lundi 30 novembre 2020

Le Conseil d'Etat au secours de Dieu ! (1)

Paradoxe français cette contradiction entre une devise euphorique, le voeu des révolutionnaires, une aspiration idéaliste d'un monde fraternel, la trilogie : liberté, égalité, fraternité.... et la pratique de notre réalité républicaine : un Président vertical siégeant dans les ors des palais royaux. Une organisation centralisée dans un pays qui cultive la diversité des régions ; des patois ; des langues ; des fromages ; des climats et des iles, compris outre-mer. Des relais innombrables dont géographiques qui, malgré un mille-feuilles empilé et abscons incluant Etat ; Régions ; départements ; collectivités locales dont communes, vise à minimiser les responsabilités de tous et toutes. Avec par-dessus les Corps d'Etat ; les Corps constitués  ; les Corporations. Et par-dessus encore, cette nouveauté que constituent les organisations super-gouvernementales, à commencer par l'Europe pour poursuivre avec les organisations non-gouvernementales, et les multi-nationales devenant aussi puissantes que les GAFA, réussissant à berner les Etats, démontrant à tous les instants l'impuissance des Nations dépassées par la modernité d'internet et l'injustice des vieux prélèvements fiscaux auxquels ils échappent.

La contradiction  ? l'affichage de la liberté, et la pratique de la bureaucratie : la bureaucratie consiste à oublier la finalité d'une règle imposée à tous, et de n'en conserver que la forme. La finalité ? prévenir la propagation du virus du covid 19 dans la pratique de la messe, sujet qui nous occupe aujourd'hui : il est requis bien évidemment de pratiquer dans les églises les gestes barrière ; de ne pas toucher quoi que ce soit, et de laisser en partant l'endroit aussi propre qu'en entrant. La bureaucratie se manifeste quand, pour des raisons incompréhensibles, un homme, seul, au pouvoir et la présence précaires, le Premier des Ministres, apparemment peu informé des religions dont est chargé le Ministre de l'Intérieur, décide tout seul, de restreindre la fréquentation des messes à 30 personnes.

Les évêques râlent, font observer que les églises sont de taille variable, rappellent que pour certains, (l'archevêque de Strasbourg Luc Ravel), ils ont appris la raison de Descartes à l'Ecole Polytechnique, et que "la jauge" puisque c'est le mot adopté devrait être proportionnel à la surface de l'église comme pour les grandes surfaces d'ailleurs. Rien n'y fait en bureaucratie : plus la décision est déraisonnable, plus celui qui l'édicte va camper sur ses positions, puisque ne pouvant justifier sa décision par la raison, il ne peut se contredire sans prouver qu'il avait tort.

30 personnes, la messe est dite

que va-t-on faire à Noël notamment pour la messe de minuit ?

30 fidèles c'est déjà pas mal !

D'ailleurs les remontées mécaniques sont fermées !

Voilà la bureaucratie : quand on justifie une décision dé-raisonnable par une autre aussi injustifiée !

décidément, il n'y a plus de dimanche(s) ! 

Dieu dans cette affaire, est absent, je dois dire comme d'habitude : nous ayant signifié que nous avions une parcelle d'essence divine, nous qui avons une âme, il a décidé une fois pour toute de nous laisser la liberté de nous organiser comme nous le voulons. Dans la pratique de la prévention contre le covid 19, il nous laisse faire, et était prêt jusqu'ici à ne pas lever le petit doigt si la messe de minuit allait être célébrée dans des églises vides. Il observait cependant que grâce à la télé-messe, le présentiel comme on doit dire aujourd'hui devenait superflu, et qu'il suffisait de regarder la messe à distance à la télé : en distanciel !

la click & messe pour les croyants !

"la messe était dite", dont à minuit le 25 décembre

Coup de théâtre ! D'abord, grâce à la diminution progressive de la messe dans notre société (je vais y revenir) nous avons pris l'habitude de travailler le dimanche. Ou de consommer le dimanche, puisque en l'absence de messe, qui va de pair avec l'absence de Dieu, nous fréquentons les commerces, et comme même les commerces superflus sont ouverts maintenant, on ne va pas bouder notre plaisir !

