vendredi 30 avril 2021

Les Flandrin artistes et frères


Les frères Flandrin sont à la mode ! 

Partout (enfin presque) à Bordeaux ; Lyon ; Paris du moins dans l'église Saint-Germain des Près, on parle d'eux... du moins on prépare des expositions... quand l'ouverture (prévue désormais) des musées permettra d'accueillir le public dûment vacciné.

On comprend pourquoi quand on découvre la belle Florentine : pour moi, elle dépasse largement en beauté énigmatique Mona Lisa ! Voilà pourquoi elle est utilisée par les publicités pour attirer l'attention sur Hippolyte Flandrin, le frère le plus connu, qui a "côtoyé" ce modèle (on dit "cette modèle")



le titre pour moi est bien "la belle Florentine"

mais le titre officiel se borne à "jeune fille en buste"

Puisque je commence, sans aucune préparation, par les oeuvres, Hippolyte, ou l'un de ses deux frères, ont-ils peint d'autres jeunes femmes aussi belles ? 





je vous laisse juges mais la première est pour moi la plus réussie...

...mon Dieu, je m'aperçois que souhaitant accorder au genre féminin la priorité

la prééminence absolue de la beauté

j'oublie les mecs, alors qu'ils sont largement aussi beaux !

pardon d'avoir donné l'impression d'être aussi (exclusivement) féministe !






Polytes, fils de Priam, observe (sans jumelles) le mouvement des Grecs
musée de saint-Etienne

la signature HF c'est Hippolyte

jeunes bergers d'aujourd'hui, vous restez idéalisés chez les peintres depuis Virgile !


amis bordelais, vous avez eu droit à une conférence le 23 avril


amis parisiens, normal que vous soyez favorisés : 

toute l'église Saint-Germain des Prés est peinte par Hippolyte Flandrin


on peut visiter depuis chez soi !



vous avez reconnu le baptême du Christ ?

forcément, c'est la Résurrection



et puis à Lyon, ville de naissance des frères


avez-vous déjà vu 

le bien et le mal ?

Je change de peintres, mais la ligne directrice se trouve dans des tableaux religieux

je tombe sur ce tableau d'Orsel en cherchant la Florentine

 (car on trouve souvent ce que l'on ne cherchait pas)





Ce tableau de grand format, empreint de symbolisme religieux, développe l’histoire de deux jeunes filles qui personnifient deux principes : le Bien et le Mal. De part et d’autre d’une allégorie centrale, une succession de petites saynètes décrit, en les opposant, leurs parcours respectifs. La première, vêtue de vert, représentée sur la gauche, suit la voie de la sagesse et de la vertu, qui lui assure une vie sereine et heureuse. À droite, la seconde se laisse tenter par la passion et s’engage dans ce qui est décrit comme une vie dissolue, cédant aux avances d’un chevalier, qui la délaisse après la naissance d’un enfant. Rejetée par sa famille, elle se pend. Les symboles, ornements et formules latines accentuent le message.

 tout un programme, non ?

il y a donc eu des artistes lyonnais formidables !

je vous souhaite tout le bien possible

avec cette citation de Vincent van Gogh

PS : j'ai tenté et je crois réussi, de limiter le texte, pour montrer la beauté sans commentaires superflus. Ancien Lyonnais, je dois ajouter pour les amis résidant dans cette ville merveilleuse que le musée des Beaux Arts de Lyon prépare une exposition consacrée aux frères Flandrin. L'exposition Hippolyte, Paul et Auguste Flandrin était à voir à partir du 27 mars 2021... maintenant elle va vraiment ouvrir, par la grâce du Prince, soucieux de plaire à ses sujets pour ... l'année prochaine ! 

 je reprends un article "entre guillemets" signé in fine

"Les peintres Auguste, Hippolyte et Paul Flandrin ont tous les trois vu le jour à Lyon au XIXe siècle. Hippolyte Flandrin, le plus connu des trois frères, se distingue en tant que peintre d'histoire. Il fait également partie des portraitistes les plus en vue de son époque. Paul Flandrin se consacre également à ce genre mais son domaine de prédilection est la peinture de paysage. Auguste Flandrin, dont la carrière s'inscrit principalement dans un cadre lyonnais, est le moins connu des trois. 

