jeudi 31 décembre 2020

Réveillon corse

J'ai rêvé d'un réveillon corse, sur une plage de l'Ile de Beauté : il ne faut pas tellement d'ingrédients : une figatelle, à faire griller dans la cheminée. On a pris la précaution de faire venir de la farine de chataîgne, pour préparer une polenta. On fait frire la polenta dans la graisse de figatelle, ou alors on glisse la saucisse de foie dans un bout de pain. 

la nuit étoilée, le froid, c'est tout.






un crumble de groseilles en hiver, merci les maraichers hollandais !




la Corse, c'est la Beauté

jugée si accessoire pour le Continent



à Calenzana, les Rois mages adorent l'enfant Jésus


dans l'ile de Beauté, au col de Vizzavona, de la neige et pas de virus : que du bonheur !



on dit là-bas :

Pace e Salute a tutti !


"dolce notte" met de l'ordre dans nos peines





des yeux de Sainte Lucie pour vous protéger toute l'année


mercredi 30 décembre 2020

Street-food à Pompéi




Une fois encore, les fouilles de la Regio V à Pompéi donnent lieu à de nouvelles découvertes : cette fois, c'est un street-food, presque intact ! Je parle de fast-food, pour montrer que nous n'avons rien inventé, nous qui parlons anglais, mais le nom d'origine est termopolio, à l'époque tout le monde parlait latin ! Il faut savoir qu'un fast-food à l'époque comprenait deux étages : au rez-de-chaussée, on se restaurait, comme aujourd'hui, manger et boire. Tout cela pour ... se mettre en train. Puis on montait à l'étage (par un escalier de meunier) et l'on consommait d'autres nourritures, moins terrestres et plus ...amoureuses ! C'est dire s'il y a encore des améliorations à apporter aujourd'hui dans ce que l'on appelle "l'après-monde du covid", en complétant les fast-street-food ... par un étage approprié !

Ce qu'il y a d'extraordinaire dans les décorations romaines, c'est l'art des peintres, avec des détails étonnants, pour des fresques qui dépassent les 2000 ans, enfouies sous les détritus volcaniques et lapilli à l'origine brûlants !





Vénus est là pour indiquer l'existence de l'étage (festif)





les oies à gauche sont les mêmes qu'au marché de Samatan aujourd'hui !




il parait que les réserves d'alcool étaient intactes !




Bien entendu, les intrus sont chassés par cave canem

Vous connaissez les restaurants proches des abattoirs ?

on y sert des triperies et de la tête de veau

à Lugdunum convenarum, restent les fondations du Macellum

il y avait toujours un termopolio dedans

... avec un 

scale per salire lescale !




demain, dernier jour de l'année 2020

le professeur Alex Khan exprime ce matin son inquiétude devant la lenteur de la vaccination en France

je voudrais me faire vacciner !

quand et où pourrais-je accéder à cette protection indispensable ?

combien de morts prochains au cours des trois ou quatre prochains mois ... pourtant encore confinés

... faute d'être vaccinés à temps ?

je ne comprends rien à la stratégie de santé parisienne ! ! 

 
à Gaillac on dit toujours en latin :
"Dies nostri sicut umbra"

nos jours passent comme l'ombre

Vita hominis fugit velut umbra, 

mais elle était jusqu'à maintenant ralentie par l'hygiène de vie et les progrès de la médecine ? 



mardi 29 décembre 2020

Gaspar Camps, le Mucha catalan-français


Je reçois par facebook cette navidad catalane, bien venue puisque le petit Jésus a aujourd'hui quatre jours ! Voyez la signature : le G c'est Gaspar, puis le nom abrégé Camps, car le nom complet est : Gaspar Camps i Junyent né à Igualada le 29 décembre 1874, et mort à Barcelone le 11 avril 1942. C’était un peintre, illustrateur et affichiste espagnol, rattaché à l'Art nouveau et au modernisme catalan : vous imaginez si j’aime !

Petit-Jésus deviendra grand, et comme je vous parle de temps en temps de la Bureaucratie qui caractérise notre beau pays, mais pas que puisque l'Europe adore aussi, voici nos amis Italiens, qui exigent du fils de Dieu qu'il reste confiné à la casa, sinon il va prendre une contravention pour ne pas respecter le couvre-feu ! 


 

D'origine espagnole, Gaspar Camps passa pourtant la plus grande partie de sa carrière en France : il fait ses études à l'école des Beaux arts d'Igualada et de Barcelone. Entre 1894 et 1897, pour parfaire ses connaissances, il séjourne à Paris, à l'époque ville des lumières et des arts où il est l'élève de Jean-Joseph Benjamin-Constant, de William Bouguereau et de Jean-Paul Laurens, quels maitres en effet !

