dimanche 25 janvier 2015

Petits privilèges ...

... de la France d'en bas ...

En fait, ce n'est pas un petit privilège, mais un gros !  Nous sommes Dimanche matin, de bonne heure, l'heure à laquelle les Français normaux (de la ville) font la grasse matinée. Un dimanche normal quoi, pour les gens de la campagne qui, loi Macron ou pas, n'ont pas (encore) à sacrifier leur journée dominicale pour aller travailler. Les touristes (fortunés) chinois, il n'y en a pas ici, pas besoin de leur ouvrir nos échoppes, seuls nos amis espagnols voisins travaillent. Nous, en France,  on consomme.

impossible d'être plus frais, les couleurs vives des branchies en témoignent
mon amie Perche me fait le grand jeu, en déployant ses nageoires dorsales remplies de piques acérées

Voilà que le téléphone sonne. C'est Laurent. Laurent a une interrogation existentielle étonnante, voilà ce que cela donne (Laurent est rouennais comme nous, déraciné ici dans ce piémont pyrénéen, et il aspire en fait à devenir une sommité dans l'organisation de la pêche locale, inclus la pisciculture de salmonidés qui en est l'instrument privilégié). Laurent me dit in extenso : -"voilà. Il se trouve qu'un ami à qui j'en avais exprimé le désir dispose d'une perche et d'un sandre tout frais. Je sais que vous recherchez ce genre de poisson introuvable. Vous en voulez ou pas, car si vous en voulez, je vous le porte dans 8 minutes chrono".

Il se trouve que le tout est exact, et que je réponds instantanément -"OUI", en ajoutant que scrutant les voitures qui passent grâce à mes caméras perfectionnées, et me revêtant immédiatement des vêtements chauds qui vont me permettre de sortir malgré le gel, je puis intercepter Laurent sans l'interrompre une seconde quand il va passer devant la porte me remettre les précieux poissons carnassiers (d'eau douce).

le sandre (qui est comme le loup d'eau douce) me fait le même cinéma
en sortant ses piques aussi

Huit minutes plus tard (ici les gens dont Laurent sont des pros) la caméra encadre Laurent et sa voiture, et je descends harnaché de chaud. Quelques secondes plus tard, je récupère les poissons tellement frais qu'ils sont encore vivants. Il me faut me transformer (psychiquement et physiquement) en affreux djihadiste pour les faire passer de vie à trépas, et les vider pour que ma compagne (bien-aimée) accepte de les jeter dans un bouillon adéquat, pour les passer au court-bouillon, en vue de les manger froid. Problème puisque nous sommes attendus à déjeuner, et que ce hors-d'oeuvre imprévu n'était pas programmé.


Comme qu'il en soit (comme on dit en Provence) aussitôt dit aussitôt fait, nous nous amenons à notre invitation (il faut toujours apporter quelque chose) avec un hors d'oeuvre de poisson-froid-frais sublissime, tellement que les hôtes ne refusent pas, et incluent cette entrée avant le plat principal de cailles farcies, qu'on dévorera après.

Du coup, il en résulte un banquet inopiné, qui survient sans préméditation comme un don du Ciel (et de la Nature poissonnière et piscicole).


On ne peut refuser les dons du Ciel

Super Laurent, c'était simple et sublime

Il y a de vrais avantages à habiter la Nature (encore vierge)

bienfaitrice et bio cela va sans dire


il fallait une mayonnaise très légère

difficile de faire des photos : je voulais prendre une assiette :
Impossible, quand j'ai pensé à sortir l'appareil,  tout avait disparu !