C'est ainsi que même un dimanche, c'était hier 29 novembre, voilà que le Conseil d'Etat rappelle son existence ! Le Conseil d'Etat est composé de personnes d'un "certain âge", qui n'ont pas toléré de se voir signifier de "manger la buche à la cuisine", comme le proposait le Professeur Salomon. Alertés par les Evêques de France, ils se sont dits, (les membres du Conseil d'Etat de permanence le dimanche) en toute fraternité bien comprise, que rappeler leur existence serait amusant, en tançant le Gouvernement un peu trop autoritaire dans la manière de dé-confiner en ne dé-confinant pas, tout en assouplissant le confinement antérieur : voilà que retrouvant la Raison chère à Descartes, il exige (quelle autorité) que le Gouvernement revoie sa copie ! mercredi soir au plus tard ! ! 

nous restons en démocratie

le Conseil d'Etat tance le gouvernement

Le peuple dans la rue, quand il ne lui reste que ce moyen, demande au Gouvernement de retirer l'article 24 ! Dieu n'a plus besoin d'intervenir avec le tonnerre et tout le toutim : 

le Conseil d'Etat tance ! ! 

Quelle claque ! Je serais au Gouvernement, quand je me prépare à décider un acte autoritaire, je téléphonerais (secrètement) à un copain au Conseil d'Etat, pour m'assurer que je ne vais pas me faire tancer, me retrouvant après renié, déconsidéré, ridiculité ?

voici l'adresse :

https://www.conseil-etat.fr/recrutement-et-carrieres/au-conseil-d-etat/les-metiers/les-membres-du-conseil-d-etat

la messe à nouveau dite

on va  pouvoir honorer le retour de la lumière

dans les ténèbres

le 25 décembre prochain



( à suivre : la question est bien plus grave à mon sens que ces péripéties

car si la République laïque exclut l'existence de Dieu

et ne croit plus aux religions, ni catholique ni judaîque, qui fondent notre civilisation

la religion islamique se rappelle à nous tous les jours !

je reviens sur le sujet avec Pierre Manent

car pour lui l'histoire de la jauge est une "offense délibérée à l'Eglise catholique"


maintenant que votre librairie est ré-ouverte : pas de quoi vous ruiner !

la suite le 7 décembre :

Pierre Manent : "les religions ignorées"

dimanche 29 novembre 2020

Désindustrialisation : C nous les champions !

Je vous tanne avec ma manie de vilipender notre culture française basée sur l’administratif, rejetant le technique, bien plus difficile à appréhender pour déclencher la richesse : comme le niveau scolaire est moins élevé chez nous que dans les pays voisins, et que l’on confond intelligence et mémoire, il est plus facile d’apprendre par cœur, par exemple le droit, que comprendre le fonctionnement d’une machine complexe, ou d'un ordinateur. L'apprentissage longtemps négligé n'a été réhabilité qu'il y a peu : Résultat, au bout de trente ans, nous sommes les champions de la dés-industrialisation !

le covid nous oblige à en prendre conscience :

plus de masques, plus de médicaments de base

il faut s'y mettre !

France Stratégie vient de publier un rapport très sévère sur l'évolution des politiques industrielles dans le pays


Réindustrialiser la France, c’est donc heureusement l’un des axes majeurs du plan de relance, qui fait suite au covid. On part de loin, la France est le pays de l'Union européenne qui s'est le plus désindustrialisé depuis les années 70. Quelles sont les causes spécifiquement françaises de ce phénomène ?

Voici ce qu’en disait récemment France Culture, 

et qui vient de nous être confirmé par France Stratégie

-"L'industrie a détruit des emplois de façon continue jusqu'en 2017, année d'inversion de tendance. En 2018 et 2019 , il y eu aussi plus d'emplois créés que détruits dans ce secteur. Les destructions ont repris au premier trimestre 2020" dixit Marie Viennot - Radio France

"Depuis quelques mois, le textile est en crise. Réductions d'horaires, fermeture d'ateliers, d'usines même. De mois en mois, on espère la relance..." Extrait du journal télévisé en avril 1965. La relance évoquée à l’époque n’est que commerciale, saison du blanc, printemps… et le textile fait alors vivre plus de 500 000 personnes en France. 

50 ans plus tard, ce chiffre a été divisé par 5. Ce déclin aura concerné tous les secteurs industriels. De 5 millions 700 000 personnes employées dans l'industrie en 1974, on est passé à un peu plus de 3 millions en 2019. 

La désindustrialisation est un phénomène mondial. Même la Chine et l'Allemagne, les deux premières puissances industrielles du monde, ont vu la part de l'industrie baisser dans ce qui est produit sur leur sol.  Mais moins que nous ! 

L'industrie a détruit des emplois de façon continue jusqu'en 2017, année d'inversion de tendance. En 2018 et 2019 , il y eu aussi plus d'emplois créés que détruits dans ce secteur. Les destructions ont repris au premier trimestre 2020.  Crédits : Marie Viennot - Radio France

Cela s'explique aisément : la demande de service est depuis 20 ans sur la piste ascendante, les gains de productivité sont plus importants dans l'industrie que dans le tertiaire, l'industrie a beaucoup externalisé, c'est à dire transféré à des prestataires extérieurs tout un tas d'activité, comme le ménage, la sécurité, la communication etc...