Hippolyte Flandrin (1809-1864) occupe une place majeure sur la scène artistique de son temps, de la Monarchie de Juillet au Second Empire, et bénéficie d'une grande renommée auprès de ses contemporains. Élève préféré de Jean Auguste Dominique Ingres, dont il intègre l'atelier en 1829 après une première formation à l'école des beaux-arts de Lyon, il remporte en 1832 le grand prix de Rome qui lui ouvre les portes d'un séjour de six années en Italie. Ses premières participations au Salon lui valent d'être aussitôt distingué en tant que peintre d'histoire. Il obtient la commande d'un premier décor pour une chapelle de l'église Saint-Séverin à Paris (1839-1841), bientôt suivie par celle du décor du sanctuaire, puis du chœur, de l'église Saint-Germain-des-Prés (1842- 1848). Le succès de ce dernier chantier est considérable et se poursuit par le décor de l'église Saint-Paul à Nîmes (1846-1849), de la nef de l'église Saint-Vincent-de-Paul à Paris (1848-1853), de la basilique Saint-Martin d'Ainay à Lyon (1855), pour se conclure avec celui de la nef de Saint-Germain-des-Prés (1856-1863). Parallèlement, l'artiste se consacre au portrait, tant peint que dessiné, à l'exemple d'Ingres ; il s'affirme alors comme l'un des maîtres les plus recherchés et il est l'auteur d'une production importante dans ce genre. 

"Son frère cadet, Paul Flandrin (1811-1902), bénéficie d'une relation fusionnelle avec son aîné et leurs deux carrières s'entremêlent véritablement, jusqu'au décès d'Hippolyte. C'est ensemble que tous deux quittent Lyon pour gagner Paris, puis entrent dans l'atelier d'Ingres, ainsi qu'à l'école des beaux-arts de la capitale. Très vite, le paysage s'impose comme le domaine de prédilection de Paul. Celui-ci ne parvient cependant à s'imposer au concours du prix de Rome ; il rejoint néanmoins son frère en Italie et reste à ses côtés jusqu'à son retour en 1838. Il expose dès lors au Salon des paysages historiques, couronnés pour certains par des achats de l'État. Lui-même décore la chapelle des fonds baptismaux de l'église Saint-Séverin à Paris (1842) ; il collabore aussi activement aux chantiers monumentaux de son frère. Il voyage abondamment, du Lyonnais et du Bugey à la Provence, puis en Île-deFrance, sur la côte normande, à Pornic, travaillant à des études d'après nature qu'il met à profit pour élaborer ensuite ses compositions. Lui-même est l'auteur de portraits, le plus généralement dessinés, au tracé fin et sensible.

 

les gorges d'Ollioules au Louvre

"Le plus âgé, Auguste Flandrin (1804-1842) demeure le moins connu, en raison d'un décès prématuré, à l'âge de trente-huit ans, et d'une œuvre demeurant limitée en nombre. Sa carrière s'inscrit principalement dans un cadre lyonnais. À l'issue de sa formation à l'école des beaux-arts de la ville, il pratique d'abord la lithographie. Ses frères l'invitent à les rejoindre dans l'atelier d'Ingres dont il suit également l'enseignement. Il regagne néanmoins Lyon dès 1835 et se consacre surtout au portrait. L'opportunité d'un séjour en Italie en 1838, aux côtés de ses frères, lui ouvre de nouvelles ambitions, touchant à la peinture d'histoire, auxquelles son décès met un terme. 


"L'exposition Flandrin à Lyon, suivant un parcours thématique, s'attachera à montrer au public ces trois artistes sous un éclairage inédit. Le commissariat de l'exposition Flandrin au Musée des Beaux Arts de Lyon sera tenu conjointement par Elena Marchetti et Stéphane Paccoud.

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jeudi 29 avril 2021

Monique Canto Sperber veut sauver la liberté d'expression


Beau programme ! J'écoute Monique Canto-Sperber dans l'émission "La Grande Librairie", interviewée avec Paul Audi (qui parle de "l'empire de la compassion") et le belge David van Reybrouck (Odes chez Acte-Sud) par François Busnel

brillantissime

il faut réécouter en streaming (dommage qu'il manque une expression française, (sauf re-diffusion ?) 

... ou bien retrouver le fil conducteur dans cet article :

21 Avril 2021 | par Yaël Hirsch

La philosophe et ancienne directrice de l’Ecole Normale supérieure propose dans "Sauver la liberté d’expression" un diagnostic sur un malaise crucial de nos démocraties. Elle propose également des pistes intéressantes, enrichie par la tradition philosophique libérale pour penser cette liberté indispensable à la démocratie sur de nouvelles bases.

j'en retiens :

le débat est indispensable à l'expression des idées. Rien ne vaut la controverse objective pour réfuter toute théorie. C'est ainsi que les êtres humains respectant la tolérance peuvent échanger librement. Ce devrait être la règle à l'Université, lieu justement d'échanges où doivent primer les arguments, et non pas s'imposer les dogmes.

