samedi 31 mai 2014

Jazz in comminges


Merci les sponsors, merci ma Banque (j’écris avec un B majuscule) de nous avoir invités vendredi soir 30 mai pour cette superbe représentation : deux fois deux heures de musique et de spectacle. Un entracte ! un carré VIP : des petits fours ; de petites crêpes au Nutella ; du jus d’orange (pour les régimes). Du champagne (pour ceux qui ne le sont pas…encore !). Le festival JAZZ en COMMINGES a trouvé sa place dans le monde du jazz : du piano (Yamaha). Du trombone (parfois bouché, un exercice de virtuose). Des contrebasses qui jouent la panthère rose ! c’est superbe !

Et puis…on se sent dans la communauté du Monde : on parle anglais…que dis-je : américain ! Même le Consulat des Etats-Unis de Toulouse est avec nous !

Cette réussite s’est construite au fil des ans avec une exigence dans le choix de la programmation, les temps forts que l’on peut trouver dans le festival Off, les stages, masterclass, expositions, visites, conférences, projections de films, en un mot tout ce qui intéresse un public amateur de jazz, de tourisme et de découvertes. Nous avons été ici formés par Guy Lafitte et nous avons une pensée pour lui.





En première partie nous découvrons Wycliffe Gordon et son quartet : lui joue merveilleusement du trombone, et quand il en bouche (artistiquement) l’évent avec une ventouse de WC (pardon, mais c’est vrai), les miaulements et oua oua de l’instrument répondent à sa voix, c’est superbe ! Au piano : Eric Reed ; Contre-basse : Darryl Hall ; et batterie : Mario Gonzi. Il chante aussi, et nous fait dire : « doa..doa… »  ce qui explique la photo où il tend l’oreille devant une salle qui ne s’exprime pas aussi fort que lui !























Après l’entracte, il est vingt trois heures, on entendra Monty Alexander pendant encore deux heures. Cette fois, il a deux batteries ! Une guitare électrique maniée par Andy Bassford qu’on aurait aimé entendre davantage, avec ses mélodies hawaïennes. Hassan Shakur à la basse. Quand le reggae est bien, établi, les spectateurs se lèvent de leur siège et dansent dans les allées. Quel rythme, et quel spectacle !





































Je teste mon Lumix : il est extraordinaire : le flash est interdit, mais n’aurait pas d’effet. Il utilise une technique spéciale de capture de la lumière : il ne faut pas bouger l’appareil (pas facile) et il prend une série de photos qu’il synthétise : et en triant les floues (le sujet bouge pendant qu’il réfléchit), on récupère quelques bonnes vues pourtant prises au téléobjectif.

On s’est bien amusé

et même une amie de Toulouse nous accompagnait :

c’est tout dire !



PS : comme pour l’orgue l’autre fois, votre frustration doit être de lire sans entendre : vous aurez quelques aperçus sur les sites :



mercredi 28 mai 2014

Bus : état de l'art

Ca sèche, donc ça avance !

Le soleil rebrille, merci pour le week-end de l'ascension !

Côté droit de l'accès voyageurs :




Côté gauche accès conducteur :



Ca devient sérieux !

Le culte de Mithra...


Picasso 1901, l'ombre et la lumière dans l'arène
question (audacieuse)…

…inspire-t-il la corrida ?

On s’interroge avec Roger sur l’origine de la corrida : ce combat, dans l’ombre et la lumière, d’un héros (humain) contre le taureau (sauvage) a-t-il du sens ? Pour les détracteurs, c’est une tuerie méchante, sans aucun fondement. Les aficionados parlent de tradition, et d’art. Leurs arguments restent assez pauvres, ils ne nous racontent aucune histoire ancienne, et pourtant … ?

Le culte de Mithra, même s’il n’en reste presque plus rien aujourd’hui, fut pourtant une religion importante dans le monde romain. Ce culte fut l’une des premières grandes religions monothéistes. Réservée uniquement aux hommes, (ce qui naturellement la rendit clivante comme on dit aujourd’hui, auprès des femmes), secrète et fortement hiérarchisée, avec sept degrés d’initiation (ce qui la fait comparer aux rites des franc-maçons par exemple), cette croyance ne put résister au christianisme. Le mithriacisme a tout de même laissé des traces permettant de reconstituer l’histoire d’une religion complexe qui aurait peut-être pu devenir la nôtre.
 
Mithra au British museum : regardez bien le chien ; le serpent ; et le scorpion !
Dans l’Antiquité, la Perse comptait trois grandes religions: celle des mages, celle du peuple et celle du roi où Mithra apparaît pour la première fois sous le règne d’Artaxerxés II. En védique (forme archaïque du sanskrit), Mitra signifie « ami » ou « contrat », il est ainsi pris à témoin des serments et engagements, mais à cette époque Mithra n’est pas encore adoré dans un culte consacré à lui seul.

