dimanche 30 juin 2013

Torpédos vertes à Alan


Nous sommes dimanche 30 juin, et j’ai briqué ma Normande, lui changeant les marche-pieds ; batterie rechargée : un an après, c’est le traditionnel rassemblement de vieilles voitures à Alan, et je veux réussir la photo ratée l’an dernier : ma B14 modèle-réduit, juchée sur la vraie C4 verte.


Une demi-heure de trajet dans la campagne verdoyante, et c’est Alan, plein de monde, la correspondante de la Dépêche du midi photographie véhicules et propriétaires, on va être dans le journal ! Je trouve une place de parking, rejoins la place de l’église : ouf, elle est là, avec sa couleur verte patinée, la peinture a chauffé sur le moteur et est toute passée : on ne peut plus authentique. Elle a conservé sa capote au cas-où, car il bruine comme en Bretagne. André le propriétaire (je tais le nom c'est un secret) est un ancien mécanicien, et a conservé à Martres Tolosanne (la patrie de la villa romaine de Chiragan) son ancien garage, bourré d’anciennes intactes : la présente C4 qui transportait des cochons dans l’Ariège. Une traction toute neuve que conduit son épouse, ils sont venus chacun avec sa voiture ; une camionnette B14 ; une Mathis, d’autres encore ? je devine le petit musée perso : nous échangeons nos adresses et nous promettons de nous rendre visite. Je vais pouvoir bénéficier de conseils pour mes prochains projets !




autorisation de photographier
accordée par l'épouse d'André,
  






Qu’est-ce qui fait courir les hommes ? les voitures ! Arrive sur son plateau une C3 de 1923 extraordinaire : la « sortie de grange typique » : tout fonctionne y compris la capote, mais tout est admirablement rouillé, la grande question étant : faut-il la rendre anonyme en la repeignant ? Une foule de mecs se rue sur la voiture. La majorité vote : « non, on la laisse comme ça » ! Les sièges éclatés montrent le crin à l’intérieur. Un détail amusant : le strapontin avant-droit se replie. Seuls quelques modèles ont eu cette particularité. Le propriétaire exhibe ses bougies toutes neuves, et resserre devant la foule admirative un collier qui fuit. Une superbe trouvaille, cela existe donc encore des bagnoles dans leur jus ! Oui dans nos coins préservés !
















Je range vite mon engin, craignant qu’il roule sur le capot incliné vers l’avant : je tente une photo sur le marche-pied, qui a le mérite d'être horizontal, et puis à l’intérieur de la vraie C4. Une autre foule (admirative) me demande si je l’ai faite moi-même ?  Il est vrai qu’au 1/7°, mon modèle paraît bien petit comparé à la vraie.



Je reviens rapidement par l’autoroute,

on a du monde à midi !


restons modeste : c'est bien petit le 1/7° !


mercredi 26 juin 2013

Torpédo : roues assorties

 


C’est ce torpédo Renault qui m’a alerté : il y a deux variantes pour peindre les roues : la sobre, si le châssis est noir, on peint les roues en noir. Bien sûr c’est celle que j’avais choisi d’abord. Mais en y regardant bien, il y a une variante plus riche : les roues couleurs de la carrosserie : voyez ce beau Renault : n’est-il pas plus harmonieux ?





Encore ce véhicule Renault 6 roues jumelées, destiné à concurrencer les autochenilles Citroën au Sahara : lui aussi a les roues jaunes.






Les jouets (les beaux jouets d'autrefois) adoptent le même principe :






















J'ai parlé de couleur jaune, il s'agit plus précisément de beige tropique : mais il y a bien quatre ou cinq variantes de ce même beige : Saïd me demande de lui rapporter la voiture pour y poser le nuancier, et repérer la bonne teinte. C’était vendredi dernier, le temps de poncer ; peindre, et vernir. Séchage le week-end comme d’habitude.

Je sors donc de chez le carrossier, (une nouvelle fois), et ai changé les roues, pour donner à mon torpédo une note d’été : voici le résultat,

 
avant...c'était : avant !


le changement ? c'est tout de suite !

comme si j’avais une nouvelle voiture !


dimanche 23 juin 2013

Retour de chez Hermès


En hommage à Jean-Luc pour son dessin de seconde carrosserie !

C’est la fin d’un psychodrame, car la veille du jour où j’ai reçu la mousse manquante, j’en ai trouvé une plaque dans un stock qui trainait depuis vingt ans ! Difficile de gérer ces stocks après tant de déménagements !
 
voici la photo de départ, pas de cotes, ni plans
Choix douloureux dans les autres réserves de peaux (fines elles doivent faire moins de 0,8mm), amassées elles aussi depuis tant d’années. Il faut trancher avec la carrosserie noire, pas d’autre issue qu’une belle peau de porc (miniature) , cousue à la main par les petites mains d’Hermès !

