facebook me rappelle à l'ordre !
une bonne vieille catastrophe ancienne, pour l'avant-dernier jour de l'année !
dessus, ce n'est qu'un petit détail :
le tableau, présenté, à St Petersburg, est immense!
651 x 456 cm !
exposée ici à l' Hermitage, il occupe la moitié d'une salle à côté du "Serpent d'airain" de Fiodor Bruni
il est à St Petersburg aujourd'hui
Le Dernier Jour de Pompéi (1830-1833) est une peinture monumentale actuellement conservée au Musée Russe de Saint-Pétersbourg, œuvre la plus connue du peintre russe Karl Brioullov (1799, Saint-Pétersbourg - 1852, Manziana près de Rome). Elle valut à son auteur une notoriété internationale et l'admiration d'Alexandre Pouchkine qui lui dédia un poème.
Karl Brioullov visite le site de Pompéi en 1828 et réalise de nombreux croquis ayant pour thème l'éruption du Vésuve de l'an 79. La toile achevée est montrée pour la première fois à Rome où elle reçoit des critiques élogieuses puis elle est emmenée à Paris et exposée au musée du Louvre. Première œuvre artistique russe à susciter un tel engouement à l'étranger, Edward Bulwer-Lytton, qui l'avait vue à Rome, s'en inspira pour écrire son roman Les Derniers Jours de Pompéi, qui connut un succès immense.
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on voit mieux sur cette esquisse l'allée des tombeaux que l'on retrouvera in fine |
une oeuvre pareille nécessite une mise en scène et de nombreuses esquisses
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toujours l'allée des tombeaux, avec celui de Scaurus à gauche |
ensuite il faut assurer les détails
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c'est un piège : Alessandro Sanquirico 1827 |
le Vésuve fait l'effet d'une bombe atomique
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l'artiste s'est représenté avec sa boite de peinture |
et l'effroi se voit dans les yeux des Pompéiens
les chevaux s'affolent
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le char à terre |
les corps roulent par terre, criblés des pierres rejetées par le volcan
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on retrouve le décor des tombeaux, mais moins marqué |
il doit y avoir chez certains Russes une attirance pour la violence, et la mort
vous me direz que cette attitude est assez répandue sur la Terre
ce spectacle terrorise les gens de bonne volonté
exactement ce que fait Poutine en Ukraine
et il faut bien reconnaitre que dans ce cas, Poutine n'y était pour rien
et que ce feu qui couve sous la Terre entière
ne m'inspire rien qui vaille !
...de Rome, la toile est transportée à Milan où elle est présentée lors de l'exposition artistique de 1833. Inspiré par le succès du tableau en Italie, son propriétaire Anatole Demidoff le présente à l'exposition du Salon de peinture et de sculpture, ouverte en mars 1834 à Paris, où son auteur Karl Brioullov obtient la grande médaille d'or.
L'été 1834, le tableau est envoyé de France à Saint-Pétersbour, où Demidoff le présente à l'empereur Nicolas Ier. En août 1834, le tableau est placé à l'Ermitage, puis à la fin septembre dans une salle séparée de l'Académie russe des Beaux-Arts pour que le public puisse le voir. Le tableau connait un énorme succès et le poète Alexandre Pouchkine lui consacre son poème "Le cratère du Vésuve s'est ouvert". Quant à l'écrivain Nicolas Gogol, il écrit un article dans lequel il appelle Le Dernier Jour de Pompéi un des phénomènes les plus lumineux du XIXe siècle « et une résurrection lumineuse de la peinture restée longtemps dans un état semi-léthargique ». En 1851, le tableau entre au Nouvel Ermitage, et, en 1897, il est transféré dans la collection de feu l'empereur Alexandre III (aujourd'hui Musée russe).
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Pline et sa mère |
La critique d'art Alla Verechtchaguina note que le sujet de la toile Le Dernier Jour de Pompéi était inconnu dans la pratique de la peinture historique classique. L'artiste ne montre pas les exploits d'un héros, mais une catastrophe naturelle qui a frappé beaucoup de gens, ce qui a fait entrer pour la première fois la peinture historique dans le grand public populaire au lieu de rester confinée dans un petit cercle aristocratique. Selon la critique Svetlana Stepanova, l'œuvre de Brioullov est devenue non seulement l'une des réalisations de l'école nationale de peinture russe, mais aussi un vrai phénomène qui a accéléré l'évolution de l'art en Russie.
En tout, la réalisation du tableau a pris six années de travail. De 1827, quand Karl Brioullov a visité Pompéi et a réalisé les premiers croquis et esquisses, jusque 1833 quand la toile de grand format a été exposée à Rome et à Milan. Les critiques d'art divisent la période de création en deux parties. Durant la première (1827-1830) ont lieu les travaux préparatoires, compris la création de l'étude et des premières esquisses, et durant la seconde (1830-1833) a lieu la réalisation de la grande toile.
En débutant la réalisation du tableau, Brioullov étudie soigneusement les documents historiques liés à l'éruption du Vésuve. Il lit avec un intérêt particulier le témoignage d'un des témoins oculaires de l'évènement (par ailleurs homme politique et avocat) Pline le Jeune. Ce dernier écrivait à l'historien Tacite : « Dès la première heure de la journée, la lumière du jour est inhabituelle, vraiment faiblarde. Les maisons des alentours tremblent; sur une bande étroite de terrain elles sont sur le point de s'effondrer et c'est très effrayant. On décide finalement de quitter la ville ; derrière nous une foule nous suit de gens qui ont perdu la tête. […] D'un autre côté, un nuage noir effrayant envahit le ciel, traversé par des zigzags de feu ; il se déroule en larges bandes flamboyantes comme de grands éclairs. […] Alors ma mère demande, supplie, ordonne que je m'en aille : pour un jeune homme c'est possible ; quant à elle, accablée du fait de son âge et de la maladie, elle préfére mourir tranquillement en sachant qu'elle n'a pas été la cause de ma mort ».
