mercredi 30 janvier 2013

Néfertiti a cent ans !

 ou : dans la lumière d’Amarna, à Berlin


Son buste l'a rendue célèbre. Il faut comprendre :  il faut bien attribuer à nos amis allemands une œuvre comparable à la Joconde : c’est Néfertiti. Conservée au Neues Museum à Berlin. Pour préciser les choses, quand  je suis allé à Berlin à l’occasion de la semaine verte de 1962, il fallait encore passer le rideau de fer. Ca se faisait par le métro, et les Français dûment identifiés par leur passeport avaient l’autorisation exceptionnelle d’entrer, et mieux encore, de ressortir ! Je me rappelle la ville côté-Est enfermée dans ses barbelés, vide, froide et sombre. Et ma surprise de découvrir le buste, grandeur nature (donc pas si grand pour une œuvre égyptienne : 47cm). Pire, en faisant le tour, le globe oculaire absent côté gauche laissait craindre je ne sais quelle mutilation. On ne regardait la Belle que du côté intact !

Ce buste d’une reine dont le nom signifie  « la belle est venue » ou « la parfaite est arrivée ») est la grande épouse royale d'Akhénaton, l'un des derniers rois de la XVIIIe dynastie. Elle vécut aux environs de -1370 à -1333/34. Elle n’a donc pas cent ans mais 3347 ans (à un an près !).


Sa beauté est légendaire, et le buste en fait la démonstration, d’où son détournement par les firmes fabricant des produits de beauté (qui rajoutent sans vergogne l’oculaire gauche) ! En plus, elle exerçait un rôle politique et religieux important pendant la période amarnienne.












En effet, lorsqu'une équipe d'archéologues du Centre franco-égyptien d’études des Temples de Karnak entreprit récemment (grâce aux moyens informatiques d'EDF) la reconstitution virtuelle des parois du temple d'Aton à partir de talatates (un gigantesque puzzle de plus de 6666 blocs en grès retirés du IXe pylône) elle eut la surprise de constater que les représentations de Néfertiti étaient plus nombreuses que celles d’Akhénaton, son royal époux.


En 2009, l'historien d'art suisse Henri Stierlin soutient que le buste de Berlin est une copie. Il faut savoir que la découverte date du 6 décembre 1912 par Ludwig Borchardt. Une copie aurait été faite presque immédiatement ! Certains (il y a toujours des ronchons)  prétendent en effet que le buste de Berlin ne serait pas d’origine : l’œil gauche ne porte aucune alvéole en creux marquant la trace du globe oculaire manquant. La peinture est trop parfaite, et le style trop Art-Déco ! Le conservateur du musée égyptien de Berlin Dietrich Wildung ainsi que plusieurs égyptologues réfutent cette thèse et affirment évidemment l'authenticité du buste : les analyses chimiques des pigments notamment l’attestent.

Pourquoi je vous en parle ?

L’archéologue français (directeur de recherche au CNRS) Alain Zivie vient de fouiller la tombe du sculpteur, un artiste du nom de Thoutmès, patron des décorateurs des tombes de la nécropole de Saqqara, et de publier ses conclusions : « la tombe de Thoutmès, directeur des peintres dans la place de Maât » aux éditions Caracara, qui comme vous le savez sont à Toulouse. Nous sommes donc concernés ! Rendez-vous pour voir sur : www.hypogees.org

Thoutmès, voisin de tombe de la fille de Pharaon, était un artiste important et respecté qui n'hésitait pas à faire preuve d'innovation, à l'image du buste de Néfertiti qui arbore un style jamais vu auparavant. Vous connaissez les représentations égyptiennes classiques pour être de profil. En bas-relief. Le peintre et sculpteur royal s'essaye, lui, à la représentation en trois dimensions dans des portraits de face. Il est même l'auteur du premier autoportrait connu à ce jour, puisqu'il s’est lui même peint dans sa propre tombe.

Allez donc visiter Berlin, le Neues Museum,
et admirer,
la Joconde de Berlin !
jusqu’au 13 avril 2013 !


Nous avons pu retrouver une photo coincée sous les blocs de grès,  prise par un photographe de l'époque
Elle prouve que Néfertiti, avait ses deux yeux, et qu'elle est encore plus belle que son buste

Was up with Pythagoras


Ou : comment ma petite-fille apprend les maths en anglais !

Il faut dire qu’elle a seize ans, déjà excellente en anglais : c’est une citoyenne d’Europe, et elle tient de son père. On la dirait plutôt littéraire. Etant une fille, on pourrait en déduire qu’elle n’aime pas les maths. Qu’elle n’a rien à faire en S…. ?

Or, elle aime…les maths… en anglais !


