteur de l'article paru en juin 2020 dans Nature Communications. Neuf espèces se sont éteintes, et cinq n'ont plus fréquenté la région. Alors que les petits animaux, qu'on pensait pourtant chassés intensément par les hommes, ont survécu et se sont adaptés… en migrant." Un autre facteur que le climat aurait donc contribué à l'extinction des grands mammifères. Cet "autre facteur" ne peut être que l'Homme, selon ce chercheur.
Une analyse de toutes les études consacrées aux sites paléontologiques, effectuée par Christopher Sandom de l'université du Sussex (Royaume-Uni), dresse un schéma global reliant conditions climatiques, extinction de la mégafaune et peuplement humain. Elle montre que les gros animaux n'ont pas disparu du continent d'origine de Sapiens, l'Afrique, alors qu'ils se sont éteints partout ailleurs, notamment en Amérique latine. Une pandémie localisée au continent américain pourrait-elle expliquer ces disparitions ? Pour tester cette hypothèse, Kathleen Lyons, de l'université du Nouveau-Mexique (États-Unis), a modélisé l'impact du virus West Nile sur les populations d'oiseaux d'Amérique du Nord. Sa conclusion est formelle : une maladie ne peut pas provoquer une extinction aussi brutale et rapide que celle de la mégafaune américaine.
Le chasseur-cueilleur serait donc un prédateur irraisonné, incapable de juger des conséquences de ses actes, contrairement à l'Homme du néolithique. Le passage à l'agriculture et à l'élevage, il y a environ 10.000 ans, est en effet souvent présenté comme un immense progrès : l'Homme s'approprie certaines espèces animales et végétales ; il apprend à ressemer les plantes qu'il prélevait auparavant dans la nature et noue des rapports différents avec des animaux, en témoigne la domestication des bovins, ovins et autres caprins. La nature n'est plus pillée mais organisée. Pour le plus grand bien de la planète ? Ces dix mille ans d'évolution récente prouvent le contraire ! L'agriculture et l'élevage, a fortiori en mode intensif, détruisent chaque jour les milieux naturels, et contribuent à polluer l'atmosphère dans une mesure telle qu'ils en altèrent la composition.
Des concentrations élevées de méthane dues à l'essor de
l'élevage et de la culture du riz
Tel est le sombre constat dressé par une grande partie de la communauté scientifique. Au point qu'en 2000, le prix Nobel de chimie Paul Crutzen, de l'institut Max-Planck à Mayence (Allemagne), et le biologiste américain Eugene Stoermer, de l'université du Michigan (décédé en 2012), ont proposé, dans la revue Science, de créer une nouvelle ère géologique baptisée "Anthropocène". Il s'agit de prendre en compte le fait que l'activité humaine a profondément modifié le fonctionnement biologique et physique de la planète. Les deux scientifiques en situent le début en 1784, année de l'invention de la machine à vapeur. Celle-ci nécessite en effet la combustion massive de charbon, contribuant à faire grimper les teneurs en CO2 dans l'atmosphère. Mais un autre chercheur, l'Américain William Ruddiman, paléoclimatologue à l'université de Virginie, a proposé trois ans plus tard de faire remonter l'origine de l'Anthropocène aux débuts de l'agriculture et de l'élevage, soit entre - 6000 et - 8000. En juillet 2020, dans le Quaternary Science Reviews, il réactualisait sa théorie, s'appuyant sur les récents travaux menés sur les émissions de méthane. Ceux-ci démontrent que l'augmentation, ces 8000 dernières années, de la concentration de ce puissant gaz à effet de serre dans l'atmosphère est essentiellement due à l'extension de la culture du riz et à la multiplication des troupeaux d'animaux domestiqués par l'Homme. Est ainsi expliqué pourquoi les teneurs en méthane relevées dans les carottes de glace en Arctique et Antarctique sont plus élevées à l'Holocène que lors du réchauffement intervenu après un maximum glaciaire il y a 140.000 ans.
La déforestation a-t-elle réellement commencé il y a 6000
ans ?
Pour le CO2, les choses sont moins claires… Mais dans ce même article, William Ruddiman estime verser au débat de nouvelles preuves. Sa démonstration s'appuie d'abord sur les découvertes archéologiques permettant d'évaluer la croissance de l'humanité. Les démographes estiment que quelques millions d' Homo sapiens vivaient sur terre il y a 10.000 ans, et que cette population a doublé régulièrement par la suite, environ tous les mille ans. Difficile d'imaginer qu'aussi peu d'humains aient pu enclencher une hausse des gaz à effet de serre. Cependant, de récentes découvertes archéologiques en Chine et en Europe (où vivaient à cette époque une grande majorité des hommes) montrent une croissance moins linéaire, notamment une forte hausse de la population entre -7000 et -5000 ans, corrélée à une augmentation des teneurs en CO2 dans l'atmosphère.
L'équipe de Ruddiman a ensuite évalué la déforestation induite par l'avancée de l'agriculture. Un sujet très controversé du fait du manque de données, source d'interprétations variées. En s'appuyant sur les études des pollens récupérés dans les sédiments des lacs et des tourbières partout dans le monde, elle estime que le couvert forestier a commencé à reculer il y a 6000 ans. Certains chercheurs réfutent cependant l'hypothèse d'une destruction d'arbres de grande ampleur, dans la mesure où le manque d'outils et de force animale ne permet pas à un agriculteur d'exploiter plus d'un hectare. Ils oublient sans doute les éclaircies effectuées sur des pentes non exploitées par la suite, les régions déforestées mais cultivées occasionnellement, et les terres trop dégradées pour l'agriculture, rétorque le paléoclimatologue américain… qui persiste et signe.
