dimanche 14 juillet 2019

Pincé par un homard breton

Profites en bien !

Combien de fois j’entends répéter cette phrase, à la radio, à la télé ! C’est le carpe diem des latinistes revisité, une nouvelle doctrine de vie, le secret de l’optimisme. J’ajoute une raison plus conjoncturelle : nous sommes gâtés par la vie, nous qui profitons des avantages de notre société occidentale,  que nous nommons les acquis sociaux. La phrase qui désigne cette situation, car il y a toujours une maxime justifiant tout, c’est « nous le valons bien »…

...le valons nous vraiment ?

Il nous arrive comme un remords parfois. Nous nous disons que nous laisserons une planète abîmée à nos enfants. Une dette impossible à rembourser. Des inégalités entre continents telles que les plus pauvres risquent de (continuer) de nous envahir. Alors que va être l’avenir ? Qu’allons-nous faire en 2040, (c’est tout proche), quand Paris sera définitivement interdit aux véhicules-privés-de-carburant-fossile-épuisé ? En 2050 (c’est tout proche) quand il fera 50° dans la capitale (privée d’eau potable) l’été ?

Profitons ... de suite !

La meilleure façon de conjurer les effets négatifs d'un monde condamné est de profiter de suite des avantages qu’il est possible de grapiller autour de soi



Prenez l’exemple du Ministre de l’écologie, 
placé devant la disparition programmée des carburants fossiles
... et la difficulté de succéder à Nicolas Hulot ...

« François Goullet de Rugy, plus connu sous le nom de François de Rugy, né le 6 décembre 1973 à Nantes (Loire-Atlantique), est un homme politique français ». (sic). Par une succession de démarches brillantes et opportunistes que je ne souhaite pas décrire puisque wikipédia le fait si bien, il devient Président de l’Assemblée Nationale. Quatrième Personnage de l’Etat. Héritier (à durée limitée) de l’Hôtel de Lassay. D’un logement de fonction, pas très entretenu par un prédécesseur pourtant célèbre mais peu enclin aux travaux immobiliers, fonction qui incombe habituellement à la conjointe-en l'occurence-quatrième-dame...

-...la conjointe, Emmanuelle Bouchaud, journaliste, conseillère régionale des Pays de la Loire, où elle siège d'abord comme élue d'Europe Écologie-Les Verts  puis du Front démocrate. Non ! Erreur, je me trompe de journaliste ! Je confonds les épouses ! Je fais erreur puisque le 16 décembre 2017, François épouse, à la mairie du 7è arrondissement de Paris, la journaliste de Gala, Séverine Servat. Ah cette fascination qu’exercent sur les plus grands ces (belles) journalistes (du sexe féminin), accédant ainsi elles-mêmes aux plus hauts destins ! Ah, cette fascination pour les femmes d'imiter Valérie Trierweiler, de partager vie et privilèges des plus grands des hommes illustres, et de pouvoir plus tard, au cas où elles seraient virées, écrire leur biopic et  révéler leurs secrets d’alcôve !

-"Nous avons reçu une fois par mois des personnalités diverses, qui toutes avaient quelque chose à nous apprendre, à nous dire, à partager, nous voulions faire entrer la société et ses problèmes à l'hôtel de Lassay", confie la principale intéressée au journal Le Point. On apprendra plus tard que Séverine invitait ses amis de Gala, faciles à éblouir, pour les convaincre de son ascension sociale.

Les femmes, toujours les femmes… ! Pour recevoir les people à l’Hôtel de Lassay, il faut une (jolie) femme. Pour recevoir professionnellement, car la fonction exige d’être professionnel quand-même, c’est le boulot de base après tout, il faut aussi une femme… diplômée il va de soi, énarque c’est mieux encore, ancienne Préfète, donc chevronnée : voilà surgie de l’ombre Nicole Klein, née le 29 février 1952 à Boulogne-Billancourt.