L’Education Nationale est pleine d’idées reçues…. !  On n’y imagine pas que les ados puissent s’adonner à l’auto-apprentissage : apprendre l’anglais sur internet ; pas plus que les maths, encore moins les maths enseignées en anglais par une anglaise !….car alors cela changerait complètement le rôle du prof : il encadrerait les élèves dans cet auto-apprentissage, au lieu de réclamer toujours plus de collègues dispensant des cours ex cathedra pour le remplacer physiquement en cas de maladie ;  toujours plus de (lourds à transporter) bouquins traditionnels ; toujours plus d’anglais écrit ; toujours plus de papier alors que la Société en est à la dématérialisation des procédures ! Il ferait la promotion d’un prof susceptible d’être de langue différente, un prof’ anglais pour enseigner l’anglais par exemple, vous me direz que c’est inimaginable ? Faux : on en trouve pleins gratuits sur internet (des profs) : on les voit et on les entend tant qu’on veut : plus besoin (à la limite) de se rendre physiquement au Lycée, sauf périodiquement pour se faire remettre à jour : j’entends Bill Gates prononcer à la tribune : «l’enseignement dopé par internet : c’est une révolution » ! (il ne dirait pas ça : il s’exprimerait en anglais) !

A l’heure actuelle, jamais la prof d’Anglais imaginerait enseigner les maths en classe ! J’imagine qu’elle a du être de son temps classée comme littéraire : surtout si elle est, disons, passable en maths, ce qu’on ne lui reproche pas, pourquoi introduirait-elle cette matière dans son enseignement ?

D’autant qu’il existe un prof’ de maths. On pourrait à la rigueur imaginer qu’il enseigne la physique. Mais personne ne penserait à lui suggérer d’enseigner l’anglais en plus. Ce n’est pas sa discipline : la sienne est prestigieuse,  et on ne lui demande rien d’autre. C’est déjà suffisamment difficile comme cela d’expliquer les maths (aux filles) en Français !

J’espère qu’à titre personnel le prof de math se débrouille assez en anglais pour se rendre à Londres, ou bien plus simplement encore sur internet. J’espère aussi que la prof’ d’anglais est quelque chose comme Bac+3, ou 4, même 5, donc a fait assez de maths pour faire ses comptes, discuter des taux d’intérêts à sa Banque, voire lire un plan quand elle achète une maison.

Mais la synthèse, la transversalité, c’est mon ado qui l’a inventée, qui la pratique, et qui en tire le double plaisir personnel d’être quasi bilingue, mais pas seulement pour lire Shakespeare (c’est vrai), mais pour suivre les cours d’une délicieuse Miss qui sait expliquer les maths sur youtube. Je vous mets le lien ci-dessous.


Je ne puis m’empêcher de faire un aparté (selon ma mauvaise habitude). Je pense à Michel Serres en ce moment. Un des rares philosophes contemporains à proposer une vision du monde qui associe les sciences et la culture. Auteur de nombreux essais philosophiques et d’histoire des sciences, dont le dernier, Petite Poucette (éditions le Pommier), qui fait couler beaucoup d’encre… chez ceux qui s’intéressent à l’avenir de notre Société.


Nos ados sont très habiles avec leurs pouces pour écrire des textos : d’où le titre ! Ils vivent tout naturellement avec les nouvelles technologies, mieux, ils vivent dedans. Michel Serres constate déjà une différence de vision entre cette génération et la précédente. Une différence  telle qu’à son avis, cela va changer la face du monde. « Il peut naître une nouvelle démocratie de cette mutation. Les voies du virtuel sont ouvertes. » Il serait temps qu’on en prenne conscience !

Michel Serres poursuit : «  J’enseigne depuis maintenant un demi-siècle et mon expérience d’enseignant m’a montré la victoire des femmes. Elles sont plus travailleuses. Elles ont plus à montrer, prouver, dans une société qui n’est pas pour elles. Du coup, elles travaillent mieux, sont plus appliquées. Voilà pourquoi, j’ai mis « Poucet » au féminin. Je suis féministe, du point de vue de la lutte des sexes. Elles prennent une place extraordinaire ». Ma petite fille s’annonce comme partie active de ce mouvement !

À rebours d’une idée reçue, selon laquelle les jeunes sont illettrés et qu’Internet nous tire vers le bas, Michel Serres explique qu’au contraire, nous n’avons jamais autant vécu avec les mots, l’écrit, les messages publicitaires ou politiques et que le savoir est enfin à la portée de toutes les mains…

Michel Serres reste pour le moment l’un des rares, avec Joël de Rosney, à avoir cette conscience, d’un « homme augmenté », par la « prothèse symbiotique » que constitue son ipad, ou son ordi.

L’homme (la femme), (mon ado),  devient numérique !

Je sais, je sais que j’ai du mal à vous convaincre, à vous faire comprendre. Pour vous donner une idée plus pragmatique de ce qui se passe, il faut rendre visite à : http://www.youtube.com/watch?v=X1E7I7_r3Cw
Publiée le 12 juin 2012, cette video a comme sous-titre : Pythagoras had a problem with beans and irrationality. What really happened? I don't know! The square root of two is irrational, and beans are delicious. Avec sa voix délicieuse, et avec un débit volontairement dissuasif pour les nuls en anglais, voilà que  Vi Hart (I'm a professional mathemusician at Khan Academy http://www.khanacademy.org ) nous raconte l’histoire des chiffres romains. Le problème des décimales ; l’arrivée tardive du zéro ; et l’astuce des architectes antiques qui résolvaient par la géométrie des problèmes compliqués, comme le théorème de Pythagoras (j’adore comment elle prononce Pythagore en anglais !).