Plusieurs circonstances permettent au culte de Mithra de s’étendre. La conquête de l’Empire perse par Alexandre amène le culte dans le monde hellénistique grâce aux aristocraties de souches iranienne qui gardent leurs anciens dieux. Les pirates ciliciens (région du sud de la Turquie asiatique), capturés par Pompée, sont les premiers à introduire dans le monde romain le culte de Mithra, en 67 avant J.-C. d’après Plutarque. Ils pratiquaient en effet des sacrifices et un rituel initiatique dans les grottes de leurs montagnes. Puis les légionnaires importent Mithra en Italie à l’époque flavienne.

Les soldats considéraient Mithra comme leur protecteur. Ainsi, au 2ème siècle après J.-C., le culte s’implante à Rome et en Italie, et surtout dans les colonies militaires, les villes de garnison, en Afrique, en Bretagne, en Gaule, sur les bords du Rhin et du Danube. Pour plaire aux soldats, Commode se fait initier au culte, suivit par ses successeurs. Le culte faillit devenir la religion officielle sous Aurélien. L’empereur Julien fut aussi un adorateur de Mithra et il essaya, un peu tard, de substituer le culte de Mithra au christianisme, qui connaît lui aussi une grande expansion à cette époque. Le culte n’acceptant pas les femmes, n’ayant pas réussi à trouver beaucoup d’adeptes dans les couches populaires et étant un culte de petites sociétés, ne peut devenir une religion de masse. De plus on reproche aux mithriastes d’adorer un dieu venu de Perse, ennemi héréditaire des Romains.
Angers 2010

L’empereur Constantin, le premier empereur chrétien, interdit, en 324, les sacrifices. Comme le culte de Mithra reposait essentiellement sur le sacrifice (sanglant) d’un taureau, (nous y sommes), le culte fut poursuivi systématiquement. Les chrétiens accusaient aussi le culte d’être une religion des ténèbres puisqu’il se passait dans des cryptes souterraines. Le culte de Mithra déclina peu à peu. Puis il dut laisser sa place au christianisme et disparaître au 4ème siècle.

Le culte de Mithra se déroulait dans un Mithraeum, un endroit généralement souterrain de la forme d’une caverne en souvenir de l’époque où les pirates pratiquaient le culte dans des grottes.
 
à Rome, intact
Le Mithraeum était aménagé comme une salle à manger avec des bancs de pierre le long des murs. On en retrouve même en France, en 2010 à Angers par exemple. Au bout du couloir formé par les bancs se trouvait la statue ou le bas-relief représentant le sacrifice du taureau, comme la salle intacte sous l’église de Latran à Rome. Selon un récit reconstruit à partir des images et de quelques témoignages écrits, le dieu Mithra nait d'une pierre (la petra generatrix) près d'une source sacrée, sous un arbre lui aussi sacré. Au moment de sa naissance il porte le bonnet phrygien, une torche et un couteau.

reconstitution en Hollande, avec au sol les différents grades
felicimus pater, le dernier grade, à Ostie
Adoré par les pasteurs dès sa naissance, il boit l'eau de la source sacrée. Avec son couteau, il coupe le fruit de l'arbre sacré, et avec les feuilles de cet arbre se confectionne des vêtements. Il rencontre le taureau primordial quand celui-ci paissait dans les montagnes. Il le saisit par les cornes et le monte, mais, dans son galop sauvage, la bête le fait tomber. Cependant, Mithra continue à s'accrocher aux cornes de l'animal, et le taureau le traîne pendant longtemps, jusqu'à ce que l'animal n'en puisse plus. Le dieu l'attache alors par les pattes arrière, et le charge sur ses épaules. Ce voyage de Mithra avec le taureau sur ses épaules se nomme transitus. Ne pas confondre avec intestinal.


Quand Mithra arrive dans la grotte, un corbeau envoyé par le Soleil lui annonce qu'il doit faire un sacrifice, et le dieu, enfonce le couteau dans le flanc du taureau. Je ne suis pas vétérinaire, mais j’ai l’impression qu’il tranche la jugulaire, ce que va tenter le toréador dans son coup d’épée extrêmement précis. De la colonne vertébrale sort du blé, et du sang coule du vin. La semence, recueillie par la lune, produit des animaux utiles aux hommes.

Arrivent alors le chien qui mange le grain, le scorpion qui serre les testicules avec ses pinces, (pour faire sortir la semence ultime) et le serpent (on ne sait pas précisément ce qu’il fait, mais la Bible nous donne une autre version avec Eve).

