samedi 31 octobre 2020

Je me confine : je lis Brückner, mais... m'interroge !

Je vous le disais : "ils" sortent tous leur livre ! Samuel Paty, le meurtre de trop, insupportable qu'un prof' soit assassiné sur l'initiative d'un parent d'élève (sans doute bénéficiaire des alloc's et autres ressources de la solidarité)...alors la parole se délie. Le Président (Républicain) du Conseil départemental des Alpes Maritimes retire le RSA à une femme (quel scandale) radicale voilée ; le Ministre de l'Intérieur (il est Républicain ?) ferme (enfin) les écoles coraniques qui justifiaient d'être fermées. Expulse les radicaux expulsables, (avant que continuent d'être relâchés les condamnés (il est vrai ayant purgé leur peine) (avant une présumée récidive)...et puis les attentats reprennent à Nice, une fois encore dans une église, un lieu sacré, des victimes au hasard, des vies brisées, quel malheur !

...il fallait ce drame, ces drames, pour commencer d'agir. Je souris quand Alain Bauer, criminologue réputé,  (et de facto fortement contesté), remarque que la France est le seul pays où non seulement la Justice négocie les peines, cela est légitime, mais aussi "négocie la Loi" ! ! 

Voilà que Pascal Brückner sort son livre, signe des temps : il désigne l'homme blanc

"dominateur ; colonialiste ; esclavagiste" ...

...c'est nous ça ? ? ...

(qui franchement n'avons rien fait de mal, 

comme le sacristain de la basilique Notre Dame de Nice

y compris nous dans les territoires (parfois perdus) de la République) !



comme malgré le covid les livres se vendent moins

(les librairies jugées non essentielles) !

Grasset nous offre gratis les premières pages : elles suffisent à se faire une idée :



Amis Parisiens, vous deviez l'écouter salle Gaveau, le 16 novembre !

ouf ...

c'était avant le confinement !


alors, femme (vicitime) ? homme (bourreau) ?

dans quelles controverses notre monde fou est-il tombé ?



est-ce la fin du "mâle blanc" ?

sommes-nous vraiment des mâles blancs ?

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Brückner a un train de retard !

Pour une grande partie de l'humanité, notamment qui voile ses femmes

pour ce  jeune Tunisien égaré 

qu'ils soient hommes ou femmes, 

ils méritent la décapitation 

pour être blancs, et chrétiens !





pour la Toussaint, nous pensons à nos chers disparus

leur monde disparait, où le centre des églises était sacré,

les femmes et les hommes étaient complémentaires, et s'aimaient simplement

quel drôle de monde haineux 

le remplace ?


quand j'entends les médias parler de la "communauté des chrétiens de France"
tout est dit : comment vouloir ne croire en rien
et vivre la triple devise : liberté, égalité, fraternité ?




vendredi 30 octobre 2020

Dernière ballade à Cardeilhac !


Il faut vachement s’organiser car à partir d’aujourd’hui, finies les promenades à plus d’un kilomètre de son épicentre ! Finies les balades sans but ! Finis les restaus gastronomiques nichés dans les campagnes espagnoles ! Finis les lèche-vitrines en ville… tout est fini d’ailleurs… à part commander sur Amazon, être livré à domicile dans les 48 heures, et ainsi … faire faire faillite aux petits commerçants !  

Alors la veille, hier jeudi, les courses finies (zut j’avais le droit de les faire aujourd’hui, grâce à ma nouvelle attestation dérogatoire !) me restait un après-midi de soleil pour trouver la dernière ballade ! La dernière avant … quand ? ? Je suis allé à Cardeilhac, dans l’arboretum, observer la lumière dans les feuilles d’automne ! Ce nom local est très ancien, ce serait celui d’un ancêtre Gaulois, un dénommé Caratilius, qui s’intéressait parait-il aux bois et forêts, l’ancètre de l’Office National actuel propriétaire.






Niché au cœur d'une forêt de 1000 hectares, l'arborétum de Cardeilhac est un parc domanial riche d'une centaine d’essence végétale. L'arborétum a été créé en 1913 dans un but expérimental, sur une ancienne exploitation agricole de 13 hectares.

