dimanche 26 février 2017

Habiter le 7è ?

On me demande désormais : -« après ton prochain succès de librairie, où vas-tu habiter à Paris » ? Une bonne question, car pour écrire mon second livre, il va me falloir un environnement favorable (à la méditation). Un pied à terre à Paris est indispensable à un provincial qui réside dans le Sud-Ouest, où il ne peut prétendre à une exposition médiatique au top. Question de standing évidemment. Vous me savez amateur d’Art déco. De vitraux de la même période. Vous savez bien ? Barillet ? Maumejan ? Je cherche (dans les dernières pages de Figaro magazine, le Figaro hebdomadaire de Monsieur (dans Madame Figaro on trouve des fringues pour anorexiques qui ne me concernent pas). Je trouve cette perle. Sans doute est-ce un peu tôt, car la fortune ne va pas me submerger d’aménités positives avant plusieurs mois. Mais enfin, cela prouve que de tels havres de vie existent : voilà, je cite Patrice Besse qui est une référence en la matière :

« Dans le 7è arrondissement, entre la place de Breteuil et la rue de Sèvres. Les commerces variés de la rue de Sèvres et le célèbre marché de l'avenue de Saxe sont à deux pas, de même que des établissements scolaires publiques et privés de qualité dont le très-réputé lycée Victor Duruy. Les stations de métro Duroc et Sèvres-Lecourbe sont toutes proches, tout comme les différentes lignes de bus empruntant la rue de Sèvres et le boulevard des Invalides ». Commentaire : ce texte s’adresse manifestement aux Bobos avec enfants d’âge scolaire, mais je suis d’autant plus intéressé que l’appartement n’est pas si grand : 88,65m2. Il est paradoxal d’évoquer les transports en commun, puisque le standing de l’acheteur devrait le faire disposer d’une voiture de fonction avec chauffeur, ou au minimum d’un taxi payé par le contribuable sur note de frais exagérés, mais passons !

 


















Je continue la citation : « L’immeuble de style Art déco (1932) est en pierre de taille. A son sommet, d'élégants balcons à ferronnerie noire filent le long de la façade rythmée par d'élégants bow-windows aux consoles stylisées. (je kiffe à fond). Les baies à porte-fenêtres se prolongent par des balcons ou balconnets. Le portail d'entrée à double vantail en ferronnerie noire stylisée accède à un hall spacieux au sol en travertin. (c’est magnifique). "Puis une double-porte de chêne vitrée en plein cintre s'ouvre sur une galerie à mosaïque et galandis de vitraux Art déco". (je cite galandis mais ignore comme le correcteur d’orthographe de word qui souligne en rouge ce que cela veut dire). 

« L'appartement de 88 m², exposé nord-est/sud-ouest, est en bon état et très calme. Il se situe au premier étage élevé, desservi par un ascenseur. L’entrée ouvre sur un séjour/salle à manger de 32 m2, clair, au sol parqueté en point de Hongrie. (les amateurs défaillent de bonheur). « Puis se succèdent un cabinet de toilette et une cuisine aménagée. Un couloir conduit à deux chambres séparées de 12 et 15 m2, puis à une salle de bain spacieuse. Une salle d'eau peut être aménagée dans une des chambres. L'appartement sera aussi idéal pour l'exercice d'une profession libérale. Un gardien surveille l'entrée". 

Un gardien, la classe, on peut lui donner des étrennes, et lui demander de conduire la Masérati quand Bernard (le chauffeur) est en RTT ! (on la gare dans le parking au sous-sol du Ministère où l'on sert la France bien entendu, pas question de la laisser dans la rue)

une entrée extraordinaire !





« L’immeuble Art déco d’époque tardive (1932) affiche une modénature (?) emblématique de ce style. En façade, la pierre de taille restaurée tranche avec les belles ferronneries noires aux décors savamment géométriques des balcons et balconnets. Ses trois puissants bow-windows portent des ornements inspirés de l'Antiquité : demi-colonnes s'élevant vers les balcons filants, consoles à décor de diamant. (ce cumul de déco néoclassique me submerge d'enthousiasme). Les linteaux des portes-fenêtres équipées de stores affirment aussi ce style par leur clé dépouillée et leur frise simple de colonnettes. Derrière le portail d'entrée à arabesques hexagones en ferronnerie, des miroirs à pans coupés éclairent le premier hall recouvert de travertin. Il précède une galerie dont les vitraux à motifs de cercles et carrés font écho avec ceux de la mosaïque qui couvre le sol ». Je comprends presque tout. Y compris que la description de l’agent immobilier zappe sur les vitraux, et n’a pas relevé la signature : est-ce Barillet ou non ? Le prix dans ce cas devrait s’en ressentir ? (à la hausse ?)

