mercredi 16 décembre 2020

369.520€ la Cobra !



C'est une histoire de voitures comme tout le monde les aime : une voiture cachée dans une grange, appartenant à un vieux monsieur qui ne s'en sert plus car il a 94 ans. Elle est quasi neuve, patinée par l'âge. Le monsieur la met en vente... chez Artcurial. Malgré la crise, le covid et le toutim, des collectionneurs possèdent suffisamment de "thunes" pour l'acquérir, et le (vieux) monsieur fait le bonheur d'un amateur fortuné ! Pour peu qu'il soit jeune, en bonne santé, et ait une compagne (ou mieux encore un compagnon) qui l'aime, 

que du bonheur pour l'heureux acquéreur !



Une fois encore, c'est France bleu qui m'annonce la nouvelle, mais voici de façon plus académique comment Artcurial nous relate une vente... que j'ai laissée passer... c'était le jeudi 3 décembre, je n'étais pas frais, car j'avais fêté la veille l'anniversaire de la bataille d'Austerlitz ! 


c'est le lot 18 !

J'attends (vainement) que le Goncourt soit enfin attribué aux notices des grandes maisons d'enchères, car elles constituent des morceaux d'Histoire, et de littérature, dans notre cas, d'Histoire automobile, la voici :

 


je cite texto : "L'histoire de cette AC Bristol n'en est pas moins étonnante !

"Monsieur Guerineau, professeur de sciences physiques et chimie à Rennes, participait régulièrement à un jeu proposé chaque mois par le journal Ouest France. Le but était de deviner l'endroit dans la région ouest où avaient été prises trois photographies. Il était donc très compliqué de gagner et de remporter les 10 Renault Dauphine neuves !

"Mais Monsieur Guerineau en avait parlé à son meilleur ami, un certain Marcel Perier, alors représentant de commerce qui passait son temps à voyager dans la région ouest de la France. Un jour de visite d'un de ses clients, à travers une conversation au sujet du jeu, celui-ci lui indique que les trois photos du mois ont été prises en face de son domicile. De retour chez lui, Marcel Perier appelle son ami Guerineau et lui communique les réponses gagnantes ! Guerineau fait jouer ses amis et sa famille et ils remportent tous les gros lots du jeu-concours ! Il récupère la totalité des lots, les revend, redonnant 10% des gains aux différents joueurs victorieux et, avec l'argent, se précipite chez Chardonnet, l'importateur AC de l'époque, pour réaliser son rêve automobile : acquérir une AC Bristol ACE Roadster !

"Le bon de commande est signé le 17 juin 1960 et 3000 FF sont donnés par Guerineau à titre provisionnel, représentant un peu moins de 10% du prix total. Le document indique qu'il commande en options des freins à disques à l'avant (1050 FF) et un volant sport (300FF). Les couleurs choisies sont le rouge pour la carrosserie et noir pour la sellerie cuir. La voiture lui est livrée le 28 juin 1960, soit 11 jours après la commande. La facture originale présente dans le dossier fait état d'un prix total de 36.247,57 FF que Monsieur Guerineau règle par chèque. Onze années après, en 1971, désireux de se séparer de son AC, il contacte son ami Marcel Perier et, pour une somme symbolique, lui propose cette voiture pour le remercier de lui avoir donné les réponses au fameux jeu-concours Ouest-France. C'est alors que l'AC Bristol est acquise par Marcel Perier, toujours le propriétaire actuel de ce roadster, presque 50 ans après.

Lors de notre rencontre avec Monsieur Perier, celui-ci nous a précisé qu'il n'avait que très peu roulé avec le bolide car son épouse n'appréciait pas les voyages en cabriolet et qu'il était heureux de simplement la contempler dans sa remise. D'ailleurs, de 1971 à 1999, il s'acquittera de la vignette sans jamais la coller sur le pare-brise. Les vignettes neuves resteront dans le dossier de la voiture. Ce qui prouve que cette AC n'a jamais beaucoup roulé et possède un kilométrage tout à fait incroyable…18 000 km d'origine !

Le temps a savamment patiné la peinture et l'intérieur de cette AC. La peinture rouge s'écaille à plusieurs endroits, laissant apparaître l'aluminium de la carrosserie. Elle n'a jamais été repeinte ! L'intérieur, lui, a bénéficié du passage des années, patinant le cuir noir d'une heureuse caresse du temps. Les moquettes sont évidemment un peu décollées mais cela lui offre un charme exquis et singulier. La baie moteur est totalement d'origine. Le moteur est numéroté 100D2 950, ainsi que sur la culasse, alors que sur le bon de commande et sur la plaque constructeur riveté apparaissent le numéro 100D2 960. Après nous être rapproché du Club AC, il nous a été confirmé qu'aucun autre moteur 100D2 950 n'existait dans le registre AC Bristol, ce qui prouve qu'il s'agit d'une tout à fait possible faute de frappe de l'usine et non d'un échange standard du moteur. A cette époque, tout était fait manuellement et ce type de confusion pouvait exister. La capote, les side-screens et le couvre-tonneau, placé dans le coffre dans son étui, sont noirs et d'origine en excellent état. Et figurez-vous que, en plus d'avoir été conservée au sec, elle a régulièrement reçu un entretien par le garagiste local qui se déplaçait au domicile de Monsieur Perier. Malgré une pompe à eau à changer, une bonne révision générale des freins, de la mécanique, nous avons redémarré cette AC et avons eu le plaisir de l'entendre tourner. Evidemment, son échappement percé par le temps lui offre une sonorité impressionnante. Elle démarre au quart de tour et le moteur tourne sur ses six cylindres avec un ralenti parfaitement stable et une pression d'huile parfaite.

Cette AC Bristol Roadster est unique. Achetée neuve à Paris chez l'importateur Chardonnet par le meilleur ami de celui qui en devient, en 1971, l'actuel propriétaire, elle passera sa vie dans une remise, à côté d'un pigeonnier, derrière un magnifique potager ! Cerise sur le gâteau, cette AC Bristol est vendue avec son dossier complet à faire pâlir tout collectionneur: bon de commande original, facture d'achat originale, bon de contrôle original de sortie d'usine, brochure publicitaire d'époque, manuel original des pièces détachées, le carton de " guarantee application ", les factures d'entretien et différentes notes manuscrites. Dans le coffre, sont rangés la capote et ses arceaux, le couvre-tonneau dans son étui, les side-screens, le maillet et de cric d'origine.

je précise que les 369.000 et 520 Euros sont sans frais !

vous voyez, on trouve encore de nos jours

d'étonnantes histoires de Noël 

sur les Champs Elysées !



je lis france bleu breizh Izel


le 12 décembre dernier à Vannes, à précisément 15 heures 58

je ne m'en suis pas si mal sorti...

... une prochaine fois !