A l'époque, Le chêne des Pyrénées (chêne tauzin) est décimé par l’oïdium. Les Eaux et Forêts testent sur différentes parcelles de nouvelles essences susceptibles de les remplacer. Les parcelles, disposées en étoile, donnent une esthétique particulière et remarquable à cet espace forestier dans notre région. On peut y découvert des chênes rouges, des cyprès de Lawson ou l'atypique cyprès chauve et ses racines extravagantes.











Cet Arboretum, à vocation scientifique, fut l’un des premiers créés en Midi-Pyrénées et le point de départ d’un profond remodelage de certaines parties du massif. Longtemps méconnu du public, il est resté préservé et son environnement est aujourd'hui apprécié des botanistes, des chercheurs de champignons, et des randonneurs.

 Une nature qui continue aujourd'hui à être préservée, et fait la fierté des forestiers, et des habitants du village de Cardeilhac voisin dont il porte le nom.

pas de bol, la maison était fermée, la veille de la fermeture cause confinement, de toute façon, elle est donc fermée désormais, et le restera (fermée) un bon bout de temps ! 








j'ignorais cette nouvelle pétition :


j'ignorais le nouvel attentat en pleine basilique Sainte Marie à Nice ! 

j'ignorais que Jean-Marie m'envoyait ce précieux cadeau :

15 chrysalides de Machaon de son élevage personnel :
extraordinaire, mille merci !

hivernage protégé à l'extérieur, mais en serre

seuls les Cardeilhacois peuvent désormais se rendre à l'arboretum s'ils résident à moins de 1 Km


jeudi 29 octobre 2020

Esther Duflo a eu raison !


Ca me rappelle les médecins de Molière : couper le bras pour sauver le malade : comment sauver Noël, (tout en sauvant la Toussaint) ? Esther Duflo avait proposé de sacrifier novembre, voire décembre, elle avait raison ! La préparation psychologique avait été soigneusement orchestrée : les courbes des malades du covid montaient "exponentiellement", les journalistes ravis d'utiliser le qualificatif d'exponentiel ! Le nombre des morts soigneusement annoncé, sans que l'on comprenne s'il contenait les morts "normaux", non causés par le covid, notamment dus à la vieillesse, ou aux autres maladies comme le cancer... et les maladies cardiaques ...Nous étions donc fatalistes, conscients du couperet qui tomberait : et le Président a parlé hier soir : -"j'ai décidé...", le Parlement ratifiera après, avec le Sénat, nous sommes tous sidérés, majoritairement OK, majoritairement KO oui...!

J'adore qu'à partir de là, (il fallait bien stopper l'hémorragie), s'enclenche la bureaucratie qui constitue notre ADN : on va fermer les commerces "non essentiels" ! Alors, les coiffeurs sont-ils essentiels ? Réponse NON ! On va laisser les écoles fonctionner ! Ouf, il faut bien que l'école garde les gosses pour laisser les parents travailler ! Et les facs ? Les facs sont animées par les secrétaires de Facs, mais elles sont toutes malades ou en congés préventifs pour éviter le risque de fréquenter les élèves contaminés : les Facs fonctionneront donc par télé-cours. Les facs sont-elles essentielles ? on a d'une certaine mesure la réponse ! Ah oui, on réinvente la célèbre attestation, auto-signée par soi, s'accordant oui ou non l'autorisation de pratiquer une activité physique d'une heure, (il faut bien sortir le chien) mais dans le cercle de 1Km autour de sa résidence (1). Cela me manquait de m'autoriser ou non à sortir ! Mais attention : on aura droit à la route (attention aux rares véhicules ayant le droit de rouler) aux trottoirs...(attention aux mauvaises fréquentations), mais pas au parcours de santé, qui chez nous va être à nouveau interdit, pour ne pas attirer en trop grand nombre les sportifs, susceptibles de diffuser le virus en soufflant trop fort ! (on a appris que ce fichu virus circulait dans l'air).

Les restaurants ne sont pas essentiels, ils vont fermer, (mais seront subventionnés) ! Les bars ne sont pas essentiels, ils vont fermer, (mais on va les payer) ! Les théâtres, les cinémas, ne sont pas essentiels, ils vont fermer... peu importe, si on les subventionne aussi ! Le foot est essentiel, protégé financièrement par les droits de re-diffusion à la télé. Les autres sports qui n'ont pas ce privilège devront être soutenus financièrement...essentiels pour pratiquer le sport, pas essentiels pour être pratiqués en public...

