J’ai eu un pressentiment hier matin, dimanche 18 octobre : je n'avais pas pris garde au journal, pourtant il fallait absolument que je me rende à Saint-Bertrand …
pour la fête de Bertrand justement, à la messe de 11 heures ! Voilà 897
ans qu’il est mort, puis sanctifié, on ne l’a pas oublié ici au Mont-saint-Michel-des-Terres,
dans trois ans pile ce sera le 900ème anniversaire, j’espère en être !
Le Chanoine Marcel Baurier bon-pied bon-oeil que le Seigneur l'ait en sa sainte garde |
Et c’est son successeur, Robert
Le Gall, qui dit la messe ! Naturellement, j’arrive en retard,
et suis surpris de la quantité des voitures déjà stationnées : plus une
place devant le parvis, presque plus dans le parking où je trouve la dernière, qui sera immédiatement prise à mon départ. A l’intérieur des stalles de
Jean de Mauléon, tout est occupé, je me serais bien assis sur le trône de
David, quelqu’un y est déjà ! Une paroissienne zélée et masquée de noir
consciente de mon désarroi me conduira côté Nord, pas loin de l’équerre au sol,
mais face à la porte ouverte qui donne sur le chœur : du coup (merci
Bertrand), je serai face à Monseigneur l’Archevêque, et pourrai boire son homélie ... en prenant des notes :
les grilles des reliques grande-ouvertes |
Il succède à Bertrand ; à
Jean de Mauléon, et à quelques autres prestigieux évêques de saint-Bertrand dont deux devenus Papes. Il cite justement le Pape François et son homologue bénédictin Adrien Candiard,
qui vient de publier : « Du
fanatisme. Quand la religion est malade ». On pense tous à Samuel
Paty, à qui un fanatique islamiste commandité par un parent d’élève meurtrier a
infligé la peine de mort par décapitation. Terrible : un cran de plus vient d'être franchi contre la République : il va cette fois falloir vraiment réagir.... ! . PS1_PS4
Vous savez (merci toujours
wiki) que Robert Le Gall est né le 26 février 1946 à Saint-Hilaire-du-Harcouët
(Manche), et qu’il est prélat et liturgiste catholique, abbé de l'abbaye
Sainte-Anne de Kergonan de 1983 à 2001, puis évêque de Mende de 2001 à 2006 et
archevêque de Toulouse, Saint Bertrand de Comminges et Rieux depuis 2006.
Voyez, il cumule trois anciens diocèses !
Moine bénédictin, Robert Le Gall a suivi ses études de philosophie et de théologie dans les abbayes de Sainte-Anne de Kergonan et de Solesmes. Il a obtenu sa licence en théologie dogmatique à l'université de Fribourg et a complété sa formation par des études bibliques en Israël. Il est Chevalier de la Légion d'honneur (13 juillet 2004)
J’arrête là. Dans le chœur, côté
Sud, les Chevaliers du saint Sépulcre ont une sacrée allure avec leurs capes
blanches sur lesquelles est dessinée l’immense croix rouge. Leur devise depuis la création par le Pape de leur ordre, inspiré des croisades, en 1847 : Deus io vult, "Dieu le veut". Des scouts avec
drapeau montent la garde, mais le successeur de Bertrand a pris garde de ne pas
s’installer dans le trône que se réservait Jean de Mauléon, celui dont le dos
représente Bertrand, entouré des deux Jean : Baptiste et l’Evangéliste. Je distingue bien les trois sièges vides de là où m’a placé la guide.
De retour à la maison, nez sur l’écran, je trouverai facilement le livre d’Adrien Candiard (PS1). Et comme l’Archevêque a cité la récente lettre 261 du Pape Franciscus, publiée début du mois, je m’y réfère, car elle parle explicitement de la période de trouble où nous sommes : à côté des injonctions réglementaires du Président et de son Gouvernement, il faut des prises de position morales, permettant aux citoyens d’adhérer à des valeurs communes, qui ne soient pas le fanatisme religieux, mais impliquent la bienveillance, et le respect de ce que représentent : liberté, égalité et fraternité.
Je cite quelques extraits pour vous en
PS2
comme on a tous en tête le meurtre de Samuel Paty, je joins en PS4 le livre de Bernard Rougier
les Territoires conquis de l'Islamisme
espérons que pour un moment, le Comminges reste préservé !
PS (1) : Le livre d’Adrien
Candiard
Il n’est, certes, pas le seul à
reconnaître une certaine « urgence » au sujet : les journaux, y compris La
Croix, sont les témoins plus que réguliers des exactions commises aux quatre
coins de la planète par des croyants dévoués, ou qui du moins se considèrent
comme tels. Mais ce jeune dominicain, déjà auteur du précieux Comprendre l’islam. Ou plutôt : pourquoi on n’y comprend rien
(Flammarion, 2016) et de la pièce Pierre et Mohamed (Cerf et Tallandier, 2018),
a le mérite de tenter d’en cerner les contours, les racines, les motivations.
Acceptant même, pour une fois, de faire dialoguer en lui « le religieux et
l’islamologue ».
Pour entamer sa réflexion, Adrien
Candiard se met à l’écoute des discours contemporains sur le sujet, sur ces «
fous de Dieu » dont le procès des assassins de Charlie Hebdo nous offre ces
jours-ci un glaçant témoignage. Pas à pas, il remonte le fil de ces
qualificatifs puisés dans le registre médical, voire psychiatrique : une
approche utile, à ses yeux, mais insuffisante.
Remettre Dieu à sa place
« Le fanatisme n’est pas la conséquence d’une présence excessive de Dieu mais au contraire la marque de son absence », avance le dominicain. « La place laissée vide par cette absence n’est pas laissée vacante bien longtemps : elle est vite occupée par autre chose. » Selon leur religion (ou le courant à l’intérieur de celle-ci), certains remplaceront Dieu par ses « commandements », sa « Loi ». D’autres par des versets bibliques, par la liturgie, d’autres encore par des figures charismatiques érigées en « saints », une confusion dont « nous connaissons désormais les conséquences terrifiantes », écrit Adrien Candiard.
À chacun de trouver le moyen –
accompagnement spirituel, formation théologique, prière, dialogue
interreligieux – de remettre Dieu à la place qui lui revient, et à lui seul. La
dédicace de ce petit livre – adressée aux membres chrétiens et musulmans du
groupe Théologie en dialogue – dit magnifiquement ce que nous pouvons gagner à
faire ce chemin à plusieurs.
PS 2
Le latin reste la langue
universelle (ah oui, je fais erreur, c’est l’Anglais !) et le pape
François signe Franciscus :
Voici quelques
titres, mais vous pouvez lire la lettre 261 en entier : le titre ?
Fratelli tutti !
A tous les frères !
nous sommes Dimanche, la gendarmerie est fermée, mais les dahlias sont tellement somptueux |