mardi 27 novembre 2018

Ekaterina Zàytzeva

Vous devinez le nom Russe, en caractères cyrilliques, traduit en Français...ou plutôt en Catalan : une musicienne, Russe d'origine, devenue catalane, devenue guitariste : le pied pour tout amateur de musique, et d'architecture modernista : voici l'essence même de la beauté : derrière elle, un vitrail, devant lui Catherine, les bras nus, guitare à la main :






Il faut que la Terre s'arrête de tourner, 

et il faut écouter :



Ce n'est pas terminé : vous êtes ivre de musique, grâce à Ekaterina. Mais elle a une copine : Marta Robles : comment résister à leurs charmes additionnés ?





Je me promène dans Canet del Mar. Je visite et re-visite le musée à la gloire de mon Maitre Lluis Domenech Montaner : ambiance Art-Nouveau, que l'on nomme ici modernista, tous les arts plastiques se conjuguent pour créer la Beauté :





















chaussez votre casque, une tequila à la main, et émerveillez vous :




PS : il y a d'autres Muses, comme Ana Vidovic, qui joue Albeniz


lundi 26 novembre 2018

Classes laborieuses


Oui, notre Président a bien évoqué les "classes laborieuses" ! Il ne s'agit pas seulement d'un magasin de fringues de Valence, où l'on vend des vêtements de travail, comme ces magnifiques chemises de forestier rouge, comme les portent les trappeurs d'Alaska. J'ai voulu retrouver le sens prolétarien de cette expression qui, placée dans la bouche du monarque, veut bien dire ce qu'elle veut : ainsi ce sont les manants qui viennent de s'exprimer dans la rue... que dis-je, dans la plus belle avenue du monde, les Champs Elysées, en pleine période d'achats à quelques jours de la trêve de Noël !



Oui, il s'agit bien des prolétaires ! de la classe ouvrière. Du peuple quoi !

De même qu'il y a des premiers de cordée

il faut bien dire alors qu'il y a...des derniers de cordée !

ils sont nombreux, bruyants, contestataires... vêtus de jaune !




l'amalgame est facile : classes laborieuses..

.classes dangereuses ?



Hier, Karim Rissouli élevait quelque peu le débat, dans l'émission C Politique, devant le Président du WWF Pascal Canfin, (qui va faire partie des Sages que le Président va réunir en Haut Conseil pour le Climat, pour préparer la transition climatique). Devant l'historien Gérard Noiriel, le député de la Somme François Ruffin a été le seul parlementaire à expliquer la colère des gilets jaunes. Amusant : c'est notre ami musulman Abdennour Bidar qui nous explique le sens du mot fraternité !

les deux représentantes des classes laborieuses : dont une aide-soignante de Rouen :-"comment acheter une voiture électrique avec 1250€ par mois" ?

Aurait-on oublié  l'article 14 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du citoyen :


à la mode :


on a entendu :

"on ne peut plus uniquement travailler, consommer, 
travailler pour consommer"

"toutes les société (nordiques) les plus égalitaires
sont les sociétés les plus écologiques"

demain mardi, c'est l'annonce finale ?



PS : circule sur la toile ce dialogue entre Colbert et Mazarin :

Colbert :  Pour trouver de l'argent, il arrive un moment où tripoter ne suffit plus. J'aimerais que Monsieur le Surintendant m'explique comment on s'y prend pour dépenser encore quand on est déjà endetté jusqu'au cou…

Mazarin: Quand on est un simple mortel, bien sûr, et qu'on est couvert de dettes, on va en prison. Mais l'État…, lui, c'est différent. On ne peut pas jeter l'État en prison. Alors, il continue, il creuse la dette ! Tous les États font ça.

Colbert :  Ah oui ? Vous croyez ? Cependant, il nous faut de l'argent. Et comment en trouver quand on a déjà créé tous les impôts imaginables

Mazarin :  On en crée d'autres.

Colbert : Nous ne pouvons pas taxer les pauvres plus qu'ils ne le sont déjà.

Mazarin :  Oui, c’est impossible.

Colbert:   Alors, les riches ?

