samedi 30 novembre 2019

Tupelec : la fin des mammouths


Je vous ai déjà raconté la fin des ours des cavernes chez nous : nos ancêtres désireux de s'abriter cherchaient les grottes que l'on appelle aujourd'hui "préhistoriques". A l'époque, elles étaient contemporaines, festives, et recherchées, car à l'abri de la pluie et du froid pour peu que l'on pose une isolation de mousse séchée et de branchages. Au sol on étalait un matelas végétal naturel sur lequel toute peau de bête apportait la chaleur, surtout si c'était une peau d'ours-expulsé. Car comme l'ours vous précédait dans la caverne, à tel point qu'on l'appelait "ours des cavernes", on n'hésitait pas à rameuter la troupe des copains, à organiser une chasse à l'ours en l'asphyxiant avec un feu, à le percer de coups de lance, à le dévorer, puis à se rouler sur sa peau une fois séchée au soleil.


C'est ainsi qu'il en était de même avec le plus gros des herbivores de l'époque : le mammouth. Imaginez : on réunit les copains armés de pieux et de lances terminées par des silex, on hurle derrière le troupeau comme si aujourd'hui on faisait une manif', on le pousse vers une falaise, au point de faire tomber le premier de cordée dans un vallon ou un gouffre. Ceci fait, on tue la bête à coups de pieux, on mange l'intérieur, on conserve la fourrure laineuse, et avec les os, on construit des cabanes, mettant ainsi en évidence le désir des plus entreprenants de devenir investisseur dans l'immobilier. Les cabanes étaient louées aux plus démunis, en échange de services comme celui consistant à participer gratuitement aux prochaines chasses aux mammouths.... et le cycle recommence...

C'est comme cela que les Mexicains préhistoriques ont exterminé leurs mammouths

c'est de cette façon que nous avons exterminé les nôtres

l'homme extermine la Nature depuis des milliers d'années ! ! 

c'est la révélation de Tupelec ! ! 




Pire, ou mieux, on n'avait pas osé imaginer l'homme creusant des fosses, y poussant des troupeaux de mammouths ainsi prisonniers les os rompus, tuant les animaux pris au piège, et les dépeçant, mangeant tout morceau comestible, ne conservant que les ossements. Au début de ces grandes chasses, nos ancêtres ignoraient la valeur des défenses d'ivoire, et les laissaient sur place. Notre civilisation a progressé : on ne mange plus les éléphants : on les tue pour leurs défenses d'ivoire !


la fosse de Tupelec




C'est ainsi que les archéologues mexicains de Tupelec viennent de découvrir un piège artificiel rempli de squelettes de mammouths (mexicains), constatant par ailleurs qu'il existait des troupeaux au Mexique.






Je tire de cette découverte une leçon : d'abord nos anciens étaient bien des chasseurs, et n'avaient peur ni des ours dont ils fauchaient les cavernes, ni des mammouths qu'ils piégeaient dans des fosses creusées dans la roche. Ensuite, omnivores, ils mangeaient des fruits gros et petits, de la salade et tutti quanti, mais ils étaient d'abord carnivores, n'hésitant pas à se taper une côte d'ours saignante, ou un filet de mammouth grillé.

Certains d'entre nous s'insurgent contre les courses de taureaux ou les abattoirs, mais nos habitudes sont millénaires, même au Mexique où nos camarades d'aujourd'hui mangent du maïs, des tortillas et autres recettes locales..... tout ceci ...

...  car ils ont bouffé tous leurs mammouths !


vendredi 29 novembre 2019

Emma Haziza docteur hydrologue


Nous venons de vivre un nouvel épisode catastrophique de pluies cévenoles... sur le Var et les Alpes-Maritimes : pensez : vu la météo idyllique de ce Sud de France, qui n'aimerait y résider à temps plein ? Des zones inondables ? quel sujet théorique...anti-démocratique : chacun a bien le droit de construire dans le midi : on construit d'abord, on vit ensuite la douleur de voir un pan de colline glisser en pleine nuit, au ras du jardin, la voiture emportée ! Le dessous d'un pont est inondé ? J'ai le droit de passer (je le vaux bien), le conducteur fonce... la voiture s'étouffe dans l'eau... les passagers fuient à pied... La foule se retrouve dans les gymnases, on dirait qu'ils sont toujours créés en hauteur, pour servir de refuge, bien vu ?

