dimanche 9 octobre 2022

Coucher de soleil

tout ce monde sur la plage rétrécie n'attend qu'une chose : le coucher du soleil

Je sais bien que la côte Est de l’Espagne est verticale, disons Nord-Sud. Sauf qu’il existe des anfractuosités, c’est notre cas puisque notre plage à nous est perpendiculaire, Est-Ouest : plus précisément, le balcon a la vue pile à l’Ouest, le matin le soleil levant colore les façades en rose, mais le soir nous regardons le soleil se coucher, en face la côte est à contre-jour.









Comme à la télé il n’y a rien à voir, nous regardons le coucher du soleil. Il faut être attentif car le phénomène se passe très vite. Des observateurs sans doute appartenant à une école de photographes tarragonais, voire mieux encore barcelonais, ont envahi la terrasse dominant la piscine de Faustina. Ils ont déployé les supports sur lesquels ils ont vissé leurs appareils, tous zoom énormes sortis puis astiqués. Et ils se penchent et font des mines, pour tenter je suppose d’attraper à la fin le rayon vert. Avec mon Sony minuscule, sans pied, avec son grossissement de seulement 60 fois, je me demande comment je vais pouvoir faire, comparé à leurs puissants objectifs ?





Je suis avantagé car situé à une altitude supérieure, mais ne pourrai jamais comparer avec leurs photos, dont j’imagine qu’elles vont être splendides, sans doute tirées en argentique, et exposées bientôt sur les cimaises d’une galerie d’art  contemporain.

voici ma version, amateur, l’important n’est pas les photos

c’est le soleil qui inlassablement tourne et tourne

ou plutôt la terre qui tourne et chaque jour crée la nuit

et chaque matin ouvre une nouvelle journée ensoleillée














c'en est fini de la Costa Daurada

c'est le retour chez nous


direction les Pyrénées, traversée de Lleida, halte à Alguaire,   
deux frères tiennent le restau la Rosa, la rose, 
...rosa rosa rosam...


luxe fou : bouteille d'huile Umami sur le comptoir


dégustation comparative d'un bocadillo de Navidul et de jamon iberico


restaurés, regonflés, moral au top, on peut attaquer las tuneles


à 1500 m, c'est le choc : il fait froid !



la neige





neige = froid ; froid = chauffage ; chauffage = sobriété

sobriété = Damart ; je vais devoir ressortir les Damart de l'an passé

retour vers le futur !

voilà la Mère-Patrie qui nous veut sobres ! 

mais alors... 

... ce n'est plus la Mère-Patrie ?


PS : bientôt, je vous montre Motherland de Bouguereau, qu'il avait en 1883 appelée Alma parens

Bien que débattue, l'origine exacte du prénom Alma correspond vraisemblablement à la forme féminine de l'adjectif latin almus dérivé du verbe alo, alere (« nourrir, élever, alimenter ») et signifierait donc « nourricière, bienfaisante, encourageante ». Il a été largement popularisé à travers l'expression alma mater qui peut se traduire par mère nourricière. On retrouve ce même terme dans l'expression alma parens dont le sens est proche et qui fait florès au 19è siècle pour désigner la « Mère Patrie », en particulier en France, comme dans le tableau de William Bouguereau illustrant cette page ou dans le poème de Victor de Laprade (extraits ci-dessous). 

Dans la chrétienté, Alma désigne très tôt la Vierge Marie ainsi que l'évoque déjà l'hymne marial Alma Redemptoris Mater (« la Sainte Mère du Rédempteur ») daté du 11è siècle.


J’emprunterai ma force aux forces maternelles ;

Nature, ouvre tes bras à ton fils épuisé,

Laisse ma bouche atteindre à tes fortes mamelles :

Jamais l’homme à ton sein n’a vainement puisé.

.../...

Pourquoi de tes enfants tromper la soif, ô mère ?

Il faut à leur poitrine un lait puissant et pur ;

Si tu ne fais jaillir qu’une boisson amère,

Pourquoi leur tendre encor tes mamelles d’azur ?

.../...

Sous tes sourcils froncés perçaient des yeux de mère ;

Toujours près de l’absinthe une ruche de miel,

Toujours cent épis d’or pour une ivraie amère,

Et partout l’espérance, et partout l’arc-en-ciel !

 

Partout, des eaux, de l’air, des arbres, de la mousse,

De la neige, des fleurs, des ténèbres, du jour,

Des antres et des nids, sortait une voix douce

Qui remplissait l’espace, et qui disait : Amour !


vous saurez tout le 11 octobre... 

... dans deux jours seulement !