Christian a un trésor dans son
jardin : trois oliviers. L’un d’eux est normal et produit des olives :
ce n’est pas celui qui nous intéresse. L’autre est très vieux, son tronc calleux,
et les feuilles clairsemées. Non plus ! C’est le troisième, il ne fait pas
d’olives, mais des feuilles touffues-charnues : tous les ans, c’est lui
que choisit Madame Atropos, pour pondre quelques œufs : deux-trois pas
plus, pour ménager les feuilles sans doute ? Elle passe la nuit, personne
ne la remarque, elle pond, et il faut attendre quelques jours pour que se passe le
miracle :
En regardant par terre, sur les
planches de la terrasse, des points noirs minuscules : des crottes !
Il suffit de lever la tête, et dans le fouillis des feuilles, on la devine, mon
appareil n’arrive pas à mettre au point !
Il faut dire que Christian m’a
passé un texto, je suis arrivé aussitôt ! Une chenille ! A mi
grandeur de sa taille définitive (elle va devenir é-nor-me), elle a sa belle queue rapeuse bien jaune. Les couleurs sont déjà
définitives, avec les rayures parallèles jaunes. Et elle adopte la position du
sphinx, pattes en crochets repliées sous la tête.
quasi invisible dans les feuilles |
J’ai amené la poche de gaze (qui ne me quitte jamais), et ai
la mission de la transplanter en ville, où l’olivier (sera-ce le bon ?) a
gelé il y a trois ans, et produit de grands rejets, parfaits (apparemment) pour
héberger la belle !
Voilà un migrant bien
accueilli !
va-t-elle se plaire ?
Est-ce la bonne variété (d’olivier)
Bonne nouvelle : il reste des papillons :
le grand sphinx tête de mort survit !