Sur une feuille de papier, vous dessinez un triangle rectangle. En partant de chaque côté, vous dessinez un carré. Découpez les deux carrés construits à partir des deux angles droits, et appliquez les sur celui créé à partir de la diagonale, vous allez voir qu’ils s’ajoutent parfaitement : a2+b2=c2 ! Comme quoi on s’exprime plus facilement avec un dessin qu’avec des mots !

Nous appartenons désormais à une nouvelle Société numérique. Il est rare qu’on en parle dans les médias, et qu’ils nous expliquement l’immense chance de renouveau que cela représente.

Dans une stratégie pour demain, il y a là un potentiel formidable !

Nos enfants ; nos petits-enfants, sont en train  d’en ouvrir les voies nouvelles :

Ils n’ont pas peur, eux !


On se reportera aussi aux sites :

J’ai extrait cet avertissement de Michel Serres de la séance du 1er mars 2011 à l’Institut de France : « …..Face à ces mutations, sans doute convient-il d’inventer d’inimaginables nouveautés, hors les cadres désuets qui formatent encore nos conduites et nos projets. Nos institutions luisent d’un éclat qui ressemble, aujourd’hui, à celui des constellations dont l’astrophysique nous apprit jadis qu’elles étaient mortes déjà depuis longtemps.

Pourquoi ces nouveautés ne sont-elles point advenues ? J’en accuse les philosophes, dont je suis, gens qui ont pour métier d’anticiper le savoir et les pratiques à venir, et qui ont, comme moi, ce me semble, failli à leur tâche. Engagés dans la politique au jour le jour, ils ne virent pas venir le contemporain. Si j’avais eu, en effet, à croquer le portrait des adultes, dont je suis, il eût été moins flatteur.

Je voudrais avoir dix-huit ans, l’âge de Petite Poucette et de Petit Poucet, puisque tout est à refaire, non, puisque tout est à faire…. ».

lundi 28 janvier 2013

Merci Bernard-Henri !

photo :  le Point, dimanche 27 janvier 2013

Nous sommes lundi 28 janvier 2013, lendemain de l’arrivée du jeune vainqueur du vent des globes ! Oui, car les télés s’étant polarisées sur lui, ont oublié son second : Armel le Créac’h arrivé seulement 3 Heures 17 minutes plus tard, c’est à dire ayant réalisé le même record de 78 jours pour faire le tour du monde (excuses, il est arrivé la nuit tombant, et les cameramen qui avaient travaillé tout le dimanche n’avaient plus de lumière et avaient rejoint leur bercail)

Comme cependant un reportage aux Sables d’Olonne était l’occasion de faire une bouffe de fruits de mer plutôt que rester à Paris, voilà-t-il pas que les télévisions ont omis de montrer nos amis gais devant la Bastille réclamer l’égalité du mariage pour tous, seule occasion après tout d’obtenir enfin la reconnaissance éclatante de la Société, d’être considérés semblables aux autres citoyens. J’écris volontairement gais avec un i, car je réfute l’orthographe clivante utilisant l’Y, j’espère que vous lutterez avec moi contre cette discrimination linguistique.
chez les papillons, on appelle ce geste : "copula"

Je nageais un peu dans la confusion qui entoure ce sujet de société (si mal explicité dans les média), mais ce matin, écoutant sur Europe la voix pleine de certitudes de Bernard-Henri Lévy, rapportant sa soirée de la veille clôturant la manifestation du mariage pour tous aux côtés de la compagne du Président (elle qui a la retenue de passer à côté d’un mariage pourtant bien légitime), et Pierre Berger (je ne cite pas les autres), j’ai soudainement tout compris, et retrouvant mes réflexes d’ingénieur (Agro, on dit : ingénieur du vivant) remis en avant par François Gabart et son compagnon d'armes. Je vous propose donc la (malheureusement longue) synthèse suivante :

1-/ « le mariage n’est jamais qu’un contrat. Pas un sacrement. Le sacrement, c’est pour l’Eglise, ce sacrement, étant consacré devant Dieu » (sic de BHL). Qui c’est Dieu ? « Pour nous citoyens de la République, c’est le Parlement, qui décrète la Loi ». J’aime bien, je retrouve la notion du pouvoir divin qu’exerce le Prince qui nous gouverne, successeur de Clovis, et je salue l’œuvre de la Révolution, la Chartre des droits de l’Homme, et l’intelligence de notre laïcité. Ne mélangeons plus tout : l’égalité c’est l’égalité, quiconque veut se marier, puis divorcer, après tout, peut bien le faire, s’il reste responsable de ses actes, et n’en tire pas argument pour des avantages nouveaux.


J’ai compris que je devais devenir pour, et que réagir autrement était interprété comme le contraire : une homophobie inacceptable. Je suis coincé par ma bonne foi ! Soyons beaux joueurs ! SOYONS POUR !

