c'est une Histoire à rebondissements
comme je les aime !
(ce billet compliqué est très lourd, mais j'avais besoin de vider un sac trop plein pour me régénérer l'esprit, avant de repartir tout neuf pour la nouvelle année)
- première étape : le Jubé de Notre Dame retrouvé !
« C’est un moment, explique Mathieu Lours, historien de l’architecture, où les penseurs de l’Église décident d’accorder davantage d’importance aux fidèles dans les lieux de culte, de les accueillir plus largement dans les abbatiales et dans les cathédrales, et, pour ces dernières, de réunir les chanoines et les évêques dans une même église. On se trouve alors face à un dilemme : comment concilier la tranquillité de la prière pour ces “professionnels de la liturgie” avec la présence des fidèles ? La réponse sera différente selon les espaces de la Chrétienté.
En Italie et en Allemagne, on surélève le chœur ; en France, on développe la fonction de l’ambon, c’est-à-dire des deux pupitres destinés à proclamer l’Évangile et l’Épître, les deux grandes lectures de la liturgie. À une date située sans doute autour du XIIe siècle, les ambons gagnent en hauteur et sont reliés par une sorte de mur avec une porte au centre : c’est ce qu’on appelle un jubé. Celui-ci est à la fois un mur de clôture, un seuil et une tribune. Puis, les autres côtés du chœur sont clos par une paroi. Dès lors, les fidèles ne voient plus le chœur où ont lieu les offices, ni le sanctuaire où se déroulent les messes solennelles. » Véritable façade intérieure, cet élément d’architecture joue un rôle essentiel dans la hiérarchisation de l’espace. A l'intérieur, l'espace est Sacré, c'est la Jérusalem Céleste, interdite aux Profanes, et gardée des attaques du démon par l'Archange Saint-Michel. A l'extérieur, les fidèles sont admis, y compris les pêcheurs (présumés). Le Jubé tient son nom des premiers mots de la prière « Jube domine benedicere » (« Daigne, Seigneur, bénir »), prononcée avant la lecture de l’Évangile.
Et puis la démocratie progresse dans l'Eglise, et le Jubé est démoli, pour augmenter l'espace réservé aux fidèles, le Clergé se réfugiant dans le Choeur, quitte à créer une séparation tout à l'Orient. Ces travaux ont lieu au moment où la piéta promise à la Vierge patronne de Notre Dame par Louis XIII est finalement posée par Louis XIV : tous les deux offrent leur couronne à la Vierge : les monarques confirment ainsi leur allégeance à la Vierge de douleurs, confirmant la France fille aînée de l'Eglise. Cette conformation volera en éclats à la Révolution, et disparaitra avec la loi de 1905. L'absence du Pape lors de l'inauguration du 8 décembre dernier montre qu'il n'a aucune illusion sur la laïcité actuelle de la France macronienne, et qu'il lui préfère la manière Corse et plus largement méditerranéenne..
Adam et Eve, et le chaudron des Enfers, retrouvés sous le carrelage du choeur |
le Christ retrouvé |
Rien ne se perd, tout se transforme : quand le Jubé de Notre Dame est enlevé, ses morceaux sont soigneusement déposés et conservés sous terre, puis sous le pavé mosaïque : déblayant les gravas dus à l'écroulement de la flèche de Viollet le Duc, puis opérant des fouilles préventives pour découvrir ce qui pouvait petre caché sous terre, dont forcément des tombeaux, on a retrouvé en sus des morceaux du Jubé, que l'on tenter de reconstituer à Cluny : il reste heureusement suffisamment d'argent pour cela, ce qui va permettre aux archéologues et artisans de poursuive leur travail de reconstitution de la Cathédrale de Paris, désormais dans le Temps.
- deuxième étape : arrive Eugène Viollet-Le-Duc, tout change !
Viollet le Duc transforme en profondeur Notre Dame !
c'est là encore une belle Histoire :
Un beau jour de 1820, un vieux domestique entre dans Notre-Dame de Paris en tenant par la main un garçon de 6 ans. Ce jour-là, une foule compacte circule dans les travées de la cathédrale, obligeant l’homme à prendre le garçonnet dans ses bras. Le regard de l’enfant court alors sur les vitraux : le soleil filtre à travers la rosace sud, une pièce spectaculaire du XIIIe siècle de 13 mètres de diamètre, qui semble s’embraser dans la lumière. Soudain, le grand orgue rugit. Pour le petit garçon, c’est comme si les vitraux se mettaient à chanter, que les panneaux, ensorcelés, vibraient de sons graves et aigus. Le domestique tente de le rassurer, mais rien n’y fait : le jeune Eugène Viollet-le-Duc, comme il le racontera dans ses Mémoires, est saisi d’une telle terreur qu’il faut le conduire aussitôt vers la sortie.