Une des images centrales du culte de Mithra est donc la « tauroctonie », (à ne pas confondre avec la tauromachie), qui représente avec des caractéristiques iconographiques constantes le sacrifice rituel du taureau sacré par Mithra. Tout cela a lieu au solstice d’hiver, donc le 25 décembre, les saturnales des Romains, vous voyez que les mêmes dates produisent les mêmes effets !



Mithra est ainsi le Bien, opposé au Mal, représenté par le taureau. Le sacrifice du Mal permet d’expier les fautes des hommes, selon la théorie classique du bouc émissaire. La religion chrétienne dépasse ces notions primaires, puisque d’une part les femmes sont associées aux hommes dans le culte. Elles ont bien besoin d’être sauvées de leurs péchés elles aussi ! Dieu ne se contente pas de faire expier les fautes des hommes (et donc des femmes) par un animal fût-il sacré,  mais par un humain, son propre fils Jésus-Christ, fait d’autant plus injuste qu’il prêche l’Amour et la tolérance. On comprend que le Christianisme ait surpassé le Mithriacisme.

Alors la corrida est-elle une certaine survivance de cette religion ?

je serais aficionado, je l’affirmerais avec force.

Ce qui me fait douter

est qu’ils n’y ont jamais pensé… !


(sauf s’ils ignorent qui était Mithra, bien entendu !)


mardi 27 mai 2014

encore des Zygènes

Roger reste malgré son grand âge d'une acuité d'esprit exceptionnelle : je lui parle de mes chasses de chrysalides de zygènes cantabriques, et il me demande si je connais bien la plante : la filipendule ?


J'avoue que je n'en ai jamais vu de ma vie, une lacune de plus à combler !

J'apprends de facto que la Spirée filipendule (fillipendula vulgaris) est une plante vivace de la famille des rosacées, très proche de la Reine des prés : on la trouve dans les prés naturellement; Elle mesure de 25 à 50cm de haut, avec des feuilles finement découpées rappelant les fougères, et des inflorescences terminales à fleurs blanches apparaissant maintenant.

Figurez vous qu'elle s'élève facilement dans un jardin, base de futurs élevages (de zygènes). Mieux encore : en broyant les racines, on obtient une poudre riche...en acide salicylique ! vous savez ce que c'est ? de l'aspirine ! Nos zygènes pratiquent donc ... l'auto-médication !

étonnant non ?


Mes zygènes vont-elles en trouver dans le coin ? 

il me faut (coûte que coûte) des Reines des prés !



une belle planche allemande :
la nôtre est la n° 5


encore Machaon

Ce n'était pas un hasard : c'est bien la période de naissance de la première génération de printemps des Machaon : un nouveau m'est né, en pleine période pluvieuse !


Je l'ai relâché bien entendu, mais ne voyant rien voler, j'ai peur qu'il erre, seul célibataire, dans une Nature déserte ! Espérons quand-même qu'il trouve un(e) conjoint(e) ?

Il faut maintenant surveiller le fenouil, au cas où des oeufs apparaitraient. 


On y verra plus clair dans quelques semaines, si les chenilles habituelles se manifestent.


En attendant, j'ai retrouvé pour vous une belle planche anglaise, qui doit bien avoir 


trois cents ans !

les fleurs sont bizarres, par contre la feuille de carotte est bien
la nourrriture des chenilles

lundi 26 mai 2014

Clarté

C’est une lampe de Max le Verrier

J’ai retrouvé l’arrière petit-fils !

on va pouvoir relooker Clarté !


L’Art Déco tire son nom de la première Exposition internationale des Arts Décoratifs et industriels modernes qui s’est tenue au coeur de Paris en 1925, a réuni 21 pays, et accueilli plus de cinquante millions de visiteurs. Au cours de cette exposition, Max LE VERRIER reçut une médaille d’or.

Ce style fut largement considéré comme un éclectique mélange d’élégance et de modernisme, imprégné d’influences diverses (de l’Egypte ancienne, la Grèce antique ou encore de l’art tribal), et revu par l’aérodynamisme des nouvelles technologies.

A cette époque, on assiste à la libéralisation de la femme. Les cheveux courts et les robes aux genoux (qui permettent de danser des charlestons endiablés) caractérisent la figure emblématique de la « garçonne ». Les plus belles représentations sont Suzanne LENGLEN (Championne de tennis, symbole du graphisme en mouvement), Tamara de LEMPICKA (peinture) ou encore Joséphine BAKER (danseuse noire au succès très populaire)…

La célèbre CLARTE de Max LE VERRIER, qu’il créa en 1928, est également une parfaite illustration de la « garçonne ».
 
voici Clarté en bronze argenté, appartenant à C. Le globe en opaline n'est pas d'origine !
Cette nouvelle silhouette féminine, mince et élancée, vêtue légèrement, souvent en mouvement, fut une source d’inspiration importante pour Max LE VERRIER lorsqu’il réalisa sa série de petites danseuses, de gymnastes et de lampes Art déco.