Nous sommes dans C dans l'air. Notre reporter favori Patrick Cohen interroge Emma Haziza, on devine que l'émission a choisi un journaliste coriace pour lui tirer les vers du nez : d'abord c'est une femme, et il s'agit d'un sujet technique. Ensuite elle est hydrologue, le genre de scientifique rarissime, dans une Société devenue administrative qui écoute peu les Ingénieurs et autres spécialistes des sciences. Alors Emma explique ce qui s'est passé, le réchauffement de la Méditerranée, la montée de la vapeur d'eau, et sa chute intense au contact des masses froides d'altitude. Au sol, les zones naturelles ont disparu, et l'eau en excès doit cheminer au travers des habitations ; des rues bétonnées : des parkings des super-marchés. Si on n'a pas prévu de premier étage, on doit évacuer des habitants à qui on n'a jamais expliqué les précautions à prendre, et ils se retrouvent au gymnase surélevé, leur cuisine pleine de boue. 

C'est dramatique, on partage la peine de nos compatriotes concernés


Déjà que nos contemporains ne s'y connaissent pas trop en économie ; en  techniques ; en Histoire... j'imagine que l'Hydrologie est un domaine très obscur : Emma explique qu'une pluie de fréquence cinquantenaire ne va pas se reproduire dans 50 ans ! Non, statistiquement cela veut dire qu'il existe 1 chance sur 50 qu'elle se reproduise tous les ans ! Elle peut même se reproduire plusieurs fois dans l'année, en automne mais aussi pendant les autres saisons !

Arrêtons d'utiliser des termes qui n'ont plus de sens


Emma est remontée jusqu'au 13èS sur le bassin de l'Argens, d'autres phénomènes sont survenus, parfois 4 évènements "colossaux" le même mois de la même année ! Le bassin en question est donc coutumier de ces phénomènes, les commentateurs se divisant en deux camps : la faute c'est le réchauffement climatique, qui certes accentue le réchauffement de la mer ; les autres : l'histoire a déjà connu de telles catastrophes, sauf que l'occupation des sols n'a pas diminué depuis... !


Les explications d'Emma Haziza sont lumineuses, pleines de pédagogie, et Patrick qui sourit d'aise devant la verve d'une pareille interlocutrice la félicite : -"en 15 secondes, vous avez répondu à toutes les questions que j'avais préparées, et on a tous compris" !

Conquis moi aussi, ce n'est pas si souvent que l'on est témoin d'une intelligence aussi communicative, je me demande si Emma ne serait pas IGREF ? Raté, elle sort de l'Ecole des Mines, ce n'était pas si loin ! Mais elle a prolongé ses études : elle est Docteur, brillante docteur (je mets l'ancien masculin qui me semble tellement plus respectueux) et a fondé le cabinet Mayane, qui propose les aménagements propres à mieux gérer les bassins-versants



Toute ma considération, Madame, pour vos propos experts

nul doute que vos conseils aboutissent à mieux faire connaitre

les hydrologues

et l'hydrologie


un ancien du 19 avenue du Maine-ENGREF 1967




jeudi 28 novembre 2019

Grève générale


Je suis en ce moment attentivement les mouvements des trains : j'aime le train, j'adore voyager en train, je n'ai jamais pu m'accoutumer autant aux voyages en avion, pourtant nous avons séjourné trois ans en Corse où l'avion remplaçait l'autobus .Autrefois les voyages de nuit étaient une aventure, on arrivait à Paris aux matines à Austerlitz après une nuit de péripéties, bloqué dans la couchette du haut, coupés du bas par l'échelle repliée interdisant la descente. C'était avant, ces trains ont disparu. Tous les trains vont disparaitre... du 5 au 8 décembre !

tous les trains sont à l'heure : la Direction pavoise, cela va-t-il durer ?
Ce matin, le train vers Toulouse était à l'heure, les panneaux commentaient l'événement, quelques jours avant la bataille : la grande Machine de l'Entreprise Nationale était en marche, parfaitement huilée, un chauffeur couvert par le statut de l'Entreprise nationalisée, avait eu à coeur d'être lui-même à l'heure (pourtant il faisait frais, il avait du se lever tôt, et la menace de perdre son statut obtenu à force de grèves antérieures ne l'avait pas dissuadé de faire valoir son droit de retrait) : il était monté dans le compartiment avant, avait lancé la machine, et avait respecté l'horaire imposé par la Direction....Sa binôme Receveuse-poinçonneuse-des-billets dans son joli uniforme était à l'heure aussi...souriante... cool !


