Voici un article de Jourdain Vannier qui date de 2015. Il s'étonne que Cassigneul Jean-Pierre de son prénom, soit mal aimé en France, comme je vous en faisais part hier : je cite : "Sa cote atteint des sommets mais lui est invariable. Son œuvre se conjugue depuis plus de cinquante ans selon la même grammaire. A contre-courant sans pour autant chercher à l’être, il peut se rire de la bouderie des musées français, car à l’étranger tout lui réussit depuis longtemps. Jean-Pierre Cassigneul est un classique contemporain, qui célèbre la France sans qu’elle le lui rende bien. Focus sur le travail d’un grand peintre français.
nuit |
Sa toile « Dans la roseraie » à droite, s’est vendue 893 000 dollars il y a deux ans chez Sotheby’s, multipliant par
sept son estimation basse : le peintre s’est vu couronné d’un nouveau record,
qui le place parmi les cinq artistes français les mieux vendus au monde. La
vente de mai 2015, toujours chez Sotheby’s, a d’ailleurs systématiquement
conforté voire doublé des estimations hautes. Représenté par la galerie
Taménaga et exposé à Paris, Jean Pierre Cassigneul est surtout populaire au
Japon et aux Etats-Unis. Pourquoi son nom reste-t-il encore confidentiel ?
Comme chacun sait, nul n’est
prophète est son pays. A fortiori car il est tout sauf un artiste contemporain
au sens strict. Sa formation classique aux Beaux-Arts, son inspiration des
courants de la fin du XIXe siècle ou des débuts du siècle dernier le rendent
presque suspect. Pas d’art conceptuel, pas de marketing outrancier, pas de
démesure à la Hirst : on imagine très bien le peintre le pinceau à la main dans
son atelier. Là, il emprunte aux Fauves leur palette, aux Nabis leur planéité,
et à toute sa sensibilité pour transfigurer des scènes banales d’oisiveté. Pas
de morbide, pas de grand spectacle si ce n’est celui d’un quotidien bourgeois.
Qu’on ne se méprenne pas, il y a
pourtant de la violence : les fleurs disputent fermement aux élégantes leur
beauté et leur couleur. Il y a même de l’indécence : quand les mondaines sont
plutôt de longues tiges solitaires, les fleurs sont charnues et s’offrent sans
la moindre retenue, en jardins ou en gros bouquets. Le reste est poésie, c’est
tout dire.
j'ai tenté de vous dépayser de mes sujets habituels :
rassurez-vous, je continue avec Durban, Phrosine et Melidore
demain !