La France ne fait pas exception à ces tendances, mais si on la compare aux autres pays de l'Union Européenne, la désindustrialisation y a été plus forte.  

Part de l'industrie dans le Produit intérieur Brut comparé entre la Chine, l'Allemagne, les Etats Unis et la France.  Crédits : Banque mondiale

Quand on prend l'ensemble de la production industrielle de la zone euro, ce qui exclut les anciens pays du bloc communiste où les salaires sont bien inférieurs, la part que représente l'industrie française a baissé de 4 points, celle l’Italie 2 point, l’Espagne est quasi stable, et l’Allemagne a elle gagné 5 points.  

Aujourd'hui l'industrie pèse un quart du Produit intérieur Brut européen, 21% en Allemagne, 20% en Italie, 13% en France. Si on prend l'activité manufacturière, c'est à dire sans l'industrie lourde et extractive, c'est 10%.   

Part de l'industrie dans la valeur ajoutée par région européenne Crédits : Eurostat

Pourquoi le déclin de l'industrie a-t-il été plus fort en France que chez nos voisins qui partagent la même monnaie, et peu ou prou les mêmes standards sociaux ?  

Première explication, la plus entendue : l'ouvrier ou l'ouvrière française sont trop chers. Comparé au sud est asiatique, et même aux pays comme la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie... c'est sûr. Comparé à l'Espagne, et l'Italie, c'est vrai aussi.  Depuis 2000, sous l'effet notamment des 35 heures, le coût horaire de la main d'oeuvre a augmenté et pu pousser les industriels français à rogner sur l'investissement ou d'innovation... ce qui peut expliquer qu'ils se soient fait distancer par leurs voisins. L’industrie est le secteur le plus exposé à la concurrence internationale. Il représente encore les trois quarts des exportations françaises. 

Mais premier bémol, l'augmentation de la productivité a été bien plus forte en France qu'en Allemagne, en Espagne et en Italie depuis les années 2000. Cette "surproductivité" fut aussi un facteur important de destruction d'emplois, et elle a en partie compensé l'augmentation des coûts salariaux. 

Dans l’industrie, au cours des années 2000 et jusqu’en 2006, la productivité a évolué en France à un rythme supérieur d’environ 6 points à celui de la zone euro. Cet écart d’évolution avec la zone euro s’est encore accentué depuis, pour atteindre 13 points en 2018. Direction du Trésor. 

je retrouve mon éternelle question : comment nos voisins Espagnols et Italiens vivent-ils même au soleil et proches de la mer, avec une telle différence horaire ? 

Les 35 heures ont augmenté les coûts salariaux, mais elles ont aussi été un moyen de réorganiser le travail et d'augmenter la productivité. • Crédits : Insee

Deuxième bémol, les coûts salariaux ne représentent que 16% des coûts finaux dans l'industrie, et depuis 2013, ils ont été réduits par le biais des allègements de cotisations. Et puis, si on se tourne vers l'Allemagne, le coût du travail manufacturier y est toujours plus élevé que chez nous.  

Les salaires ne sont donc pas le seul facteur explicatif. Alors quoi d'autre ? 

Les impôts de production ! s'écrient les industriels depuis des années. Ils représentent en France 2% du PIB, contre 0.5% en Allemagne, ou 1% en Espagne. Ce sont des coûts fixes, et cela rend donc la concurrence peu équitable. D'où la décision du gouvernement de réduire dans le budget prochain ces impôts de production.    

Salaires, impôts, cela suffit-il pour expliquer la déroute industrielle française ?  Non. Il y a aussi des facteurs politiques, sociétaux, et thèse plus rarement entendue, le poids des multinationales dans l'économie française.

C'est le Centre d'étude et de prospective d'informations internationales qui fait cette hypothèse dans une étude nommée :  L’étonnante atonie des exportations françaises (janvier 2019). 

En France, le poids des multinationales est plus grand que chez nos voisins, or entre 2007 et 2014, leurs effectifs à l'étranger ont augmenté de 60%, deux fois plus que pour les multinationales allemandes et italiennes. Ces emplois ne se sont pas forcément substitués aux emplois en France, reconnaissent les chercheurs qui ont mené cette étude, mais ils remarquent que dans les années 2000 pour l'automobile, 10% des voitures vendues en France étaient produites à l'étranger, en 2016, c'était 50%. En Allemagne, on est passé dans le même temps de 15 à 25%.  