Monique Canto Sperber explique tout cela avec aisance, 

c'est un plaisir de l'entendre

Recul historique et philosophique

Sauver la liberté d’expression est le fruit d’un séminaire dirigé par l’auteure et le regretté Ruwen Ogien qui a duré de 2015 à 2018 à l’Ecole Normale supérieure. C’est le fruit d’une réflexion et d’échanges avec de nombreux spécialistes de la liberté d’expression parmi lesquelles Denis Ramond. Menée juste après les attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan et qui élargit le prisme jusqu’à John Stuart Mill vers le passé des modernes (19e siècle) et jusqu’à l’affaire Samuel Paty pour notre présent. Le recul proposé par Monique Canto Sperber est salutaire : elle reprend les principes de Stuart-Mill, les fondamentaux de la Loi sur la liberté d’expression de la IIe république (1881), aussi bien que les enjeux de l’Affaire Dreyfus avant de passer à Charlie Hebdo ou à la question de l’appel à la haine sur les réseaux sociaux aujourd’hui. 

Le diagnostic d’un double malaise

Alors qu’il rappelle très puissamment l’importance de la liberté d’expression pour nos démocraties, toute la force de l’essai provient de son diagnostic juste et mesuré : « Ce livre fut inspiré par un constat, l’existence de deux tendances apparemment contraires: d’un côté, la multiplication de propos qui se veulent affranchis de tout tabou, souvent à la limite du racisme,

voilà pour les réseaux sociaux, où la parole est anonyme

... de l’autre, la prolifération de formes nouvelles de censure, émanant de groupes, communautés, individus qui veulent imposer leur loi à la parole publique. Ces deux tendances ruinent pareillement la liberté d’expression ». Et la philosophe analyse finement les nouvelles censures et les nouveaux affranchissements, proposant de nombreuses illustrations riches et convaincantes, volontiers dans un contexte français, mais pas uniquement. Présente sur les réseaux sociaux, elle voit ce qui s’y passe mais n’arrive pas très bien à prouver qu’il y a de l’inouï lorsqu’elle met en cause « la capacité des algorithmes d’accentuer la visibilité de quelques opinions en affaiblissant la présence de celles qui s’y opposent » : n’est-ce pas exactement la même chose que Pierre Bourdieu critiquait dans L’opinion publique n’existe pas, quand il montrait que les positions à prendre préexistent à l’opinion et son dessinées par des élites ?

 Une proposition qui ne rompt pas avec la tradition libérale

Le livre est donc résolument ancré dans la tradition philosophique libérale, avec un brin d’accent sur la social-démocratie : les propositions faites ne sont pas révolutionnaires mais n’hésitent pas à trancher : plutôt que de légiférer, il faut dans l’ensemble faire confiance à l’espace public et à la parole qui vient contredire la parole de haine, de ségrégation, de violence ou raciste.

Mais après avoir saisi toute la mesure de l’acuité de la situation de crise de la liberté de parole et ses paradoxes, Monique Canto-Sperber propose de manière originale de la penser autrement. Elle propose de construire des garde-fous venus carrément de la théorie de la guerre juste. L’idée est très séduisante et les premières grandes lignes avec « trois justes moyens de lutte »: « refuser la censure », « s’en tenir à la littéralité des propos » et « jamais d’interdiction préventive » sont plus que séduisantes. 

 


Monique Canto-Sperber, Sauver la liberté d’expression, Albin Michel, 336 p., 21,90 euros, Sortie le 21 avril 2021. 

l’interview dure 42mn27s (de bonheur aurait chanté Sylvie Vartan)

https://www.youtube.com/watch?v=DKx19w_yOdM&ab_channel=FranceCulture

"Comme toute crise majeure, cette année de pandémie a joué le rôle de révélateur. Elle a jeté une lumière crue sur les inégalités de notre société ainsi que sur la vulnérabilité des étudiants, des personnes âgées et démunies, des enfants pauvres, de même que de tous ceux vivant de l'économie informelle ou dépendant des aides sociales. Elle a aussi concrètement démontré la désindustrialisation de la France : nous nous sommes rendu compte que les masques, les tests, les réactifs, les équipements médicaux, et même les médicaments de base n'étaient presque plus produits chez nous. Pareil pour les équipements informatiques des voitures créés à partir des terres rares. Pareil pour ce qui concerne l’industrie nucléaire, que nous démantelons difficilement alors que les usines fonctionnent encore ! Pareil pour le bois, les matériaux de construction, j’ajoute tous les produits de modélisme…même si l’on s’en moque !