75 % de la surface des continents sont altérés par l'Homme
Cette déforestation sur plusieurs millénaires a provoqué, selon lui, des rétroactions en cascade. L'augmentation de CO2 dans l'atmosphère a contribué à réchauffer les océans et l'atmosphère, et stoppé la croissance des glaces des pôles. Par rapport à une évolution naturelle du climat, pilotée par le seul rayonnement solaire, l'activité humaine aurait augmenté la concentration en CO2 de 40 ppm (parties par million de molécules de CO2 par mètre cube d'air). Selon Ruddiman, les émissions préindustrielles anthropiques (de -10.000 ans à 1750) se sont élevées à 343 milliards de tonnes, dont 300 ont été absorbés par les océans, le couvert végétal terrestre et les tourbières. Cet excédent de 43 milliards de tonnes représentant le volume émis tous les ans par les 7 milliards d'humains d'aujourd'hui…
La modification du climat par l'Homme ne serait donc pas seulement due à l'extraction en masse de charbon, de pétrole et de gaz pour des usages non essentiels à la survie de l'humanité, mais également à des activités vitales comme l'agriculture. Celle-ci pèse aujourd'hui pour 20 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. En outre, la destruction de biodiversité qu'implique la mise en culture ou le pacage des animaux sur des espaces toujours plus étendus depuis le néolithique n'est pas prise en compte par Ruddiman. "2/3 des surfaces terrestres sont utilisées par l'agriculture, 75 % de la surface des continents sont altérés par l'Homme, 13 % seulement des océans ne sont pas impactés par les activités humaines, 70 % des zones humides ont été détruites depuis 1970", dénonce ainsi l'organisation non gouvernementale World Wildlife Found (WWF) dans son Indice planète vivante de 2020. Le nombre de vertébrés sauvages, lui, a baissé de 68 % depuis 1970. "Aujourd'hui, 97 % de la biomasse animale est composée de l'Homme et de ses animaux d'élevage, il ne reste plus que 3 % de biomasse sauvage", déplore William Ruddiman.
Conclusion : Homo sapiens a achevé sa conquête du monde.
Il bute sur ses limites.
Pour la première fois de son histoire, il en a pris
conscience. Depuis le sommet de Rio, en 1992, et l'adoption des conventions
internationales sur la biodiversité, le climat et, en 1994, la désertification,
la communauté internationale tente de réduire les émissions de gaz à effet de
serre et de freiner les destructions d'espèces animales et végétales. Cesser
d'être "pyromane, viandard, destructeur" : c'est bien la nature de l'Homme qu'il
s'agit de changer.
Oubliez l'image idyllique d'hommes grappillant ici quelques baies, prélevant là un bison après une chasse valeureuse et respectueuse de l'animal. Ce paradis n'a jamais existé. Nos ancêtres chasseurs-cueilleurs ont utilisé tous les moyens disponibles pour éliminer les obstacles s'opposant à leur volonté. Y compris… le feu. C'est ce que nous apprend l'étude du climatologue Jed Kaplan, de l'université de Lausanne (Suisse), et de l'archéologue Jan Kolen, de l'université de Leyden (Pays-Bas). Ces chercheurs ont voulu comprendre pourquoi, de l'Espagne au nord de l'Allemagne, les traces de pollens et de graines indiquent l'omniprésence il y a 20.000 ans d'une végétation de steppe, alors que les modèles climatiques montrent, sur la majeure partie du continent, des conditions favorables aux forêts. La réponse, donnée dans un article de 2016 paru dans Plos One, c'est l'Homme. Sous un climat très froid, seule l'utilisation du feu peut modifier à ce point l'environnement. La motivation d' Homo sapiens est simple : créer des espaces ouverts, plus favorables à la chasse, à la quête de plantes comestibles et aux déplacements. Cette hypothèse a été largement confortée par la datation de couches de cendres dans les sols. Pour les chercheurs, ces incendies volontaires constituent par ailleurs l'une des plus anciennes modifications du climat par l'Homme. Le CO2 stocké par les arbres a en effet été relâché dans l'atmosphère en grande quantité, provoquant une augmentation des teneurs de gaz à effet de serre.
L'Europe n'a pas été le seul continent affecté. En
Australie, les incendies allumés par les premiers occupants remontent même à
35.000 ans, soit 15.000 ans seulement après leur arrivée. C'est dans le cratère
Lynch, site archéologique majeur du Queensland, qu'ont été datées au carbone 14
des suies et cendres provenant de la combustion d'une forêt tropicale.
L'analyse des pollens fossiles montre que les arbres ont été remplacés par des
arbustes sclérophylles semblables aux lauriers. Fulco Scherjon, paléontologue
de l'Université de Leyden a voulu savoir si l'on retrouve ces pratiques partout
dans le monde. Sa compilation des études scientifiques sur le sujet parue en
2015 dans Current archeology montre que c'est effectivement le cas. Les
chasseurs-cueilleurs ont mis le feu à leurs paysages partout dans le monde, sur
tout type de végétation… à l'exception de la toundra. Là encore, pour ouvrir
des chemins et mieux communiquer, mais aussi augmenter la productivité des
plantes, attirer les animaux, et même, c'est une hypothèse…pour s'amuser.
Nous poursuivons collectivement cette oeuvre systématique. Peu à peu, la forêt primaire disparait, avec les arguments les plus convaincants : la population mondiale doit croitre, les enfants étant indispensables à la survie des générations précédentes. L'alimentation de masse doit croitre, pour les mêmes raisons. Les réserves d'énergie seront toujours insuffisantes, surtout avec la mise de côté de l'énergie nucléaire. La planète doit donc toujours céder, à la pression humaine
sapiens en viendra-t-il à bout ?
et quand ?
c'est un petit miracle que Dispar vole toujours dans nos prairies oubliées grâce à la faiblesse démographique du piémont pyrénéen |