jeudi 30 avril 2020

Fleur de coucou




Vous n’avez pas réagi quand je vous ai montré pour la première fois cette fleur rose, sans préciser son nom : quand je parcours (par dérogation) mon petit chemin creux, je longe une prairie humide, réceptacle des sources qui coulent à mi-pente de la falaise qui nous conduit du plateau à la cote de la vallée de la Garonne, avec un dénivelé de 50 mètres, si  difficile à remonter au retour. La prairie est en ce moment fleurie en bleu et rose : Silene flos-cuculi ; et lin sauvage (linaria vulgaris). Cela n’empêche pas les boutons d’or d’introduire leur jaune dans ces deux premières couleurs.

Le Silene flos-cuculi, traditionnellement appelé la Lychnide fleur de coucou, œillet des prés ou œil-de-perdrix, est une espèce de plante herbacée vivace de la famille des Caryophyllaceae.


après l'orage, le drain central coule à donf



 

L'espèce devrait son nom flos-cuculi à sa période de floraison, quand le coucou commence à chanter, c'est maintenant. La dénomination de genre Lychnis signifierait « lampe » car une espèce voisine - la coquelourde des jardins - servait à faire des mèches pour les lampes à huile. J’ai acclimaté cette coquelourde (silene coronaria, autrefois lychnis coronaria) dans mon jardin : c’est une plante vivace que l'on peut rencontrer, à l'état naturel, sur les terres en friches de la moitié sud de la France. C'est une herbacée haute d'une soixantaine de centimètres, dont les tiges ramifiées, le feuillage et le calice des fleurs, sont recouverts d'une multitude de petits poils cotonneux. L'ensemble forme une touffe compacte, large d'environ 45 cm. Les feuilles oblongues et de couleur gris argenté sont réparties à la base du pied et le long des tiges.


L'abondante floraison s'étale, selon les variétés et cultivars, de mai à septembre. Les petites fleurs aux pétales légèrement bilobés sont, le plus souvent, simples. Mais le contraste de leurs couleurs rouge vif sur le feuillage argenté et tomenteux est un vrai régal pour les yeux. L'espèce type offre une floraison rose pourpre, mais il est possible de trouver des variétés rouges ou blanches.

Pour en revenir à notre œillet, c'est une espèce de plante érigée, aux feuilles et fleurs fines. Souvent ramifiée, feuilles basales pétiolées, oblongues, aux feuilles caulinaires lancéolées. Les fleurs présentent un calice tubuleux à 10 nervures et 5 pointes. On observe 5 pétales divisés en 4 fines lanières, dont 2 principales et 2 plus fines. 10 étamines, 5 styles. Le fruit est une capsule à 5 valves. La floraison a lieu de mai à août.


Comme quoi être confiné conduit à se dé-confiner, 
à herboriser, 
et redécouvrir que l’on héberge chez soi 
une coque-lourde !


au retour, deux petites tortues dans l'autre vieux pommier en fleurs

mercredi 29 avril 2020

Chiner confiné ?

Le plus étonnant dans le régime-confiné que nous impose cette pandémie, c'est qu'internet fonctionne comme avant... davantage nous explique-t-on à cause des apéros virtuels, du télé-travail, des conférences en visio... Certes les brocantes sont interdites ; les antiquaires fermés ; les enchères physiques stoppées ... mais les maisons de vente organisent des enchères virtuelles, oui, au lieu que seuls certains téléphonent à distance, tout le monde le fait, ou bien dépose une offre par email. Et puis triomphent leboncoin ; ebay et quelques autres comme wish. Et pour payer il y a paypal, la seule contrainte est de se faire livrer. Comme la Poste fonctionne à mi-temps, les délais sont un peu rallongés. Quant à ceux qui peuvent faire appel au rutilant-camion-bronze-d'UPS-au-chauffeur-ou-la-chauffeuse-connectés, alors là, aucun retard !


Un collectionneur ne s'arrête jamais, et depuis que j'ai réussi à trouver une lampe d'André Delatte à Nancy (1), j'en cherche une des frères Müller qui habitaient Lunéville. Je voudrais une lampe composée d'un socle éclairé, supportant un dôme éclairé lui aussi : deux éclairages au lieu d'un seul. Je vous ai déjà expliqué que ces modèles d'avant-guerre (produits dans les années 30) sont quasiment introuvables, l'une des deux parties étant souvent cassée, aucun intérêt quand on se fait prendre à acheter un montage, par exemple une vasque de plafond retournée, posée sur un pied métallique rechromé en Pologne ... ou tout montage d'un vase dont la partie inférieure est posée sur un socle métallique : jamais Mûller n'en a produit à l'origine me dira par la suite Richard F. !