Enfin, elle a prouvé que l'Etat pouvait jouer un rôle majeur en temps de crise, en compensant financièrement la perte d'activité de nombreux salariés.

 Le libéralisme condamné ? Dans les moments de crise majeure, les valeurs et les pratiques libérales sont toujours mises à mal. Le rêve des années 1990 d'une démocratie libérale perpétuelle s'était déjà fracassé contre l'irruption du terrorisme islamique et la montée des populismes européens. Aujourd'hui, la pandémie, associée à la menace du changement climatique, est l'une de ces circonstances où les idéaux libéraux de société ouverte et de confiance, de délibération et de contre-pouvoirs semblent des rêves creux face au danger. Quand les ressources sont rares et qu'il y a urgence, un pouvoir aux décisions discrétionnaires paraît toujours plus efficace. Mais je voudrais m'élever contre cette conclusion. 

 "Les pays qui ont impliqué très tôt les pouvoirs locaux ont mieux contrôlé la situation sanitaire"

Lorsqu'on regarde de plus près la séquence qui vient de s'écouler, on parvient au contraire à la leçon opposée. Hormis les aides économiques que j'ai rappelées, nous avons constaté qu'au printemps dernier, l'Etat a multiplié les mesures de réquisition et de répartition centralisées, avec parfois une opacité dans les prises de décision et des…

la suite est réservée aux abonnés

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j'écoute les polémiques ce matin sur l'alerte lancée par quelques Généraux-à-la-retraite ("en charentaises" précise la Ministre de l'Industrie)

normalement, ils sont interdits de parole, appartenant à la Grande Muette

ils s'inquiéteraient du déclin de la France ? ? 

...et 58% des Français penseraient comme eux ! ! 

alors ? ... la sauver, 

... la liberté d'expression ?


mercredi 28 avril 2021

Roberto Ferri et ses étranges variants

 


Il est extraordinaire, et peut tout peindre, même le pape !

tout le monde parle du covid, personne ne l'a vu

mais Roberto l'a peint(e) :

mauvaise nouvelle ...

... c'est bien une femme (au féminin) !

Roberto a tout fait ressortir de son tempérament (ardent) :

elle est sexy. Elle provient bien d'une chauve-souris

elle donne la mort

c'est "une belle vacherie" !

voici ce qu'elle a fait de son chat :
des détails extraordinaires !

voici le variant X

et le variant Y

à chaque fois, la zoonose crée un variant différent

parfois on ignore même quelle est la bête qui nous instille ses maladies

quand on va bientôt nous faire manger des insectes,
bonjour les variantes et variants !

un variant nous regarde ?

gare aux papillons dévoreurs



avant/après

c'est "l'affreux théâtre de la cruauté"

(il s'agit du vrai titre !)


c'était pas grave quand seuls les vieux mouraient...

...mais avec les variants, 

ce sont les jeunes aussi


notre seul recours

la Providence, l'Etat-Providence

déjà Daumier avait représenté la République nourricière :

elle avait deux seins (généreux et occupés)


je vous ai montré hier le tableau de Pierre-Joseph-Célestin François : le Concordat de 1801

voici le détail de "la Nation (agrandi) qui nourrit ses enfants" :

Roberto s'est adapté  :  Gaia a muté : devenue Providence :

elle a un sein de plus


les Britanniques écrivent : "beautiful bizzare"


https://beautifulbizarre.net/2020/02/11/roberto-ferri-paintings/

...ooui, ;;;ils parlent Anglais !

I could easily barrel ahead into a long-winded, artsy-academic analysis about how Roberto Ferri’s traditionally-rooted, virtuosic oil skills rival history’s most revelatory painters. I don’t want anyone to lapse into a coma on my watch, though. The internationally renowned Ferri’s exquisite brush-wielding gift would probably be crystal clear to an eye-patch wearing Captain Obvious with a cataract inconveniently located smack dab in the middle of his or her sole “gazing peeper”. We’re all on the same page, I’m sure.

allez sur son site

http://www.robertoferri.net/

et sur sa page facebook


PS (1) : les sirènes de Roberto et d'autres

PS (2) : désormais, les variants infectent les zèbres pour déformer leurs zébrures !

un vaccin pour les zèbres demain ?



à quand le variant sapiens mutant ?


en 40.000 ans ... que l'on a varié !

depuis Darwin & Wallace, nous avons appris que l'évolution est prégnante

et que la vie varie