1844. Vingt-quatre ans plus tard, un trentenaire en redingote, à la barbe sombre et fournie, les cheveux bouclés plaqués sur son large front, fait face à l’édifice. Eugène Viollet-le-Duc n’est plus un petit garçon. Et il ne se laisse plus impressionner par la majesté de Notre-Dame. Au contraire, cette fois, c’est plutôt le mauvais état général de la cathédrale construite il y a plus de cinq siècles, entre 1163 à 1345, qui lui saute aux yeux. De toute évidence, le temps et les hommes ont sévèrement malmené le vaisseau de pierre.
Le siècle précédent, notamment, n’a pas été tendre avec le monument. Sous Louis XV, les chanoines ont fait détruire les vitraux du Moyen Age, jugés trop sombres, remplacés par du verre blanc. Le trumeau, ce pilier central soutenant le portail du Jugement dernier, a été amputé par Jacques-Germain Soufflot, alors architecte en chef de Notre-Dame, pour faciliter le passage des processions. Durant la Révolution, des sculptures sur la façade ont tout bonnement été décapitées : les sans-culottes avaient confondu les monarques bibliques avec les rois de France ! Les grandes statues des trois portails ont été pulvérisées, la flèche sur le toit, anéantie, le trésor de la cathédrale, pillé. Tout objet en métal précieux ou en bronze a été envoyé à la fonte.
En 1804, Notre-Dame est dans un tel état de décrépitude que, pour accueillir le sacre de Napoléon, il faut construire à la hâte un portique en bois, carton et stuc. On blanchit également les murs à la chaux et on dissimule les parties les plus abîmées sous des draperies de soie et de velours. Lors de la révolution de 1830, la cathédrale subit de nouveaux assauts. Les émeutiers détruisent les vitraux et dégradent le monument en incendiant l’archevêché voisin. De démolitions en saccages, Notre-Dame n’est plus que l’ombre d’elle-même, à tel point que les autorités parisiennes envisagent alors sa destruction pure et simple.
C’est un formidable engouement populaire pour la cathédrale qui va stopper les pelles et les pioches des démolisseurs. "A l’origine de ce mouvement, on trouve la revue Annales archéologiques créée par l’archéologue français Didron", explique Jean- Michel Leniaud, spécialiste de l’architecture des XIXe et XXe siècles. Le périodique fédère aussi bien des ecclésiastiques que des laïcs. On y trouve des passionnés d’histoire de l’art, des médiévistes, des architectes, des savants…" Ces militants dénoncent les actes de vandalisme et les restaurations ratées dont sont victimes les monuments".
l'édition de 1865 |
L’une des trois équipes en lice retient particulièrement l’attention : celle de Jean-Baptiste-Antoine Lassus, un architecte connu pour avoir déjà travaillé sur plusieurs édifices religieux de la capitale, et d’Eugène Viollet-le-Duc, un quasi-inconnu. Certes, ce fonctionnaire des Monuments historiques a su, à seulement 26 ans, sauver la basilique de Vézelay, que beaucoup annonçaient condamnée. Mais Vézelay reste loin de la capitale, où tout se décide. Et cet autodidacte n’a pas suivi les cours de l’Ecole des beaux-arts. Son apprentissage à lui s’est déroulé sur les routes d’Italie, qu’il a parcourues de la Sicile à Venise, carnet de dessin à la main. A l’appui de leur projet, Lassus et Viollet-le-Duc proposent une sorte de charte déontologique, une profession de foi. Les auteurs s’engagent, lors de la restauration, à faire preuve "d’une religieuse discrétion", d’une "abnégation complète", bref à sacrifier leur ego pour relever la cathédrale originelle. Et ce sont eux qui seront finalement désignés, le 11 mars 1844, pour venir au chevet de la vieille dame de pierre. La restauration de Notre-Dame propulse soudain le jeune homme sur le devant de la scène. "C’est un chantier énorme, le plus en vue du pays, et un dossier éminemment politique : à la fois sous la jumelle de l’opinion parisienne, de la critique parlementaire et de la sphère gouvernementale", précise Jean-Michel Leniaud.