Nos fleurons industriels manqueraient-ils de patriotisme ? Ont-ils été séduits par cette vision de l'ancien patron d'Alcatel Serge Tchuruk de l'entreprise sans usine ? (on disait aussi fabless). Si la crise du coronavirus a pu susciter des espoirs de changement, que Renault annonce mi juillet qu'il produirait en Chine un petit véhicule électrique, destiné au marché français... fut la première douche froide. 

L'hebdomadaire Marianne a fait les comptes des emplois créés en dehors de France par les entreprises du Cac 40 ces dernières années. 

Au cours de ces dix dernières années seulement (2008-2018), les groupes du CAC 40 ont réduit de 150.000 personnes le nombre de leurs salariés en France (...) Dans le même temps, les mêmes parviennent à augmenter de 4 % leurs effectifs dans le monde et de 52 % dans les pays émergents ( 466 000 salariés). Comment le Cac 40 largue la France. Marianne, 31 octobre 2019. 

Germinal et le 7e plan

Autre explication possible, l'image très négative véhiculée par l'industrie en France. Pierre Musso, auteur de la Religion industrielle, considère que la France est "allergique" à l'industrie car elle a en gardé une image très 19 ème siècle. 


Toute la littérature du XIXe siècle fut une réaction à l'industrialisation. Quand on pense industrie en France, on pense Germinal, conditions de travail déplorables, exploitation des salariés. Avec un tel imaginaire en tête, on a pu considérer chez nous qu'il était souhaitable que les emplois industriels diminuent, et qu'on les remplace par des emplois de service.

Voilà exprimé autrement, et avec un autre argument, la faute-à-Zola le sentiment que je soutenais en prologue d’une France bureaucratique ouverte aux emplois administratifs, couronnée par les cols blancs, et fermée à tout ce qui est technique, emplois mains dans le cambouis, ou pieds des agriculteurs dans le fumier de l’agriculture paysanne.

quand je pense à ce propos que l'Europe a abandonné le concept "de préférence communautaire" s'agissant des produits agricoles !

quand je pense que l'on ne parle jamais plus de l'industrie agro-alimentaire française première d'Europe !... que dis-je : première du monde ! 

voyez que les explications sur la désindustrialisation, que ce soient les miennes et celles des autres... 

ne sont pas très convaincantes !

 Et nos politiques ? Ont-ils manqué de vision ? 

Non, ils ont fait mieux, accusait un syndicaliste de la CFDT dans ce reportage télé de 1975, ils ont planifié la fin de certaines industries.  

"La mort du textile est voulue ! Elle a été programmée par le gouvernement et le patronat dans le 7ème plan. Il suffit de lire ce 7ème plan, et les mesures gouvernementales qui l'accompagnent pour se rendre compte" ! Un syndicaliste de la CFDT en 1975. 

Le 7ème plan (1976-1980), que vous pouvez lire ici, n'organisait pas la désindustrialisation, mais il tournait la page du soutien de l'Etat à l'industrie, sauf pour le militaire et le nucléaire. 

 https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/septieme-plan-1976-1980.pdf

"Le gouvernement évitera de modifier les conditions de la concurrence en distribuant des subventions : la rentabilité se conquiert, elle ne se concède pas". 7ème plan. (il date quand-même de 40 ans ! ! )

il nous reste quelques valeurs sûres !

Pierre Musso y voit le début du néolibéralisme en France et du laisser faire. Il n'est pas le seul. 

Le corps des mines s'est fait absorber par l'inspection des finances à partir des années 70, décrit pour sa part David Cousquer, de l'institut Trendeo. Finie la vision d'un état colbertiste, dirigiste et protectionniste, place à l'Etat qui ne pilote plus, mais accompagne les mutations économiques. De ministère de plein exercice depuis quasi toujours, l'Industrie se retrouve sous la tutelle du ministre des finances en 1991, et de façon définitive à partir de 1997 au retour au pouvoir des socialistes dans le gouvernement de Lionel Jospin.  

Tour à tour associée au commerce extérieur, à la recherche, à l'artisanat, l'industrie revient sur le devant de la scène sous le nom de ministère du redressement productif avec Arnaud Montebourg de 2012 à 2014, avant de disparaître totalement de l'intitulé des ministères à l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron.  

Période révolue !

