lundi 31 janvier 2022

Charles Lenoir, élève de Bouguereau fait des vagues

Charles Lenoir

Toujours feuilletant les images publiées par Google, je cherche et je trouve : des vagues, des baigneuses nues faisant la planche sur les vagues, certaines bien connues comme celles de Seignac ou Comerre, d'autres semblables et différentes à la fois, signées Charles Lenoir : en plein hiver, je voulais vous changer du froid et des vacances de ski, et préparer l'avenir, la promesse d'un été heureux (et réchauffé).

voilà Seignac

encore Comerre



William Bouguereau 1896, le titre est "la vague", mais tout le monde regarde la jeune fille, prête à se faire arroser

Je sais bien, je vais vous montrer des jeunes filles bien plus mélancoliques, pensives, lisant à la chandelle, ou brodant, filant la laine,  bref toutes les activités des demoiselles dans les années 20, que d'activités l'invention du smartphone a donc changées !

par exemple, il y a bien longtemps que je n'ai entendu une jeune femme 

jouer du double-pipeau





Charles Amable Lenoir, né Charles-Aimable Lenoire le 22 octobre 1860 à Châtelaillon et mort le 1er août 1926 à Paris, est un donc peintre français. Élève de William Bouguereau en 1883 après avoir été instituteur, il concourt quatre fois au Prix de Rome. Fidèle à la tradition académique, il peint des portraits et des scènes mythologiques et religieuses.

vous avez noté ? 

élève de mon maitre (absolu) Bouguereau, 

parfois, on ne reconnait pas l’élève et le Maitre !

voici : Méditation

 







Son père, Aimable, est douanier et sa mère, Eliza Herbelot, couturière. La famille déménage à Fouras lorsque son père y est affecté. Sachant que sa famille ne l'aiderait pas à devenir artiste peintre, il décide de devenir enseignant et suit des études à l'école normale d'instituteurs de Lagord. Il devient maître d'études au Lycée de Rochefort en 1879. Il n'abandonne pas pour autant ses projets ; après avoir économisé, il part en 1883 à Paris avec une lettre de recommandation pour William Bouguereau, originaire de la même région. Il intègre l'École des Beaux-Arts, devenant élève de Bouguereau et de Tony Robert-Fleury. 

Il fait ses débuts au salon de Paris en 1887. Il concourt pour le Prix de Rome, concours dont il atteint à quatre reprises la phase finale et dont il finit par remporter le Second Grand Prix en 1889 pour son œuvre Jésus guérit le paralytique, avant de remporter le premier Second Grand Prix en 1890 pour Le reniement de saint Pierre. En 1900, Le Calme, portrait de sa nouvelle épouse Eugénie Lucchesi, est récompensé par la médaille de bronze au salon de Paris.

Je ne vais pas vous montrer les tableaux bibliques, qui lui ont fait remporter ses prix : il arrive que, sortant de son rôle sérieux d'instituteur, notre Aimable peintre "se lâche", pour montrer les baigneuses dénudées dans les vagues : j'en ai trouvé d'autres, que voici :





Il reçoit des mains de son maître William Bouguereau la Légion d'Honneur, sur décret du Ministère de l'Instruction Publique de juillet 1903.

c'est le moment de crier : Victoire !


Il meurt à Paris le 1er août 1926, et sera inhumé à Fouras le 4 août.



Dès 1850, Fouras s'est affirmée comme l'une des principales stations balnéaires de la côte aunisienne, à la faveur de la mode des bains de mer et de l'arrivée du chemin de fer à la fin du XIXe siècle. Fouras s'est rapidement développée comme l'un des lieux de vacances à la mer et de rassemblement de la haute-société rochelaise, qui y édifia de nombreuses villas, principalement en bord de mer, encore visibles aujourd'hui. Grâce à l'impulsion donnée par le tourisme, Fouras est également devenu le troisième port de voyageurs du littoral charentais avec son port de la Fumée qui assure des liaisons maritimes permanentes avec l'île d'Aix.

Charles nous a laissé ce paysage de sa maison de Fouras


son buste est situé près de la plage


nous sommes donc le dernier jour de janvier 2022

le ciel est bien sombre du côté de l'Ukraine

qu'en serait-il si Poutine nous coupait le gaz ?

le prix de l'essence monte, comme si l'on avait incorporé dedans la taxe carbone

... mais oui, elle est dedans !

voilà pourquoi il faut profiter des tous petits plaisirs encore accessibles :

j'ai trouvé chez Buffalo Grill hier des oignons frits

la portion 3,99 Euros, est une merveille :

il faut savoir ce contenter de ce qui est à portée


coca on ice et deux quarts de bière ce qui fait un demi


dimanche 30 janvier 2022

Les papillons de Pierre Varin (39)






J'ai affiché le numéro 39 des "papillons dans la peinture" : 

je progresse lentement, mais sûrement ! 