Le budget est colossal. En 1845, les crédits votés par les chambres s’élèvent très précisément à 1 973 882,67 francs pour la réfection de Notre-Dame et à 664 491,83 francs pour la reconstruction de la sacristie incendiée. Mais les fonds se révèlent rapidement insuffisants. Après une interruption de huit ans, les travaux reprennent en 1859 grâce à une dotation supplémentaire de 3 millions de francs. Au total, c’est l’équivalent de plus de 14 millions d’euros qui sont dépensés. Si je ne m'abuse, les travaux post-incendie s'élèvent à 600 millions ! .... l'inflation sur ...160 ans ...?
date : 1827 : toujours pas de flèche |
En 1857, le jeune architecte se retrouve seul aux commandes du chantier
Seul cette fois, car Lassus est décédé durant l’interruption du chantier en 1857, Viollet-le-Duc se remet à la tâche avec une énergie folle. Son journal des travaux révèle une présence constante sur le chantier. Il a installé son bureau dans la tour sud de la façade de la cathédrale. Dans ce décor sobre – parquet et papier peint gris – chauffé par un poêle à bois, le jeune architecte dessine et consigne la vie du chantier, enseveli sous la paperasse : devis, factures, rapports… des milliers de documents sont signés ou visés par les responsables. Mais le plus souvent, on le voit s’affairer aux côtés des ouvriers et des artisans. Travailleur infatigable, il dessine les échafaudages (une tâche théoriquement réservée aux charpentiers), vérifie la préparation des mortiers et des enduits, prend parfois le pinceau pour fignoler des décorations. Le "patron" est proche de ses employés, qu’il forme et défend le cas échéant. Il veille, par exemple, à ce qu’ils restent rémunérés lorsqu’ils sont arrêtés, victimes d’un accident du travail. Mais c’est aussi un homme à poigne qui n’hésite pas, lorsque des grèves perturbent les travaux de Notre-Dame, à faire appel à une main-d’œuvre militaire.
Il s’entoure de collaborateurs et d’employés dévoués et n’hésite pas à casser les grèves
La façon dont cet architecte aborde la réfection de l’édifice est du jamais-vu, comme le souligne Christine Lancestremère, du commissariat de l’exposition que la Cité de l’architecture consacre à Viollet-le-Duc [entre novembre 2014 et mars 2015, ndlr]. "C’est l’un des premiers de sa génération à travailler réellement dans une optique de restauration historique", explique-t-elle. Il sait presque tout des matériaux, des techniques de construction, du style du Moyen Age, et il parfait ses connaissances en se basant sur des dessins anciens, en étudiant profondément le monument et en analysant les secrets que dévoilent les travaux. Il consignera d’ailleurs ses observations dans son épais Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XIVe siècle. Viollet-le-Duc reprend aussi les techniques de travail médiévales.
En ce milieu de XIXe siècle, la révolution industrielle et le boom ferroviaire permettent d’acheminer sur les sites des matériaux produits ailleurs. Viollet-le-Duc, lui, exige que certains artisans installent leurs ateliers au pied de la cathédrale, comme aux siècles précédents. Les pierres, par exemple, arrivent en gros blocs sur le chantier et sont façonnées sur place. Il est entouré d’une quinzaine de sculpteurs, de verriers, d’orfèvres, de menuisiers… Excellent pédagogue, le jeune architecte leur enseigne des savoir-faire médiévaux. Il se voit ainsi entouré de collaborateurs chevronnés, fidèles, et qui finissent par penser exactement comme leur patron. Ce sont eux qui le remplacent lorsqu’il s’absente pour visiter d’autres chantiers, écrire, ou satisfaire aux exigences de la vie mondaine.
Un coup de jeune pour Notre-Dame
L’intervention de Viollet-le-Duc est un formidable "bain de jouvence" pour Notre-Dame. Les pierres abîmées sont remplacées. Leurs premiers gestes consistent à effacer les "outrages" de l’époque précédente. Ils s’attaquent tout d’abord à la reconstruction de la galerie des rois de Juda sur la façade centrale. Les révolutionnaires ont cru qu'il s'agisssait des Rois de France, et confirmant la peine de mort ingfligée à Louis XVI et Marie-Antoinette, ont voulu détruire tous ses prédécesseurs. Sans le savoir, ils ont ainsi "buché" le Roi David, le vaiqueur de Goliath !
le berger vainqueur de Goliath et devenu Roi, est massacré à Paris,
mais préservé à Reims
alors qu'il est resté à Reims, la cathédrale où étaient oints les Rois |
Ils veillent alors à conserver la quasi-totalité des chapiteaux anciens et reconstituent à l’identique ceux qui n’ont pu être préservés. Jusque-là, Lassus et Viollet-le-Duc s’inscrivent dans la droite ligne de la "restauration archéologique" mise en exergue dans leur dossier de candidature. Mais, en l’absence de trace d’origine, l’opération se complique. Pour restaurer la statuaire de la galerie des rois, censée évoquer les ancêtres du Christ, les deux hommes reproduisent des modèles empruntés à d’autres cathédrales. Les 28 rois de Juda façon XIXe siècle seront ainsi représentés avec couronne et sceptre à la manière des souverains de France.