La description n’est pas terminée !


« La porte palière en bois d'acajou ouvre sur le vestibule recouvert de moquette dont les murs blancs sont décorés de cimaise et les plafond de frises Art déco. Une porte à double vantail vitrée s'ouvre sur le séjour et la salle à manger (32 m2) éclairés l'un et l'autre par une porte-fenêtre ouvrant sur un balconnet. Une cheminée en marbre de Carrare trône dans le salon. (de Carrare ? arrêtez c'est trop !). Au sol, un parquet de chêne à point de Hongrie. (encore). Les murs sont peints et les plafonds cerclés de frises moulurées. Puis un cabinet de toilette précède la cuisine aménagée. Au sol, un tapis de céramique Art déco d'origine, aux motifs floraux stylisés dans les tons beige et bleu clairs. A la suite s'ouvre une chambre spacieuse d'une surface de 12 m2, équipée de nombreux rangements, dont la large porte-fenêtre s'ouvre sur un balconnet. Au sol, une moquette claire. Les murs et le plafond sont blancs. Puis une penderie, suivie de la salle de bain éclairée par une baie donnant sur la cour intérieure. Les murs clairs contrastent avec le tapis de céramique typiquement Art déco. Enfin s'ouvre une deuxième chambre de 15 m2 aux murs et plafonds blancs moulurés, dont la baie à double vantail se prolonge par un balconnet donnant sur la cour intérieure. Il est possible d'y aménager une salle d'eau".(pas d'accord, j'y mets un dressing indispensable).

superbes portes coulissantes

de quoi exposer mes bouquins
mignonne coiffeuse à gauche ; et lampe à droite, dans ce salon transformé en chambre

mal foutu, pas grave, je mets le lit au centre, et ôte cette petite console à coeurs ajourés

voilà la partie dressing. La couverture rouge est ridicule, j'ai plein de boutis indiens plus raffinés


Ce que nous en pensons ?

 (Patrice emploie le nous comme le faisait Napoléon, cela me semble justifié)

« L'immeuble des années 30 impose puissamment sa touche Art déco dans cette avenue ouverte à la fin du 18è siècle, et la vigueur de son style s'affirme jusque dans ses élégants espaces privés. Son emplacement central à proximité de la verdoyante avenue de Breteuil et de l'animation des 6è et 15è arrondissements, combiné avec son atmosphère remarquablement calme, font de l'appartement un lieu de vie privilégié même si un rafraîchissement apparaît indispensable. (ah flute, il faut rafraichir ? bon, on va négocier le prix pour inclure l'intervention du peintre, pas dramatique). Et si la luminosité peut être jugée relative du côté de la cour intérieure, la vue qu'elle offre est un joli clin d'oeil au paysage new-yorkais avec ses murs de brique et ses garde-corps métalliques. (New-York dans le 7è, je suis comblé). L'ensemble est d'évidence à vocation familiale mais sa conformation permettrait aisément d'y exercer une profession libérale. (d'écrivain, yes !)

920 000 €

par modestie, j'ai rejeté tout ce qui dépassait le million

Les prix indiqués incluent nos honoraires de négociation.
Référence 487213
Barillet ? Maumejan ?

Nombre de pièces          4
Nombre de chambres   2
Surface réception           32 m2
Surface totale intérieure             88.65 m2
Surface Carrez  88 m2
Surface Cave     6 m2
Local commun (vélos, poussettes, ...)  
Cour


Il faut absolument que je trouve 920.000 Euros !