2-/Le désir d’enfant est la conséquence logique du mariage civil qui précède. Deux cas se présentent alors, forcés il faut bien l’avouer, par une absurde différence installée par… ? …par qui ? ce fichu Dieu réfuté par la Démocratie ? qui aurait (dans une vision il faut dire très simpliste), créé Adam et Eve alors que l’on sait que les humains résultent d’une évolution bien plus compliquée que cela. En réalité, nous sommes biologiquement des placentaires, comme les mammifères, même supérieurs, et la transmission de notre espèce résultait jusqu’il y a quelques années de la fécondation d’un mâle et d’une femelle rapprochant leurs organes génitaux, fécondation agrémentée de quelques aménités positives que l’on classe chez nous dans le vaste ensemble de ce qu’on nomme la sexualité. Il faut bien dire que c’est l’un des domaines les plus puissants pour agrémenter la vie, et que l’union traditionnelle d’un homme et d’une femme s’en accommodait (jusqu’à maintenant) agréablement. Pour être honnête, je reconnais que les plaisirs saphiques sont jugés équivalents par les pratiquants ; que ce sont souvent l’objet de fantasmes ; et que de ce point de vue l’égalité reste totale entre les deux sexes.
la sexualité chez les papillons peut-être exaltée : en haut ce
mâle d'Aurore, et dessous la femelle l'attire par ses phéromones

Mais revenons au désir d’enfant, et commençons par les femmes. La Nature leur a donc donné le privilège de porter l’enfant, créant ainsi par rapport aux géniteurs une inégalité difficile à lever…encore que ?

2-1 /Car il n’est pas si difficile pour une femme de rencontrer un porteur de spermatozoïdes : elle met une annonce sur internet. Répond à la proposition d’un géniteur (sain et propre), et comme l’exprime la littérature populaire « couche avec lui ». Cela ne l’empêche en rien d’être mariée avec une compagne, la seule contrainte étant d’introduire une inégalité entre elles (quant à la maternité). Pas de problème, que l’autre fasse de même (avec le même géniteur ce qui est commode puisque la première le connaît déjà), ou avec un autre. Il n’en manque pas !

Vous reconnaitrez en passant que l’homme est réduit dans cette hypothèse au rôle de porteur de sperme, puis dans ce cas très particulier, de transmetteur, l’ingénieur (qui a fait des maths) propose « vecteur » (on espère pour lui un moment agréable). S’agissant du mariage de deux femmes entre elles, vous reconnaitrez qu’elles n’en attendent pas davantage, et que le rôle du père est de facto zappé. Peut-on se passer de père dans l’éducation des enfants ? On dirait que OUI, et que par voie de conséquence, la place de l’homme : géniteur et père, en prend un sacré coup dans notre future société ! Vous me dites : ça a déjà commencé : déjà les mecs ont moins de spermato à cause des pesticides ! Il va falloir faire gaffe à conserver la parité !

Vous me direz (aussi) que cette manière de faire (ringarde) introduit une contrainte physique pour la future mère : devoir accomplir le devoir (autrefois) conjugal avec un mec, cela mérite réflexion. Vive la pipette !

2-1-i / …car la façon la plus neutre de procéder est bien entendu la PMA. Grâce aux progrès de la médecine, il est possible dans certaines conditions de pratiquer ce que chez les animaux domestiques on nomme depuis longtemps « l’insémination artificielle » : on récolte du sperme de donneurs (les plus performants chez les animaux, et ils ne sont pas anonymes comme on le verra plus loin). On le congèle dans l’azote. Et grâce à une l’ingénieuse pipette (qui contourne l’horrible acte sexuel), la femme se trouve enceinte je dirais « cliniquement ».

2-1-ii /Nous sommes en France, et l’égalité reste le premier principe écrit au fronton de nos bâtiments républicains. Je parie que les femmes vont réclamer peu à peu des gênes triés ; des maladies génétiques évitées ; des yeux bleus sauf à être verts, sans oublier des cheveux appropriés (roux en Irlande ?). Et bien sûr un petit garçon ou une petite fille. Dans le contrat, (car il y aura forcément un contrat) il y aura quelqu’un responsable le jour où une erreur de pipette surviendra. Ce sera forcément l’Etat, responsable de tout. Ce que je vais vous dire est horrible, mais dans l’espèce chevaline, les mères recherchent (enfin ce sont les propriétaires humains qui le sollicitent) le même père champion, dont la semence est également divisée par dilution, ce qui fait que les descendants sont tous demi-frères et sœurs quelque part ! Evidemment (chez les chevaux) on paie pour cela, dans une économie de marché comme la nôtre, la question survient à un moment ou un autre, après tout des géniteurs au chômage pourraient être tentés par une rétribution ?

J’arrête mes divagations car nous avons pour traiter de ces sujets difficiles un Comité d’éthique, et celui-ci a déjà observé que la médecine avait sans doute pour premier rôle de soigner les maladies plutôt que pratiquer la PMA au bénéfice de gens en bonne santé ; et que ce qu’on appelle l’eugénisme était une voie grave, qu’on ne pouvait emprunter sans y réfléchir à deux fois ! je ne me leurre pas : on n’empêchera pas des cliniques de se reconvertir de la chirurgie esthétique à la PMA, sauf à pratiquer les deux, du moment que cela rend service et génère un profit.