28 Rois de Juda avant. 28 après, je n'en ai retrouvé que 24 en haut ! Qui sont les quatre autres ? au niveau inférieur ? |
Toutes les statues de la façade, y compris celles de la galerie des rois, sont rétablies dans leur aspect du XIIIe siècle. La rose méridionale, qui avait tant impressionné l’architecte enfant, est restaurée. La sacristie, surtout, est entièrement reconstruite dans le style du XIIIe siècle, non sans mal : il faut au préalable creuser à 9 mètres pour poser les fondations. Pourtant, quelques voix s’élèvent pour critiquer cette restauration. Certains la jugent trop rigoriste. On reproche à Viollet-le-Duc, dans une sorte de processus de "purification", de détruire des éléments existants, au prétexte qu’ils ne seraient pas de l’époque médiévale.
il faut lire de gauche à droite : le premier est Saül (-1050-1010), et le second, (le premier de la maison de David) est David lui-même, qui régna 40 ans(-1010-970) |
David porre bien sa lyre tenue de la main droite. le troisième est donc son fils Salomon (-970-931), puis Roboam (-931-914).... puis 19 Rois. Le dernier Sédécias (-597-586). le dernier roi de Juda. Déposé, ses fils exécutés, ses yeux crevés, il fut envoyé en exil ; et meurt en prison à Babylone. Le temple de Jérusalem est détruit le 16 mars 587 av. J.-C. par Nabuchodonor II la plupart du temps, on reconnait le Roi David par sa lyre, ou encore il pose un pied sur un Lion https://babone5go2.blogspot.com/2020/06/le-roi-david-danse-devant-larche-sur.html |
Les prophètes hébreux de l'époque, tels Jérémie et Ézéchiel, voient dans ces malheurs une punition infligée au peuple hébreu pour avoir désobéi à Dieu. À Babylone, cependant, les Juifs vont affermir leur religion et regagner en prospérité ce qu'ils ont perdu en liberté.
Cinquante ans plus tard, lorsque Cyrus, roi de Perse, conquerra la Babylonie, une partie des Hébreux retournera en Palestine pour bâtir un deuxième Temple, tout en demeurant sous la tutelle des Perses. Avec la chute de Jérusalem, c'en est fini de l'indépendance d'Israël pour... 2500 ans, jusqu'à la résurrection de l'État hébreu au XXe siècle de notre ère (mise à part une brève période d'indépendance sous les Maccabées ou Asmonéens).
La ville ceinte de murailles construites ou complétées plus d'un siècle auparavant sous le règne d'Ézéchias constitue la cité de David, bâtie sur un éperon au sud du Mont du Temple, bordé par la vallée du Tyropoeon à l'ouest, celle de Hinnom au sud et celle du Cédron à l'est. Le principal vestige archéologique de cette période est le tunnel d'Ézéchias, un aqueduc souterrain de plus de 500 mètres de long qui alimentait en eau la ville depuis les sources du Gihon et se terminait au bassin de Siloé. Une inscription célébrant cette réalisation (mentionnée dans la Bible) des ingénieurs et des ouvriers d'Ézéchias a été trouvée au milieu de ce tunnel.
Quant au Premier Temple, il est probable qu’il se dresse sur l’actuel mont du Temple et abrite quelque richesse, mais le reste ne peut qu’être sujet à spéculation, aucune fouille n'y ayant eu lieu. La Bible décrit un monument somptueux, construit avec des matériaux de premier choix sur les plans d’Hiram. Certains archéologues ont exhumé des structures adjacentes et les tiennent pour contemporaines du Temple. D’autres estiment que le Temple n’était qu’un autel païen reconverti dans le culte israélite et paré des plus beaux atours par des auteurs bien ultérieurs inventant un passé glorieux pour tisser une unité nationale.
