lundi 30 novembre 2020

Le Conseil d'Etat au secours de Dieu ! (1)

Paradoxe français cette contradiction entre une devise euphorique, le voeu des révolutionnaires, une aspiration idéaliste d'un monde fraternel, la trilogie : liberté, égalité, fraternité.... et la pratique de notre réalité républicaine : un Président vertical siégeant dans les ors des palais royaux. Une organisation centralisée dans un pays qui cultive la diversité des régions ; des patois ; des langues ; des fromages ; des climats et des iles, compris outre-mer. Des relais innombrables dont géographiques qui, malgré un mille-feuilles empilé et abscons incluant Etat ; Régions ; départements ; collectivités locales dont communes, vise à minimiser les responsabilités de tous et toutes. Avec par-dessus les Corps d'Etat ; les Corps constitués  ; les Corporations. Et par-dessus encore, cette nouveauté que constituent les organisations super-gouvernementales, à commencer par l'Europe pour poursuivre avec les organisations non-gouvernementales, et les multi-nationales devenant aussi puissantes que les GAFA, réussissant à berner les Etats, démontrant à tous les instants l'impuissance des Nations dépassées par la modernité d'internet et l'injustice des vieux prélèvements fiscaux auxquels ils échappent.

La contradiction  ? l'affichage de la liberté, et la pratique de la bureaucratie : la bureaucratie consiste à oublier la finalité d'une règle imposée à tous, et de n'en conserver que la forme. La finalité ? prévenir la propagation du virus du covid 19 dans la pratique de la messe, sujet qui nous occupe aujourd'hui : il est requis bien évidemment de pratiquer dans les églises les gestes barrière ; de ne pas toucher quoi que ce soit, et de laisser en partant l'endroit aussi propre qu'en entrant. La bureaucratie se manifeste quand, pour des raisons incompréhensibles, un homme, seul, au pouvoir et la présence précaires, le Premier des Ministres, apparemment peu informé des religions dont est chargé le Ministre de l'Intérieur, décide tout seul, de restreindre la fréquentation des messes à 30 personnes.

Les évêques râlent, font observer que les églises sont de taille variable, rappellent que pour certains, (l'archevêque de Strasbourg Luc Ravel), ils ont appris la raison de Descartes à l'Ecole Polytechnique, et que "la jauge" puisque c'est le mot adopté devrait être proportionnel à la surface de l'église comme pour les grandes surfaces d'ailleurs. Rien n'y fait en bureaucratie : plus la décision est déraisonnable, plus celui qui l'édicte va camper sur ses positions, puisque ne pouvant justifier sa décision par la raison, il ne peut se contredire sans prouver qu'il avait tort.

30 personnes, la messe est dite

que va-t-on faire à Noël notamment pour la messe de minuit ?

30 fidèles c'est déjà pas mal !

D'ailleurs les remontées mécaniques sont fermées !

Voilà la bureaucratie : quand on justifie une décision dé-raisonnable par une autre aussi injustifiée !

décidément, il n'y a plus de dimanche(s) ! 

Dieu dans cette affaire, est absent, je dois dire comme d'habitude : nous ayant signifié que nous avions une parcelle d'essence divine, nous qui avons une âme, il a décidé une fois pour toute de nous laisser la liberté de nous organiser comme nous le voulons. Dans la pratique de la prévention contre le covid 19, il nous laisse faire, et était prêt jusqu'ici à ne pas lever le petit doigt si la messe de minuit allait être célébrée dans des églises vides. Il observait cependant que grâce à la télé-messe, le présentiel comme on doit dire aujourd'hui devenait superflu, et qu'il suffisait de regarder la messe à distance à la télé : en distanciel !

la click & messe pour les croyants !

"la messe était dite", dont à minuit le 25 décembre

Coup de théâtre ! D'abord, grâce à la diminution progressive de la messe dans notre société (je vais y revenir) nous avons pris l'habitude de travailler le dimanche. Ou de consommer le dimanche, puisque en l'absence de messe, qui va de pair avec l'absence de Dieu, nous fréquentons les commerces, et comme même les commerces superflus sont ouverts maintenant, on ne va pas bouder notre plaisir !

C'est ainsi que même un dimanche, c'était hier 29 novembre, voilà que le Conseil d'Etat rappelle son existence ! Le Conseil d'Etat est composé de personnes d'un "certain âge", qui n'ont pas toléré de se voir signifier de "manger la buche à la cuisine", comme le proposait le Professeur Salomon. Alertés par les Evêques de France, ils se sont dits, (les membres du Conseil d'Etat de permanence le dimanche) en toute fraternité bien comprise, que rappeler leur existence serait amusant, en tançant le Gouvernement un peu trop autoritaire dans la manière de dé-confiner en ne dé-confinant pas, tout en assouplissant le confinement antérieur : voilà que retrouvant la Raison chère à Descartes, il exige (quelle autorité) que le Gouvernement revoie sa copie ! mercredi soir au plus tard ! ! 

nous restons en démocratie

le Conseil d'Etat tance le gouvernement

Le peuple dans la rue, quand il ne lui reste que ce moyen, demande au Gouvernement de retirer l'article 24 ! Dieu n'a plus besoin d'intervenir avec le tonnerre et tout le toutim : 

le Conseil d'Etat tance ! ! 

Quelle claque ! Je serais au Gouvernement, quand je me prépare à décider un acte autoritaire, je téléphonerais (secrètement) à un copain au Conseil d'Etat, pour m'assurer que je ne vais pas me faire tancer, me retrouvant après renié, déconsidéré, ridiculité ?

voici l'adresse :

https://www.conseil-etat.fr/recrutement-et-carrieres/au-conseil-d-etat/les-metiers/les-membres-du-conseil-d-etat

la messe à nouveau dite

on va  pouvoir honorer le retour de la lumière

dans les ténèbres

le 25 décembre prochain



( à suivre : la question est bien plus grave à mon sens que ces péripéties

car si la République laïque exclut l'existence de Dieu

et ne croit plus aux religions, ni catholique ni judaîque, qui fondent notre civilisation

la religion islamique se rappelle à nous tous les jours !

je reviens sur le sujet avec Pierre Manent

car pour lui l'histoire de la jauge est une "offense délibérée à l'Eglise catholique"


maintenant que votre librairie est ré-ouverte : pas de quoi vous ruiner !

la suite le 7 décembre :

Pierre Manent : "les religions ignorées"