Il abordera ce thème et celui des animaux avec une grande fluidité des lignes et une sobriété des formes. La beauté captivante de ses créations ne réside pas uniquement dans l’extrême délicatesse des mains et des visages sculptés, mais aussi dans l’élégance et le charme de leurs poses.
 
la coiffure "garçonne"
MAX LE VERRIER (Louis Octave Maxime) est né à Neuilly sur Seine, le 29 janvier 1891, d’une mère belge et d’un père parisien orfèvre joailler, boulevard Malesherbes. Ses parents divorcent alors qu’il a 7 ans. Sa scolarité se fera dans différents établissements, où il sera pensionnaire et se classera parmi les bons élèves (Collège de Verneuil sur Avre).

Son amour du dessin et de la sculpture apparaît très tôt et s’exerce sur des règles en bois qui se transforment en petites maisons, églises et autres menus objets.

Son père, qui pense que l’avenir est dans l’agriculture, l’envoie contre son gré dans des écoles d’agriculture, à St Sever et à La Réole. Max LE VERRIER entretient son goût pour la sculpture pendant ses loisirs.

Il revient à Paris à 16 ans où il exerce différents métiers pour échapper au travail agricole, et subvenir à ses besoins. (Son père l’ayant fait émanciper, il doit se débrouiller tout seul.)

En 1909, à 18 ans, il part pour l’Angleterre. Il est très difficile de trouver du travail à Londres pour un étranger ; refusant de revenir en France vaincu, il connaît alors des jours pénibles.

C’est l’époque héroïque de l’aviation qui passionne tous les jeunes. Il rencontre un français, JAMESON, qui achète un avion à crédit et ils ouvrent ensemble une école d’aviation à Rendon. Les affaires sont difficiles. Jameson cède la place à un jeune anglais fortuné, George LEE TEMPLE. Max LE VERRIER répare, met au point les appareils et les moteurs.


Clandestinement, il s’entraîne sur Bleriot (type « Traversée de la Manche »), puis sur Breguet, tente quelques vols et passe son brevet de pilote en 1913.

Max LE VERRIER est appelé ensuite en France pour faire son service militaire, après avoir obtenu un sursis d’un an ; il est affecté à l’artillerie de forteresse de Cherbourg. Il dépose plusieurs demandes pour entrer dans l’aviation.

Début 1914, il quitte Cherbourg pour Reims, comme mécanicien sur les avions. Au début de la guerre, on recense les pilotes civils. Max LE VERRIER est envoyé à Pau, pour passer le brevet militaire, puis au front en février 1915 sur Voisin, dans une escadrille de bombardement. Le 25 mai 1915, il est « abattu » en combat aérien par 2 chasseurs -L.V.G- allemands. Son avion est criblé de balles, et son mécanicien est tué derrière lui. Par chance, il n’est pas touché, et réussit à atterrir, mais dans les lignes ennemies et est alors considéré comme « disparu ». Il recevra la médaille militaire avec palmes à titre posthume, la croix de guerre 14-18 avec palmes.

Il est envoyé dans un camp de prisonniers à Munster, en Westphalie où il restera 3 ans. Comme pilote et sous officier, il n’est pas astreint au travail ; il se fait envoyer outils, pâte à modeler et se met sérieusement à la sculpture. Il se lie avec plusieurs artistes internés, dont BARDIN, sculpteur sur bois. Il réalise des portraits de camarades, une statuette de Russe. De temps à autre, les artistes professionnels et amateurs du camp réalisent une exposition.

Au début de 1917, il a la chance d’être désigné pour l’internement en Suisse. (Echanges de prisonniers). Il entre à l’école des Beaux Arts de Genève dans l’atelier de GUIBERT, et il sympathise avec de bons sculpteurs : Pierre LE FAGUAYS, BOURAINE ; des peintres, des dessinateurs, qui deviendront de très bons amis et dont il éditera plus tard quelques unes de leurs oeuvres.

Bénéficiant d’un atelier et de modèles, il réalise des statuettes, des nus féminins pour la plupart dont il effectue la reproduction en terre cuite : « Souvenir », « Confidence ».

