mercredi 30 décembre 2015

Ornithoptera Allotei.

le papillon le plus cher du monde !

Papouasie-Nouvelle Guinée, Nord Salomon, île du Buin.


Il était à vendre à Paris, le 15 septembre 2012, lot 45, le papillon le plus rare et le plus convoité au monde : contenant un exemplaire, mâle, avec son CITES collé au dos du coffret et daté « 19/10/2011, Bonn Germany ». Vous allez vous demander : CITES, c’est quoi ? C’est là que l’on se sent un peu penaud de parler seulement Français : the Convention on International Trade in Endangered Species of Wild Fauna and Flora is an international agreement between governments. Its aim is to ensure that international trade in specimens of wild animals and plants does not threaten their survival.

Ouf ! ça va mieux ! Présenté dans un coffret fond noir rehaussé d'une bordure dorée. H. 32 cm, L. 32 cm. Etat exceptionnel, parfaitement préparé. Estimation : 10 000 / 12 000 €. L 'ornithoptera Allotei est considéré comme l'un des plus rares et des plus convoités papillons de la planète.


Il est presque mythique, en effet, au lendemain de la vente des 25 et 26 octobre 1966, le Figaro de l'époque titrait déjà : « Le prix exorbitant de 10500F de l'époque avait été réalisé, prix qu’il n'avait alors jamais été atteint par un autre papillon ou un autre insecte ».

Je dois évoquer Georges Rousseau-Decelle ( 2 January 1878, Roche-sur-Yon - 1965) : on ne trouve sur wiki que le commentaire anglais : he was a French entomologist. Rousseau-Decelle amassed a large collection of worldwide butterflies containing many rare species, notably in the genera Morpho and Ornithoptera. He was primarily interested in infraspecific variation.

He was a « Chevalier de la Légion d’Honneur » and a Member of the « Société entomologique de France ». Il avait une exceptionnelle collection d'insectes qui présentait un intérêt scientifique considérable en raison de la rareté des spécimens conservés, dont certains venaient de localités où il était très difficile d'accéder. Rousseau-Decelle avait reçu bon nombre d'exemplaires de papillons directement de chasseurs.

Et, grâce au R. P. Poncelet, lors de missions successives dans l'île de Bougainville, il avait réussi à obtenir l'éclosion de superbes espèces de papillons et d'ornithoptères dont le rarissime « Allotei ».

En 2012, ce papillon reste toujours le rêve de tout collectionneur. Nous accompagnons la vente de ce spécimen avec son permis CITES et nous reprenons la partie du texte où il en est question : « Le Secrétariat CITES a adopté la Nomenclature utilisée par d'Abrera pour les espèces des genres Ornithoptera, Trogonoptera et Troides. Cependant, d'autres experts n'ont pas le même point de vue que d'Abrera sur certaines espèces. Par exemple, Il existe plusieurs différences entre la classification de Haugum et Low et celle de D'Abrera.

Les premiers considèrent Ornithoptera caelestis, O. richmondia et O. urvillianus comme des sous-espèces d'O. priamus, non comme des espèces distinctes ; O. Allotei comme un hybride, non comme une espèce en soi » : en effet, les experts considèrent maintenant que l'Ornithoptera Allotei, initialement décrite comme une espèce, est un hybride naturel entre un Ornithoptera victoriae et un Ornithoptera priamus urvillianus.

pour créer un hybride, il faut un mâle de l'un...
....et une femelle de l'autre




















Les très rares exemplaires ont été capturés sur l'île de Bougainville et de Malaita. L'Ornithoptera allotei a été décrit par Rothschild en 1914 comme étant une espèce. Son découvreur, l'abbé Allotte, (d'où le nom d'Allotei) était un prêtre de la Mission Buin, sur l'île de Bougainville.

Il a bien vu qu'il s'agissait d'un hybride naturel et non pas d'une espèce, ce qui est un fait rarissime chez les lépidoptères. Vous avez compris que l'on ne parle que des mâles, les hybrides femelles étant sans doute non identifiables.


on trouve quelques Allotei d'élevage chez Antennae




on l'appelle la Wallace map, le circuit de Wallace découvrant les ornithoptères des iles Salomon

Aux innocents ...

...les mains pleines !


Voici, pour le plaisir, des mains pleines... de papillons ! 



































































parfois, d'autres bêtes s'en mêlent !





Ca peut être l'horreur  absolue !





parfois, ce sont des cailloux...très chers !



il arrive que cela finisse bien !









samedi 26 décembre 2015

Hommage à Jean-Marie Pelt

Jean-Marie Pelt est décédé mercredi 23 décembre, la veille de Noël. Il était né le 24 octobre 1939, exactement jour pour jour neuf ans avant moi. Ca fait réfléchir sur le temps qui reste ! Merveilleux vulgarisateur, il a toute sa vie raconté combien la nature est indispensable aux sociétés humaines.

Il était agrégé de pharmacie, un scientifique passionné de nature, à la fois biologiste et botaniste, deux matières qu’il a longtemps enseignées à l’Université. Une vocation à la croisée d’un savoir colossal et de son envie de le partager : « C’est quelqu’un qui a toujours été passionnant par son immense culture de la nature. C’était un pédagogue essentiel pour comprendre les fonctionnements de la biodiversité. Il savait parler à tout le monde » décrit François de Beaulieu, porte-parole des Naturalistes en lutte, interrogé par Reporterre.

