Il se nomme en réalité : le dream garden, ou en langue germanique, Traum Garden. L’auteur : Ernst Kreidolf, qui est Suisse, a créé ces dessins en 1912.
Puisque la Ministre des Universités (dont j’ai oublié le nom) prône la généralisation des cours en anglais post bac, je m’autorise de citer le texte suivant dans sa langue d’origine : « A Cotsen Children's Library exhibit says: "This is the caterpillar garden of Herr Hermelin, the ghostly white figure in the lower left-hand corner. He visits the pen every morning before breakfast, so he can admire their gorgeous coloration, stroke their backs, and make sure that each of his beauties is getting its favorite vegetation and is feeding well. Although the gaudy caterpillars look as if they must be products of the illustrator’s imagination, all of them are actually found in nature."
C’est comme si en effet l’auteur élevait des papillons dans son jardin, j’en rêve, et il conduit un beau troupeau de chenilles : je vais vous aider, il faut distinguer de haut en bas : le sphinx de la vigne ou « petit pourceau », en effet, élevage pertinent. Ecaille martre, ça tombe bien : elle mange de la salade. On reconnaît entre mille la chenille du Machaon, sur les carottes. Ensuite pas facile : est-ce le sphinx du liseron ? Plus bas encore sur les pommes de terre : le sphinx tête de mort. Et enfin le sphinx de l’euphorbe. Il y a un scarabée en haut à gauche qui, comme dans une écurie de courses, enlève les crottes pour les porter dans l’espace compost. Un sénior s’appuie sur sa canne comme un tuteur et observe l’élevage, tandis qu’un hyménoptère (quelconque) bénit l’ensemble avec une graine (poilue) de pissenlit.
On constate que l’auteur est érudit, et que tout ce théâtre de la Nature est fort précis, mêlant chenilles et adultes en situation. Un esquif montre le Flambé servant de grand-voile, et menant en exil (on ignore où ?) une Reine Antiopa pleine de chagrin sur une terre lointaine ?
Même esquif mené par un Vulcain-amiral, c’est justement son nom, avec comme rameurs une armée de scarabées. Dans la cohorte, des dériveurs transportent des Piérides et des vanesses.
On trouve toute une faune, dont le Grand Paon de Nuit, et un lucane Cerf-Volant.
Sur Ernst Kreidolf (1863–1956), on apprend (toujours en anglais) ce qui suit : “German-born poet and illustrator. As a young man, Kreidolf studied lithography and later taught the craft. He left Germany for Switzerland during World War I. While he produced lifelike portraits, still-lifes (mostly of flowers), and a few religious pieces, he is best remembered for his more imaginative work. Kreidolf was fascinated with mythology, a subject on which he often spoke, and he originated his own myths around the spirits he saw in nature. In a style both spare and fantastic, he created a world in which every plant is animated and every garden inhabited by beneficent fairies.
With the juxtaposition of illustration and original rhyme, Kreidolf achieved great success in anthropomorphizing plants and revealing the magical side of nature.... in [Kreidolf's] world, nothing remains formless or inanimate. His pictures...communicate a sense of wonder about every aspect of the universe.”
Ca tombe bien…
Avec la pluie…
Il n’y a rien, mais rien (je parle d’insectes)
dans mon jardin !