L'industrie est revenue dans le gouvernement Castex, au rang de ministère délégué. Agnès Pannier Runacher peut désormais s'y consacrer à plein temps avec une équipe étoffée (4 ou 5 conseillers contre 1 auparavant) alors qu'auparavant elle devait s'occuper en même temps de l'artisanat, du commerce, de la consommation... ou plus récemment des discothèques. Je ne plaisanterai pas cruellement vu qu'elles ont fermé, lui permettant de se re-concentrer sur la ré-industrialisation apparemment re-décidée ? 

je poursuis notre lecture :

-"Nous traversons en effet une tempête économique sans précédent. L'industrie ne doit pas être le ministère des problèmes mais le ministère des solutions, la solution pour une économie décarbonée, la solution sur les enjeux de souveraineté, la solution pour créer des richesses sur les territoires et des emplois pas seulement dans l’industrie mais dans les services autour d’elle, la solution pour l’inclusion des jeunes" soutient Agnès Pannier-Runacher dans l'Usine nouvelle. 


"Que l'industrie soit de nouveau incarnée par une ministre, c'est un signe politique : une condition sans doute nécessaire, mais pas suffisante pour faire de la réindustrialisation de la France une réalité. D'autant que dans les mois qui viennent, ce qui s'annonce, c'est la perte de milliers d'emplois, notamment industriels. 

"Autant que la relance, Agnès Pannier Runacher va devoir gérer une nouvelle vague de désindustrialisation".

ce n'est donc pas fini, flute !

La carrière d'Agnès est exemplaire, et mérite que l’on s’y attarde quelque peu, pour voir si les thèses qui précèdent se révèlent vraies dans ce cas particulier d’une Haute-Fonctionnaire-femme-particulièrement brillante, et qui tient une partie de notre avenir et celui surtout de nos enfants entre ses mains :

Fille de Jean-Michel Runacher, ingénieur et dirigeant de société, et de Renée-Christine Lassave, Agnès Pannier-Runacher est née à Paris, où elle a grandi. Bon premier point, elle est Parisienne, et non pas provinciale. Fille d'Ingénieur ... Je poursuis :

"Après une classe préparatoire à Ipésup, Agnès Runacher sort diplômée d'HEC Paris en 1995 (cursus Grande École). Élève à Sciences Po Paris, elle intègre l'École nationale d'administration (ENA) au sein de la promotion Averroès (1998-2000)3. À l'ENA, elle a comme camarades de promotion Alexis Kohler, Fleur Pellerin ou encore Audrey Azoulay. À sa sortie de l'ENA en 2000, elle devient inspectrice des finances. Ouf, je suis rassuré, on est en plein dans ce que j’appelle « le technique », je souris en pensant aux Allemands qui disent que leurs dirigeants doivent avoir fait leur classes au tout début dans les métiers manuels, ces Allemands ont des principes totalement dépassés : les nôtres ont davantage de panache

Je poursuis wiki 

Carrière de haute fonctionnaire

Après avoir passé trois années au sein de l’Inspection des finances, Agnès Pannier-Runacher devient directrice de cabinet du directeur général de l’Assistance publique - Hôpitaux de Paris et membre du comité de direction. Elle est spécifiquement chargée de la mise en œuvre de la réforme de la tarification à l’activité et assume par ailleurs les fonctions de cabinet et d’audit interne. Elle est également administratrice du SAMU social de Paris et de la fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France… no comment, elle aurait pu gérer le covid, elle se trouve devoir gérer la suppression de l’usine de pneus Bridgestone, pas de problème.

En 2006, elle devient directrice adjointe de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), chargée de la stratégie et des finances. Elle est notamment chargée des acquisitions stratégiques, ainsi que du suivi actionnarial des filiales et participations stratégiques de la CDC (Accor, Veolia, Eiffage, Dexia, CNP Assurances, Icade, Transdev…). Elle est ainsi amenée à travailler à la préfiguration du Fonds stratégique d'investissement (FSI). En 2009, elle est nommée directrice exécutive du FSI dès sa création.

Chapeau pour la carrière, sans faute, au top des responsabilités et j’imagine des émoluments ? (nous allons y venir)

Carrière de dirigeante d’entreprise

Agnès Pannier-Runacher rejoint le privé, en 2011, comme directrice de la division clients recherche et développement de Faurecia Interior Systems pour des clients comme Tata-Jaguar Land Rover, General Motors Europe et Volvo. Elle met en place des plans d’industrialisation, d’amélioration de la qualité et des performances financières. Nous y voilà : l’expérience industrielle !

Deux ans plus tard, en 2013, elle rejoint la Compagnie des Alpes comme directrice générale déléguée chargée du développement à l’international et de la performance des domaines skiables et des centres de loisirs. Elle est également administratrice indépendante et présidente du comité d’audit du groupe Bourbon de 2010 à 2018, notamment lors du placement en redressement judiciaire du groupe et de sa mise en examen en tant que personne morale pour « corruption d’agents publics étrangers ». Elle occupe ces mêmes fonctions au sein du groupe Elis, et est membre de l’advisory board d’Ashoka France (2017), de la fondation Grameen Crédit agricole (2017) et de l’Observatoire de l’immatériel (2018). 