Les églises ne sont pas essentielles... elles sont déjà fermées, pas la peine de se poser la question. Le Ministre de l'intérieur avait fermé la mosquée de Pantin, ce serait le comble que la Justice le démente et réouvre cette mosquée ! ! 

Un chiffre horrible : un économiste Patrick Artus, vient de chiffrer le coût de la vie. 



voici la démonstration :





Si je meurs, il faut penser à tout,

jamais je n'aurai valu autant !


PS : On connait et admire Esther Duflo :  née le 25 octobre 1972 à Paris, elle est économiste franco-américaine. Professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), elle reçoit le Prix dit Nobel d'économie en 2019 conjointement avec Abhijit Banerjee, son époux, et Michael Kremer.

Elle obtient sa maîtrise d'histoire (avec un mémoire sur le premier plan quinquennal de l'URSS) et d'économie en 1994, après dix mois passés à Moscou en 1993. Sur les conseils de Thomas Piketty, elle se tourne vers l'économie appliquée. Esther Duflo, après avoir intégré l'Ecole Normale Supérieure, avait suivi le Magistère d'économie de Paris 1 de 1992 à 1993, avant de faire le DEA APE de l'EHESS et une thèse au MIT. En 1996, elle obtient l'agrégation de sciences économiques et sociales.

Elle est aussi à cette époque assistante de recherche de Jeffrey Sachs et de Daniel Cohen.

En 1999, elle soutient sa thèse de doctorat au département d'économie de l'Institut de technologie du Massachusetts (MIT), sous la direction de l'économiste indien Abhijit Banerjee. Sa thèse, intitulée Three Essays in Empirical Development Economics (Trois essais sur l'économie empirique du développement), est consacrée à l'évaluation économique des projets de développement. La même année, elle intègre le département d'économie du MIT comme assistant professor. En 2002, à l'âge de 29 ans, elle accède au poste de professeur associée. Après une année en détachement à l’université de Princeton, elle est titularisée au MIT et obtient le titre de professeur en 2004, à l’âge de 32 ans. Ce retour au MIT s'accompagne de la création du Poverty Action Lab2 (voir Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab).

Esther Duflo est corédactrice des revues Review of Economics and Statistics et Journal of Development Economics ; en 2007, elle est nommée rédactrice fondatrice de la revue American Economic Journal: Applied Economics.

Fin 2012, elle est nommée au sein du President’s Global Development Council, un organisme américain chargé de conseiller le président des États-Unis Barack Obama ainsi que les hauts dirigeants de l’administration sur les questions de développement.

 


En 2015, elle est codirectrice de J-Pal, laboratoire Abdul Latif Jameel d'action contre la pauvreté (Abdul Latif Jameel Poverty Action Lab) au MIT19, dans lequel elle joue un rôle majeur du point de vue scientifique comme de celui de la gestion et de la levée de fonds. Par ailleurs, Esther Duflo détient la première chaire internationale « Savoirs contre la pauvreté » au Collège de France soutenue par l'Agence française de développement.

Membre de à l'Académie américaine des arts et des sciences, de l'Académie des technologies15 et membre correspondant du British Academy, elle siège depuis 2018 au conseil scientifique de l'Éducation nationale.

Elle obtient en 2019 le prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel aux côtés de son époux Abhijit Banerjee et de Michael Kremer, pour leurs travaux sur la lutte contre la pauvreté.



14 octobre 2019

PS 1 : ça recommence !
http://babone5go2.blogspot.com/2020/04/sortie-interdite.html

mercredi 28 octobre 2020

Matisse en rouge

Je fais exprès de provoquer, car Matisse est le précurseur des fauvistes, et beaucoup le voient en spécialiste du bleu. Comme je reconnais à tellement d’autres d’être meilleur que moi, je vais emprunter à une spécialiste, Elisabeth Lamour, son commentaire de décembre il y a cinq ans, quand elle expliquait pendant ses émissions sur Matisse qu’il était aussi le peintre du rouge. Rouge, la couleur des sièges des théâtres, la couleur qui met tellement en valeur un intérieur, et qui légitime la couleur des lèvres féminines.