L’architecte se défend et explique dans son Dictionnaire raisonné (dix volumes, publiés entre 1854 et 1868) en quoi sa philosophie de travail a évolué durant le chantier : "Restaurer un édifice n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné." Certains de ses choix sont remis en cause. Comme ce Christ qu’il fait apparaître en façade, pour combler le vide au-dessus du trumeau central, sculpture hybride d’un Jésus observé à Amiens (bénissant la foule) et d’un autre à Chartres (tenant un livre).
D’autres critiques, enfin, font remarquer que Viollet-le-Duc, contrairement aux grands principes affichés lors du concours, s’approprie l’architecture de Notre-Dame. Et qu’il n’hésite pas, à l’occasion, à inventer des éléments qui n’ont jamais existé. Ainsi, pour remplacer les tuyaux de plomb installés au XVIIIe siècle, Viollet-le-Duc dessine et fait sculpter des gargouilles. Ces créatures fantastiques, qui trônent aujourd’hui au-dessus de l’édifice et contemplent Paris du haut de la façade, sont tout droit sorties de son imagination. Il crée l'alchimiste. Il fait également remplacer la flèche initiale, en bois, par une nouvelle flèche nettement plus grande (elle s’élève à 93 mètres depuis le sol), en chêne, recouverte de plomb, d’un poids de 750 tonnes, la flèche qui disparaitra dans l'incendie du 15 avril 2019.
1859, entreprise Auguste Bellu |
il nous donne ainsi les clés pour parcourir la partie pyrénéenne du chemin de Compostelle |
il suffit de suivre le tétramorphe de l'église templière de Montsaunes
"Cette flèche est un chef-d’œuvre, tempère Jean-Michel Leniaud. Et le fait de disposer les apôtres autour, le long des quatre rampants, stimule l’effet ascensionnel. Cela fait de Notre-Dame une sorte de pyramide en mouvement." L’un de ces apôtres a un air familier. Saint Thomas, sur le flanc sud, est le seul à ne pas regarder Paris. Tourné vers la flèche, il prend les traits… de Viollet-le-Duc lui-même ! L’architecte s’est fait représenter vêtu d’une toge médiévale, contemplant son œuvre. Dans sa main droite, la règle des compagnons porte une inscription latine que vous trouverez plus bas. On le reconnaît aussi sur l’une des statues de pierre de la galerie des rois en façade.
Viollet-le-Duc en Thomas se retourne pour contempler la flèche, son oeuvre |
Plus troublant, à l’achèvement des travaux de la flèche, une plaque en fer est vissée à la base du pilier la soutenant. A l’abri des regards, elle est très peu connue des visiteurs et des Parisiens… et comporte des symboles maçonniques : l’équerre et le compas se croisant, ainsi qu’un acronyme à la gloire du "Grand Architecte de l’Univers". Cette plaque n’a pas pu être posée sans l’accord de Viollet-le-Duc, ce qui peut laisser penser qu’il était franc-maçon, comme son artisan charpentier, Auguste Bellu, chargé de la réalisation de la flèche.
Les travaux prennent fin le 3 janvier 1865. Eugène Viollet-le-Duc aura consacré vingt ans de sa vie à ce chantier. Ses travaux archéologiques et ses doctrines en matière de restauration ont révolutionné l’architecture. Pour autant, nombre de ses pairs refusent de le reconnaître comme l’un des leurs. Quant au bilan très critique du travail de Viollet-le-Duc, il perdurera jusqu’après sa mort, le 17 septembre 1879. Alors qu’on lui a longtemps reproché ses anachronismes, ses mutilations, voire de s’être approprié Notre-Dame. On loue aujourd’hui le travail du créateur qui, en cherchant à exalter l’architecture du Moyen Age, a fait de Notre-Dame de Paris l’un des plus beaux édifices de la capitale.
-3ème étape : David buriné par la Révolution, et reposé tout neuf par Viollet-le-Duc,
retrouvé dans un chantier parisien
pas évident d'identifier David. Ici, nous sommes au centre des 24 |
à Reims les Rois sont d'origine et n'ont pas été buchés |
et Goliath à Reims conserve au front la trace du projectile tiré par la fronde de David |
pour moi Viollet le Duc à Paris dépasse Anton Gaudi à Barcelone, qui s'est inspiré de ses nombreux ouvrages et dessins |
il s'est représenté en Thomas l'apôtre ... celui qui doute ...
https://www.youtube.com/watch?v=InWdtzL65TI 33mn41s |
la soit-disante "start-up nation" a raté cette occasion de modernité, en préférant reproduire l'oeuvre de Viollet le Duc contestée à l'époque pour ses nombreuses innovations |
il porte la Règle des Compagnons, avec cette inscription en latin :