Un (ou une) éditeur (éditrice) 


pourrait-il (elle) me faire une avance sur le tome 2 ?






j'ai oublié le principal :



je vous promets de revenir aux papillons improbables (8)

samedi 25 février 2017

Sortie d’imprimeur

Sur place à Labège-2 porte-5, nous prenons un demi avec Pythagore à la terrasse de la brasserie Lafayette, c’est commode, environnés de parking, la voiture n’est pas loin, facile de se donner rendez-vous

Depuis un an et demi, Stéphanie D.R respecte à la seconde les étapes de la création du livre et quel livre ! Là elle m’avait dit : -« sortie en librairie le 13 mars ». Je l'ai crue sur parole : le livre est déjà dans la colonne « sortie prochaine »  chez Amazon, qui vient de me contacter sur facebook ! Mon éditrice (j’utilise le possessif car elle dit : « mon auteur » en parlant de moi, elle coache un certain nombre d’auteurs, je fais maintenant partie d’une écurie dont elle est l’écuyère en Chef). me fait découvrir peu à peu nos rapports réciproques, et j'ai vis à vis d'elle le respect du aux personnes rares qui tiennent leurs promesses. Promesses et délais, elle tient les deux avec maestria. Le mot maestria me semble idoine dans la mesure où elle est d’origine italienne, Bien balancée quant à la silhouette ; et sûre... sans doute...implacable dans la conduite de son job. Je suis en réalité très impressionné, d’ailleurs je lui ai dit, elle a pris ce compliment avec naturel, (elle le savait déjà).

Si je fais le compte à rebours, pour qu’un livre soit à vendre chez un libraire, encore faut-il qu’il soit écrit ; corrigé ; illustré, terminé. Puis imprimé, enfin livré, distribué, mis en rayons, et évidemment acheté. La date de sortie de l’imprimeur (qui a son atelier quelque part dans l'Union européenne, j'imagine un peu plus à l'Est ...dans le pays célèbre pour ses yaourts) était le 21 février, nous sommes le 23, deux jours après, la promesse est tenue : des cartons de 18 emballent 18 livres, eux-mêmes pelliculés par 6 de manière à ce que 3 couches de 6 fassent bien 18, nouvelle unité de mesure !

Il y a quelques autres caractéristiques à prendre en compte : chaque livre pèse 1 Kg (pile) donc un carton pèse 18 Kg, pile aussi. 18 Kg se manient par une femme comme par un sénior, ce qui nous permet de transbahuter deux cartons de 18 de sa voiture à celle de mon copain qui m’a conduit à Labège, lieu de notre rendez-vous, mieux on dirait que c’est un hub permettant la correspondance entre auteur et éditrice (qui, elle,  profite de la circonstance pour déjeuner avec un distributeur).

Un livre qui pèse 1 Kg s’explique dans la mesure où il mesure précisément 16 x 24 x 2,2 cm. Dans cette épaisseur, se logent précisément (tout est super-précis) 200 feuilles pile, ce qui fait 400 pages pile. Avec une couverture dont la photo a été organisée pour être la même dessus ; sur la tranche, et sur le côté, le côté qui se voit quand le livre est debout dans la bibliothèque, et il faut tordre le cou pour lire le titre : « Aventures de papillons ». On tort le cou à gauche, c’est mieux à gauche, pour le moment du moins, a prévu l’éditrice. En réalité la gauche est le côté normalisé. (La droite est vraiment coincée de partout).

six sont déjà partis
Le livre est presque au format d’une feuille A4, épais, rempli de photos, de grandes photos, des photos couleurs, pas mal du tout, choisies pendant des jours une à une, munie de son copyright. Je regarde ce bébé avec ahurissement, c’est la première fois qu'en tant que mec, j’accouche d’un BB, et ça me fait tout drôle cette naissance, d’un bébé qui porte mes gênes, puisque je l’ai écrit et conçu. Mais je me rends bien compte que la typographie ; la mise en page ; les caractères ; les petits dessins ; ne sont pas de moi, mais de l’éditrice qui y a mis énormément d’elle-même, si bien que je reconnais volontiers son rôle (de génitrice) dans cette naissance. Me voilà donc comme dans un ménage, uni (intellectuellement) à mon éditrice par la puissance d’une conception commune, une impression étrange, vraiment nouvelle, il faut bien le dire, puisque nos rapports sont restés totalement immatériels ! (et contractuels)

Quand vous achèterez ce livre 28 Euros, soit 28 Euros le kilog d’après ce qui précède, en aurez-vous pour votre argent ? Je l’espère : pour le prix au kilog, ce n’est pas si cher, si l’on considère le prix d’une truffe, en ce moment 800 Euros soit 30 fois plus. Vous me direz que cela n’a aucun rapport, je vous répondrai que si, sauf que la truffe sera dévorée en dix minutes, et que j’espère bien que les aventures de mes papillons vous occuperont un temps plus long, rendu au moins aussi joyeux (en fait j'espère davantage) ! Supposons par exemple que vous mettiez une semaine pour lire et admirer les photos, à raison de trois heures par jour, cela ferait vingt heures soit 1,4 Euros par heure ce qui n’est pas si cher. Si vous mettez deux fois plus de temps, le prix horaire en sera diminué de moitié. 