Mazarin:  Les riches, non plus. Ils ne dépenseraient plus. Un riche qui dépense fait vivre des centaines de pauvres

Colbert :  Alors, comment fait-on ?

Mazarin: Colbert, tu raisonnes comme un pot de chambre sous le derrière d'un malade ! il y a quantité de gens qui sont entre les deux, ni pauvres, ni riches… Des Français qui travaillent, rêvant d'être riches et redoutant d'être pauvres ! C'est ceux-là que nous devons taxer, encore plus, toujours plus ! Ceux là ! Plus tu leur prends, plus ils travaillent pour compenser…c'est un réservoir inépuisable.

Médiapart signe : « Extrait du "Diable Rouge" ... c'était il y a 4 siècles » !

Cette citation n’est pourtant pas vieille de 400 ans, et n’est pas à attribuer à Colbert et Mazarin. Elle est en réalité extraite du Diable rouge, une pièce de théâtre écrite en 2008 par le dramaturge français Antoine Rault. Cette oeuvre fictive retrace les derniers mois de la vie de Mazarin. En 2008 déjà, un extrait de la pièce avait circulé sur le web, comportant cette même citation. Cette dernière est depuis réapparue régulièrement sur internet, posant question sur sa véracité.

A ce titre, la citation n’est pas exacte "au mot près", contrairement à ce qu’affirme la publication : la version du dialogue relayée sur les réseaux sociaux remplace "des Français qui travaillent" par "des honnêtes citoyens qui travaillent", et supprime la réplique de Mazarin "Colbert, tu raisonnes comme un fromage !" qui trahit la nature fictive de l’échange. On peut écouter le texte, tel qu'il a été rédigé, dans cet extrait de la pièce originale, avec Bernard Malaka en Colbert et Claude Rich dans le rôle de Mazarin :


http://www.christophelidon.fr/pagepiecediablerouge.html


dimanche 25 novembre 2018

Un sarcophage romain en Jordanie !


Encore une découverte, dans le site de Capitolias, précisément à Bayt Ras, connu par son théâtre antique, très visible sur Google map :





Les archéologues ne béniront jamais assez les travaux de voirie.  C’est que certains coups de pelle, tels ceux donnés fin 2016 devant l’entrée de l’école du bourg de Bayt Ras, dans le nord de la Jordanie, ont le don de faire jaillir des trésors des tréfonds du passé. Dans le cas présent, une tombe romaine, creusée à flanc de colline, dont le Département des antiquités de la Jordanie a révélé en septembre dernier l’existence après en avoir sécurisé l’accès.



« Ce tombeau composé de deux chambres funéraires et contenant un très grand sarcophage en basalte est dans un excellent état de conservation, même s’il semble avoir déjà été visité. Il appartient à une nécropole située à l’est d’un imposant théâtre mis au jour dernièrement, s’enthousiasme Julien Aliquot, l’un des trois chercheurs du Laboratoire histoire et sources des mondes antiques (HiSoMA) à avoir foulé cet hypogée aux printemps 2017 et 2018, lors de deux missions sur place. L’ensemble se trouve sur le site de l’ancienne cité de Capitolias, fondée à la fin du Ier siècle de notre ère et intégrée dans la Décapole, région qui regroupait les villes hellénisées (dotées d’institutions de type grec mais appartenant à l’Empire romain) du sud-est du Proche-Orient, entre Damas et Amman. »

 Mais qu’offre de si remarquable cette tombe rupestre de 52 m2 ? Plusieurs choses. À commencer par un nombre impressionnant de figures (près de 260 qu’il s’agisse de dieux, d’humains ou d’animaux) peintes sur les murs de la plus grande des chambres. Certes, d’autres tombeaux romains de la Décapole présentent un fastueux décor mythologique, mais aucun n’arrive à la cheville du petit dernier question iconographie. « Ce fourmillement de figures compose un récit qui s’ordonne de part et d’autre d’un tableau central représentant un sacrifice offert par un officiant aux divinités tutélaires de Capitolias et de Césarée maritime, la capitale provinciale de la Judée », explique Julien Aliquot.  L’ensemble se trouve sur le site de l’ancienne cité de Capitolias, fondée à la fin du Ier siècle de notre ère.