Dès cette époque, il est influencé par Alphonse Mucha (1860-1939), l’artiste tchèque installé à Paris, alors au faîte de sa carrière. Il prend d’ailleurs sa succession en 1905 après le départ de ce dernier aux États-Unis, comme illustrateur publicitaire pour l'imprimerie Champenois. Compte tenu de l'influence de Mucha, notamment sur ses affiches artistiques, Gaspar Camps fut surnommé le « Mucha Catalan ».

Entre-temps, il retourne à Barcelone où il contribue, comme illustrateur de livres, à plusieurs revues modernistes de Catalogne, comme Pluma y Lápiz ou encore Album Salón, qui fut une des publications modernistes les plus représentatives au tournant du siècle. 


En 1905, il s’établit en France, d'abord à Paris puis, jusque vers 1920 à Toulouse. (voilà pourquoi je vous en parle : encore un qui aime  Toulouse… ô Toulouse ! (avec l’accent de Nogaro). À Paris, il commença par la réalisation s'une commande de huit aquarelles pour illustrer le drame romantique d'Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac et ce fut le succès. Des commandes lui arrivent des principaux illustrateurs français et étrangers (Sirven, Champenois, Gotzens, Minot). Un an plus tard, il rejoint l'imprimerie B. Sirven, un imprimeur-éditeur dont la maison mère avait été fondée à Toulouse en 1834 (établissements à Toulouse, Paris et par la suite, succursale à Barcelone). Pendant plus de 25 ans, il y réalise, comme directeur artistique, de très nombreuses affiches, calendriers, cartes postales et autres projets publicitaires. D'abord fidèle apôtre de l'Art nouveau, il s'orienta ensuite progressivement vers des illustrations moins exubérantes, d'influence Art déco.

Son sujet de prédilection était la femme espagnole, danseuse des différentes provinces en costume traditionnel ou encore femme émancipée fumant la cigarette (JOB…) ou buvant une coupe de champagne. Son modèle était souvent sa propre épouse, Cristina Dotti.

Après l'installation, vers 1920, d’une succursale de la maison Sirven à Barcelone, il continue sa carrière surtout en Catalogne, mais il considérait la France, où il faisait de fréquents séjours à Toulouse pour l'imprimerie Sirven, comme sa seconde patrie. Les dernières années de sa vie, à la fin des années 1930, il reprit son activité de peintre qu'il avait entamée dans ses jeunes années, avant son départ pour la France, puis quasiment mis en sommeil pour se consacrer essentiellement au graphisme publicitaire.

De nombreuses expositions ont jalonné sa vie, souvent salle Parés à Barcelone (1896, 1898 et surtout 1899 où il reçut un accueil très favorable de la critique), à Igualada (en août 1934). En 1980, une exposition anthologique fut organisée, toujours à Igualada, et en 2010-2011 a eu lieu la rétrospective CIAC Gaspar Camps El taller modernista.

Ses œuvres sont conservées dans plusieurs musées, en Espagne (Igualada, Barcelone Museu del Modernisme Català, Biblioteca nacional de Espaňa) et également en France (Rennes, musée de Bretagne Peinture Bengaline, centre de l'affiche de Toulouse).

Pas de Légion d'Honneur, mais les palmes académiques. Une école d'art et une rue portent son nom à Igualada (Catalogne).

J'aime bien les 12 mois de l'année illustrés de Gaspar

en février va te faire vacciner (si les vaccins sont arrivés ?)

en avril ne te découvre pas d'un fil

l'été prochain, sur la Costa Daurada, on pourra y aller ?


et il dessinait des papillons !


lundi 28 décembre 2020

J'ai lu le "Guet-apens" de Christian Louis


Jusqu'à maintenant, seuls les Chevaliers du Fiel évoquaient Saint-Gaudens, la capitale du Nébouzan, en raillant l'activité nocturne de l'ancienne cité fortifiée, surprise par un bruit pétaradant à 3 heures du matin : "une mobylette traversant la ville". Puis Christian Louis est arrivé, et a raconté le XVIIIè siècle des Pyrénées centrales avec "l'assassinat de Saint-Béat". En trois tomes s'il vous plait ! Toujours moqueur, constatant que les fumées de notre fabrique de pâte à papier valorisant le bois de la montagne pouvaient être nauséabondes, il a (sacrilège !) dans un des tomes blasphémé Saint-Tarin, décrivant des commerçants un peu brutes de décoffrage (c'était autrefois), obstruant la ville en garant leur voiture devant leur magasin, (c'était autrefois ! ) empêchant la clientèle d'accéder ! C'est ainsi que s'est créée la ville nouvelle de Landorthe, où à la place de la traditionnelle Collégiale, trône un Leclerc géant dénommé 5Gopôle, nouveau temple de la consommation, où l'essentiel consiste à consommer des produits manufacturés en Chine et des nourritures en provenance de toute la planète, souvent à contre-saison.