les plaisirs de l'esprit ne devraient pas être comptabilisés !



non seulement je vous parle de mes papillons préférés
mais j'explique comment Linné a choisi leurs noms latins
en s'inspirant de la mythologie grecque
ce que nous devrions faire nous-même en permanence
si nous voulons comprendre les sentiments, les tragédies, et les bonheurs de la vie
des humains sur Terre, 

nous qui vivons la vie de héros ordinaires
(sauf bien sûr quand nous sommes extraordinaires) !

ce n’est donc pas si cher

si vous prenez du plaisir !

Je vous souhaite d’y prendre plaisir


et de vous convaincre, ce qui est mon but

des merveilles de la Création.




Alors mon colis de 18 Kg dans les bras, je dis à Stéphanie : -"dommage, c'est donc fini" ?

elle me répond, (les yeux plein d'étincelles) : -"non pas du tout, ça commence à peine" !

Elle va se marier, on lui souhaite tout le bonheur possible !


mars c'est demain !
pour 2,9 € 

commandez le paon du jour du livre !

il vole comme le vrai :



http://www.boutique-originale.com/papeterie/1064-papillon-magique-pour-carte-postale.html

vendredi 24 février 2017

Pythagore crée sa boite !

Mes histoires de Pythagore vous sont parues un peu folles ? exagérées ? Vous avez tort : J'ai accompagné Pythagore dans les démarches que doit accomplir un créateur d'entreprise pour fonder sa start-up. Ce n'est pas si difficile ! Il suffit de parcourir les stands de Midinvest, en se rendant à Labège-innopole :

astuce : le E de midinvest est un €
voilà comment la langue française s'adapte à la mondialisation !
L'idée est d'avoir une idée. Une idée innovante, évidemment, pour ne pas répéter ce qu'a fait votre concurrent à l'autre bout du monde. Pour créer votre Société, il faut avoir mille Euros. Bon ! Ne me dites pas que vous butez déjà sur ce premier obstacle, sachant que si trois mois après vous décidez d'arrêter, il faudra sortir mille Euros (de plus) pour effacer ce que vous aurez créé. 

Une fois que vous avez consulté votre Cabinet d'Expert-comptable, il suffit de s'inscrire à Midinv€st, et de décliner votre identité. Vous portez alors un badge, et vous mêlez à la foule des investisseurs venant consulter les stands. Moi je suis le Chef de com de nanocontrol. Vous réfléchissez un peu au nom : nanocontrol ? D'abord il ne faut pas de e à la fin, ça ferait ringard. Dans la vie réelle, j'aurais droit à des appointements du niveau d'une attachée parlementaire, vous voyez que je rêve déjà !

une hôtesse vous prend en mains dès l'entrée pour vous aider à imprimer votre badge perso :
vous n'êtes plus seul, mais intégré à une pépinière de créateurs d'entreprises

Pythagore ne va pas rester longtemps seul
j'adore l'humour star-up


Ca y est : BPI aide Pythagore : combien de sous voulez-vous ? (il est très connu ici)



les stands masculins attirent moins que les stands féminins
sauf quand trois copains discutent entre eux
quand vous avez créé votre Entreprise, pas intérêt à être malade : pour vivre en Harmonie
il faut avoir une bonne Mutuelle
pas grave de faire faillite : entourez vous de mecs comme vous qui l'ont fait avant vous
merde, je me sens concerné
Pythagore tient la rampe

voilà ce que j'attendais : je dois monter un évènementiel pour les mecs à lunettes !


on ne dit plus : "drôles de dames", mais
drones des dames
ça se vend comme des petits pains, on sort bientôt des
drônes pollinisateurs pour remplacer les abeilles !
il faut absolument fabriquer des nanobjets : Thomas va être ravi !

voilà pourquoi on s'appelle nanocontrol (sans e final)
indispensable de déposer sa lettre Soleau à l'INPI !



pour avoir l'air sérieux, indispensable de déjeuner Networking


indispensable in fine d'être un manager libéré !