tout a été photographié en 3D ; les images sont décortiquées et reconstituées, on verra le tout sur place à Florence

Qui pénétrait dans la tombe, avant qu’elle ne soit fermée, avisait d’abord, sur sa gauche, des divinités en train de banqueter allongées sur des lits et dégustant les offrandes apportées par des humains de plus petite taille qu’elles. Toujours à gauche de la porte d’entrée, un deuxième tableau, d’inspiration champêtre, montre des paysans affairés à labourer la terre à l’aide de bœufs, à cueillir des fruits, à travailler la vigne… Quant au panneau suivant, il met en scène des bûcherons abattant des arbres d’essences variées avec l’aide des dieux, un thème rarissime dans l’imagerie gréco-romaine.


Non moins original, cette fois à droite de l’entrée : un large tableau illustre l’édification d’une muraille. « Des personnages faisant penser à des architectes ou à des contremaîtres côtoient des ouvriers qui assurent le transport de matériaux à dos de chameau ou d’âne, des tailleurs de pierre ou des maçons qui montent des murs, non sans accident. Cela donne une scène de chantier aussi précise que pittoresque que prolonge un dernier tableau où un prêtre pratique un autre sacrifice en l’honneur des divinités protectrices de la cité », indique Julien Aliquot. Sur le mur, de part et d’autre de la porte d’entrée, et au plafond, se déploie une composition plus classique évoquant le Nil et le monde marin où des nymphes flanquées d’Amours chevauchent des animaux aquatiques, tandis qu’un médaillon central associe les signes du zodiaque et les planètes autour d’un quadrige.

encore une évocation du Zodiaque ?

Déjà unique par l’abondance et l’originalité de son iconographie, ce tombeau l’est plus encore par les inscriptions qui accompagnent les scènes de chantier. « Ces quelque 60 textes peints en noir, dont nous avons déjà pu déchiffrer une partie, présentent la particularité d’être rédigés en araméen, la langue locale, tout en utilisant des lettres grecque »s, dit Jean-Baptiste Yon, également du Laboratoire HiSoMA. Cette combinaison des deux principaux idiomes du Proche-Orient antique est rarissime et va permettre de mieux cerner la structure et l’évolution de l’araméen. Par ailleurs, les inscriptions s’apparentent à des sortes de bulles de bande dessinée puisqu’elles décrivent les activités des personnages qui parlent en expliquant ce qu’ils font : “Je taille (la pierre).”, “Hélas pour moi ! Je suis mort !”). Ce qui est, là encore, exceptionnel.


Quant au sens à donner à ce dispositif iconographique et textuel très riche, les chercheurs sont enclins à y voir l’illustration des étapes de la fondation de Capitolias : consultation des dieux sur le choix du site lors d’un banquet, défrichage du terrain, élévation d’une muraille, remerciements aux dieux après l’édification de la cité… « Selon notre interprétation, le personnage enseveli dans le tombeau a toute chance d’être celui qui s’est fait représenter en officiant dans la scène du sacrifice du tableau central, et d’être par conséquent le fondateur de la cité », commente Pierre-Louis Gatier, du HiSoMA. Son nom n’est pas encore identifié, mais pourrait être gravé sur le linteau de la porte qui reste à dégager. »

Créé par la Jordanie pour l’étude, la conservation et la mise en valeur de ce joyau sans équivalent, un consortium international d’experts mobilise entre autres, outre les historiens et épigraphistes d’HiSoMA, Claude Vibert-Guigue, spécialiste de la peinture antique au laboratoire Archéologie et philologie d’Orient et d’Occident2, et Soizik Bechetoille, architecte à l’Institut français du Proche-Orient3. Présentation des résultats des travaux en cours à Florence en janvier 2019, lors du 14e congrès d’archéologie jordanienne.

Un bon motif 

d’organiser un déplacement à Florence !

lisez la Croix, c'est toujours passionnant !

il faut lire en permanence le journal du CNRS : on y trouve des histoires formidables !





le monde romain était immense !