Je cite donc Elisabeth Lamour (quel nom !), qui fait observer que les œuvres de Matisse ne sont pas libres de droit, je vais me risquer à reproduire des tableaux trouvés sur internet, j’encours peut-être j’ignore encore quelle peine, j’espère que le désir de promouvoir Matisse sera apprécié comme circonstance atténuante ?

décembre 5, 2015 par Elisabeth Lamour

https://iconeslamour.wordpress.com/

 

« Je me suis rendu compte, en préparant ces émissions sur Matisse, qu’aucune de ses œuvres n’est libre de droit, raison pour laquelle je ne publie, exceptionnellement, aucune photo. Et puis me voilà partie vers Montréal, le deuxième lieu de mon cœur : voilà pourquoi je poste en une seule fois les émissions des 7, 14 et 21 décembre »...nous sommes toujours en 2015.

Nous l’avons vu les semaines précédentes, le début du XXe siècle est une période de foisonnement et de mise au point de nouvelles couleurs. Un peintre s’en donne à cœur joie avec leur exploration, Henri Matisse qui écrit par exemple : « Je voudrais que les gens sachent qu’il ne faut pas approcher de la couleur comme on entre dans un moulin, qu’il faut une sévère préparation pour être digne d’elle. »



Nous avions dit, lorsque nous parlions de la couleur bleue : « Matisse est un peintre en bleu », mais il est aussi un peintre en rouge. Une œuvre résume le sens et l’importance de cette couleur, une grande huile, mesurant environ deux mètres sur deux, datant de 1911 et  conservée au musée d’Art moderne de New York. Le tableau représente l’atelier de Matisse qui décrit l’œuvre lui même : « Dans mon atelier le sol est rouge sang de bœuf comme dans les carrelages provençaux ; le mur est rouge ; c’est comme si le sang s’était infiltré pour tout teindre ; les meubles sont rouges entourés d’un fil d’or mat. Ce rouge est comme une nuit chaude à l’intérieur de laquelle, venant de la fenêtre à gauche, une intense lumière fait naître ou plutôt ressusciter les autres objets. » (…)

 



Matisse énumère ensuite les objets présents dans l’atelier et « la toile rayée du transatlantique à demi replié près d’une de mes assiettes blanches et bleues sur la table à droite ». On remarque aussi les pots avec les pinceaux, un verre, deux de ses sculptures posées sur un trépied, une plante ainsi que des châssis, diverses œuvres en attente ou déjà encadrées avec une sorte de mise en abîme, puisque les tableaux eux-mêmes présentent des taches de rouge ou de rose. Bref, un pêle-mêle d’artiste avec l’omniprésence sur le sol, les murs, et même au sein des tableaux qui traînent, d’une couleur rouge lumineuse, saturée, qui semble tout envahir ou peut-être tout éclairer. La couleur est posée uniformément et ne semble pas tenir compte de l’emplacement, des reflets et des ombres. Elle est comme un état d’âme qui irradie. L’explication de Matisse est surprenante car il termine sa description par des mots qui dévoilent encore une fois ambiguïté du rouge, en lui associant une connotation étonnamment rassurante et paisible. Il dit de son atelier :

« C’est là que je m’efforce de vivre et d’inventer, au milieu du tintamarre et de la menace, un monde de volupté calme. »

Le 14 décembre (2015), nous nous attarderons sur trois autres œuvres dans lesquelles le rouge est encore une fois la « note de fond » et l’état d’âme : il s’agit de La Desserte rouge, l’Odalisque à la culotte rouge et La Nature morte au magnolia. Dans chacune de ces œuvres, le rouge est utilisé en aplat, un peu comme un révélateur, un fond lumineux, une couleur uniformisante ou simplificatrice, qui, à la fois crée l’ambiance et met en évidence des couleurs et des impressions délicates. Dans ces tableaux, pas ou très peu de modelé ni d’effet de lumière, peu de souci d’exactitude des corps ou des décors, mais un effet envahissant et irradiant. 