Il rentre à Paris après l’armistice du 11 novembre 1918, muni de peu de ressources, mais nanti d’un grand esprit d’indépendance. Il va, à partir de cette date consacrer toute sa vie à la sculpture.
 
la vraie boule est en verre craquelé

Il loue un atelier d’artiste rue du Théâtre, où il travaille 12 heures par jour. Il édite quelques oeuvres en terre cuite, puis réalise sa première sculpture, son célèbre PELICAN dans le style 1925 (sculpture à la hache). Cette pièce, signée ARTUS (pseudonyme de Max LE VERRIER), a un grand succès et est à la base de sa maison d’édition créée en 1919. Il assure tout lui-même, la fabrication (fonte, ciselure, patine) et la vente de ses oeuvres.

En 1921, il se marie avec Jeanne HUBRECHT. L’année suivante, son premier fils Jean-Paul naît ; son deuxième fils Bernard naîtra en 1930.

Rue du théâtre, ils vont pouvoir ensuite s’agrandir, grâce à la libération d’une petite maison (style Mimi Pinson), au fond d’un jardin peuplé de nombreux chats qui sont à l’origine de son « chat assis », suivi d’une série d’animaux dont il cherche l’inspiration dans les zoos et cirques (Jardin des Plantes, Cirque Bouglione au Jardin d’Acclimatation dans le bois de Boulogne). Il réalisera un « MARABOUT », un « ECUREUIL » de tendance cubiste, ainsi que des panthères (« BAGHERA»), des chimpanzés (« SINGE AU PARAPLUIE »), des chevaux, des lions,… en compagnie de célèbres animaliers dont POMPON (triomphe en 1922 avec l’Ours blanc exposé au salon d’automne), HERNANDEZ, DELHOMMEAU.

Parallèlement, il va créer de nombreux bouchons de radiateurs de voiture, très prisés à cette époque, notamment, le modèle « EOLA » réplique du célèbre bouchon de la Rolls.


Les bénéfices réalisés sur les premières créations lui permettent d’embaucher des ouvrières qu’il forme lui-même et d’engager un représentant. Il fonde sa propre société en 1926. Sa collection est déjà très étoffée, c’est la période américaine, l’âge d’or jusqu’en 1929.
Max LE VERRIER sculpte de nombreuses statuettes, hommes, danseuses.

C’est en 1928 qu’il réalise sa célèbre CLARTE, femme à la boule de lumière, pièce maitresse en bronze, d’après modèle vivant. En réalité, il y a eu trois modèles différents : un pour la tête, un pour le torse, et un pour les jambes : une noire américaine des ballets de Joséphine BAKER. Cette torchère des années 30 reprend l’idée de l’Antique déesse de la lumière, et symbolise en même temps l’époque par sa coiffure à la garçonne et la sobriété de sa ligne.

La CLARTE a figuré dans l’exposition « LUMIERES » qui a eu lieu à Paris au centre Georges Pompidou / Beaubourg de Mai à Août 1985, « MADE IN France » chez Harrod’s à Londres en 1987 ; et « MAIN DE MAITRE » au grand Palais en 1987, à l’hôtel MARTINEZ à Cannes en 2000.



Deux exemplaires peuvent être admirés dans le grand salon de l’hôtel LUTETIA à Paris.


Max LE VERRIER réalise des lustres, des appliques et pieds de lampes, des serre-livres. Il édite également des oeuvres de camarades : Pierre Le FAGUAYS, (dont certaines de ses sculptures sont signées, FAYRAL ou GUERBE, ses pseudonymes) renommé pour ses élégantes danseuses, BOURAINE, également talentueux mais mort très jeune, MERIADEC, JANLE, et bien d’autres.

La maison Max LE VERRIER prend de l’ampleur au fil des années ; Max LE VERRIER s’adjoint une secrétaire et un comptable, transforme sur le plan commercial son affaire personnelle en S.A.R. L (1928) et engage des représentants multicartes. L’atelier de la rue du Théâtre et la maison d’habitation voisine servent de bureaux et de salle d’exposition et la fabrication est transportée 90 rue des Entrepreneurs dans le 15ème arrondissement.



En 1933, il achète un terrain au cœur du vieux Montparnasse dans le 14ème arrondissement, 30 rue Deparcieux, au fond de l’impasse dans un nid de verdure. Il abandonne la rue des Entrepreneurs pour monter l’atelier de fabrication rue Deparcieux.

Enfin, en 1938, il décide de tout centraliser rue Deparcieux : l’atelier personnel, l’atelier de fabrication, la fonderie, les bureaux, la salle d’exposition, les salles de réserves et son appartement.