Son parcours est atypique. Elle débute comme documentaliste à la Documentation française puis elle entre à l'ENA et passe à la préfectorale. Je vous la fais courte ...  En mars 2017, elle est nommée préfète de région et préfète de Loire-Atlantique, département marqué par le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes. Elle est nommée directrice de cabinet du ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire le 1er novembre 2018. Son époux, lui, parait inconnu ...!

Elle n’était apparemment pas invitée à manger du homard lors des réceptions à l’Hôtel de Lassay !

Selon le média BFM, elle est épinglée le 10 juillet 2019 par Mediapart. Son HLM (car par modestie elle dispose d’une HLM) serait inoccupé depuis plus de 10 ans ... puisqu’aussi bien elle disposait d’autres logements de fonction. Impitoyable, le Ministre de Rugy (qui comme Zeus dispose de la foudre), la vire le 11 juillet. Elle se venge illico, prétendant qu’il l’a sacrifiée pour faire oublier ses propres turpitudes, à lui. Bonjour la solidarité, on ne se serre pas les coudes là-haut, les homards se pincent dans le vivier !

Ah oui, c’est quoi ces histoires de homards ?

Le 10 juillet 2019, Mediapart révèle que lorsqu'il était président de l’Assemblée nationale, François de Rugy a organisé pour lui et sa femme (l’actuelle) plusieurs dizaines de somptueuses soirées privées dans sa résidence administrative de l'hôtel de Lassay, en ayant recours au personnel de l'Assemblée nationale ainsi qu'à du matériel et à des consommables (notamment de grands Bordeaux, collectionnés par Chaban Delmas dans les caves de l’Assemblée). De Rugy évoque un devoir de représentation et met en cause l'impartialité du site d'information. Dans un autre article, publié le lendemain, Mediapart fait état de dépenses s’élevant à 63.000 euros pour la rénovation de son logement de fonction. Il est aussi mis en cause pour un dîner informel sur fonds publics avec des lobbyistes, pour lequel il a fait en sorte qu’il n’apparaisse pas « dans l’agenda public ».

la seule photo que j'ai trouvée sur internet de la salle à manger de l'hôtel de Lassay. Je me méfie, car il n'y a pas de table :
sans doute devrais-je lire davantage Gala ?

les photos qui font litige, on ne voit que quatre crustacés... et aucun ami(e) !


La défense du Ministre est imparable : bien que Breton, il n’aime pas le homard. Pas davantage le caviar soit dit en passant... et le champagne... lui donne mal à la tête ! C’est comme nous un homme simple. Il se contente de moules-frites, avec une ou deux bières pression fraiches, et s’éclate avec modestie. A ce propos, vous savez comment ça se passe ? Le Chef (désoeuvré par la rigueur qui règne dans les cuisines) vient voir Séverine : -« Madame la Ministre, mon cousin nantais m’a réservé quelques grands homards. Prix d’ami. Très frais, que fait-on » ? Séverine le soir à François –« François-chéri, le Chef peut nous avoir 40 homards géants, on pourrait inviter nos amis » ? François –« Séverine-chérie, tu as le feu vert, tu sais que je n’aime pas le homard, mais ça fera plaisir à nos amis, vas-y, profites en bien ».

Voilà prononcée la maxime : profites en bien !

Voilà l'origine d'un drame

C'est l'histoire d'un homme qui veut faire plaisir à sa femme-chérie, qui veut faire plaisir au Chef de l’Hôtel de Lassay, sollicité par un cousin nantais, qui a des homards géants à fourguer...

Il n’aime pas le homard mais veut honorer ses amis...

...et des jaloux aigris (pas invités)  lui reprochent de dépenser l’argent public !

Je vous le dis : on vit dans un monde de mesquins !

Vous qui êtes en vacances, profitez en bien

Vous qui ne l’êtes pas, profitez de circuler en voiture, tant que cela reste autorisé, à Paris

Tout est question de relativité :
il y a toujours moins bien loti que soi :

C’est en bas qu’il faut regarder :

voyez : les homards par exemple

Comment font-ils donc pour profiter de la vie ?



PS : mes beaux homards dans la peinture

-quand on n'a pas de homards, on s'éclate avec des gambas