mardi 19 juillet 2022

Armand Guillaumin, impressionniste oublié

je vous ai déjà montré Pinchon, le pont Corneille de Rouen



détail




il arrive que l'hiver, il neige à Rouen



Je vous retrouve où je vous ai laissé hier avec Albert Lebourg, l'école de Rouen représentée par Robert Antoine Pinchon, et voici à nouveau Rouen, cette fois-ci par Armand Guillaumin.

Forcément Rouen ma ville de naissance et de mes premières études m'a attaché à jamais. J'aurai (comme de nombreux peintres) effectué un tour de France assez classique, commençant donc à Rouen, poursuivant à Paris. Paris dit le Havre ; Honfleur ; Etretat et Dieppe, Honfleur et Deauville. Puis un jour on part en Bretagne, en commençant par St Malo, Cancale, et on fait tout le tour ! Tout le monde a un jour l'envie du Sud-Ouest, avec Arcachon, d'où l'on pousse à St Jean de Luz sans oublier Cap breton ! Alors vous manque le Sud Est avec Collioure. Puis Marseille sans oublier Arles, enfin il faut foncer sur la Côte d'Azur, les rochers rouges dans la mer bleue ... et contempler Menton ! 

C'est quasi exactement le parcours d'Armand Guillaumin, effectué de 1841 à 1927, sauf que les gens qui approfondissent n'omettent ni l'Auvergne, ni Rhône-Alpes, la France du centre dont le pays des volcans !

Notre Armand Guillaumin est  né le 16 février 1841 à Paris, et mort le 26 juin 1927 à Orly 

C'est fou le nombre de peintres célèbres qu'il a côtoyés en étant souvent copain avec : Paul Cézanne et Camille Pissarro à l'Académie Suisse où ils participent au Salon des refusés de 1863. 

Au début des années 1870, il peint à Pontoise avec Pissarro. Il y développe son goût pour la peinture de paysages. Il exécute sa première eau-forte chez le docteur Gachet à Auvers-sur-Oise en 1872 : vous avez bien lu, le même docteur que fréquente Van Gogh !  Rejoints par Cézanne, ils peignent sur les bords de la Seine vers 1873. Armand Guillaumin peint des vues des rives de la Seine et plus particulièrement des vues d'Ivry-sur-Seine, de Clamart et de Charenton, ainsi que des paysages d'Epinay-sur-Orge dans la banlieue sud de Paris. Ces vues témoignent de la vive préférence de l'artiste pour l'eau, motif qui allait devenir l'un de ses sujets favoris. À cette époque, Guillaumin se sert déjà d'une palette aux tons assez relevés.

j'ai groupé toutes les toiles de la région parisienne

























le pont de Charenton, avec un détail


la Seine, les péniches, les barges, les dragues, partout la fumée du charbon

Armand Guillaumin est fidèle au groupe impressionniste. Il participe à six des huit expositions des peintres impressionnistes. Il est en particulier présent à la Première exposition des peintres impressionnistes de 1874 et à la dernière de 1886. Ami de Cézanne, il est également proche de Van Gogh qui apprécie le talent de coloriste et la palette de couleurs vives de Guillaumin. 

Il se marie en 1887 avec Marie-Josephine Gareton, enseignante au lycée Fénelon, originaire de la Creuse. Edgar Degas et Paul Gauguin sont ses témoins. Ils auront quatre enfants : Madeleine en 1888, Armand en 1891, Marguerite en 1893 et André en 1896.

pas de télé : Madame Guillaumin lit

je suis comblé : deux trains à vapeur se croisent

je suis comblé : des lavandières lavent le linge sale

ces lavandières sont à Carcassonne

les meules de foin d'avant

Durant les années 1890, sa peinture devient plus subjective. Ses couleurs très expressives anticipent ainsi les Fauvistes. 

En 1891, il gagne deux lots, un de 100 000 francs-or et un autre de 500 000, à la Loterie nationale, ce qui lui permet dès lors de se consacrer entièrement à la peinture. À partir de 1893, il loue régulièrement une maison à Crozant où il fréquente les peintres de l'École de Crozant, dans les environs de Fresselines, où habite le poète Maurice Rollinat. Dessinant et peignant d'après le motif, il est toujours attiré par l'eau. Depuis les rives de la Creuse, il observe l'animation de la rivière, des ponts et des Chamil.

 et c'est la période fauve d'Agay sur la Côte d'Azur













Au début du XXè siècle, Armand Guillaumin oriente son œuvre vers une facture plus serrée, une palette plus vive, presque violente, qui enthousiasme, dès 1901, le jeune Othon Friesz, qui se déclare ébloui par les pourpres, les ocres et les violets. Il se rend souvent sur la Côte d'Azur à Agay où il réalise, au côté du peintre Victor-Ferdinand Bourgeois, des marines et des vues de montagne, du massif de l'Esterel et des Alpes enneigées. Armand Guillaumin se retire ensuite dans la Creuse.

Il meurt le 26 juin 1927 à Orly, où il est inhumé au vieux cimetière

impressionniste, puis

fauviste




je termine par ce paysage de neige à Crozant


on se souvient de Guillaumin à Saint-Malo