jeudi 7 juillet 2022

Keriolet watermill Britany cap Sizin

je reçois ce tableau par les peintres bretons que je suis forcément !
est-ce une Noria ? non, c'est Keriolet ! un moulin finistérien (du Nord) pas loin de la mer






la mer ; la terre ; l'eau ; le blé ; le pain, c'est ... biblique !

J'ai de la suite dans les idées : l'hydraulique de surface reste mon premier métier ! Je n'oublie pas le moulin romain de Barbegal, un des seuls ouvrages industriels romains transmis jusqu'à nous, du moins les fondations ! L'idée : si vous disposez d'eau abondante "par-dessus", et ensuite d'une déclivité, vous amenez l'eau dessus, sur une roue à aubes, elle va tourner, entrainer l'eau en bas, en disposant d'une force motrice écolo, disons-nous aujourd'hui ! C'est simple et génial : 

http://babone5go2.blogspot.com/2012/05/barbegal-mill.html

J'ai retrouvé en Grèce des dispositions analogues, les insulaires disposant de dénivelés énormes emmenaient l'eau sous pression dans des turbines horizontales ré-inventées plus tard par Pelton : 

http://babone5go2.blogspot.com/2014/12/roman-water-mills-1.html, et http://babone5go2.blogspot.com/2014/12/ligona-water-mills-3.html

Il se trouve que pour clore l'année 2022, (vous savez que les Universitaires n'ont pas le même temps que nous, et commencent l'année en septembre, pour la terminer fin juin) ... : eh bien, les Archives départementales font le point des études portant sur Lugdunum Convenarum, 50 ans de recherches ! Cela se passe le 17 juin, l'année (universitaire) est bientôt close ! Je vous ai parlé et reparlé de l'alimentation en eau de St Bertrand de Comminges il y a 2045 ans : on trouve de l'eau dessous (le sol). On la fait remonter car elle est sous pression. De 3 mètres. Elle passe "dessus" ! Là c'est comme un moulin, sauf que l'on ne turbine pas (encore), le meunier viendra quelques centaines d'année plus tard. Mais l'eau étant assez haute ira toute seule 4 Km plus loin alimenter les thermes de Lugdunum, et avec le gaspillage de l'époque, repartaient en Garonne par les égoûts intacts. Les vannes de décharge sont les mêmes qu'à Keriolet ! Il est temps que je vous montre ! 

Tout est basé sur le ruisseau local, qui forcément, va un jour se jeter en mer. L'astuce est de le détourner, pour mieux le laisser ensuite repartir :



grâce au Conservatoire du Littoral, cette merveille est sauvée



la vanne en rive gauche



arrivée "par-dessus"

sortie normale vers la mer



évidemment l'ouvrage principal est la roue, en fer, sans doute autrefois aurait-elle été construite en bois, c'était le cas à Barbegal 


ce ne sont pas des aubes, mais des godets, chaque godet rempli pèse son poids et fait tourner la roue




le chantier montre bien l'ancrage triple rive gauche de l'axe

c'est de la vraie architecture technique romaine !

à l'intérieur, l'axe entraine une première roue en bois

et un engrenage pour les meules à l'étage dessous






naturellement, il faut changer les meules usées






tout en haut, les poulies actionnent la bluterie



et le grain retombe dans les meules



c'est là que la cloche sonne si cela tourne trop vite



tous ces préalables remplis, je vous invite à une visite, vous avez de la chance, c'est fermé !


l'endroit est adorable







(sur rendez-vous), mesdemoiselles, 

on peut voir le meunier dormir :

c'était ça l'écologie d'avant !