lundi 7 décembre 2020

Pierre Manent : la religion chrétienne ignorée ? (2)

 

Je vous ai laissé le 30 novembre dernier avec ce titre, qui a conduit le Conseil d'Etat à tancer le Gouvernement, s'agissant de l'accès des fidèles aux lieux de culte. Obéissant, le Premier Ministre, qui avait trois jours pour réagir (favorablement) a rétabli la "jauge" (comme pour mesurer l'huile dans votre moteur) : ce n'était pas si difficile, même pour un énarque : un siège sur trois + une rangée sur deux ! 

"tout ça pour ça" !

on a évidemment toujours le droit de ne pas entrer dans une église !

mais si l'on entre (l'eau bénite remplacée par le fameux gel hydro-alcoolique-béni)

on s'éloigne à 1m de son prochain

confessionnaux-emballés-non-essentiels !

Vous avez peut-être découvert à cette occasion Pierre Manent : en plus de tous ses mérites, il est né à Toulouse, ville de la Basilique romane consacrée à Saint-Saturnin (je le fais exprès) en 1949, et y a fait ses études d'hypokhâgne à Pierre de Fermat, très bon début pour un philosophe politique célèbre et écouté.

Malgré mon abonnement à sfr-presse dont j'avoue ignorer me servir, et n'étant pas abonné au Figaro, je ne puis que l'acheter chaque week-end, mais pour reprendre les propos de Pierre Manent, je ne sais faire autrement que les photographier.

Je vais me contenter des gros titres, et du fil conducteur qui grosso modo, est le suivant :

1/ La France ex-fille-ainée-de-l'Eglise :  au cours de son Histoire, l'Eglise a prétendu que le Créateur de l'Univers avait la prééminence sur les gouvernants, fussent-ils Rois. Déjà Napoléon doutait de ce dogme, et se couronnait lui-même. La Révolution chasse l'église et le Clergé de leur trône, soucieuse de donner le pouvoir au Peuple-souverain. Que Dieu (ou Mahomet) restent chez eux, que les croyants croient, il s'agit de convictions personnelles, mais la République, tout en restant tolérante, devient laïque : la loi des hommes n'a rien à faire des lois de Dieu, qui-k'il-soit ! 

Les églises sont "nationalisées" si je puis dire, les prêtres n'en étant que les locataires. L'accès aux églises appartient ainsi au propriétaire, l'Etat pour Notre Dame de Paris, la commune chez nous pour notre simple Collégiale, ou pour le maire de Montpellier ce jour même, la mosquée de Montpellier qu'il veut préempter pour la ville, plutôt que d'être donnée pour l'euro symbolique à l'Etat marocain.



2/ Après notamment la volonté du Président Chirac de zapper nos racines chrétiennes, (cela aurait été clivant pour nos amis musulmans), l'Europe oublie peu à peu ses racines, la France de même : -"l'ignorance en matière de religion est devenue un fait politique majeur dans notre pays" affirme Pierre Manent !



Si j'exagère le trait, j'ai compris que notre modèle de croissance se voulait différent de celui de l'Allemagne, fourmi productive, industrielle et industrieuse, capable de fabriquer des congélateurs à vaccins et des flacons de verre pour les loger : petite ambition ! Notre croissance, à nous, est basée sur notre consommation (à crédit) d'où le choc politique consistant à fermer les petits commerces tout en laissant les gros ouverts ! Bévue rattrapée, les vannes s'ouvrent à nouveau : le dimanche, on travaille (pour gagner plus) puisque le bonheur du consommateur consiste à consommer le dimanche, commerces ouverts. 

que vient donc faire cette vieille pratique d'aller à la messe le dimanche ?

quelle valeur ajoutée, quelle fiscalité, quel intérêt collectif  "essentiel"...?

- rien -


... je zappe...



3/ Il n'y va pas de main morte Pierre Manent : voici son premier titre


Voilà une grave analyse que n'aurait pas reniée Lafontaine : l'Etat serait fort avec les faibles et faible avec les forts ? Il exigerait une attestation-dérogatoire de chaque sénior, mais l'oublierait pour les manifestants cassant Paris sans masque samedi ? Un peu lapidaire comme affirmation au moment où la Justice ne cesse de montrer son rôle essentiel, capable de remettre à leur place les Grands de ce monde dont même un ex-Président ! 

Toutefois il y a du vrai dans cette thèse, si l'on en revient à nos religions, peut-être en effet est-on davantage sensible au souci de ficher la paix à nos amis musulmans, sachant que nos propres catholiques sont priés de filer doux, tant ils ont de péchés à se reprocher, de fréquentations douteuses avec les jeunes, tant l'absence de femmes se révèle dommageable à la tête des églises, tant l'interdiction répétée du mariage des prêtres se confirme inadaptée aux temps présents...?

On aimerait cependant que nos enfants apprennent dans leur jeune âge la morale, et la différence entre le bien et le mal. On aimerait proposer une alternative à l'enseignement radical et haineux des Frères musulmans. On aimerait donner du sens à la vie et à la mort, du moins est-ce une aspiration humaine éternelle ? La religion catholique, pour Pierre Manent, et c'est mon cas personnel, apporte, apportait au moins cela. Elle enseigne l'amour, c'est quand-même mieux que la haine, non ?

non ?

On aimerait une laïcité vraiment tolérante, ce que le Président a tenu à expliquer sur Al Jezira


j'ai peur qu'il n'ait pas été entendu par le monde Arabe

j'ai peur qu'il n'ait pas été compris par nos amis Américains non plus

nous aussi, en France, on râle parfois (parfois ?)

et on a du mal à suivre !

PS : ce long long très long discours devant les évêques, que j'avais retranscrit à la lettre, sur les "liens abîmés entre l'église et l'Etat"...! ! 

Adrian Candiard : "le fanatisme religieux, marque de l'absence de Dieu"

Adrian Candiard devient à la mode, et intrigue : un brillant ancien de Sciences Po ? Un Strauss-Khanien inquiet des moeurs de son mentor ? Quelle carrière : moine-dominicain ? Ecrivain ?  Drôle de phénomène ! Que de prix, de louanges ! Et pourtant, si sa manière de voir les choses était la bonne ? 

et puis la dernière papale : Fratelli tutti !

flute ! François parle de fraternité !

de quoi il se mêle ?