Je m’y suis donc mis, profitant de la pluie persistante, découpant les patrons. Enlevant le millimètre nécessaire au passage du cuir. Découpant le cuir. Collant en interposant la fameuse mousse. Déroulant le cordonnet de couleur contrastée pour donner le relief. Le plus difficile était de coller les arrondis d’accoudoirs : je me suis remis au néoprène : miracle, ça a fonctionné !













Pièce indispensable : la fameuse bâche, permettant de protéger ce bel intérieur durant la nuit, pendant que tombe la neige, qui va tout tremper, obligeant à un nettoyage fastidieux le matin du départ (je parle de la véritable voiture). On ne va pas massacrer de la peau de porc ! J’ai sollicité ma couturière habituelle, en lui remettant un patron détaillé. Elle a puisé dans les deux échantillons de gabardine achetés ce printemps au vendeur de tissu de Lleida. (1) Horreur : le tissu s’effiloche, obligé de faire des ourlets partout ! On s’en tire en roulant la bâche, qui trouvera un logement à l’arrière, au-dessus du plateau rallongé par le porte-bagages. Encore faut-il lui confectionner un support, tenu par des vis de 1,6mm à tête carrée de 1mm. Le fignolage est assuré par les œillets-marine et les courroies habituels.




Nous sommes encore en juin, il ne reste plus grand chose (de difficile) à faire

Je vous l’ai promis : ça avance !

(1) voir : http://babone5go2.blogspot.fr/2013/03/court-week-end-lleida.html

jeudi 20 juin 2013

La Garonne traverse Saint-Beat …


…par la route !


On ne peut faire autrement : pour se rendre en Espagne, d’une part il faut longer la Garonne, d’autre part il faut traverser Saint-Béat. Les romains l’avaient bien compris : il s’agit d’un verrou dans la montagne, difficile à contourner, un endroit parfait pour créer une frontière. Ils avaient préféré Saint-Bertrand de Comminges à l’aval pour créer Lugdunum, et pratiquaient la navigation en moyennes eaux pour y transporter leurs colonnes de marbre extraites des carrières de montagne. De l’eau, il n’en fallait ni trop ; ni trop peu.
 

Dans ce verrou, deux voies de circulation : la rivière Garonne, qui est encore un torrent (impétueux). Et la route qui la longe. Les habitants dans cette faille naturelle étroite ont choisi de construire leurs maisons le long de la rivière : facile pour évacuer les eaux usées. Ceux de la rive gauche se sont mis entre l’eau et  la route : à cheval entre les deux. D’ailleurs à côté de la petite annexe du Crédit Agricole, existe un tunnel permettant de passer sous les maisons et de rejoindre le lit de galets, d’où l’on a un beau point de vue sur l’eau. En face, autre alignée de maisons. Il faut avoir le courage car ceux qui tournent le dos à la montagne risquent de prendre sur la tête des rochers : nous sommes dans un endroit soumis à un fort risque naturel : de l’eau (que d’eau). Des rochers (que de rochers) !


Depuis que l’Espagne nous envoie ses camions par le tunnel de Veilha, celui que nous empruntons pour aller sur la Costa Dorada, la rue principale de Saint-Béat (qui n’est qu’une rue de village à deux voies) est très fréquentée, à tel point que les habitants ont déserté leurs maisons, rasés qu’ils sont par les véhicules. A un moment, la voie étroite tourne à 90 degrés sur le pont traversant la Garonne, et seuls les véhicules légers ont le rayon de braquage nécessaire à cette manœuvre délicate.


A long terme puisqu’ici on prépare l’avenir, la seule issue est de contourner Saint-Béat. Mais comme la montagne est partout, la seule solution est de creuser un tunnel dedans, vous me direz qu’on extraira ainsi un peu plus de marbre, mais par contre cela va nécessiter un délai, nous sommes donc dans la situation actuelle sans le futur tunnel.



