2-1 iii/ Nous sommes en France, où les bienfaits de la Sécurité sociale sont considérés comme un modèle, mettant là également ses bénéficiaires (universels : le monde entier) à égalité. Je ne vois pas au nom de quoi le désir d’enfants de femmes mariées légalement, les amènerait à faire face aux frais médicaux que va entrainer la PMA. J’affirme donc à la suite de la déclaration de BHL que la PMA doit être remboursée pour tous. Quant à savoir comment faire face à cette dépense (supplémentaire) ce n’est jamais qu’un trou de plus dans le puits sans fonds actuel, qui provient de causes similaires. On nous dit de surcroit : « il n’y aura pas tant de mariages homo que ça » !
voici un hermaphrodite bilatéral d'Aurore, femelle à gauche
et mâle à droite. Rarissime, il ne peut se reproduire

Je suis désolé comme mon accord pour le mariage pour tous entraine des conséquences collatérales, que je complique à l’excès, en réalité mes questions les plus vives sont à venir : car il y a des mecs (du sexe masculin), pour qui le désir d’enfant me semble plus compliqué encore à satisfaire !

2-2 / Car il y a les hommes ! (le titre du film était je vous le rappelle : « tant qu’il y aura des hommes ! »


Comment réfuter la contrainte, imposée par la Nature, (décidément pas démocratique), de ne pas nous avoir faits hermaphrodites !) ?

Plagiant Shakespeare, on peut dire : « Car, telle est la question ! »

2-2i/ On ne sait pas encore faire porter par un homme un bébé (j’ignore pourquoi on n’a pas encore transplanté d’utérus chez un homme…enfin…ne doutons pas qu’on y arrive ?). La solution reste évidente, il faut trouver une femme, désireuse de porter un enfant neuf mois, d’ accoucher, et surtout de se priver du dit enfant ensuite, pour le restituer aux commanditaires (juridiquement propriétaires). Cela se nomme la « gestation pour autrui ». Je vous ai rappelé que cette gestation était hyper répandue dans le règne des animaux domestiques. Il s’agit bien de l’humaniser ! Notons que la mère porteuse, elle, n’est pas censée avoir le même désir d’enfant que les hommes qui veulent recourir à ses services. Elle va donc avoir un profil psychologique particulier. Nous avons connu dans les siècles passés les « nourrices », qui donnaient leur lait maternel, protégeant ainsi la maman biologique, du risque d’abîmer une poitrine sexy. Là nous allons un cran plus loin : il s’agit de prêter son corps, de donner un ovule ; et de transmettre des gênes, une ressemblance ; des caractères génétiques…etc.…Il paraît que cela se nomme « la filiation », et il paraît que les gosses y sont très attachés, question de comprendre d’où ils viennent… ? L’essor de la généalogie est là pour l’illustrer. Je parie évidemment que l’ADN du géniteur va être (secrètement) inclus dans des banques de données ! …Pour pouvoir être communiqué (un jour ?) aux enfants soucieux de savoir qui était ce géniteur anonyme ? Leur père biologique.

l'hermaphrodite de Borghese au Louvre

2-2ii/ Je parle de tout cela aux enfants, (les miens) et ils me recadrent immédiatement. Désir d’enfant de la mère porteuse ? Fadaises : si elle a déjà deux ou trois enfants par exemple, le désir pour elle-même a été satisfait. Elle peut donc procréer pour autrui sans frustration ! Quant à ses ovocytes perso si je puis dire : il n’en est pas question : pour qu’elle ne soit pas juridiquement mère, il faut qu’elle porte les ovocytes (anonymes ?) d’une autre femme (donneuse) ! Je dois avouer, je n’y avais pas pensé (pourtant j’ai l’esprit tordu !). En fait, la mère porteuse devient juridiquement et biologiquement « couveuse » ! Elle ne fait qu’héberger un spermato externe, introduit dans un ovocyte itou, qui donnent un bébé simplement hébergé provisoirement dans-la-couveuse-sous-régime-juridique-CDD d’ailleurs ! Il n’y a plus qu’à l’adopter, le BB,  et juridiquement ça colle ! Médicalement, les gestes deviennent rentables puisqu’avant la pipette d’insémination, il y aura le geste de capture puis transfert d’ovocytes. Ca en fait du business ! Si je suis honnête, je remarque que, d’une certaine mesure, j’ai déjà fait ça moi-même en élevant des papillons, et qu’aucun d’entre eux ne s’est jamais plaint ! Par principe de précaution, on va en héberger quelques-uns (ovocytes) au cas où, peut-être hésitant à éliminer la trop grosse production, va-t-on produire des jumeaux voire davantage : ça va doper la natalité !

surprise, côté face !

2-2iii/ De facto, ces pratiques n’ont pas de raison à ne pas être marchandes, car il serait amoral de ne pas indemniser la couveuse. La donneuse d’ovocytes ; et le donneur de sperme. Les avocats vont nous concocter des contrats en béton. Et la médecine va conforter son chiffre d’affaires. Dans la crise de l’emploi obsédante qui caractérise notre époque, les couveuses sans autre qualification vont créer des emplois d’avenir, et améliorer leurs indemnités-chômage par ce nouveau job. Trois BB dans une vie peuvent valoir une maison à la campagne, aux tarifs déjà pratiqués en l'Ukraine par exemple ! J'entends bien parler de 100.000€ par enfant, ou plus modestement, de 2200€ par mois ! Je fantasme sur les recettes fiscales découlant de ces nouveaux métiers ! Je vois bien la formation professionnelle (après stage de 40 heures) délivrer des CAP à la puissance 2 : certificat-d'aptitude-professionnelle (CAP) de couveuse agréée par l’Etat ! (CAE). Je suggère cependant un vocabulaire plus gratifiant : ce sera : « mère porteuse pour tous » ? Je parie qu’on dira : MPPT ?