Denis Cheissoux, ami de 25 ans du botaniste, anime la célèbre émission « CO2 mon amour » sur France Inter, dont Jean-Marie Pelt était un chroniqueur régulier. Interrogé par Reporterre, Denis Cheissoux dit que le professeur honoraire était un « encyclopédiste de la trempe des humanistes du XVIIIe siècle. Il a mené un véritable travail de relieur entre les fleurs, les animaux et les hommes. Il a énormément voyagé, et connaissait particulièrement bien le Moyen-Orient : il a herborisé en Syrie, en Irak, en Afghanistan, au Yémen, etc...»

« Formidable vulgarisateur » pour Antoine Waechter qui a régulièrement croisé sa route, Jean-Marie Pelt fut aussi un écrivain prolixe, avec plus de 120 publications scientifiques et une soixantaine d’ouvrages de botanique ou d’écologie. Parmi les plus connus, son Tour du monde d’un écologiste a connu un franc succès en 1990, avec plus de 100.000 ventes.

Reporterre s’est souvent fait l’écho de ses ouvrages, celui de son dialogue avec Pierre Rabhi ou lors de la parution des Carnets de voyage d’un botaniste : "Il va falloir choisir, et vite, entre la poursuite effrénée de l'évolution actuelle et aller droit dans le mur, ou changer de cap et aller résolument vers une autre civilisation, Homo sapiens contre Homo demens".

Figure de l’écologie reconnue par tous, Jean-Marie Pelt s’était rarement associé au mouvement de l’écologie politique. De la politique, il en a pourtant fait longtemps, à Metz, où il fut premier adjoint au maire pendant treize ans, de 1970 à 1983. C’est dans la cité lorraine, à quelques kilomètres de Thionville où il naquit en 1933, qu’il s’est fait une réputation internationale, qui lui vaut notamment le surnom de « Konrad Lorenz du monde végétal ». A Metz, il s’est fait le promoteur de l’écologie urbaine en lançant l’Institut européen d’écologie, en 1971, qu’il a présidé jusqu’à son décès. « Il a fait de Metz une ville-jardin plutôt qu’une ville éventrée par des autoroutes 2x2 voies. Jean-Marie était un homme de terrain, c’est lui qui a créé avec toute son expérience la dynamique de l’écologie urbaine » raconte Denis Cheissoux.

L’homme s’est cependant le plus souvent tenu en retrait du jeu politique. « C’est vrai qu’il s’en méfiait, il a vu très tôt la dérive des partis écologistes qui ont fait de la politique comme tous les autres – pas du tout autrement », confirme Denis Cheissoux. Cela ne l’a jamais empêché de prendre des positions politiques fortes – encore récemment, sur le projet de Notre-Dame-des-Landes auquel il avait redit son opposition le mois dernier. « Jean-Marie Pelt a toujours rappelé avec force l’absurdité environnementale de ce projet » souligne François de Beaulieu.


Scientifique, écrivain, vulgarisateur, conférencier talentueux, Pelt a multiplié les terrains, les supports et les activités différentes pour passer le message de la « beauté de la nature », selon les mots de Denis Cheissoux. « C’était un homme de conviction, et courageux, quand il a fallu mener le combat contre les OGM » se rappelle le présentateur radio. Dès 1996, Jean-Marie Pelt a dénoncé les biologistes jouant aux « apprentis-sorciers ». En mai 1996, précurseur, il avait tenu une conférence de presse au Museum d’histoire naturelle pour appeler au moratoire sur les OGM.

 Il avait ensuite participé à la création du CRII-GEN (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique), dont il fut longtemps secrétaire général. Il fut aussi « parmi les premiers à pointer les dangers de l’amiante » a par ailleurs rappelé hier Dominique Gros, actuel maire de Metz.

Dans ces luttes comme dans son travail d’écrivain, Pelt transmettait le même message : il faut repenser les rapports humains à la nature, les sociétés humaines ne peuvent pas vivre en méprisant les écosystèmes. « Son véritable combat, c’était de ravauder, au noble sens de la langue française, c’est-à-dire recoudre ensemble, raccommoder cette scission entre l’humain, devenu technicien de tout, et la nature, chaque jour un peu plus saccagée », analyse Denis Cheissoux. Pourfendeur du productivisme et de l’hyper-consommation, c’est la société technicienne que visait Jean-Marie Pelt. Dans le passage, qu’il déplorait, d’une agriculture de l’agronomie du paysan à la chimie des grandes multinationales, il voyait même quelque chose « d’immoral », disait-il encore en septembre dernier à « CO2 mon amour ».

Dans sa réflexion spirituelle, ce chrétien très croyant a toujours gardé un principe fondamental : « la foi en la vie », dit Denis Cheissoux. « Jean-Marie, c’était un sourire. Un type très jovial, qui avait une grande bienveillance à l’égard de son prochain ». Aux côtés de Pierre Rabhi – avec qui il travaillait encore à une suite à leur dernière conversation sur "Le monde a-t-il un sens ? "– d’Hubert Reeves ou d’Edgar Morin, Jean-Marie Pelt faisait partie des grands humanistes écologistes de ce début de XXIe siècle.






je sais comment je vais nommer la suite de mes histoires de papillons :

c
e sera :

"Mes plus belles histoires de papillons"

billets 24 à 29 lors des derniers jours de décembre !


les boules de Meisenthal

Je retrouve un atelier de verriers à 57960 Meisenthal, qui perpétue l'art du soufflage du verre, et de la confection, une par une, des boules destinées au sapin de Noël. La magie du verre, l'éclat du verre, les couleurs lumineuses et multiples, du grand art !