La Desserte rouge, huile sur toile conservée au musée de l’Ermitage à Saint Petersburg, date de 1908. Dans ce tableau, le rouge presque entêtant est renforcé, comme le fait souvent Matisse, par des motifs géométriques utilisés en contraste. On a presque envie de s’échapper du tableau, de partir par la fenêtre ouverte sur un paysage aux couleurs douces, qui est aussi un tableau, dans cette mise en abîme à laquelle l’artiste a souvent recours, ou bien, ou voudrait réconforter cette femme à la peau blanche, penchée sur une coupe de fruits, à la droite du tableau et qui semble si triste.

je vous ai mis l'odalisque au "pantalon" rouge, ne pas confondre avec la "culotte" rouge !


L’Odalisque à culotte rouge
date de 1922, période durant laquelle l’artiste est installé à Nice. Influencé par l’orientalisme romantique et ses souvenirs du Maroc, il aime peindre les femmes dans un intérieur. Matisse compose son tableau à partir d’accessoires et de motifs exotiques. Il joue de l’orchestration des couleurs : le rouge lumineux étalé sur le sol et le pantalon de la femme, répond aux harmonies froides des azuleros, à la transparence de la chemise et surtout à la peau nacrée du personnage. 


Quant à La Nature morte au magnolia, le tableau épuré de 1941 joue de deux nuances de rouge, qui contrastent avec la couleur verte, complémentaire, du vase. Le fond rouge cadmium clair, assez uniforme, donne à la fleur une sorte de sensibilité, de délicatesse. La fleur est présentée au centre : on dirait presque une icône auréolée, ou un visage très pâle, nimbé de lumière rouge…

 Nous terminons ce cycle le 21 décembre avec Le Grand intérieur rouge, une œuvre majeure de la fin de la carrière de l’artiste, sorte de réplique, presque quarante années plus tard, de L’Atelier rouge évoqué au début de l’article. Le tableau date de 1948, est conservé au Centre Georges-Pompidou et clôture une série de grandes compositions exposées selon le désir de l’artiste, au musée national d’Art moderne à Paris, en 1949.

 Dans ce tableau, Matisse multiplie, les ambiguïtés et les contrastes. Une chose est sûre : une couleur rouge carmin couvre les ¾ de la toile, laissant apparaître quelques plages blanches ou jaunes, traitées comme des sortes de réserves. Un trait noir court sur l’œuvre, dessinant ou parfois suggérant des formes plus ou moins faciles à déterminer. Tout semble proposé en double et sous forme de questions : les rectangles, en haut du tableau, sont-ils eux-mêmes des tableaux ou bien de fausses fenêtres ? Pourquoi l’un d’entre eux est-il traité en noir et blanc ? Et que représentent-ils : encore des tables avec des bouquets peut-être ? encore une mise en abîme ? car sur le tableau, on distingue aussi deux tables, l’une carrée et l’autre ronde, avec des bouquets posés sur chacune d’entre elles, deux tapis – je me suis demandé si ce n’était pas de gros chats – des oppositions de droites et de courbes, de vides et de pleins. Quant aux bouquets posés sur la grande table, l’un est rouge comme le fond, l’autre bicolore et le troisième fait penser aux mimosas. Tous semblent nimbés d’une étrange brume.

 La couleur rouge inonde Le Grand intérieur rouge, comme elle inondait L’Atelier rouge près de quarante ans plus tôt. Tous les objets de la pièce sont enveloppées, nimbés ou préservés par le rouge, qui semble permettre leur existence. On peut se demander si ce tableau n’est pas une sorte d’accomplissement ou la réponse que Matisse donnerait à cette question : le rouge est-il une couleur ou une lumière ?

 Lawrence Gowing, peintre et historien d’art, évoque le tableau en 1968 dans l’introduction d’un catalogue consacré à Matisse : « Nous prenons conscience que nous sommes en présence de la réconciliation qu’il n’appartient qu’aux grands artistes de réaliser dans leur vieillesse. La toile irradie cette réconciliation. Le rouge déborde et va jusqu’à se refléter sur le visage des spectateurs. Ils sont dedans, ils participent d’une condition naturelle des choses et de la peinture. »

avec  Matisse voyons  la Vie

en rouge !




Matisse en bleu :