2-2iiii/ C’est toute une économie qui s’ouvre à l’horizon, et comme on ne pourra pas résister éternellement au gaz de schiste, on ne pourra refuser non plus les charmes de la  procréation pour tous. Etant déjà POUR comme je vous l’ai annoncé ci-dessus, je commence à envisager avec amusement les détours où va nous entrainer la PMA et de la GPA pour tous :  car je ne vois pas pourquoi des hétéro (l'égalité c'est l'égalité) ne recourraient pas à ces procédés, qui pourraient par exemple permettre aux mamans traditionnelles ayant un boulot absorbant de faire couver leurs ovocytes fécondés par le sperme de leur amant, par une tierce personne (dite Mppt) disposée à le faire (et dûment certifiée), en évitant la corvée pour certaines d’être enceintes en perdant des mois de salaire, sans compter leur ligne (restée svelte) ! Je me demande même s'il n'y a pas là une promesse de belle niche fiscale pour ce genre d'investissements ? (c'est un investissement productif, non ?)

Naturellement, je pense à Huxley et aux bébés éprouvettes ! J’ai hâte que la discussion aborde ces sujets passionnants depuis la nuit des temps. BHL a ouvert la boite de Pandore, j’ai hâte de voir ce qu’il y a dedans !

Nous vivons une époque exaltante !
Plus aucun tabou pour freiner le progrès (pour tous) !

on en rêvait en 68…
…il aura fallu 45 ans pour que ça arrive !
Bernard-Henri : je te kiffe !

Joli dos non ? Il y a quasi le même au Prado, mais en bronze !

Dernière minute !
Ceux qui trouvent que j’exagère apprécieront : on apprend mercredi 30 janvier que la Garde des Sceaux a signé vendredi 25 janvier une simple circulaire, ordonnant que la Justice accorde la nationalité française aux BB nés de mères porteuses de nationalité étrangère. Apparemment ces BB n’ont pas été déclarés (en Ukraine par exemple), puisqu’il leur aurait été imposé  la nationalité de la mère (biologique). C’est vrai qu’ils sont sans papiers (français). La ministre appelle cela la contrainte des faits, il s’agit de régulariser des innocents. J'ignore comment il est démontré que le spermatozoide est Français ? Comme quoi il suffit de forcer la loi (en prenant des enfants en otage) pour bénéficier de la bénédiction de l’Etat, décidemment toujours davantage « Etat Providence ». J'attends désormais la régularisation de la GPA par une prochaine circulaire...?


dimanche 27 janvier 2013

Vie de flambé


Je dis « vie de flambé » comme je dirais « vie de chien » , selon une expression beaucoup plus répandue, car l’exercice que je vous propose aujourd’hui est le suivant : il s’agit comme au théâtre d’un rôle de composition : je me mets « à la place de… », je tente d’entrer dans la personnalité d’autrui. Se mettre à la place de l’autre, appréhender son point de vue, et ainsi participer pro-activement à construire un compromis avec lui est une attitude tolérante éminemment respectable, qui facilite les relations dans ce que les politiques d’aujourd’hui nomment le « vivre ensemble ! » On a l’habitude, au théâtre, d’adopter la personnalité d’un être humain (donc de la même espèce), rarement celle d’une espèce moins intelligente comme un animal. Seul Lafontaine a brillamment réussi l’exercice ! Mais même lui a préféré nous réincarner en animaux plutôt qu’en insectes. Sauf deux toutefois : la fourmi (sociale et travailleuse) ; et la cigale (individualiste et détachée des contingences). La première a choisi la relance par l’industrialisation et l’exportation, c’est l’Allemagne. La seconde, méditerranéenne, a choisi la croissance par la consommation à crédit, mais j’arrête la politique car vous  allez décrocher ! J’en reviens aux insectes et, bien sûr à cause de leur taille, on doute qu’ils soient dotés d’un cerveau, et par là même d’une quelconque conscience. Voilà pourquoi l’exercice que je vous suggère est tout à fait inédit.

 « Qui d’autre peut-on être à part soi ? » s’interroge Arditi, en réfléchissant à ce qui fait la singularité de son être propre. Lui pourtant est coutumier d’entrer dans la conscience d’autrui. Et comme chacun est unique, on ne peut être un autre sauf justement à faire le comédien, à entrer dans une autre peau, en prenant comme sienne une vision différente. Le prisme à travers lequel l’autre voit les choses. Ses repères à lui ; ses références ; ses valeurs ; ses troubles obsessionnels (compulsifs ou pas). Lui, l’autre, apprécie de manière singulière le contexte qui l’entoure. Son environnement. Les relations avec ses pairs. Avec ses ennemis (ses prédateurs dans le monde animal). Il recherche l’âme sœur. Il vit tout court. Une vie physiologique. Une vie intellectuelle. Il peut s’adonner à d’autres activités, prendre du plaisir ? Sentiments, émotions, et passions. Tout cela, le matériel et l’immatériel, jusqu’au spirituel, est-ce imaginable dans le monde animal ?

C’est une question qui interpelle… ! !
normalement on ajoute : « …quelque part » !