L'ordinateur avait comptabilisé le nombre de passagers, la Direction avait choisi un convoi légèrement plus petit que le nombre de passagers, afin de les mettre en tension et de les préparer au pire pourtant programmé : plus de train du tout, à partir du 5 décembre prochain, et ce pour une durée illimitée. La presse émoustillée d'espoir de violences à sensation appelle cela :

le mur du 5 décembre ! 

ce matin l'Entreprise ne vend plus de billets pour la période du 5 au 8 décembre !

En voyageant debout, on pouvait ce jour là espérer arriver à Toulouse en une heure, une moyenne de 96 Km/H, l'exploit d'un Train Express Régional à moyenne vitesse, notre Métro à nous ! Les travaux sur la voie étaient bien engagés, et dans quelques mois, le train serait ressuscité, du moins on l'espérait, la Région l'espérait, la SNCF l'espérait... quant à Sud-Rail conduisant les trains .... c'est lui qui décidait...!

le train intercités vers Bayonne croise en gare le train intercités vers Toulouse : vitesse limitée 110 Km/H !




Dommage de vivre au XXIèS cette politique de l'otage, consistant à bloquer dans leurs banlieues les travailleurs modestes ! On imagine que l'Etat-providence va entériner vos revendications, pour faire revenir le calme, en re-faisant fonctionner le service-public, lui concédant de nouveaux avantages, promis à être ensuite acquis : drôle de système pour une Nation prétendant vivre selon les principes de liberté-égalité-fraternité.



mais quelle est donc cette Nation ?




PS 1 : vous avez compris que bon Français, je m'exprime au second degré ! Voici par la Fondation Jean-Jaurès un texte édifiant sur l'amour des Français pour leurs services publics : chacun d'entre nous ayant un fonctionnaire dans le Public souhaite que cela dure bien entend ! N'ayant pas trop réfléchi, il n'a jamais pensé que son ravitaillement primordial en carburant était le fait du privé, que les Autoroutes étaient privées...et que cela fonctionnait plutôt bien... sauf quand les raffineries étaient bloquées... bien entendu !


LES FRANÇAIS ET LEURS SERVICES PUBLICS
21/05/2018
Chloé Morin, Marie Gariazzo

"À la veille de la manifestation de la fonction publique, Chloé Morin, directrice de l’Observatoire de l’opinion de la Fondation, et Marie Gariazzo, directrice des études qualitatives du département « Opinion et stratégies d’entreprise » de l’Ifop, font le point sur le rapport des Français à leurs services publics.

"Les sondages permettant d’analyser le rapport que les Français entretiennent avec leurs services publics abondent. Ainsi, un sondage Odoxa réalisé en octobre 2017 indiquait que 64 % des Français ont une bonne opinion du secteur public. Ils pensent même que la France est le pays européen disposant du meilleur service public. Selon un sondage Ifop réalisé début 2017, 70 % des Français se disent attachés aux services publics de proximité – notamment aux services de propreté, de sécurité, préservant l’environnement ou encore aux établissements scolaires.

"Derrière cette abondance de données, se trouvent parfois d’apparentes contradictions : ainsi, la rhétorique « anti-fonctionnaires », dont la droite a abondamment usé sous Nicolas Sarkozy et François Fillon, trouve un écho certain auprès d’une bonne partie de l’électorat. Pourtant, selon Odoxa, 63 % des Français auraient une « bonne image » des agents du secteur public (lesquels s’imaginent au contraire mal aimés de leurs concitoyens, à 65 %). Autre paradoxe : alors qu’ils se disent attachés aux services publics, peu de Français font de l’accès aux services publics une priorité. Ainsi, dans l’enquête « Conditions de vie et aspirations des Français » réalisée par le Credoc, la lutte contre les « inégalités d’accès aux services courants » apparaît en dernière position des priorités assignées par les Français aux pouvoirs publics, loin derrière la lutte contre les inégalités d’accès à l’emploi, le combat contre les inégalités de niveau de vie, ou encore contre les inégalités d’accès aux soins médicaux ou au logement. De la même manière, selon Kantar Sofres, « l’inégalité d’accès aux services publics » fait partie des inégalités jugées les moins « graves » par les Français – loin derrière les inégalités d’accès au logement, à l’emploi, à l’éducation ou encore à une alimentation saine.

