mardi 9 juillet 2019

Les papillons disparaissent...en Allemagne !

...pas chez nous, rassurez-vous ... mais oui.. en Allemagne !

Hypsopigia costalis, la pyrale du fourrage

On se moque habituellement des entomologistes, doux rêveurs vraisemblablement atteints d'une pathologie sociétale, seule explication de leur penchant pour les petites bêtes, alors qu'il est beaucoup plus intéressant de chasser les grosses ? Que ce soit des Allemands qui s'adonnent à cette passion au lieu d'exporter des Mercédès est encore plus surprenant ! Voilà ce qui se passe :


Une digression d'abord : c'est quoi Armaguedon  ? 

Armaguédon (de l'hébreu : הַר מְגִדֹּו / har M'giddo, transcrit Ἁρμαγεδών / Harmagedốn en grec), est un petit mont en Galilée dans la région nord d'Israël, terme biblique mentionné dans le Nouveau Testament, un lieu symbolique du combat final entre le Bien et le Mal.

pas moins !

En 609 av. J.-C., le roi Josias du royaume du sud, royaume de Juda, est tué sur la colline fortifiée de Megiddo (Har Megiddo) par le pharaon Nékao II. Cette défaite, alors que le Dieu des défenseurs de Mégiddo était censé les protéger, est ressentie comme une catastrophe traumatisante, et c'est en son souvenir que le terme « Armageddon » est ensuite employé pour qualifier une destruction catastrophique.


Ce terme n'apparaît qu'une fois dans la Bible, dans le livre de l'Apocalypse (Ap 16,16), qui en parle comme d'un événement à venir :

« Ils les rassemblèrent au lieu dit, en hébreu, Harmagedôn. »

Le « rassemblement des rois de la Terre » annoncé en ce lieu est un résultat du déversement des sixième et septième coupes, les dernières plaies qui mèneront à son terme « la fureur de Dieu ».

Ce mot est utilisé pour désigner des batailles catastrophiques, éventuellement d'ampleur planétaire, et, au sens de bataille finale, celle dont l'issue donnera la victoire définitive. Ainsi, à l'inverse du dicton «perdre une bataille mais pas la guerre », désigner une bataille à venir comme un Armagedon, c'est sous-entendre que perdre cette future bataille, c'est perdre la guerre.

Je reviens à mes entomologistes allemands 



À Krefeld, à la frontière avec les Pays-Bas, des bénévoles piègent des insectes depuis 30 ans. Une collecte qui a confirmé l'extinction massive en cours. Source AFP. Modifié le 01/07/2019 à 12:19 - Publié le 01/07/2019 à 08:20 | Le Point.fr

je cite

"Pendant 30 ans, ils sont passés pour de paisibles excentriques en relevant leurs pièges à insectes dans la campagne allemande. Mais ces entomologistes amateurs ont bâti un trésor scientifique : ils ont documenté le pire épisode d'extinction depuis les dinosaures. Le discret labeur de cette poignée de volontaires allemands à Krefeld, à la frontière des Pays-Bas, nourrit la prise de conscience mondiale de « l'Armageddon des insectes » depuis qu'une première étude d'octobre 2017 s'est appuyée sur leurs découvertes, dans la revue scientifique PLOS One, suivie de plusieurs autres.

"Leur précieuse collection, entre 40 et 80 millions d'insectes, flotte dans des bouteilles d'éthanol rangées dans des cartons. Le tout s'entasse dans les salles de classe défraîchies d'une ancienne école en briques, protégé des rayons du soleil par d'épais rideaux. Chaque carton renferme le contenu collecté dans un seul piège à insectes, sur une même période d'une ou deux semaines. « Depuis 1982, les pièges que nous fabriquons nous-mêmes sont standardisés et contrôlés, de même taille, de même matériau, et ils sont relevés au même rythme à 63 emplacements toujours identiques », détaille auprès de l'AFP Martin Sorg, le maître des lieux, lunettes à la John Lennon et longs cheveux blancs flottant sur un gilet à poches de baroudeur.

un déclin de 76 % en trois décennies

"Le résultat de cette quête sur plus de trois décennies – « soit bien plus que n'importe quel projet universitaire dépendant de financements », note M. Sorg – est l'une des rares mesures de la disparition des insectes en Europe. Si chaque insecte doit encore être répertorié, une tâche herculéenne pour ces amateurs souvent retraités, leur déclin quantitatif est d'ores et déjà vertigineux : à Krefeld, la masse d'insectes volants a reculé de... 76 % en trente ans !