Arrive le 18 juin 2013. Nous avons rendez-vous à Saint-Bertrand, à l’exposition spéciale organisée depuis que le Musée a acquis les trophées funéraires issus de la Nécropole voisine. Arrivés à Gourdan Polignan (nous sommes innocents comme d’habitude), grand rassemblement de voitures. Véhicules de la gendarmerie. De Toulouse d’où ils ont été dépêchés en renfort. Ils avouent méconnaitre le terrain. « On ne passe pas, la route est coupée » ! Bigre ! St Bertrand, « le Mont St Michel des terres », est sur une hauteur, bizarre que la Garonne l’ait inondé ? Habitués aux films catastrophe où les forces de l’ordre interdisent aux autochtones de passer prétendant que la campagne est remplie de gaz mortels, nous contournons les barrages ; prenons les chemins pédestres ; et arrivons à bon port (avec quelques angoisses quand-même… !).


Au même moment, la fonte des neiges, à laquelle se sont ajoutées les précipitations terribles de ce printemps pourri... sans compter la rupture du barrage espagnol à l'amont ont occasionné une augmentation brutale du débit de la Garonne. De torrent elle est devenue fleuve. Deux mètres de plus sur les limnigraphes de l’Etat consultés par internet, vous pouvez observer la montée quasi verticale, signe terrible d'une lâchée d'eau au-dessus !  Normalement le débit est de 50m3/s en juin : à la cote 2m, il est de 183m3/s. Or nous avons atteint la cote 3,5m ! ! La crue centenale ? Il va falloir quelques jours de calculs pour le savoir ! Avant que mes ex-collègues de l’Etat partent en congés d’été j’espère ! Vous pensez : c'est dans quinze jours !

La rivière (si l’on peut dire) a donc emprunté son lit, en montant le niveau, bonjour tout ce qui trainait aux rez-de-chaussée. Et puis elle a contourné les maisons et emprunté gaillardement la rue principale, la couvrant de boue collante, inondant les rez de chaussée, et détruisant tout, et affouillant les fondations. Même le pont qui constituait un autre verrou aurait été ébranlé. Ca ne m’étonne pas ! A quelques jours de la fête estivale du marbre ! et du passage du Tour de France !












En ce moment, la baisse des eaux restitue l’horreur de la situation aux habitants désemparés. Je prie pour eux, c’est vraiment moche. J’ai peur que nombreux soient ceux qui restent désespérés. Même le Président, qui va visiter les sanctuaires inondés de Lourdes aujourd'hui, va venir sur place, pour annoncer une trêve des impôts et charges diverses (pour quelque temps, il faudra bien payer un jour). Je pense à Béat (un italien, venu prêcher ici au IIIèS), il n’a vraiment pas été à la hauteur c’est le cas de le dire !
 


en attendant, c’est fichu pour se rendre en Espagne

et pour un bon moment .


http://midi-pyrenees.france3.fr/2013/06/19/en-video-le-survol-du-village-de-saint-beat-sinistre-par-la-crue-de-la-garonne-273261.html

PS : aujourd'hui, il faut passer par Luchon, et la montagne, on arrive directement à Bossost.

dimanche 16 juin 2013

Rouen : le dernier survivant


Voilier russe quatre-mâts-barque, le Kruzenshtern, dont le nom d'origine est "Padoue", précisément « Padua » comme on peut lire sur les roues de gouvernail, a été construit en Allemagne en 1926. Il est l'un des cinq clippers destinés au transport des marchandises réalisés pour la "Flying P Line" et le dernier navigant à ce jour. Ces bateaux portaient tous un nom commençant par un P.
 

Le Pamir, a coulé au large des Açores dans une tempête. Le Pommern est à quai à Mariehamn. Le Pékin est aujourd'hui exposé dans un musée de New-York et le Passat abrite un camp de jeunes à proximité du canal de Kiel.

Après le Sedov, un autre ancien navire allemand, c'est le plus grand des voiliers traditionnels encore en activité.

Lancé en 1926, mon année préférée pour les voitures, le Padua, dernier-né de la P-Liners, a été conçu comme navire de charge, pour expédier des matériaux de construction au Chili en doublant le cap Horn, avec une cargaison de nitrate au retour. Son voyage inaugural de Hambourg à Talcahuano (Chili) a duré 87 jours.


Il effectue son voyage le plus rapide en 1938-1939, de Hambourg à l'Australie via le Chili et retour à Hambourg en 8 mois et 23 jours sous le commandement du capitaine Richard Wendt, un record mondial pour ce type de navire qui ne fut jamais battu.

A cette période, le navire navigue sous pavillon allemand et sa coque en arbore les couleurs : noir pour la coque émergée ; blanc pour la zone de la ligne de flottaison ; rouge pour la partie immergée de la coque.
 