"Ces données interrogent sur le rapport qu’entretiennent réellement les Français avec leurs services publics, et sur ce qu’ils mettent derrière la notion de « service public ». Ces interrogations sont d’autant plus importantes que le gouvernement entend revoir les missions assignées aux services publics, dans une perspective de modernisation. Des réformes qui pourraient réveiller la crainte d’un démantèlement des protections acquises.

"Afin de pousser un peu plus loin l’analyse, l’Ifop a posé pour la Fondation Jean-Jaurès à un panel national représentatif de Français les questions suivantes : « lorsque vous pensez aux services publics, qu’est-ce que cela vous évoque ? Et, quand vous pensez à l’avenir du service public, êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste ? ».

"Les réponses recueillies auprès des Français sur ces questions frappent par différents aspects. Elles sont évidemment à replacer dans un contexte de délitement du « collectif », d’individualisation des comportements – notons, ici, que l’immense majorité des Français considère contribuer plus qu’il ne reçoit du système, et juge que ses semblables en bénéficient plus que lui – et, de façon plus globale, de fragmentation du salariat. Autant d’éléments qui concourent à une lecture de plus en plus autocentrée et elle-même très fragmentée des différents sujets politiques qui animent notre société. Les problèmes constatés à l’échelle individuelle sont de plus en plus rarement associés, de manière spontanée, à des causes globales, méritant des réponses collectives. Il n’est donc pas si troublant que cela de constater les contradictions persistantes et toute l’ambivalence qui traversent les Français sur la thématique des services publics. Les premiers à élever les services publics au rang de « patrimoine commun », à témoigner un fort attachement à leur préservation, à les considérer comme une « exception française » et à se montrer inquiets du spectre de futures privatisations, sont souvent les mêmes à pointer du doigt de façon très critique (voire haineuse) les fonctionnaires, ou à considérer payer trop d’impôts. Les agents publics, souvent appréhendés dans leur globalité, comme un seul « corps », déshumanisés par les références constantes à leur coût financier et leur nombre, sont alors taxés de tous les maux, élevés au rang de privilégiés, dont les apanages n’ont plus lieu d’être aujourd’hui pour de nombreux Français – ici, la « passion de l’égalité » que l’on prête aux Français amène à la tentation de niveler, au nom même de la justice, tout le monde au même niveau d’insécurité économique… « Pas de raison qu’il y ait des plus protégés que moi ! ».

"Et, pourtant, l’avenir des services publics véhicule son lot d’angoisses, face au manque d’effectif d’ores et déjà ressenti ou au déficit de compétence repéré dans certains secteurs, au premier rang desquels la santé et l’éducation. Rappelons à ce titre que, dans le baromètre annuel réalisé par Kantar Public et l’institut Paul Delouvrier, la santé publique atteint un niveau de préoccupation sans précédent, dépassant pour la première fois l’Éducation nationale (à 42 % contre 37 % de citations). L’émoi suscité par la tragédie consécutive à la mort de la jeune Naomi, morte après avoir vainement appelé à l’aide le 15, illustre à quel point les Français sont préoccupés par les questions de santé.