Quand la 2ème guerre mondiale éclate, l’installation date de 8 mois. Pendant l’occupation, il poursuit son oeuvre avec beaucoup de difficultés. (Il manque de tout à cette époque). En liaison avec la Résistance (sa maison est un lieu de mémoire où se sont produits de nombreux faits de résistance. Elle a servi de boîte aux lettres), il est arrêté par les miliciens de PETAIN. Retenu pendant 4 jours dans leurs caves, il est remis aux allemands, et est relâché ; mais quelques jours après la Milice se présente une nouvelle fois à son domicile. Il réussit à s’échapper par une sortie ouvrant dans une propriété mitoyenne, dont l’entrée était située rue Daguerre. Celle-ci avait été aménagée pour faire échapper des ouvriers qui travaillaient clandestinement (juifs ou en contravention avec le Service du Travail Obligatoire en Allemagne).

Sous une fausse identité, il habite chez des amis à Paris, puis réussit à gagner le Gers, où il a une propriété et où habitent sa femme et ses deux fils. Dans cette grande maison, ils vont héberger de nombreuses personnes pendant la guerre, leur faisant bénéficier de la nourriture de la ferme, et vont aider des prisonniers de guerre. (Correspondance, envois de colis…).

Pendant cette période, son fils aîné, Jean Paul, élève à l’Ecole des Beaux Arts de Toulouse, qui fait partie de la classe 42, totalement soumise au servie obligatoire en Allemagne, prend une identité de rechange pour y échapper et y parvient.

Max LE VERRIER rentre à Paris en septembre 1944, et trouve son habitation, ses ateliers et sa salle d’exposition pillés par la Milice. (Meubles de bureau, statuettes, machine à écrire, meubles, argenterie, vêtements, etc… ont disparu.) Le pillage n’avait pas été complet grâce à l’intervention de la Police parisienne et il va retrouver quelques meubles et objets grâce à son ami Pierre BOURSICOT, devenu chef de la sûreté nationale, dans un dépôt de pièces récupérées chez les miliciens.

A la libération, Max LE VERRIER rouvre les ateliers. La guerre terminée, la vie normale reprend peu à peu. Les principaux éditeurs de bronze ont presque tous disparu. Monsieur LEHMANN est mort au camp de concentration, Mr GLODSHEIDER est ruiné.

Max LE VERRIER reprend la fabrication des statuettes en fonte d’art et en bronze, puis oriente son activité vers la création d’objets en bronze : coffrets, cendriers, articles de bureau, articles religieux, médailles et sigles dont le décor s’inspire des chefs d’oeuvres antiques, ou moyenâgeux, des armoiries des villes , des châteaux de la Loire, des cathédrales, des musées, et des collections privées. Il est secondé par plusieurs ouvriers qualifiés et par son contremaître, Mr MARSAILLE (grande médaille d’or du travail). Sa femme et ses deux fils travaillent également pour lui.

Sculpteur infatigable, il crée une nouvelle série d’animaux en bronze, édités en petit format. (Oiseaux, rhinocéros, âne, chèvre, ours, otarie et un groupe « DON QUICHOTTE et SANCHO PANCA »). Jusqu’à son dernier souffle, il fait de la sculpture et termine, sur son lit d’hôpital, une petite panthère 3 jours avant de disparaître, le 6 juin 1973, à l’âge de 82 ans.

Il est enterré au cimetière de Fontenay les Bris, à côté de son ami LE FAGUAYS disparu 10 ans avant lui.



Jean Paul LE VERRIER (1922- 1996) reprend la société de ses parents. Il a fait des études de dessin et de sculpture aux Beaux Arts de Toulouse, de 1939 à 1943 (Prix de peinture en 1943) et aux Beaux Arts de Paris de 1945 à 1949. Il est architecte-décorateur d’expositions et réalise des pavillons français pour des expositions internationales, tout en continuant la peinture et la sculpture parallèlement. Il fait du dessin humoristique, crée de nombreuses affiches, et après le décès de son père crée plusieurs œuvres : des bronzes humoristiques (« OURS » , « CHAT A LA BOULE », « CHAT GUERIDON »), des cendriers, des serre-livres (« TEQUEL »)…

Jean Paul LE VERRIER était extrêmement attaché à toute l’œuvre de son père et soucieux de la poursuivre, il initie son fils, et maintenant son petit-fils.

Je viens de retrouver Damien Blanchet-Le Verrier, dont les installations sont maintenant en banlieue, 101 rue Gabriel Peri, à 94270 Kremlin Bicêtre, la famille ayant du vendre la rue Deparcieux  pour payer les frais de succession.

Il fait perdurer l’art décoratif des débuts

et la figure de « la garçonne »

ouf ! il maintient les plus belles traditions

de la french touch !