Elle met fin à ces mandats lors de sa nomination comme secrétaire d’État, et passe de plus de 500 000 euros de rémunération par an à 115 000 euros brut. C'est wiki qui croit devoir préciser ce détail ! 

Flute, je lis tout cela avec consternation, en mesurant la chute de salaire terrible, de 500 à 100.000 Euros bruts, en net c’est encore pire, comment peut-elle bien vivre cette descente aux enfers ?  

Ah oui, on parlait de la dé-sindustrialisation de la France, 

et des moyens pour ré-industrialiser

ce n'est donc pas notre culture, viens-je de vous le rappeler

alors, comment on fait : on achète en Chine à crédit ?

https://www.strategie.gouv.fr/publications/politiques-industrielles-france-evolutions-comparaisons-internationales

et pourtant nous avons des succès !


bientôt des trains à hydrogène en Occitanie !


samedi 28 novembre 2020

Grain de Sail à Saint-Malo


Cette histoire se passe à Saint-Malo, port de mer cher aux Cancalais, vous pensez si elle m’interpelle !  Vu de loin, sur le quai, le Grain de sail n’a pas de signes distinctifs, à part … l’humour de son nom ! Humour breton évidemment ! Sail, sel... je goûte le goût (salé) du mot ! Il fait 22 mètres, il a deux mâts, comme une goëlette. Mais il a aussi une cale capable de charger jusqu’à 50 tonnes, ce qui en fait un bateau unique, explique le capitaine Loïc Briand : -"Des navires marchands, il y en a 40 000 et c'est l'un des plus petits. Des voiliers, il y en a bien plus et on est un parmi tant d'autres. Par contre, c'est le premier voilier de charge moderne qui est conforme aux réglementations maritimes internationales avec l'ensemble des équipements qu'on trouverait sur un cargo, appliqués à un voilier."

une goelette traditionnelle, la Gallant, de la Schooner Company

Ce bateau hors normes est parti mercredi 18 novembre de Saint-Malo, direction l'Amérique, avec 15.000 bouteilles de vin à bord. On ne dit pas si c’est du Beaujolais ! Ce type de transport existait déjà sur de vieux gréements, mais ce navire incarne le retour d’une marine marchande à voile moderne, totalement décarbonnée. Il a été pensé et conçu par une entreprise qui s’appelle aussi Grain de sail, basée à Morlaix. Elle fabrique principalement des tablettes de chocolat bio, depuis quatre ans. Elle avait tout bêtement une contrainte de transport : elle a inventé le bateau idoine !

https://graindesail.com/

Un modèle économique longuement mûri

Mais le bateau était bien l’idée première du projet. L’activité a été montée pour lui trouver une raison d’être et une assise économique. -"La difficulté d'un projet comme ça, c'est de réussir à la mettre en œuvre, pour qu'économiquement, ça tienne la route, ça tienne la marée, et qu'on puisse effectivement construire un bateau, explique Olivier Barreau, le fondateur de Grain de sail. Donc on ne l'a pas construit en premier, on a d'abord constitué le besoin de transport dans l'entreprise, et une fois qu'il a été atteint, on a construit le cargo voilier qu'on souhaitait faire."

 





Le bateau passe par New York (où il va débarquer son vin), avant de rallier la République dominicaine, où il sera chargé en cacao, avant un retour dans la cité corsaire en janvier. Comme le bateau est petit, ce transport coûte trois fois plus cher qu’un porte-conteneur. Mais comme le chocolat est bio, c'est-à-dire à haute valeur ajoutée, c’est indolore, assure olivier Barreau : -"Le surcoût du transport à la voile, pour une tablette de chocolat, représente 10 centimes d'euros, donc finalement c'est assez indolore. Donc il n'y a pas de changement radical des prix de vente."

D’après ses concepteurs, ce navire divise par 17 les émissions de CO2. Les rotations vont prendre autour de trois mois. Un deuxième bateau, beaucoup plus grand, est déjà à l’étude, pour accompagner le développement exponentiel de l’entreprise.


ainsi le progrès de la navigation du futur 

consisterait à réinventer la voile ?

Aujourd'hui 90 % du transport mondial de marchandises transite par les mers. Concrètement, 9 marchandises sur 10 (ordinateurs, nourriture, meubles...), que nous consommons sont acheminées par d'immenses cargos porte-conteneurs ou des navires de plus petite taille. L'inconvénient majeur : ce secteur représente 3% du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre, sans prendre en compte les rejets de dioxyde de soufre et de particules fines.

Il serait également responsable de 60 000 décès prématurés en Europe, selon une enquête de 2015 de l’université de Rostock. Le transport de marchandises à la voile semble donc être une solution écologique face à ces problèmes.