Lire aussi Aurélien Barrau : « Plus personne de normalement cérébré ne doute de la catastrophe environnementale »


La démonstration tient dans deux bouteilles empoignées par le laborantin. Dans sa main gauche, une bouteille contenant environ 1 400 grammes d'insectes piégés en 1994, contre 300 grammes dans le même piège actuellement. « Nous n'avons pris conscience de la gravité de ce déclin qu'en 2011, et depuis, chaque année, nous avons constaté que cela empirait », note Martin Sorg, qui décide alors de sonner l'alerte. 


À l'époque, le sort des abeilles commence à peine à émouvoir l'opinion publique. En dehors des milieux écologistes, les questions de biodiversité sont cantonnées aux populaires mammifères et l'expression d'urgence climatique n'existe pas. La « surveillance environnementale », soit les relevés systématiques pratiqués sur un écosystème, est encore considérée comme un hobby du dimanche ou une activité militante. Et la communauté scientifique regarde ces amateurs de haut. Mais en 2011, à quelques kilomètres là, le professeur néerlandais d'écologie Hans de Kroon est dans le flou : il travaille sur le déclin des oiseaux de la région, qu'il pense liée à une pénurie de nourriture, et manque de données.

Les oiseaux menacés

« Nos collègues de Krefeld nous ont contacté en disant : “Nous avons les données pour les insectes, nous aussi, nous constatons un net recul et nous sommes très inquiets, pouvez-vous [en] faire quelque chose ?” » se souvient le Pr de Kroon. Les relevés amateurs atterrissent dans le laboratoire universitaire et donnent lieu en 2017 à une publication remarquée, puis alimentent en février dernier une première synthèse de 73 études sur l'état de la faune entomologique à travers le monde depuis 40 ans, du Costa Rica à la Camargue. Au niveau mondial, plus de 40 % des espèces d'insectes sont en déclin ou menacées d'extinction, et, chaque année, environ 1 % supplémentaire s'ajoute à la liste, ont calculé Francisco Sanchez-Bayo et Kris Wyckhuys, des universités de Sydney et du Queensland, en Australie.

 La planète face à un déclin massif des insectes

Parmi les plus affectés, les lépidoptères (les papillons), les hyménoptères (abeilles, guêpes, fourmis, frelons) et les coléoptères (scarabées, coccinelles). « La proportion d'espèces d'insectes en déclin (41 %) est deux fois plus élevée que celle des vertébrés », soulignent-ils. Ce qui équivaut, notent-ils, « au plus massif épisode d'extinction » depuis la disparition des dinosaures. En cause selon les deux scientifiques, l'agriculture intensive, les nouvelles classes de pesticides, la réduction des habitats d'insectes, le mitage des réserves naturelles et le changement climatique. Non seulement le déclin des insectes menace la pollinisation des cultures, donc l'alimentation humaine, mais il entraîne aussi celui de leurs prédateurs : oiseaux, hérissons, lézards ou amphibiens. En moins de 30 ans, la chute des insectes en Europe (– 80 %) a contribué à faire disparaître plus de 400 millions d'oiseaux, selon les scientifiques.

Glaucopsyche alexis : repérage au-dessus d'une femelle

Point de non-retour ?

À Krefeld, les pièges à insectes sont installés dans une réserve naturelle. Mais de l'autre côté de la route, un massif engin agricole arrose de pesticides un champ de betteraves, pendant que fument au loin les cheminées des industries de la Ruhr. « Vous voyez, les réserves protégées ne sont pas si protégées », glisse Martin Sorg, décrochant dans une clairière son dispositif de type Malaise, du nom de son inventeur suédois René Malaise, soit une tente de fin tissu blanc surmontée d'une bouteille de solution alcoolisée. « Avant nous apportions des grosses bouteilles d'un litre, mais plus besoin maintenant », ironise l'entomologiste, qui reste prudent à l'heure de désigner les coupables de l'extinction".

Les comparaisons des relevés de Krefeld avec les données météorologiques, sur la qualité de l'air ou sur la végétalisation n'ont pas été concluantes, explique-t-il, donc « on peut supputer qu'un autre facteur, extérieur, influence de manière négative ». « La cause est anthropogène, c'est indubitable. Mais on ne sait pas d'où ça vient et surtout où ça va. Notre plus grande peur est qu'un point de non-retour soit atteint, qui entraînera une perte définitive de la diversité. »






il est vrai que nous n'avons pas tous les mêmes valeurs :

Pour le commun des mortels, le bonheur se trouve dans la consommation

qui accompagne l'optimisation fiscale ... et la croissance

pour les écologues, c'est dans la richesse de la biodiversité

apparemment

on ne peut pas sauver à la fois

Mercédès

et les papillons ?