Le 12 janvier 1946, le navire est remis à l'URSS au titre des dommage de guerre. Il sera baptisé en hommage à Adam Johann Kruzenshtern, célèbre amiral et hydrographe Russe. L’orthographe est attestée par les noms figurant sur le navire, même si on aurait pu s’attendre à Kruzenstern : « l’étoile en croix », sans le H, qui n’existe pas dans la transcription cyrillique ! Bref ! Il restera  amarré dans le port de Kronstadt jusqu'en 1961 pour remise en état. Il effectuera ensuite de nombreux relevés hydrographiques et océanographiques pour l'Académie de sciences de l'URSS jusqu'en 1965, avant d'être transféré au ministère de la pêche de l'URSS pour être utilisé comme bateau école.

De 1968 à 1972, il bénéficie d'une modernisation importante et reçoit ses moteurs actuels et de nouvelles couleurs.  Sa peinture, noire avec une large bande blanche, suggère la présence de canons. En janvier 1981, le Kruzenshtern est transféré aux Industries de la Pêche estoniennes à Tallinn. En 1991, il rejoint son port d'attache actuel à Kaliningrad pour l'Académie d'Etat des pêches de la Baltique, comme navire école.

en lisant lentement, vous allez déchiffrer le Russe !

                          En 1995-96, il effectue un premier tour du monde et un second en 2005-06.


Le navire embarque des marins-stagiaires de toutes les nationalités. Traditionnellement, le Kruzenshtern propose trois sessions d'entraînement par an et participe aux grands évènements internationaux de voile traditionnelle comme les Tall Ships’Races. Le navire a figuré dans trois films allemands et dans de nombreux films russes et soviétiques. En 1936, il servit de cadre au film « Les Mutinés de l'Elseneur », de Pierre Chenal, d'après le roman de Jack London.


Il est la vedette des nombreux rassemblements de voiliers actuels et quitte en ce moment l’armada de Rouen, où il est venu comme un éléphant dans une baignoire lors d’un trajet périlleux sur la Seine, avant de rejoindre Toulon. Jean-Marie en a fait la visite détaillée, et a eu (à moins qu'il l'ait prise) l'autorisation de faire des photos dont je le remercie !















A une époque où l’on se moque aisément de la religion (catholique car on n’ose se frotter au prophète), il possède en son centre, à côté d’une salle de musée, une petite chapelle orthodoxe pour célébrer le culte.





Il est vrai qu’en mer, on fait davantage gaffe à Dieu,

et on prie la Vierge Marie,

surtout en cas de tempête,

sait-on jamais !


samedi 15 juin 2013

Elle prend forme !


Elle commence à ressembler à quelque chose ! C’est la fascination de l’assemblage final : d’un coup je me suis lancé : j’avais fixé les attaches des skis sur les garde-boues arrière, et ça m’est venu comme la foudre : fixer le train arrière, l’avant ayant été testé la veille.
 















Et d’un coup tout prend forme, transcendé (n’hésitons pas à une certaine emphase) par les reflets du vernis de Saïd : le porte-bagages arrière et ses futures courroies ; les mêmes courroies pour tenir les skis (breveté maison). Le tableau de bord et ses cadrans. Les leds sont là mais pas encore raccordés, ce qui explique le faisceau impressionnant des fils électriques.

Jacques m’a tourné d’adorables roues arrière, qui améliorent encore le train de chenilles. Il m’a aussi tourné en buis les poignées de frein et levier de vitesse. Je ne vous parle pas aujourd’hui des nourrices d'essence : ce sera pour la prochaine fois.

interrupteur de gauche (PM) phares ; feu rouge AR ; led rouge
interrupteur de droite (GM) : contact (led vert) pré RC par émetteur commande direction et marche

Vous me direz : il manque la carrosserie. Certes ! je bute sur l’achat de la mousse de 10mm, très difficile à trouver : les fabricants commencent à 30mm. Quand je trouve dans le coin (à 150Km quand-même) de la 3mm, la dame me dit qu’il suffit d’en empiler 3 couches pour faire 9mm. Comme elle ne vend que par plaques de 2mètres x 3, elle m’a trouvé un carton de 1m x 60cm, mais pas encore le camion spécial car son carton ne passe pas par la Poste. Alors sur ebay j’ai trouvé un vendeur qui propose l’envoi dans une enveloppe postale. Mais il lui faut 15 jours ! Dément je vous dis !


Nous sommes samedi, je vais arrêter, car un artisan qui a pignon sur rue part en week-end le samedi. Et demain c’est la fête des pères. Je tenais à me la souhaiter avec ma B14. S’il fait le soleil promis par Météo-France, je vais à la plage !


Je vous l’avais dit : si je ne prends pas garde…

…je finis dans trois jours !