Précurseur dans le secteur du transport à la voile, la Bretagne ne compte pas moins de trois entreprises dans ce domaine. La Blue Schooner Company avec son navire Gallant et l'affréteur TOWT (Trans Oceanic Wind Transport) sont basés à Douarnenez. Dans le nord Finistère c'est l'entreprise Grain de Sail qui oeuvre en ce sens.

salut à mes amis Bretons !




deux aller-retour par an : on embarque ?

depuis ce matin, on a le droit de parcourir 20Km ! 

trois heures déconfinés !

que du bonheur !

vendredi 27 novembre 2020

Madiana, encore !

Séjournant à Cancale, c'était avant le covid, il y a un an, j’avais retrouvé la maison de Victor Horel, capitaine de Terre-Neuvas… ! J’avais découvert Roger Chapelet, peintre de marine, et une litho du navire blanc qu'il avait déjà peint, depuis un doris, dans l'ambiance glaciale et humide des pêcheurs de morues : Madiana, au milieu des icebergs de l’Arctique. Une galerie de Dinard vendait la même scène, une belle peinture à l’huile, assez cher… enfin, le prix d’une huile, bien supérieure à une litho forcément. Depuis, j’avais posé une alerte sur interenchères : l’alerte a payé, voilà que m’est proposée une autre huile, beaucoup plus grande : 85 x 226 cm : vous savez que comme les tapis, les peintures se vendent en fonction de la surface… en plus de la notoriété du peintre évidemment, et là, l’estimation tourne entre 6 et 8000€ !

Je risque de ne pas l’acheter, me contentant des images, heureusement grand format

voici le format à l'envers, de quoi recouvrir le mur du salon !











il y a bien l'ancre bleue des peintres de la marine !

voici où s'adresser :


il y a 4 Chapelet à vendre en ce moment, c'est le plus beau :


j'ai toujours une pensée émue pour les matelots faisant ce métier terrible : froid ; humidité ; engelures ; solitude ; éloignement des familles, terrible je vous dis...

je vous ai laissé trois jours pour vous décider !


PS : https://babone5go2.blogspot.com/2019/10/maison-de-terre-neuvas.html

jeudi 26 novembre 2020

Noël : los majores à la cuina... !

Ouf ! Dans son allocution du 24 novembre, le Président, je devrais dire "le jeune Président", ne nous a pas traités de papy & mamy ! Presque, il a fait appel à notre esprit de responsabilité, en nous enjoignant de faire attention au covid, au cas où dans l'égarement de notre atteinte-inéluctable-de-la-maladie-d'Alzheimer, nous n'aurions pas prêté attention à la situation sanitaire du pays !

ouf, il a omis "papy & mamie" !

Il est symptomatique que dans le feuilleton marseillais "Plus  belle la vie", le papy Jocelyn atteint de la maladie d'Alzheimer décide "en responsabilité" de se donner la mort en piquant des barbituriques dans la pharmacie de l'hôpital, pour soulager ainsi par sa disparition, famille et société, d'une présence inopportune puisque insoluble. Il veut se faire inhumer par crémation dans le rite bouddhique, une transgression symptomatique, je n'en dis pas davantage sur la contrainte imposée aux cultes...pourquoi ce plafond limite ridicule de 30 fidèles dans une cathédrale ?

Je vous soumets un vrai problème Français, c'est que si les séniors-âgés (les plus fragiles) ont choisi (ou bien leurs familles ont choisi) de finir leur vie en EHPAD, d'autres restent encore libres (relativement, ce qui est le problème) de vivre chez eux, de payer leurs impôts nationaux et locaux, (en fait ils ne le font pas volontairement depuis le prélèvement à la source), de faire leurs courses et leur jardin, de rester indépendants, l'Etat n'ayant pas (encore) le pouvoir de surveiller leurs faits et gestes, par exemple en ne les contraignant pas (éternellement) de porter sur eux un "aussveiss" : confirmer qu'ils ne dépassent ni 20 Km ni 3 heures par jour de sortie, après avoir fait de même avec les 1 km et une heure pour pratiquer une activité physique ou mieux "sortir le chien".

Il va y avoir un sacré problème pour Noël, et même le jour de l'an : les familles ont la coutume de se réunir autour des petits enfants, ça s'appelle "la magie de Noël". Certains (ringards) se souviennent que Jésus serait né dans une crèche, et non pas dans une clinique, au milieu d'animaux, une hygiène totalement répréhensible ! Lors de ces réunions, se côtoient (quelle horreur) des jeunes, et des vieux. Les jeunes peuvent porter sans dommage le covid attrapé à l'école pourtant laïque. On les dit a-symptomatiques. Les vieux peuvent l'attraper et en mourir. Le problème n'est pas qu'ils en meurent, ce qui est la fatalité de leur destin, mais qu'ils encombrent les hôpitaux... au détriment des jeunes actifs qui (par leur travail) permettent à la Nation de vivre ... (à crédit).

alors la question :

                                                               que faire des vieux à Noël ?

