samedi 1 octobre 2022

Sushis au Marcat de Tarragone et carillon de midi !

pendant 30s au lever du soleil, les maisons blanches deviennent roses



Ca n’en a pas l’air, mais j’ai un programme de voyage très précis : jeudi c’est jour de marché à Tarragone : j’ai promis des sushis à ma chérie qui en raffole, départ, comme toujours, trop tôt… mais vous allez voir que la surprise sera à l’heure où on ne l’attendait pas ! Je connais le chemin par cœur, il suffit d’attendre sagement derrière les autocars le passage des feux au vert, et je me retrouve dans le « Balco del Méditerrani », avec cette vue surplombante de la ville sur la mer au loin par-delà les toits des voitures. Pas d’autre solution que je rentrer dans le parking sous la rambla, il est tellement plein que je dois rouler jusqu’au bout presque sous la statue de Christophe Colomb, on a droit à quelques centimètres ras les poteaux, tous les radars clignotant tout rouges, la passagère doit sortir de voiture avant qu’elle soit garée, tellement elle frotte la voisine, mais la voiture est en sécurité.  







Petit parcours à pied où nous reconnaissons toutes nos adresses, la Farmacia où le vieux farmacien parle bien Français ; la marchande de glaces italiennes où nous reviendrons prendre le dessert, on tourne à gauche, travaux affreux dans la rue, avec boucan de marteaux-piqueurs pour poser des pavés neufs, et arrivée au si beau marché : vous savez comme j’apprécie l’architecte Josep Jujol, (1) copain oublié de Gaudi, je vous remets trois photos de son immeuble de Barcelone, je vous rappelle qu’il a créé le bleu-Jujol, c’est la couleur des verrières qui éclairent son marché couvert. Il est onze heures dix-huit pile, l’heure du petit-déjeuner que chacun prend ici comme nous le déjeuner, avec bière et sandwiches variés. Nous avons petit-déjeuné à huit heures, plus de trois heures après il est oublié, et les sushis-promis nous tendent les bras, avec une salade variée bien appétissante, du riz dessous, et plein de saumon partout. J’observe les cuistots japonais, ils ne cessent pas de fabriquer leurs sushis, les leurs sont vraiment frais et bons, une cure de phosphore et de sauce soja et gingembre. Nous mangeons calmement, après il faut le dire avoir inventorié tous les étals de poisson, remplis de homards et crustacés divers, mais les huitres de l’Ebre sont toujours aussi rares, heureusement deux cagettes m’attendront en fin de matinée chez Caprabo où je les avais réservées à Marta.










Quarante minutes plus tard, nous sortons, une fanfare éclate dehors, un fandango typique Espagnol : comme aux arènes de Dax, avant d’ouvrir les portes du torril au taureau fou enragé ! Il est midi pile, la foule regarde : autour de l’horloge extérieure, une farandole animée des personnages de Tarragone tourne sur elle-même, emmenée par un manège circulaire : il y a tous les personnages typiques des fêtes de Santa Tecla (qui ne sont toujours pas terminées), la Belle en rouge, le Monsieur bleu en turban, le beau Noir d’Afrique en robe rose, emmenés par un Suisse comme autrefois à l’Eglise. Et des animaux : un aigle couronné, porté par un monsieur logé dedans, et un Lion couronné lui aussi. Quelques minutes plus tard, le portail se referme, la grille retrouve ses barreaux horizontaux, si on n’est pas sur place à midi pile, jamais on ne découvre ce manège-carillon-mécanisé et surtout, si bruyant ! (3)






La voiture est toujours là, j’introduis ma targeta dans la fente de la caisse, je paie, le portail automatique veut bien s’ouvrir sur un noir tunnel qui nous emmène tout en bas sur la mer. On remonte, et on reprend la via Augusta qui passe devant la Tour de Scipion. Détour par Caprabo, tant qu’à faire je prends les deux caissettes d’huitres visibles dans la glace, à l’heure où j’écris ces quelques lignes il est dix sept heures trente, c’est l’heure de l’apéro, quel apéro avec un vin blanc froid du Priorat, et des ostras Fangar du delta de l’Ebre (2). (j’ai gardé la seconde caissette pour demain)

J’ai respecté mon programme, je suis à vrai dire assez fier de moi

Il faut tenir ses propres promesses

et surtout éviter de rester sans rien faire

Pascal l’a bien dit :

vivre seul avec soi dans une pièce vide rend triste

surtout pas !

PS (1) http://babone5go2.blogspot.com/2022/04/casa-planells-le-tresor-de-jopep-jujol.html

              http://babone5go2.blogspot.com/2022/05/casa-bofarull-encore-un-tresol-de-jujol.html

              http://babone5go2.blogspot.com/2022/06/descobrint-montferri-jujol-architectura.html







PS (3) : nous sommes de piètres touristes, et ne participons pas aux bains de foule qui marquent la Santa Tecla : Pendant plus d’une semaine, les habitants de Tarragone et, normalement, les visiteurs, vont aux lieux les plus emblématiques de la ville pour profiter des événements festifs et même gastronomiques.




Déclarée en 2002, « Festivité d’intérêt touristique national » par l’Etat espagnol, et en 2010, « Festival patrimonial d’intérêt national » par la Generalitat. Les origines de cette célébration ambulante remontent à l’an 1321, date à la quelle la relique du bras de la sainte patronne arriva à la ville en provenance de l’Arménie. Je vous rappelle que Tecla est une vierge martyre du 1er siècle, convertie à la chrétienté et instruite par Paul de Tarse lors de son premier voyage missionnaire. Pensant à toutes ces histoires anciennesn nous avons rencontré ces personnages pittoresques cherchant des fripes au marché.

 

Le jour de Santa Tecla, le 23 après-midi, le Seguici Popular (littéralement, l’escorte populaire) parcourt les rues de la vieille ville, faisant place à la relique. Mention spéciale pour l’entrée du bras de Santa Tecla à la Cathédrale, entourée de tous les éléments traditionnels, les tours humaines, le son des cloches et les feux d’artifice.

Le jour des tours humaines de La Mercè a lieu le 24, avec la participation des colles de la ville (troupes de tours humaines) qui érigent ces tours marchantes si particulières.