Vente LIVE MOA mercredi 29 avril 2020 à 14h00  91100 Corbeil-Essonnes
: Maîtres CAMPER & DABERNAT Lots 144 et 146


voilà une vraie :

Voici ce qu'on appelle une "belle lampe Müller" par Finart chez Anticstore ; dimensions : hauteur 42cm, diamètre 45cm. Elle pèse 3 Kg, et vaut ...4500€, du moins c'est le prix que demande le vendeur.

Je fouille donc sur internet, et tombe sur cette rareté, numéro 4227 au catalogue de l'époque, quasi introuvable : pour comparer avec la précédente, les dimensions sont analogues : hauteur 41cm ; diamètre un peu moins : 35cm. Le poids ? 3,9 Kg ! Alors que la première est constituée à la base d'un vase boule décor "aux paons", le vase de la seconde est plus effilé, hauteur 25cm, et est orné d'un décor géométrique


Eclairage dessus et dessous : OK, référence au catalogue d'époque... et, comme si l'on chinait en face à face, on peut proposer une offre ! Différence énorme, le prix de départ est le quart de la lampe qui précède !



La hauteur est semblable : 41cm, mais le chapeau "ne fait que" 35cm de diamètre, c'est déjà une belle pièce !


les protubérances ont été polies à la roue





Mon histoire se passe un dimanche, normalement, personne ne travaille le dimanche ! Mais rien n'est normal en ce moment ! Je dépose une offre, et laisse un message téléphonique au vendeur. Il me rappelle ! un dimanche ! et accepte mon offre ! Nous bavardons un moment, il se nomme Richard F, un spécialiste des verres pressés, et de l'école de Nancy !

Voyez par exemple la cote : je suis cette lampe de Lorrain vendue en Belgique, par un spécialiste Hollandais qui parait collectionner les rares encore intactes. Il est donc précieux car il propose de très belles pièces :




lui aussi possède les catalogues d'époque



Mais il ne serait pas moral de mettre ce prix ...

... et encore moins dans cette lampe vendue aux States !




Vous connaissez la morale du vrai collectionneur ?


quand il achète un objet :
il le regrette parfois ...

... quand il ne l'achète pas ...
... il le regrette toujours !




PS (2) : depuis le temps que je cherche une lampe Müller !

https://babone5go2.blogspot.com/2017/10/antiquaires-toulouse.html

mardi 28 avril 2020

Le printemps silencieux de Jean Haxaire



Je vous ai souvent parlé du vide animal de mes promenades horaires, dans le petit chemin creux qui me sert de lieu d'observation journalière de la vie de notre planète en cette période de règne absolu du coronavirus : non, je ne vois pas grand chose qui bouge : extraordinaire, un papillon survivant passe de temps à autre, seul lui aussi, on dirait qu'il applique la "distanciation sociale" ?

Je découvre cet article de Jean Haxaire dans les pages du MHN de Toulouse, ce qui rend le sujet encore plus proche : Jean a cette expression saisissante : "le syndrome du printemps silencieux"

Il rejoint ce que j'observe, et ce qu'en disent d'autres témoins, y compris en Allemagne : 



Bientôt vous allez voir des chenilles poilues traverser les routes, risquant de se faire écraser : ce sont des chenilles de nocturnes nommés "écailles", dont la plus courante est l'écaille martre. Moi je suis fan de hebe, ou festiva, que je vous ai déjà montrée, et que je n'ai jamais élevée. J'en ai fait des "papillons-bijoux", tant leurs couleurs sont éclatantes :









dans un accouplement, on est à peu près certain qu'il y a un mâle (antennes pectinées) et une femelle (antennes lisses)


Jean Haxaire m'explique que je ne risque pas d'en trouver ici, ni avant, ni maintenant :



Il faut soit se contenter d'espèces voisines, qui peuvent être très belles




ou encore il faut se contenter des gravures des  vieux bouquins illustrés








PS : l'article complet de Jean Haxaire:


son site web :



hier je vous expliquais les zoonoses liées à la déforestation sauvage et à l'importation d'espèces domestiques élevées n'importe où

aujourd'hui, c'est notre propre biodiversité que nous avons mise en cause

il va falloir sacrément changer nos pratiques

si nous voulons vraiment un monde d'après meilleur !

... portant Gabriel Roux s'émerveille :

la nature est hightech !