"Cette tension entre attachement au service public et remise en cause du fonctionnariat est fortement perceptible dans les propos recueillis par l’Ifop, comme s’il n’y avait plus de lien de causalité entre le service rendu et ses conditions de réalisation. La question de la défense des services publics est alors rendue extrêmement compliquée en matière d’opinion, comme le montre d’ailleurs le mouvement des cheminots qui ne parvient pas à faire entendre la logique collective de son combat, se trouvant simplement réduit pour beaucoup de Français à la seule défense d’intérêts particuliers. Le sujet de la défense des services publics n’est d’ailleurs jamais abordé tel quel par nos interviewés, comme si les termes du débat n’étaient jamais clairement posés. Il n’y a presque plus dans les propos recueillis de lecture idéologique forte liée au rôle de l’État, ni de réflexion poussée sur la notion même de service public, prise dans son sens premier de service d’intérêt général : un obstacle de plus à la convergence des luttes, quand seuls les personnels des Ehpad (jamais nommés « fonctionnaires ») réussissent à « sortir leur épingle du jeu » et à susciter un réel soutien, tous bords politiques confondus.

"La vision qu’ont les Français des services publics renvoie en premier lieu au constat de nombreux dysfonctionnements, ce qui valide par principe la volonté de « transformation » affichée par le gouvernement. Pour autant, cette « transformation » (qui sonne aux oreilles de façon beaucoup plus légère que le terme de réforme) n’est jamais réellement questionnée sur ses modalités concrètes, en dehors de ceux (surtout parmi les rangs de La France insoumise mais aussi du Front national) qui dénoncent la volonté du gouvernement d’aller vers plus de privatisations et soulignent les dangers perçus d’une « américanisation » de la société : « le gouvernement veut que chaque service fonctionne comme une entreprise privée ».

"Quoiqu’il en soit, cette adhésion à la « transformation » des services publics (qui rend toute situation de blocage encore plus sectaire et insupportable aux yeux de l’opinion) va de pair avec un fort niveau de pessimisme dès que l’on aborde la question de l’avenir ; un pessimisme qui traverse l’ensemble de l’échiquier politique sans épargner les soutiens d’Emmanuel Macron. Les craintes sont réelles et se concentrent sur deux secteurs en particulier : la santé, perçue comme LA priorité, suivie de l’éducation. Le constat actuel est souvent angoissant (manque de personnel, manque de qualification, avènement d’un service à double vitesse, etc.) : « on payera de plus en plus pour moins de qualité », « il faudra se payer les soins avec notre propre argent », « beaucoup de services ne seront bientôt plus accessibles qu’aux personnes aisées : les médecins avec dépassement, les Ehpad avec des prix exorbitants, etc. ». Ce constat réactive également avec force les fractures territoriales qui traversent notre pays : « j’habite une petite ville, il n’y a plus rien, plus de train », « il y a une médecine à deux vitesses entre les zones rurales et les autres ».

"Ces angoisses révèlent la crainte d’un accroissement des inégalités et d’une détérioration du service rendu au nom de la rentabilité économique – une crainte paradoxale, puisque, comme noté plus haut, de nombreux Français opèrent d’eux-mêmes une déconnexion entre qualité du service et moyens humains et économiques nécessaires à l’obtention de cette qualité. En même temps, elles mettent en lumière des métiers qui ont du sens et dont tout le monde a besoin. Dans une société où la quête de sens semble de plus en plus importante, où l’on recommande aux entreprises privées d’ajouter la notion de « raison d’être » à leur objet social au-delà de la performance économique, on est en droit de s’interroger sur la persistance aussi négative des représentations associées au fonctionnariat (le statut l’emporte toujours largement sur la mission en elle-même, en matière d’opinion). 

"Tout semble indiquer qu’il existe une forme de décalage entre, d’une part, l’appropriation des éléments du débat politique sur les services publics, dominée en surface par la nécessité de transformation et l’image négative que véhiculent les fonctionnaires et encore plus les syndicats et, d’autre part, l’angoisse palpable à travers les verbatims recueillis d’un délitement encore plus grand de notre société à terme, d’une individualisation dont le prix pourrait finir par être très lourd à payer".

PS 2 : il faudrait lire les rapports de la Cour des Comptes de juin 2019


.../...



mercredi 27 novembre 2019

Artcurial lot 221 invendu

Quand on s'intéresse aux enchères, on prend autant de plaisir à regarder les résultats, que les estimations. Les résultats c'est du sûr, quand les estimations ne sont que des hypothèses. Et quand les hypothèses n'ont pas convaincu les acheteurs, le lot est invendu, laissant espérer que l'on peut négocier. Au prix d'une Bugatti, négocier s'opère avec des liasses de billets, du moins j'imagine, dans un endroit sulfureux, une lumière glauque... je ne puis qu'imaginer puisque je ne pratique pas.

