Avec le départ des estivants vers les plages de Normandie, Boudin redevient à la mode : ont appelle cela un "marronnier". Depuis que le premier Ministre est rentré au Havre, les côtes normandes et leurs falaises de craie redeviennent aussi à la mode, d'autant qu'avec le réchauffement climatique, mieux vaut résider dans une villa normande que sur la côte d'azur ! Je vous avais montré quelques toiles il y a deux ans à Madrid, https://babone5go2.blogspot.com/2018/07/monet-boudin-madrid.html, c'est le moment de vous en montrer d'autres.
Eugène Boudin est né au sein
d’une famille modeste, venue d’Honfleur au Havre en 1835 ; le père est marin,
la mère femme de chambre dans une compagnie maritime. À douze ans, il devient
commis chez un imprimeur puis chez un papetier et à vingt ans, il fonde sa
propre papeterie. C’est alors que semble se préciser sa vocation artistique.
Certains de ses clients sont des peintres de passage, comme Thomas Couture,
Constant Troyon ou Jean-François Millet, à qui il montre ses premiers essais.
Bien avant le milieu du siècle, la Basse Normandie, et le Pays d’Auge en
particulier, sont devenus une destination touristique. La vogue des
bains de mer y attire une clientèle aristocratique. Nombre d’artistes et
d’écrivains séjournent dans la région.
marée basse : les blanchisseuses lavaient-elles le linge à l'eau de mer ? |
je vous rappelle qu'à Fécamp, ces bateaux sont des caïques |
En 1851, grâce au soutien du journaliste Alphonse Karr ainsi
que de Constantin Troyon, de Thomas Couture et du conservateur du musée du
Havre Adolphe-Hippolyte Couveley, il reçoit du conseil municipal du Havre une
bourse d'étude de 1.200 francs par an, afin d'aller étudier la peinture à Paris
pendant trois ans. La Société des Amis des Arts du Havre dit alors de lui :
"Il prit le crayon, il prit le pinceau et sans autres leçons qu'un sens
merveilleux, une volonté opiniâtre, il est devenu peintre, mais peintre
créateur, peintre avec son individualité, son originalité personnelle." C'est ainsi que, le 30 juin 1851, il rejoint la capitale et étudie la peinture
au sein de l'atelier d'Eugène Isabey ainsi qu'au Louvre où il s'inscrit comme
élève copiste. Eugène Boudin y réalise des copies de peintures de maîtres
(notamment hollandais et flamands) pour quelques amateurs, ce qui lui permet
d'approfondir son apprentissage. Il produit également de nombreuses natures
mortes entre 1853 et 1865, genre fort apprécié des bourgeois de l'époque.
Dès 1855, il adopte un rythme de vie particulier passant ses
hivers à Paris et ses étés en Normandie à Honfleur, tout en séjournant
régulièrement en Bretagne à Douarnenez, Tréboul et ses environs. À Portrieux,
il peint les terre-neuvas et un an avant sa mort, il fait un long
voyage entre Le Croisic et la pointe du Raz en passant par Pont-Aven .
pendant la journée non plus |
Voilà qui nous ramène à Madrid il y a deux ans.
La véritable quête d'Eugène reste la recherche de la
lumière. Boudin aspire avant tout à "chercher son rayonnement, la
fulguration, la condenser, la poursuivre dans sa chaleur". En témoigne la
composition des tableaux où le ciel, et les nuages normands, occupent toujours une très large bande
supérieure.
Ah comme parfois on aimerait ...