mardi 12 juillet 2022

Félix Vallotton en 1919 : le nabi étranger en Bretagne (1)



non ce n'est pas l'Ukraine, mais Verdun 1914 !

Encore un Suisse cette fois, attiré par la France ! Félix Vallotton nait le 28 décembre 1868 à Lausanne, sa famille bourgeoise est protestante, son frère est le galeriste d'Art Paul Vallotton. Il a dix-sept ans en 1882 quand lui aussi entre à l'Académie Julian à Paris, atelier fréquenté par les nombreux post-impressionnistes dont les futurs "nabis". Il appartient toujours au groupe dix ans plus tard.

Nabi est le nom que se sont donné les jeunes peintres qui se regroupent autour de Paul Sérusier, vers 1888. Le terme nabi, en arabe, ou nevi'im, נביאים en hébreu, signifie dans un sens actif « orateur » ou « annonciateur », ou, dans un sens passif, « celui qui est ravi dans une extase » ou « appelé par l'esprit ». En Occident, nabi a été traduit par « prophète », « illuminé », ou encore « celui qui reçoit les paroles de l'au-delà », « l'inspiré de Dieu ». 

Ce cercle naît d'une controverse autour d'une peinture de Paul Sérusier, Le Talisman, l'Aven au Bois d'Amour, réalisée sous la direction de Paul Gauguin, rencontré en Bretagne à Pont-Aven, durant l'été 1888. Gauguin encourage Sérusier à se débarrasser de la contrainte imitative de la peinture, à user de couleurs pures et vives, à ne pas hésiter à exagérer ses visions, et à donner à ses peintures sa propre logique décorative et symbolique. 

c'est cette réalité transfigurée que l'on aime dans cette peinture, qui a perdu tout rapport avec la précision classique et la photo... tout en peignant bien un lieu précis, ce que je cherche, et trouve ... vous allez voir ! 

Lorsque Sérusier revient à Paris, son tableau fait naître des débats enflammés avec les autres étudiants de l'Académie Julian et de l'École des Beaux-Arts, sur le rôle sacré de l'art et de la peinture. Sérusier forme le groupe des nabis, avec ses proches amis, Pierre Bonnard, René Piot, Henri-Gabriel Ibels, Maurice Denis, Édouard Vuillard, Ker-Xavier Roussel, Paul Ranson. En 1891, le Hollandais Jan Verkade, en 1892, le Suisse Félix Vallotton, puis Georges Lacombe, Mogens Ballin, József Rippl-Rónai, Charles Filiger, Adolf Robbi, ainsi que Georges Joseph Rasetti et le sculpteur Aristide Maillol, les rejoignent. 

Félix VAllotton peindra en 1902 : Bonnard, Vuillard, Roussel, Cottet et lui à droite

Un tableau représentatif (et célèbre), puisqu'il appartient au musée d'Orsay, est celui de Ker-Xavier Roussel, "Vénus et l'Amour au bord de la mer "(1908). En cette période de vacances commençantes, ce thème est tout un programme, si affinité bien entendu (et consentement éclairé de part et d'autre).

Astuce initiatique : les nabis se donnent tous un surnom, signe de leur initiation, et paraphent les lettres qu'ils échangent du sigle « ETPMVMP » (« En ta paume mon verbe et ma pensée ») 

l'oeuvre la plus célèbre, le (petit) ballon rouge, musée d'Orsay

En moins de dix ans, le jeune Suisse parvient à se faire un nom auprès de l'avant-garde parisienne. Sa renommée devient internationale grâce à ses gravures sur bois et à ses illustrations en noir et blanc qui font sensation. Il participe régulièrement à différents Salons (Salon des artistes français, Salon des indépendants, Salon d'automne).

vous savez que quand je vous parle d'un artiste, 

je cherche toujours sa femme !  