P.S : Récit extrait du site de Damien Blanchet-le Verrier :  










Carrosserie (suite)

suite de : http://babone5go2.blogspot.fr/2014/05/carrosserie.html

Quand on colle, il faut laisser du temps au séchage. Vingt-quatre heures (une nuit) sont le minimum. Le réglage de l’emploi du temps consiste donc : se mettre en habits de travail (salissables quoique…). Préparer les pièces : dural pour les arrondis et la carrosserie sur membrure bois. Plaques de laiton commandées chez Octant (la boite est enfin ouverte) pour figurer les lisses longitudinales. Chauffer au chalumeau pour recuire, et préparer les arrondis de l’arrière, rayon 30mm. Il faut trouver pour cela un moule. Un container de papier transparent par exemple, en carton fort et lisse. Attention à ne pas mettre le feu !



Puis (avant de faire une bêtise), prendre une douche. S’habiller en costume-cravatte. Tenir un Bureau de vote (hier). Accueillir un nouveau Sous-Préfet (ce matin). Se remettre en habits (sales). Et coller ce qui a été préparé la fois précédente.

C’est collé, il y a de la colle partout, et des serre-joints pour laisser sécher en place. Il va falloir une nuit (cette nuit). Ca tombe bien : Conseil Municipal (c’est toujours le soir).



Demain :  le Conseil Municipal sera passé (tranquille avant le mois prochain). Et les pièces seront collées et sèches : on pourra enlever les serre-joints, le résultat apparaissant de plus en plus complet, et épuré des traces de scotch ; de colle ; et d’accessoires devenus inutiles.




on devine le tableau de bord ; les leviers de frein et vitesse, et les 3 swiches de commande électrique


Du coup, on progresse dans tous les domaines.

Comme vous le voyez, tout prend forme, et figure, si je puis dire, humaine.

Je pense déjà à la peinture, la caisse arrière ressemble de plus en plus à ce qu’elle va être !

Les sièges sont en place, sous forme de plaques de carton découpées dans les calendriers restants (2013) du Crédit Agricole. Il ne m’en reste plus beaucoup ! On va bientôt les remplacer par les ultimes sièges en cuir véritable. Je n’en aurai plus besoin…à moins que … ?


Je fais bien attention de ne pas aller trop vite…

car que faire de neuf après ?


(le pire…est que je sais…)

France bleu-marine



Nous sommes dimanche 25 mai, je suis d’astreinte : rendez-vous : 7 heures 45, le bureau de vote numéro 9 ouvre à 8 heures, et une électrice, munie d’une cane, patiente à l’entrée dans le froid, pour bien nous montrer notre férocité de la laisser dehors : je lui offre d’entrer, elle refuse par fierté, préférant prendre froid. Elle votera à 8 heures pile. Durant les douze heures d’ouverture continue de ce dimanche de fête des mères, le flot des séniors-électeurs ne se démentira pas, à la vitesse de 30 à l’heure. Bien petite vitesse ! Fléchissement à midi, repas des mamans. Fléchissement à partir de 18 heures : encore deux heures d’attente…pourquoi vraiment ?



A vingt heures (pile) le scrutin est clos, et commence le (fastidieux) dépouillement. On a réussi à trouver les scrutateurs (volontaires), et commence le comptage des 332 enveloppes (sur 711 inscrits). Signature de chaque enveloppe contenant un bulletin nul. Empilement des bulletins verts (c’est José Bové). Marron (c’est Mélenchon). Bleu marine (c’est Aliot). Ne surtout pas confondre avec le bleu-ciel d’Alliot-(Marie) ! Et puis les noms d’inconnus, qui ont tenté d’être élus à Bruxelles, qui sont ces Marty ; Lesellier ? Boussion ? Juy (Monique) ? Husset (Marie-Jeanne) ? Martinez (Jean-Claude) ? Chamagne (Régis) ? Il faut trouver de la place pour aligner leurs quelques rares bulletins….tentation (compréhensible) : toucher 6000 Euros par mois. Plus 4000 de frais divers. Plus les déplacements mensuels entre Bruxelles et Strasbourg. Quand on est élu c’est (parait-il) fastidieux. Quand on y aspire, c’est (parait-il) merveilleux, et on peut tenter de se loger dans un appartement Art-Déco à Bruxelles,  frites et bière à volonté !