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symbole : les Dieux romains jetés à terre |
L'endroit choisi par le peintre se trouvait à la limite de la ville, sur la route menant au Vésuve. La tombe de Scaurus a été décrite dans l'édition de 1817 du livre de l'archéologue William Gell et de l'architecte John Peter Gandy. La partie la plus à gauche de la plaque apposée sur le monument est ébréchée et l'on ne peut lire qu'une partie de son nom …icius Scaurus, ainsi que son statut social duumvir de justice. Gelle et Gandy ont suggéré que le nom complet fut Aricius Scaurus, mais plus tard on a découvert qu'il avait été enterré sous le nom de Umbricius Scaurus, et que son père avait été enterré sous le nom de Aulus Scaurus.
Ce tombeau, découvert en août 1812, était sans aucun doute, au point de vue archéologique, le plus intéressant de tous ceux découverts à Pompéi ; sa disposition est à peu près la même que celle des monuments de Naevoleia et de Calventius, mais les matériaux en sont moins riches. Le cippe, élevé sur trois gradins et reposant sur le soubassement qui contient la chambre sépulcrale, n'est qu'un massif carré en briques dont le couronnement n'existe plus. Le devant est couvert d'une plaque de marbre dont un angle est brisé, ce qui avait malheureusement fait disparaître quelques lettres de l'inscription qui récemment a été complétée :
A. VMRRICIO A. F. MEN.
SCAVRO
II. VIR. I. D.
HVIC DECVRIONES LOCVM MONVM.
ET HS IN FVNERE ET STATVAM EQVES TR
FORO PONENDAM CENSVERVNT
SCAVRVS PATER FILIO
«A Aulus Umbricius Scaurus Menenius, fils d'Aulus, duumvir chargé de rendre la justice, les Décurions ont décerné l'emplacement d'un monument, deux mille sesterces pour ses funérailles et une statue équestre dans le forum. Scaurus père à son fils».
Le grand soubassement élevé sur trois degrés présentait deux rangées de bas-reliefs en stuc, autrefois coloriés, monuments des plus curieux ; moins de deux ans après leur découverte, dans la nuit du 5 mai 1814, une forte gelée avait déjà fait tomber plusieurs figures ; on chercha à assurer les autres par des crampons, ce qui n'empêcha pas entièrement un nouveau désastre ayant la même cause en février 1816. Nous avions cependant encore vu une grande partie des figures en 1830 ; à chacun de nos voyages, nous en avons trouvé quelques-unes de moins, et aujourd'hui tout a disparu, à l'exception du bas-relief placé au-dessus de la porte.
Le décor du tableau de Briullov est la Route des Tombeaux (Strada dei Sepolcri), la nécropole pompéienne, une perspective d'un kilomètre de long depuis la Porte Herculanienne jusqu'à la Villa de Diomède en direction de la Villa des Mystères. Les fouilles ont commencé en 1763 et se sont poursuivies jusqu'en 1838.
émouvant, le lieu où Brioullov a vu la tombe de Scaurus
du coup, le poème de Pouchkine s'impose :
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le char à terre, l'essieu gauche cassé, le Vésuve au fond |
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vanité des richesses |
... une pensée émue aux Mahoraises et Mahorais...
et bon film pour fêter la nouvelle année !
PS : 17 octobre 2013
"Sous les cendres enflammées." Archéologie de la vision maçonnique : « Le dernier jour de Pompéi » par K.P. Brioullov une information du musée sur le site Russe :
L'auteur part de l'hypothèse que les plus grands mystères sont cachés dans ces œuvres d'art que le spectateur passe à la hâte dans un musée, croyant que tout est déjà connu à leur sujet. L'un de ces monuments célèbres mais controversés est le tableau de K.P. Bryullov "Le dernier jour de Pompéi".
Créé à l’apogée du romantisme russe, le tableau reflétait à la fois l’écho de la discussion de Kant-Schiller sur le « sublime » (dépasser la force et l’échelle de l’homme) et l’intérêt traditionnel pour l’Antiquité. Après que les fouilles de Pompéi aient mis au jour de nombreux artefacts érotiques, le désastre antique a commencé à être considéré comme un châtiment divin et comparé à la destruction de Sodome pécheresse. En Russie, les souvenirs de la guerre patriotique de 1812, interprétée comme « le jugement de Dieu sur les champs de glace », étaient frais.
Ces sentiments providentiels et d’autres similaires nourrissaient un lien avec la connaissance cachée, une tradition ésotérique à laquelle la famille Bryullov était directement liée (le père et les fils Karl et Alexander étaient membres de loges maçonniques). La conférence expose et justifie l'interprétation du tableau « Le dernier jour de Pompéi » comme une allégorie maçonnique « La destruction de la ville méchante », et explique la signification « maçonnique » secrète d'un certain nombre de détails qui pourraient être compris par les initiés comme symboles mystiques. Une telle lecture enrichit notre connaissance de l’atmosphère spirituelle de l’époque et permet d’élargir le panorama des « régimes et pratiques visuels » du romantisme européen.
je vous laisse juges :