Je reçois par facebook cette navidad catalane, bien venue puisque le petit Jésus a aujourd'hui quatre jours ! Voyez la signature : le G c'est Gaspar, puis le nom abrégé Camps, car le nom complet est : Gaspar Camps i Junyent né à Igualada le 29 décembre 1874, et mort à Barcelone le 11 avril 1942. C’était un peintre, illustrateur et affichiste espagnol, rattaché à l'Art nouveau et au modernisme catalan : vous imaginez si j’aime !
Petit-Jésus deviendra grand, et comme je vous parle de temps en temps de la Bureaucratie qui caractérise notre beau pays, mais pas que puisque l'Europe adore aussi, voici nos amis Italiens, qui exigent du fils de Dieu qu'il reste confiné à la casa, sinon il va prendre une contravention pour ne pas respecter le couvre-feu !
D'origine espagnole, Gaspar Camps passa pourtant la plus
grande partie de sa carrière en France : il fait ses études à l'école des
Beaux arts d'Igualada et de Barcelone. Entre 1894 et 1897, pour parfaire ses
connaissances, il séjourne à Paris, à l'époque ville des lumières et des arts où il est
l'élève de Jean-Joseph Benjamin-Constant, de William Bouguereau et de Jean-Paul
Laurens, quels maitres en effet !
Dès cette époque, il est influencé par Alphonse Mucha (1860-1939), l’artiste tchèque installé à Paris, alors au faîte de sa carrière. Il prend d’ailleurs sa succession en 1905 après le départ de ce dernier aux États-Unis, comme illustrateur publicitaire pour l'imprimerie Champenois. Compte tenu de l'influence de Mucha, notamment sur ses affiches artistiques, Gaspar Camps fut surnommé le « Mucha Catalan ».
Entre-temps, il retourne à Barcelone où il contribue, comme illustrateur de livres, à plusieurs revues modernistes de Catalogne, comme Pluma y Lápiz ou encore Album Salón, qui fut une des publications modernistes les plus représentatives au tournant du siècle.
En 1905, il s’établit en France, d'abord à Paris puis,
jusque vers 1920 à Toulouse. (voilà pourquoi je vous en parle : encore un qui aime Toulouse… ô Toulouse ! (avec
l’accent de Nogaro). À Paris, il commença par la réalisation s'une commande de
huit aquarelles pour illustrer le drame romantique d'Edmond Rostand, Cyrano de
Bergerac et ce fut le succès. Des commandes lui arrivent des principaux
illustrateurs français et étrangers (Sirven, Champenois, Gotzens, Minot). Un an
plus tard, il rejoint l'imprimerie B. Sirven, un imprimeur-éditeur dont la
maison mère avait été fondée à Toulouse en 1834 (établissements à Toulouse,
Paris et par la suite, succursale à Barcelone). Pendant plus de 25 ans, il y
réalise, comme directeur artistique, de très nombreuses affiches, calendriers,
cartes postales et autres projets publicitaires. D'abord fidèle apôtre de l'Art
nouveau, il s'orienta ensuite progressivement vers des illustrations moins
exubérantes, d'influence Art déco.
Son sujet de prédilection était la femme espagnole, danseuse des différentes provinces en costume traditionnel ou encore femme émancipée fumant la cigarette (JOB…) ou buvant une coupe de champagne. Son modèle était souvent sa propre épouse, Cristina Dotti.
Après l'installation, vers 1920, d’une succursale de la
maison Sirven à Barcelone, il continue sa carrière surtout en Catalogne, mais
il considérait la France, où il faisait de fréquents séjours à Toulouse pour
l'imprimerie Sirven, comme sa seconde patrie. Les dernières années de sa vie, à
la fin des années 1930, il reprit son activité de peintre qu'il avait entamée
dans ses jeunes années, avant son départ pour la France, puis quasiment mis en
sommeil pour se consacrer essentiellement au graphisme publicitaire.
De nombreuses expositions ont jalonné sa vie, souvent salle Parés à Barcelone (1896, 1898 et surtout 1899 où il reçut un accueil très favorable de la critique), à Igualada (en août 1934). En 1980, une exposition anthologique fut organisée, toujours à Igualada, et en 2010-2011 a eu lieu la rétrospective CIAC Gaspar Camps El taller modernista.
Ses œuvres sont conservées dans plusieurs musées, en Espagne
(Igualada, Barcelone Museu del Modernisme Català, Biblioteca nacional de Espaňa)
et également en France (Rennes, musée de Bretagne Peinture Bengaline, centre de
l'affiche de Toulouse).
Pas de Légion d'Honneur, mais les palmes académiques. Une école d'art et une rue portent son nom à Igualada (Catalogne).
J'aime bien les 12 mois de l'année illustrés de Gaspar
en février va te faire vacciner (si les vaccins sont arrivés ?) |
en avril ne te découvre pas d'un fil |
l'été prochain, sur la Costa Daurada, on pourra y aller ? |
et il dessinait des papillons !