En 1889, il avait rencontré Hélène Chatenay, dite « la Petite », (-1910), une ouvrière qui deviendra son modèle et partagera sa vie. Mais Vallotton n’est pas capable de s'engager. Plus soucieux du devenir de son œuvre que de fonder une famille, il épouse en 1899 Gabrielle Bernheim (1863-1932), fille du marchand de tableaux Alexandre Bernheim, veuve de Gustave Rodrigues-Henriques (1860-1894) et sœur de Josse (1870-1941) et de Gaston (1870-1953) Bernheim. Pour faciliter son intégration dans cette grande famille parisienne, l'ancien anarchiste est contraint à une certaine réserve ; il délaisse alors la gravure au profit de la peinture. En 1900, il obtient la nationalité française par décret de naturalisation du 3 février.

 je voudrais vous montrer ses peintures de Bretagne, et je passe pour en arriver à 1919



En octobre 1919, Vallotton et sa femme font un petit détour par la Bretagne avant de revenir à Paris pour les mois d'hiver. Ils visitent notamment Dinan, Saint-Malo et Vitré. Comme à son habitude, l'artiste en profite pour faire quelques croquis. De retour dans son atelier, il se met au travail le 23 octobre, essayant, comme il l'écrit lui-même, de « revivre » les souvenirs de ce voyage sur toile. Cinq tableaux sont ainsi réalisés, dont - selon la description de Vallotton dans le livre de raison– ce « paysage. Environs de Dinan, dans la brume. Mur de premier plan et feuillage bien défini». 

La vue sur l'une des collines qui s'étirent le long de la Rance est délimitée par un encadrement de silhouettes. Constitué d'un mur, d'un tronc d'arbre et d'un rideau de feuilles tombant vers la gauche, il agit comme un repoussoir et dirige ainsi le regard du spectateur vers l'église érigée plus haut et les maisons typiques locales nichées plus bas dans la pente. La concision graphique de ce premier plan contraste avec la douceur du paysage réel, dont les contours apparaissent flous à travers la brume sur un ciel jaunâtre. Les numéros de référence au code couleur habituellement utilisé par Vallotton manquent sur le croquis ci-joint, ce qui signifie qu'il était plus ouvert à l'interprétation des impressions couleur qu'il avait recueillies sur place. Moins soucieux de fidélité que de rendu d'ambiance, il aimait exagérer le rose des murs émergeant de verts variés et le bleu des toits d'ardoise. La lumière qui tombe sur les éléments importants de l'image vient de la gauche. La lumière du matin ou du soir reste incertaine. Tout aussi intemporelle, elle répond à l'exigence formulée par Vallotton dans son journal en 1916 : « Je rêve d'une peinture affranchie de tout respect littéral de la nature, je veux peindre des paysages uniquement à l'aide des émotions qu'ils ont suscitées en moi, certaines de grandes lignes suggestives, un ou deux détails sélectionnés". 

forcément, ils se rendent à Saint-Malo, 

et j'ai trouvé cette vue étonnante de la plage vue du Grand-Bé


il est possible de suivre leurs pérégrinations par les peintures

Varengeville à marée basse



Deauville


forte mer à Deauville

Houlgate


la rade du Havre

vue sur Honfleur

Honfleur

la plage pleine de monde d'Honfleur, et la jetée


Etretat




la plage à Dieppe



Ploumanach


les enfants dans les rochers roses

des couchers de soleil rutilants

Villerville

Grasse


coucher de lune

on comprend le succès de Félix

j'ai coupé les photos, mais la voici, avec "la Haine"

"le mensonge", qui ment dans ce couple ?

la paresse (c'est écrit :)

et "la visite" ... encore des sous-entendus ?


on comprend pourquoi ... si cette étreinte ...est la suite ?

il y a plein d'autres paysages

les bancs de sable de la Loire


les saules en bord de Seine

et Marseille

Félix a peint la peintre


merci aux peintres et la Bretagne, 

qui m'ont signalé la vue sur Saint-Malo !



c'est loin d'être terminé : 

il me reste à vous montrer les femmes de Félix

tout un programme ! 

voilà "la Haine" de tout à l'heure

la suite... demain !

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PS : le Président à Crolles, dans la Silicon Valley française, visite ST Electronics, où près de 6 milliards vont être investis pour créer la filière des semi-conducteurs européenne, s'ajoutant aux puces et autres engins lithographiés sur silicium déjà fabriqués sur place.


devinez qui nous voyons dans la foule, incognito avec ses lunettes noires ?


C'est notre Docteur-ès-luminescence Thomas, dont les exploits sont loin d'être terminés !


il est CDI chez ST depuis maintenant quatre ans, engagé après son diplôme d'Ingénieur