On sait grâce à Lorenz que l’être vivant quel qu’il soit cherche tout d’abord à vivre « biologiquement » (il faut bien se nourrir). Puis à transmettre ses gênes à une descendance (il faut repérer l’âme sœur ; la séduire ; créer (à deux chez les hétéros) des bébés ; et enfin protéger (nourriture et descendance) face aux agressions multiples. Faire grandir en éduquant.  Chez l’homme tout cela se fait de surcroit avec une idée de progrès, c’est à dire que l’avenir souhaité sera meilleur que le passé.

A priori, ces valeurs : le progrès, l’égalité, la liberté, la solidarité, qui sont les vertus par excellence des marins, sont exclues du monde animal. Voilà pourquoi les croyants estiment que seul, l’homme conscient, à l’image de Dieu, dispose de facto d’une conscience, que certains croient éternelle et incluse dans l’âme. Du coup il pense, et Descartes affirme qu’ il n’est qu’à cause de cette faculté.

Beaucoup croient aujourd’hui que les animaux ont « quelque chose de l’ordre de l’intellect », que nombreux communiquent entre eux, qu’il existe des vies de famille avec une solidarité et la protection des faibles, et qu’il s’agit de beaucoup plus que du simple instinct. Du coup nous sommes d’accord avec le  respect des animaux, nous promouvons le bien être animal, nous renonçons à les chasser puis les manger, nous élevons certains au rang de compagnon (le chien d’aveugle et le cheval) en leur prêtant même des sentiments quasi amoureux.

Comme je m’intéresse davantage aux insectes, mais pas n’importe lesquels, je m’interroge. Je n’ai pas trouvé d’autre exercice que le jeu consistant à m’identifier à eux, à jouer ce fameux rôle de composition. Dans l’univers immense des insectes, j’ai choisi les papillons parce qu’ils sont particuliers : leur beauté à elle seule signifie à mon sens une recherche (de quel créateur ?) de mettre de la beauté dans la Nature. Qui sont-ils en réalité ? Telle est ma quête.

Je reviens à mon flambé, qui a attiré tant de photographes, apparemment sensibles à leur grâce si particulière !

Je fais l’acteur, et m’identifie totalement, et donc je dis je. Vous observerez plus tard que comme je suis un mec, je m’identifie mieux à un mâle. Je suis donc flambé du sexe masculin. On ne peut étendre à l’excès un rôle de composition aussi radical !

 Je nais donc un jour d’un œuf, je suis minuscule, petite chenille, (flute, on m'écrit au féminin) je ne connais pas mes parents, ni mes frères et sœurs, nés séparément, voués à dévorer la chair verte de jeunes feuilles de prunellier assez disséminées pour me garantir de la concurrence. Mon apparence a été « construite » pour me confondre avec ma plante nourricière dont je simule les nervures. Mes sens sont très réduits. Je sens l’odeur, je me frotte aux poils fins de la partie supérieure lisse de la feuille. Mon instinct me pousse à dévorer mon support. Je dévore inéluctablement. Je bouffe. Je bouffe. J’expulse des crottes.

Environ six fois de suite, un embonpoint insupportable me fait entrer dans un engourdissement comateux : j’expulse ma vieille enveloppe. Je mue. Et je renais, chenille grandie toujours aussi morte de faim. Je poursuis cette vie éminemment « bestiale ». Seul m’inquiète le frôlement des insectes volants comme les guêpes hérissées de dards. La poursuite du bec des oiseaux. En cas d’attaque, la Nature m’a doté d’un réflexe cérébro-spinal : je me redresse vigoureusement, et j’expulse une odeur nauséabonde par deux appendices orange logés dans mon cou.













Dernier sommeil comateux : l’instinct, toujours lui,  m’a doté de la capacité d’une dernière métamorphose : je m’accroche à un support. Mes hormones internes m’entrainent dans une mutation profonde. De longues heures ; des jours de transmutation : je change de couleur, et deviens chrysalide. Totalement immobile avec comme seule protection la ressemblance à mon support inerte.



















On ne dirait pas qu’il y ait eu la moindre place pour quelque sentiment
dans cette première phase de vie.

Est-ce, ensuite une re-naissance, puisque je suis né une première fois ?


Voilà qu’un jour, je deviens imago : enfermé dans mes bandelettes de momie, mon enveloppe, mon plâtre en langage humain, craque, se fendille sur le dessus. J’ai besoin d’air. J’ai six nouvelles pattes. Je gigote, m’extrais, m’accroche à toute aspérité, découvre le soleil. Je respire, mais j’ai froid, je suis trempé, j’écarte mes moignons d’ailes, et souffle, souffle, déploie mes quatre membres, étale ce qui devient des ailes : j’ai été transformé, je suis autre, j’ai acquis un moi. Cerise sur le gâteau, je suis très élégant, agréable à regarder, tous les atouts pour réussir.


Devenu sec, léger, je découvre mon dos musclé, j’agite mes ailes, et sans que personne m’ait appris, ça y est, je vole, je vole, comme tout apparait petit, d’en haut !