Intarissable, voici qu'il récidive, avec "Guet-apens à Saint-Gaudens" !

Soucieux de rester académique, je commence par la description officielle, 

telle que la présente Amazon, ce que j'appellerai le "premier degré"

" Hiver 1761, un Prussien rentrant du Portugal est assassiné à la sortie de Saint-Gaudens, dans la forêt de Landorthe, sur la route royale de Toulouse. L’ingénieur des Ponts et Chaussées Jean-Baptiste Cathérinot mène l’enquête, aidé secrètement par les membres de la loge maçonnique de Saint-Gaudens. Basé sur des faits réels, son enquête nous fait découvrir le milieu des marins qui convoient les radeaux sur la Garonne et celui de l’industrie textile florissante. Sous le règne de Louis XV, nous croisons le fameux intendant Mégret d’Etigny, le célèbre Maréchal Duc de Richelieu, la famille de Lassus, et toute une galerie de portraits de Pyrénéens de l’époque. Nous voyageons dans les Pyrénées, du Port de Vénasque à Luchon, de Saint-Gaudens à Montréjeau, à Auch, à Carbonne, à Cazères, à Luchon, à Saint-Béat, à Fos, ainsi qu’à Lisbonne, à Paris, Versailles et Compiègne. Nous découvrons la vie quotidienne d’un peuple, des villages et des châteaux, de la montagne et de la ville, ainsi que des événements oubliés qui se déroulèrent entre 1755 et 1770".

Le livre est bien écrit, vivant, documenté, une bibliographie impressionnante, nous emmène en 1760, sous le règne du bon Roi Louis le XVème, loin, dans une société oubliée, sans voitures, téléphones, médecine,  télévision ni journaux à sensation, à une époque où les brigands étaient actifs, lame acérée dans la poche, prêts à homicider tout gentilhomme susceptible de disposer de quelque fortune sur lui, facile à voler, pas une seule caméra de surveillance ni de gardiens de la paix à des lieues !

Le premier personnage est Hans Boechner, un Prussien, figurez-vous qu'il vient, à pied, de Lisbonne, qui a été frappée le 1er novembre 1755 par un tremblement de terre géant que l'on a oublié. C'est un charpentier de métier, très érudit dans son art, un genre de personnage comme je vous en ai déjà parlé avec Villard de Honnecourt, qui sait dessiner des projets, qui sait calculer, et peut vous concevoir et réparer une grange, une toiture, une maison, sans doute une cathédrale.(1)

Vous connaissez bien entendu Vendredi le héros de Robinson Crusoé de Daniel de Foé. Saviez-vous que l'écrivain avait traversé l'Espagne puis les Pyrénées en retournant en Angleterre en novembre 1688 quatre-vingt ans auparavant ? (3) Son voyage raconté par Russel avait été épique, à pied naturellement, et il était alors risqué de se risquer en montagne, à cause des bêtes sauvages dont les ours, et des bandits détroussant les voyageurs au mieux, les trucidant au pire. Ouf, il avait réussi ! (la répétition est faite exprès ndla)

en voiture le trajet demande 24 heures, donc 3 jours de 8 heures

à pied, en imposant le trajet par les Pyrénées centrales, il faut deux mois pile à 8 heures par jour

Eh bien Hans rentre de Lisbonne à pied pour retrouver sa dulcinée Hilda à qui il compte bien construire un chalet de bois à Ingelsheim. Pas de chance pour lui, au lieu de prendre le chemin plus direct que nous conseille Google-map, par Hendaye, il passe par chez nous ! L'ex pays des convènes est très mal famé (c'était autrefois). Un type pas net du coin le fait boire. Il se laisse faire, voilà qu'ils traversent la forêt qui à l'époque occupait l'emplacement de notre Super-marché actuel, et le salaud, il faut bien le dire, homicide notre charpentier à l'arme blanche. 

je vais le bêta exprès pour vous montrer le côté second degré du bouquin

Aujourd'hui, les écolos (des villes) voudraient reboiser partout, alors qu'ils ignorent que les estives patiemment conquises sur les forêts de montagne se reboisent faute de pâturages entretenus. A l'époque donc, Estancarbon est couvert de forêt, et on va voir que le héros Jean-Baptiste Catherinot n'a de cesse d'obtenir l'autorisation d'arracher cette forêt à ses frais, pour éliminer ainsi les truands qui la fréquentent et détroussent les passants. Le deuxième degré, c'est qu'aujourd'hui on n'imagine même pas qu'il ait pu y avoir des forêts, ni même les cultures agricoles qui leur ont succédé, depuis les promotions impressionnantes des logements de Robien que je vous contais autrefois (2).