Le premier Ministre vient de réagir en affirmant que, de toute façon, il ne changerait rien à sa politique. Je pense qu’il est arrivé, comme son copain le Foll, à ce que Peters, l’auteur du syndrome de Peters, appelait le seuil d’incompétence : chacun, un jour, trouve ses limites, physiques ou intellectuelles (ou les deux), et ils y sont parvenus, même si ce seuil pour eux est plus élevé que pour nous, commun des mortels : ils ne savent rien faire d’autre que ce qu’ils nous martèlent à longueur de télé : leurs dogmes (du modèle social français arrivé seul au Monde à la perfection absolue) ; et le pacte de responsabilité (sans réforme structurelle) pour le conserver. Ils vont continuer de le mettre en œuvre jusqu’au bout, assommant les classes moyennes d’impôts, exagérant du coup l’exil des français aisés, sans compter celui de nos jeunes diplômés, vers les pays anglo-saxons. Les profs pour leur part vont être renforcés de 60.000  fonctionnaires de plus, alors qu’on aurait pu augmenter les salaires des titulaires actuels, en leur demandant de meilleurs résultats. On ne supprime toujours pas les 35 heures…on marche sur la tête… !

Du coup, les électeurs se sont dit que pour faire bouger cette inertie, il fallait voter extrême, et nous arrivons ici, comme partout, à la majorité pour Aliot, suivi (d’assez loin) par Alliot (Marie). J’imagine assez MAM, la reine de Saint-Jean de Luz, s’éloigner durablement du paradis de sa résidence atlantique, partagée avec la Tunisie, pour siéger dans les brumes de la Belgique : comme elle va souffrir !
 
on ferme dans un quart d'heure !
En regardant ce matin les conséquences pour les 74 élus en France, la liste des noms est assez étonnante, mêlant les connus, y compris les recalés d’élections locales,  et les sempiternels abonnés aux fonctions électives (c’est un métier d’être élu, je sais !) aux stricts inconnus, notamment les nouveaux du FN !

En voici quelques extraits, (amusants quand on sait le peu d’intérêt pour Bruxelles avoué par certains intéressés ; et amusant aussi, quand on retrouve d'anciens ministres (prestigieux) qui ont trouvé dans cette élection une seconde vie professionnelle ! J'ai exprès ôté les noms de partis pour vous obliger à les retrouver de mémoire :

Florian PHILIPPOT ; Karima DELLI ; Nicolas BAY ; Virginie ROZIÈRE ; Anne SANDER ; Emmanuel MAUREL ; Mylène TROSZCZYNSKI ; Guillaume BALAS ; Steeve BRIOIS ; Arnaud DANJEAN ; Christine REVAULT ; Jérôme LAVRILLEUX ; Aymeric CHAUPRADE ; Jeanne POTHAIN ; Louis ALIOT   ; Sophie MONTEL ; Younous MARJEE ; Marine LE PEN ; Marc JOULAUD      ; Yannick JADOT ; Edouard FERRAND ; Rachida DATI ;         Philippe JUVIN ;Sylvie GODDYN ; Sylvie GOULARD ; Angélique DELAHAYE ; Edouard MARTIN ; Franck PROUST ; Nadine MORANO  ; Bernard MONOT ; Sylvie GUILLAUME ; Dominique MARTIN ; Isabelle THOMAS ;Constance LE GRIP ; Michel DANTIN ; Pascal DURAND ; Vincent PEILLON ; Éric ANDRIEU ; Gilles LEBRETON ; Renaud MUSELIER ; Tokia SAÏFI ; Brice HORTEFEUX ; Gilles PARGNEAUX ; Jean-François JALKH ; Patrick LE HYARIC ; Pervenche BERES ; Jean-Luc SCHAFFHAUSER ; Marie-Christine VERGIAT ; Nathalie GRIESBECK ; Philippe LE CONSTANT ; Robert ROCHEFORT ; Alain CADEC ; Dominique BILDE ; José BOVÉ           ; Michèle RIVASI ; Marie-Christine ARNAUTU    Mireille D'ORNANO Jean-Luc MELENCHON ; Marielle DE SARNEZ ; Bruno GOLLNISCH ; Joelle MELIN ; Joëlle BERGERON ; Marie-Christine BOUTONNET ; Elisabeth MORIN-CHARTIER ; Maurice PONGA ; Dominique RIQUET ; Françoise GROSSETÊTE ; Michèle ALLIOT-MARIE ; Alain LAMASSOURE ; Jean ARTHUIS ; Jean-Paul DENANOT ; Eva JOLY ; Jean-Marie CAVADA ; Jean-Marie LE PEN    

Ecoutant Dany (ex : le rouge) commentant ces résultats sur Europe 1 ce matin, il annonce : « de toute manière, le FN ne pourra rien changer, et la majorité actuelle du Parlement européen perdure, les électeurs ont eu beau tenter d’imposer une autre politique, l’Europe actuelle va rester l’Europe… » !


Pourquoi avoir voté hier alors

 jour de la fête des mères…

…ces 14 heures d’attente dans un bureau de vote


Pour changer quoi ?

pour la fête des Mères, les enfants avaient préparé un brochet froid...
...avec deux mayonnaises : huile d'olive et aïoli...
...une merveille !