Le professeur Salomon (51 ans) porte bien son nom :

J'ignore s'il descend en droite ligne du Roi du même nom, mais il utilise les mots du Premier Ministre (55 ans) issu de la ruralité gersoise, en conservant l'accent du terroir pour faire-peuple, pour infantiliser les séniors, en les nommant Papy mamy : il se donne ainsi le sentiment de rester jeune, pourtant il doit avoir lui même des géniteurs, je l'imagine disant (de loin) : -"bonjour papy,", puisque sa maman Nicole est malheureusement décédée le 16 janvier dernier. Je parle bien du Premier des ministres.

-"papy Claude tout seul à la cuisine" ?

exprimé comme cela, c'est horrible n'est-ce pas ?

                                                           le professeur Salomon répète :

"On coupe la bûche de Noël en deux et papy et mamie mangent dans la cuisine et nous dans la salle à manger", a préconisé mardi 24 novembre le professeur Rémi Salomon, président de la commission médicale d'établissement de l'AP-HP (assistance publique - hôpitaux de Paris), alors qu'Emmanuel Macron doit dévoiler mardi soir les grandes lignes d'un confinement allégé.

Comme nous sommes jeudi 26; deux jours après, tout le monde sait ce qu'a dit le Président-jeune avec ses dates du 28 novembre ; 15 décembre et 20 janvier. Il a donné le sentiment (pour paraitre sympa) de s'adresser aux Français "en responsabilité", évitant de fustiger les séniors, dont son épouse Brigitte, 67 ans va un jour faire partie, sauf exemption-dérogatoire vu sa position sociale naturellement.

mamie Brigitte à la cuisine ? 



"C'est un virus qui est dangereux", a rappelé le professeur Salomon. "Il ne faut pas manger avec papy et mamie, même à Noël, même si on a pris des précautions avant." En termes de précautions, le gouvernement québécois préconise par exemple un isolement une semaine avant et une semaine après les vacances. 

C'est ce que font les séniors chez nous, puisqu'ils restent confinés, en restreignant leurs déplacements aux services "essentiels", ils ont bien compris la différence entre l'essentiel et le superflu. Le superflu demain c'est par exemple plus de 30 dans une cathédrale, quelle que soit la taille de la cathédrale. Circulez, y a rien à voir dit le réglement. Le principe même de la bureaucratie, c'est de déconnecter le problème, la circulation du covid, et la solution réglementaire : fermer la librairie de la ville moyenne recevant un client à la fois, quand on ouvre le super-marché dont le rayon librairie est empaqueté. 

le Président a reconnu pour faire plaisir (et montrer qu'il est lucide), que le pays adorait excessivement

la bureaucratie


Tout cela fait réfléchir : fini la tradition, les vieux censés être sages, se réunissant sous le baobab (entre hommes) pour discuter l'intérêt général. Nous ne sommes décidément plus citoyens, mais consommateurs. Tradition, morale, toutes ces valeurs disparaissent, face à la réalité mondiale, à l'argent, au lobbying, à la bureaucratie justement.

Il y a pourtant eu un miracle, une fois de plus, il vient des States

Là-bas, le covid ayant joué un rôle dans cette affaire, la majorité des urnes a choisi un vieillard, pour diriger le pays? Jo a 78 ans, quelle horreur ! Il y avait un autre vieillard, bien plus tonitruant, pour poursuivre son propre mandat, il a fini par admettre qu'il ne poserait sa candidature que dans 4 ans, il aura 78 ans !

Je n'ai qu'un mois de plus que Jo Biden

Avec l'histoire des 20 Km, impossible d'émigrer aux States

mais quelques jours plus tard, j'aurai l'autorisation :

partir aux States ? plus facile en Catalogne ?

une fois encore, je retiens la manière dont nos amis catalans traitent leurs séniors

majores, 

jubilados

je n'aime pas la façon dont la Nation (autoproclamée) des Droits de l'homme

traite chez nous les droits des séniors


PS 1 :

http://babone5go.blogspot.com/2011/01/aqui-estoy-jubilado.html

https://babone5go2.blogspot.com/search?q=majores

PS 2 :

-"Elizabeth Badinter, 76 ans à la cuisine"

un peu de délicatesse, Professeur Salomon !