(des tracasseries de tout poil qui vous tombent dessus !)




indispensable de fréquenter polemploi 

(au cas où ??)


trop tard, aujourd'hui c'est fini !

pour créer votre start-up

contactez-moi !


jeudi 23 février 2017

Papillons improbables (7) eugenia

...morpho eugenia

Le spécialiste des morphos est Patrick Blandin.

 Je le cite :

"Les papillons du genre Morpho sont emblématiques de l'Amazonie. Les belles espèces d'un bleu brillant sont connues du grand public, car elles sont souvent présentées dans des cadres décoratifs vendus comme souvenirs, par exemple en Guyane, et certaines sont représentées dans des documents de promotion touristiques. Le genre Morpho appartient à une sous-famille des Nymphalidae, les Morphinae, qui n'existe qu'en Amérique tropicale, du nord de l'Argentine au nord du Mexique. Cette sous-famille comprend aussi la tribu des Brassolini, un groupe très varié dont les représentants les plus connus, souvent mis dans des cadres décoratifs, sont les Caligo. Présentés à l'envers et tête en bas, ces gros papillons dont la face inférieure sont décorées de grands « yeux » évoquent une tête de rapace nocturne, ce pourquoi on leur donne souvent le nom de « papillon-chouette ». Volant à l'aube et au crépuscule, ils sont difficiles à voir. Mais dans la journée, ils sont posés sur des troncs ou des feuilles : lorsque l'on se déplace, on en dérange de temps à autre. Les Morphinae incluent aussi de curieux cousins des morphos, aussi discrets que les morphos sont visibles: les Antirrhea et les Caerois volent dans la pénombre des sous-bois, se posant sur la litière où ils se confondent totalement avec leurs ailes couleur de feuille morte".

"Beaucoup de morphos, à la fois parce qu'ils sont spectaculaires et rares, sont très recherchés par les collectionneurs, depuis le XIXe siècle. Déjà, certains spécimens existaient dans des cabinets d'histoire naturelle au XVIIIe siècle. En 1758, le grand naturaliste suédois Linné décrit trois espèces, auxquelles il donne des noms de grands personnages de la mythologie : achilles, menelaus et telemachus. Avant 1800, huit espèces étaient décrites, provenant du Surinam ou du sud-est du Brésil. De 1800 à 1824, cinq autres espèces furent décrites, une du Surinam, les autres à nouveau du sud-est brésilien".

"Pendant 25 ans, aucune nouvelle espèce de morpho ne fut découverte, sauf un premier morpho andin, Morpho godartii, de Bolivie, décrit en 1844. La période 1850-1874 fut beaucoup plus riche en découvertes : onze espèces au total, de Guyane, du bassin amazonien, du Pérou, de Colombie, du Mexique et encore du sud-est du Brésil. Le français Emile Deyrolle décrit en 1860 deux espèces de Colombie et le fameux Morpho eugenia de Guyane, qui resta longtemps mystérieux, jusqu'à ce que l'on découvre que les mâles ne volent qu'une vingtaine de minutes par jour, vers 6 h du matin" !

Voici le néotype, annoté de la main de Deyrolles, oui,  celui qui reprend en 1866 la célèbre Maison du 46, rue du Bac à Paris fondée par son grand-père Jean-Baptiste. Vous avez noté le nom : eugenia ? On pense de suite à Eugénie : est-ce à son épouse que ce nom est dédié ? à une femme ? ... à l'Impératrice ? Cette dernière a en 1860 trente-quatre ans, et a épousé Napoléon sept ans auparavant. Elle a la réputation d'une beauté éclatante, séductrice et provocante ; un épigramme court sur elle :

Violettes impériales 1952
Carmen Sevilla joue Eugénie, avec Luis Mariano


« Montijo, plus belle que sage,

De l'empereur comble les vœux :
Ce soir s'il trouve un pucelage,
C'est que la belle en avait deux !



dessous, toujours des yeux destinés à leurrer les prédateurs

Patrick Blandin poursuit : "A l'orée du XXe siècle, 27 taxons que je considère aujourd'hui comme des espèces étaient décrits, sans compter d'assez nombreuses formes aujourd'hui classées comme sous-espèces ou simples formes individuelles. En 1912-1913, une première synthèse sur l'ensemble du genre Morpho fut publiée par Henri Fruhstorfer dans le monumental ouvrage « Die Schmetterlinge der Erde », publié sous le direction d'Adalbert Seitz".