Mes sens sont nouveaux, je sens les odeurs, d’autres odeurs, l’odeur du nectar, du sucré. J’ai une trompe, j’ai une folle envie de plonger ma trompe dans toutes ces fleurs sucrées. Et puis j’ai acquis des yeux tout neufs, je vois les fleurs, je m’enivre de nectar, je suce à ma faim. Je ne bouffe plus : je déguste. J’ai appris une sensation nouvelle : le goût.









Apaisé, je monte dans les airs. Extraordinaire liberté, je monte sans bouger les ailes dans les ascendances d’air chaud. Je plane au sens propre. Je plane au sens figuré. Comme c’est beau là-haut. Je suis libre. Une virevolte, je me pose sur ce tilleul. Le plus haut. Je contemple mon territoire. J’ai appris un sentiment supplémentaire : l’appartenance à un territoire. La propriété. Je la défends. Et puis les odeurs des fleurs du tilleul remontent avec le vent chaud. Je les capte avec mes longues antennes. Je suis bien.

Heureux…

il est plus aisé de photographier un papillon posé : cette rare photo en vol est extraordinaire !

Tiens quel est cet individu qui me ressemble et qui vole vers moi ? C’est à moi cet univers paisible : allons le chasser. Je pars furieux à sa rencontre : je fais exprès de l’agresser, de lui rentrer dedans. Il s’enfuit ! Je suis le mâle dominant du coin ! Un peu d’agressivité ne fait pas de mal à son ego ! J’ai donc un ego ! j’ai vaincu l’adversaire, bravo à moi ! Tiens, je vais aller planer un peu, c’est si excitant !

Une odeur différente. Excitante. Envoûtante…Je pars en vol, tous sens éveillés. Où est-il ? Où est-ELLE ? Qui est-ce ? Il faut, il faut que je voie cette ELLE si attirante. Elle est comme moi, en vol. Elle me ressemble et cette fois, elle m’attire comme un aimant : c’est donc elle l’âme sœur ? Et je vole en tourbillons autour d’elle comme elle tourne autour de moi. Nous montons aux cieux en virevoltant ! J’ai besoin de son corps, mon abdomen se tort de douleur. Nous nous accolons, tombons dans les feuilles. On s’accroche, je luis transmets mes gênes. Sensation exquise ! Je redeviens libre, je plane et je suis… ! Une fleur jaune sucrée : je descends. Un adversaire : je fonce. Une nouvelle femelle : le jeu de l’amour fou recommence : j’ai peu de temps à vivre, j’en profite un max.



















Qui a doté cette nouvelle mère de cet instinct irrésistible ? Sentir de loin la plante nourricière ? La repérer, puis voler vers elle ? choisir une à une les feuilles les plus susceptibles de recueillir un œuf ? déposer un à un les œufs ? dans un coin de la feuille ? dans une branche suffisamment dense pour que la nourriture suffise à alimenter une chenille toute sa vie ?

L’œuvre de nos flambés est aboutie, ils ont transmis la vie.

Y a-t-il eu des émotions là dedans ?

Des sentiments ?

Je pense que oui. A admirer ces photos, il y a une émotion de petites choses toutes simples : la re-naissance de l’adulte parfait, finies les vicissitudes des métamorphoses passées. La conscience aigue de transmette la vie. La liberté, ces bains dans les flaques pour se mirer dedans ; ces vols plané pour-le-plaisir dans le ciel bleu parfumé d’odeurs d’été. Nos ados s'expriment autrement et disent : le fun ! Le fun de planer… !


En tous cas, voilà de la beauté
pure et véritable, un don
un don… du ciel ?



Ces photos ne sont pas de moi, offertes aux internautes par des photographe (remarquables) séduits par ces
flambés. On voit souvent des photos documentaires d’imago qui posent sur une feuille, parfois même naturalisés !
Là, on les sent amoureux de la vie, au bord de l’eau et en vol plané. Je leur adresse ma sincère admiration, on voit
qu’ils aiment les papillons. Ce sont donc d’autres amis.

                                                               http://mesamispapillons.blogspot.fr/2011/01/maisqui-leur-peint-des-yeux.html

Quant à l'anthropologie, c’est la branche des sciences qui étudie l'être humain sous tous ses aspects, à la
fois physiques (anatomiques, morphologiques, physiologiques, évolutifs, etc.) et culturels (socio-religieux,
psychologiques, géographiques, etc.). Elle tend à définir l'humanité en faisant une synthèse des différentes
sciences humaines et naturelles. Le terme anthropologie vient de deux mots grecs, anthrôpos qui signifie
homme (au sens générique) et logos qui signifie « parole », « discours » (et par extension « science »).

Cette discipline vise particulièrement les faits spécifiques à l'humain par rapport aux autres animaux (faits
anthropologiques comme homo ou anthrôpos)  : langages articulés et figuratifs, rites funéraires, politiques ou
magiques, arts, religions, coutumes, parenté, habitats, techniques corporelles, instrumentales, de mémorisation, de
numération, de représentations spatiales et temporelles, etc. Elle s’appuie notamment sur l’étude comparative
des différentes sociétés et ethnies décrites par l'ethnologie et envisage l'unicité de l'esprit humain à travers la diversité
culturelle.

J’ai pleinement conscience de mon exagération quand je prête au flambé un début de conscience, mais je dois dire
que mes rôles de composition m’ont changé à tel point que je persiste…chacun a les TOC qu’il peut !