Texto nouveau : Christian a
vu une nouvelle chenille : 2 cm. Bizarre, madame Atropos aurait pondu deux
fois, ça c’est normal, mais à presque un mois de distance pour avoir une
progéniture si différente ? Peu vraisemblable !
Je confirme disposer toujours d’une
faculté unique, singulière, restée dormante toutes ces dernières années,
consacrées à bien d’autres occupations (sans doutes plus vaines les unes que les
autres). C’est un don, je n’y puis rien : je pourrais savoir soigner les
autres. Leur passer une énergie vitale. Non !
Je pourrais prédire l’avenir ? Non !
Je pourrais savoir gagner de l’argent, seule faculté reconnue dans notre monde
de brutes ? Non, alors pas
vraiment ! Je pourrais savoir confectionner des Citroën ? Oui, mais là, ça n’intéresse vraiment
personne !
Je raisonne comme un papillon !
Drôle de pouvoir, drôle de don, ça n’a, mais alors strictement, aucun intérêt
pour personne !
Sauf pour Christian ?
Car après le texto, journée de
travail réciproque terminée, chaleur (un peu) apaisée, je roule les 1,5 Km qui
nous séparent, pour aller sur place. Si on était à la télé, ce serait comme une
scène de crime. J’ai pris une vieille cage délabrée de mes exploits antiques. J’ai
emmené un sécateur pour prélever des pousses de l’olivier magique. Voyons cette
chenille.
Hélàs, aucun rapport :
certes elle est verte, ornée de deux lignes longilignes jaunes. Des poils font
le tour du corps, en rangées régulières. J’ignore ce que c’est, mais pas le
frisson qui vous emporte le dos devant une belle chenille de sphinx. On ne peut
réussir à tous les coups, et trouver un animal camouflé dans une canopée d’olivier
aux feuilles argentées est voué à l’échec.
Nous sommes sur l’olivier
du milieu, celui qui fait des feuilles, pas d’olives.
Mu par mon don (ce don qui n’a aucun intérêt marchand), je suis
attiré (une force irrésistible) par l’olivier d’extrèmité : il a un gros
tronc qui manifeste son grand âge. Du milieu partent deux branches en Y. Et le feuillage est donc clairsemé, difficile de voir avec
le soleil dans les yeux. Je pense Madame Atropos, (mon don est un don de
composition) je viens donc du Sud, depuis les terres d’Afrique d’où j’ai
émigré. Je suis immigrante-sans-papiers.
Et je me fais le raisonnement : -«droit
du sol, j’y ponds, mes gosses seront Français ». Pas mal
raisonné ! Alors (je me mets toujours à sa place), visualisant les
feuilles à « bouffer », et ménageant ma réserve d’œufs camouflés dans
mon gros abdo, je ponds un œuf dans le vieil olivier. Un autre dans celui bien
approvisionné de feuilles. Et un autre dans le troisième. Les autres sont dans
les propriétés d’à côté ?
Donc il y a une chenille dans le
vieil olivier. Raisonnement cartésien comme celui de Lavoisier découvrant
Neptune, c’est le génie Français.
Et Christian, qui est très grand, la voit le premier (normal, c'est lui le proprio) : elle se
découpe sur le ciel, superbe, avec les rayures, le jaune, la queue, et comme
elle nous entend, elle se met en position de sphinx.
Conclusion : jamais deux sans trois, à quand la troisième ?
Les deux premières sont bien cachées, protégées,
alimentées
Je vais leur donner notre nationalité
(petite cérémonie dans l'intimité)
Madame a un gros abdo plein d'oeufs pour pondre des BB |
PS : l'épisode précédent ici : http://babone5go2.blogspot.fr/2015/07/atropos-en-comminges.html