Voici quelques exemplaires d'eugenia, impossible de trouver des photos en vol, on ne le voit qu'étalé dans les collections :


Tous ces morphos ont la même particularité : le dimorphisme sexuel entre les mâles, aux écailles d'un bleu métallique, qui se battent entre eux ; et les femelles, dépourvues de cet éclat, ternes donc et de couleurs marron entrecoupé de plaques blanches, pour mieux rester invisible dans les forêts primaires éclairées de taches du soleil.




Nos scientifiques du Museum d'Histoire Naturelle de Paris identifient ainsi la faune de la forêt Guyanaise, et en rendent compte périodiquement dans le bulletin de la Société entomologique de France.


Là où cela commence à devenir amusant, c'est que Morpho Eugenia est aussi un roman, d'Antonia Byatt ; 

Elle est née à Sheffield en 1936 et a étudié à Newnham College, Cambridge. Elle est devenue membre de l' University College de Londres, en 1984, et a été élue membre de la Royal Society of Literature avant qu'elle ne quitte le milieu universitaire pour devenir écrivain à temps plein. Elle a remporté le Booker Prize pour son roman Possession: A Romance (1990), et a été nommée Dame de l'Empire britannique en 1999.

Nous sommes dans les années 50...

...attention ! 1850 !

Les explorateurs découvrent le Monde, notamment l'Amazonie !

Après une expédition de dix ans (1849-59) et un naufrage lors de son voyage de retour (où il voulait vendre ses spécimens d'insectes pour financer une autre expédition), le héros, William Adamson est invité à rester avec les Albâtres à Bredely Hall. Lui est révérend, un  pasteur !  Et vous voyez qu'à l'époque on s'enrichissait du commerce des insectes ! William tombe amoureux de la fille du révérend, aussi belle qu'Aphrodite. Coïncidence, elle se nomme Eugénie ! Il lui donne son plus beau spécimen, un Morpho Eugenia : un papillon dont le nom signifie littéralement «belle» et «galbe». Eugenios en grec : bien née, de race noble.

Je vous fais grâce de la suite, mais William découvre peu à peu que sa dulcinée n'est pas aussi pure qu'il l'avait cru, qu'elle a une relation incestueuse avec son demi-frère... bref, autant dans le monde des insectes les mâles paraissent les plus beaux, et les femelles condamnées à choisir le plus éclatant, puis à se consacrer à l'élevage de leur progéniture ; autant dans le monde des Humains, tout est bien opposé : ce sont des dames les plus belles, et elles usent de leurs charmes pour séduire, puis dominer les hommes...!

Je vous ai fait le coup avec Eve, et nous avons vu de la même façon que si Léda s'était faite avoir par Zeus, elle s'était bien vengée ensuite, en dominant ses prétendants jusqu'à les faire tourner en bourrique ! Eugénie est du même genre !

Ce n'est pas terminé !

après le roman, un film !






















Il n'y a pas d'anges dans "Angels & Insects," seuls les insectes, et une famille victorienne étrange : nos Albâtres tirés du livre qui précède, semblent reproduire le comportement des insectes. La mère est, une créature pâle et dodue, emmaillotée dans des vêtements de tissu blanc, qui s'effondre sur la chaise la plus proche, avec un comportement de reine des abeilles.


Arrive William Adamson (Mark Rylance). qul présente à Sir Harald Albâtre (Jeremy Kemp ), obsédé par les insectes le fameux Morpho eugenia. symbole du processus darwinien de sélection naturelle, qui l'a fait bleu flamboyant...et si rare, caché du commun des mortels.


Au milieu des personnages, il y a forcément une jeune femme pauvre : Matty Crompton (c'est Kristin Scott Thomas), Elle est attirée par Adamson, mais il la remarque à peine, forcément, il est obsédé par Eugénie, qui le fera tourner en bourrique...!

Le monde Anglais du milieu du 19ème siècle est heureux pour les riches, cruel pour les gens ordinaires : les serviteurs se tournent vers le mur quand un maître ou la maîtresse passe ; l'arrogance d'Edgar, qui insulte les inférieurs ;  la colère refoulée du vieux Sir Harald, littéralement fou de sa collection d'insectes, tellement qu'il aimerait épingler dedans tous les êtres à sa portée.

Il m'arrive de tomber dans l'antropomorphisme 

quand j'idéalise mes amis papillons !


alors là, je jubile ...

...avec Morpho eugenia

c'est le mec le plus beau

mais chez les humains, 

Eugénie est une séductrice impitoyable !




chez Deyrolle
(à suivre)