En 1956, Malraux s'exprimait sur
l'Islam et semblait avoir prévu (d’une manière hallucinante) les problèmes contemporains dus à l'islamisme.
D’Ormesson en parle ce soir sur Europe avec les grandes Voix dans l’émission du
Club de la Presse.
Je cite :
« La nature d'une
civilisation, c'est ce qui s'agrège autour d'une religion. Notre
civilisation est incapable de construire
un temple ou un tombeau. Elle sera contrainte de trouver sa valeur
fondamentale, ou elle se décomposera.
"C'est le grand phénomène de notre
époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de
nos contemporains, cette montée de l'islam est analogiquement comparable aux
débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont
encore imprévisibles. A l'origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir
endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les
organisations patronales ou ouvrières n'ont trouvé la réponse. De même
aujourd'hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le
problème de l'islam. En théorie, la solution paraît d'ailleurs extrêmement
difficile. Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à
l'aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un
véritable homme d'Etat. Les données actuelles du problème portent à croire que
des formes variées de dictature musulmane vont s'établir successivement à
travers le monde arabe. Quand je dis «musulmane» je pense moins aux structures
religieuses qu'aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet.
Dès maintenant, le sultan du Maroc est dépassé et Bourguiba ne conservera le
pouvoir qu'en devenant une sorte de dictateur. Peut-être des solutions
partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l'islam, si elles
avaient été appliquées à temps. Actuellement, il est trop tard ! Les
«misérables» ont d'ailleurs peu à perdre.
"Ils préféreront conserver leur
misère à l'intérieur d'une communauté musulmane. Leur sort sans doute restera
inchangé. Nous avons d'eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que
nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préféreront l'avenir de leur race.
L'Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce processus. Tout ce que
nous pouvons faire, c'est prendre conscience de la gravité du phénomène et
tenter d'en retarder l'évolution".
André Malraux, le 3
juin 1956.
J’ai été jeune poursuit d’Ormesson
Je vomissais les discours bien pensants moi-aussi
un peu comme les jeunes des 70 écoles qui ont refusé la minute de silence
-« Que faire » ?
Guillaume Seignac 1914 la Belgique et l'Angleterre entourent la France effrayées |