Pierre Amédée Varin, né à Châlons-sur-Marne le 21 septembre 1818 et mort à Crouttes (Aisne) le 25 octobre 1883, est un graveur français, membre d'une longue lignée de graveurs.

comment dit-on ?

anthropomorphisme !

L'anthropomorphisme consiste à attribuer aux animaux des réactions et des sentiments propres à l'espèce humaine. Par exemple, certains croient que leur chat agit par vengeance ou encore, qu'il ressent de la culpabilité s'il se fait prendre ou gronder après avoir fait quelque chose d'interdit. Notre graveur Varin élargit le thème au monde végétal : il grave ainsi "les bourgeois de Paris" ; Monsieur Cucurbitus ; la "grande asperge" !


comme quoi les enfants viennent sous les choux

et il n'hésite pas, évidemment j'adore, à humaniser les papillons

fleur de vanille, entourée de papillons avec leurs noms réels ! 


Il faut dire qu'à l'époque, les sciences naturelles battent leur plein : on l'ignore encore, mais c'est le summum de ce que l'on appelle aujourd'hui l'écologie, et la biodiversité ! Les Yannick Jadot de l'époque (je n'arrive pas à identifier sa formation initiale, sait-il ce qu'est le "cycle du carbone" ?) sont de vrais scientifiques :  Léon Curmer, qui a édité tant de livres ; ou Jussieu qui a donné son nom à la Faculté du même nom ! Carl Linné enfin, sont des noms qui parlent aux gens cultivés, pour illustrer les merveilles de la Création, et mettre en lumière les trois règnes : animal ; végétal...et minéral...mais aujourd'hui, il y en a sept... les règnes du vivant !

de tels bouquins façonnent la vocation d'un lecteur de dix ans !

Dans sa jeunesse, Amédée Varin se rend à Paris où il fréquente les ateliers de gravure de Charles Geoffroy et d'Émile Rouargue dans la rue de l'École-de-Médecine. Il entame sa carrière en gravant des dessins de mode et des images religieuses. Après avoir préparé pour Grandville les gravures des Fleurs animées, il illustre pour Eugène Nus et Antoine Méray « les Drôleries végétales », ou « L'Empire des légumes » et « Les Papillons, métamorphoses terrestres des peuples de l'air » Ses premières planches importantes sont "Le Repas interrompu", d'après Édouard Girardet, et deux études de chevaux intitulées "Paix et Guerre", d'après Alfred de Dreux.

je trouve tout cela sur Gallica

 

nous sommes donc en 1880

je trouve le bouquin entier à vendre, une reliure admirable et attirante, qui a séduit un acheteur pour un prix ma foi assez soutenu

et je réalise qu’en me rendant à la BnF "en distanciel", et en feuilletant Gallica, je puis « voir » les gravures de l’intérieur ; lire le texte ; le reproduire pour vous le montrer !



Je ne vous dis pas les textes, développés à partir de titres pour nous totalement surannés :
les images suffisent, et je feuillette (des heures durant) les pages une par une pour tomber sur les gravures




le premier titre est "la Dame aux papillons"





 tout cela est fantasmagorique, mais basé sur les papillons réels

(figurent leurs noms) 

le second titre : félonie du Grand paon de nuit !


et voilà qu'il se bat en duel !




le fantasme féminin ... exotique ? "la belle Espagnole" !


l'histoire se passe en Avignon, deux mecs draguent la belle espagnole, et, humour, ce sont deux "porte-queues", nos frangins Machaon et Podalirius





les titres défilent, je ne vais pas tous vous les montrer de peur de vous lasser

"les ailes coupées" ! 

c'est l'histoire de Roméo et Juliette, un peu revisitée




surprise : Juliette, c'est la "zygène du Languedoc"

qu'aujourd'hui nous appelons occitanica ! 


"Sautiller et danser était leur plus attrayante occupation"

comme Boris Johnson à Londres en plein confinement !


le papillon de droite est l'aurore, avec une jupe de paon du jour


les répliques sont très poétiques :


on part en voyage à cheval en Patagonie



et puis, voici le bal des vanesses : 

déjà, la Chine fascine :




en bas l'écaille hebe magnifique


Christiane Taubira devrait lire ce bouquin

l'amour pour tous est déjà bien présent, avant même qu'arrive Courbet !


"et chez les hommes, toutes les histoires 

commencent et finissent par le mariage"




une fois encore, voilà un billet de plus sur

les papillons dans la peinture

ce serait donc le numéro 39 ?


et la mythologie est très présente : je vous précise que Cypris est l'ancien nom d'e Vénus, car née à Cypre


devant Cypris, c'est naturellement adonis


je ne résiste pas à vous montrer un vrai Morpho cypris

une femelle très spéciale dite cyanite


les papillons d'aujourd'hui deviennent rares

mais ceux de Pierre Varin restent éternels !