Je suis maintenant au second degré, je poursuis :

A titre personnel, né un 24 octobre, vous pensez si j'ai kiffé la page 367 (pour vous prouver que j'ai lu, et vraiment avec plaisir). Car le 24 octobre 1769, le duc de Richelieu en personne vient en grande pompe, habit rouge de Cardinal, voiture, serviteurs et gardes, ce devait avoir de l'allure, présider la réunion des Etats du Nébouzan, capitale ... Saint-Gaudens ! Que les Chevaliers du Fiel ravalent leurs sarcasmes, Saint-Gaudens est (alors) une Capitale, elle est gouvernée par des Consuls qui comme à Toulouse dirigent la Cité ! Et une Charte marque l'indépendance du secteur, resté une petite République (du Comminges). Il n'y a pas tant d'occasions où des Grands de ce monde font étape à Saint-Gaudens, normal que Christian Louis ait marqué l'occasion. je vous avais signalé les armoiries du Cardinal dans le tableau sur l'autel d'entrée à droite de la Cathédrale de Saint-Bertrand de Comminges, (4) Christian ne dit pas si le Cardinal a visité St Bertrand, cela m'étonnerait qu'il en ait été autrement, puisque le Premier Chanoine (au demeurant Franc-maçon) venait en Loge rue du Caro, accompagné d'ailleurs de l'abbé de Ganties prêtre de la Collégiale. Je cite. Il faut dire qu'en Ville, personne ne parle plus de ces vieilles histoires sous la Halle (gourmande), en dégustant des huitres arrosées de Bordeaux blanc d'entre deux mers chez Picabéa le dimanche matin.

Je poursuis ... (un peu) au second degré

Le héros, Catherinot, est sympathique. C'est un jeune Ingénieur des Ponts et Chaussées du Roi, juste sorti de l'école créée par Trudaine en 1747, et sa tâche, sa mission plutôt, est de moderniser ce pays bien éloigné de la Capitale, en bâtissant pour le duc d'Etigny célèbre à Luchon les routes qui vont permettre aux Grands de ce monde de venir se baigner dans les thermes romains. Même, des terrassiers découvrent alors l'autel consacré aux Nymphes toujours à l'entrée du joli musée, (5) ce qui fait râler le prêtre préférant les Saints plus catholiques à ces (jolies) déesses païennes ! S'agissant de forêts omni présentes, et aptes à fournir au Roi des bois de marine, le livre évoque à la fois notre Froidour national, et le Maître local des Eaux et Forêts, Villa de Gariscan, noble également, dont je me considère (sans doute indûment) être en quelque sorte le lointain successeur (honoraire).

On dit que l'Histoire de notre passé nous aide à mieux cerner le présent

que de progrès en 250 ans

la révolution tout court, le progrès technique, la croissance, les loisirs...

les radeliers de la Garonne disparus

les ours revenus

on peut se rendre sans crainte au nouveau Landorthe

et acheter à nouveau des livres

depuis que par la grâce du Roi-(récemment-libéré-de-la-Lanterne)

il a déclaré enfin qu'ils re-devenaient  

biens essentiels !


à un moment où le monde découvre, stupéfait, la lettre de Mozart jeune Franc-maçon à son père
datée du 4 avril 1787
et que la Flute enchantée s'ouvre (comme une porte symbolique)
 
par trois accords puissants :


on se souviendra, là encore étonné,
que Voltaire portait le tablier des Lumières :


PS (1) https://babone5go2.blogspot.com/2020/07/qui-est-villard-de-honnecourt-1.html

PS (2) https://babone5go2.blogspot.com/2016/05/pelozato-st-gau.html

PS (3) https://journals.openedition.org/caliban/1200

PS (4) https://babone5go2.blogspot.com/2020/05/tissot-lancien-testament-et-larche-44.html

les armoiries de Richelieu bas du tableau au-dessus de l'arche

PS (5) http://babone5go.blogspot.com/2011/02/au-temps-des-statues.html