Voici le contexte : nous sommes le 27 octobre 2019, il n'y a que quelques semaines :

la vente se nomme : "Automobiles sur les Champs"





le lot 221 m'attire immédiatement : c'est une Bugatti, biplace sport, type 23, 1924

estimation, nous y voilà : 550-650000€,  

nous n'en sommes pas à 100.000€ près !







elle est adorable !

(je ne parle pas du prix, elle est invendue)

c'est un caddy

or j'ai le mien

je l'ai inventé bien avant d'avoir vu cette Bugatti :

je suis en phase avec le Patron !


devinez celui que je préfère ?



j'ai bien fait de mettre un vrai volant Bugatti en bois, une des dernières merveilles créées par Jean-Paul Fontenelle !


PS : voici le descriptif complet :

1924 Bugatti Type 23 Biplace Sport
Titre de circulation italien
Châssis n° 2146
Moteur n° 527
- Ex Henri Malartre, Ex docteur Ferrand
- Mécanique poussée, voiture légère et performante
- 8 participations aux Mille Miglia historiques

"Selon le Bugatti Register italien rédigé par F.Guasti, cette Bugatti 23 aurait été produite en juillet 1924 et aurait été destinée au magasin d'exposition de Paris. On la retrouve en 1966, elle appartenait à Henri Malartre, créateur du musée de Rochetaillée, et c'est cette même année qu'elle a été achetée par le Dr Ferrand, demeurant au Mans et collectionneur de la première heure bien connu qui a vendu une partie de sa collection chez Artcurial. Celui-ci s'est alors lancé dans une restauration de la voiture, utilisant comme il nous l'avait expliqué à l'époque des pièces qu'il était allé chercher à Molsheim. En 1977, cette Bugatti 23 a été achetée par M. B. , qui l'a gardée jusqu'en 1999, date à laquelle il l'a cédée à M. T. , collectionneur bien connu de la région de Bordeaux. C'est en 2000 qu'elle a été achetée par le présent propriétaire, un amateur italien dont le garage abritait aussi une autre Bugatti, Type 49.

"La Type 23 a fait l'objet d'une restauration mécanique dans l'atelier de Gianni Torelli (en Émilie Romagne), avec remise en état complète du moteur, de la boîte de vitesses, du pont arrière et des suspensions. Sur le plan de la carrosserie, le propriétaire la trouvait trop large au niveau de l'habitacle et a décidé en 2005 de la faire modifier pour qu'elle présente un aspect plus fin et sportif. Elle a été confiée aux ateliers Fabrini, où la partie centrale a été déposée et la pointe arrière conservée et rapportée sur une carrosserie refaite. La structure bois de la partie arrière a été remise en état par la même occasion. L'avant, avec sa magnifique cloison pare-feu, a été conservé. Depuis, la voiture a été régulièrement suivie et entretenue. Son excellent état lui a permis de participer à huit reprises aux Mille Miglia historiques ; connaissant parfaitement sa voiture, le propriétaire ne s'encombrait d'aucune assistance et les 1 800 km de la célèbre épreuve ont été à chaque fois parcourus sans problème. Récemment, elle a été confiée à l'Officine Mecanica Pacini, a Pistoia, qui a démonté la mécanique pour les vérifications d'usage. Depuis, elle n'a parcouru qu'une cinquantaine de kilomètres.

"Un essai effectué récemment sur les petites routes de Toscane nous a permis de constater les excellentes performances de cette voiture, favorisées par sa légèreté et son moteur bien au point, avec un freinage correct. Entre des mains expertes, elle peut tenir tête à des voitures de catégorie supérieure et, ses défauts de jeunesse ayant été éliminés, elle constitue une monture de choix pour participer aux Mille Miglia au volant d'une Bugatti" !


au même moment

nous pleurons avec leurs familles les militaires de Pau et d'ailleurs tombés au Mali


la vraie vie est pleine de drames

comment, insidieusement, sur la durée, malgré les Lois récentes, a-t-on pu lâcher nos agriculteurs ?