dimanche 16 février 2020

Piotr a-t-il piégé Benjamin ?

Notre mois de février comptera 29 jours, pour moi, un billet de plus ! En voici deux ce 16 février !

Vu l'actualité, j'ai tenté de comprendre : J'ai toujours dans l'oreille l'introduction célèbre d'Anne Roumanoff  à ses sketchs : -"on ne nous dit pas tout !". Je vous montre donc les vitraux du verrier Thomas, pas grand intérêt pour vous j'imagine. 
Par contre, je consulte internet comme tout le monde, et tente pour vous de reconstituer l’histoire qui arrive à Benjamin, le bien prénommé, Benjamin Griveaux,  « empêché » de poursuivre sa candidature à la Mairie de Paris, en démissionnant suite à la diffusion, aussitôt stoppée d'ailleurs, d’images le montrant dans une attitude « privée », mais qui revêtrait un caractère sexuel. Le fait en France d’évoquer le mot « sexuel » fait aussitôt bondir les média, rêvant de faire le buzz une fois encore. Mais on ne verra pas d’images, on ne peut qu’imaginer, ce qui est peut-être pire encore ?? Mais qu'a-t-il donc fait pour démissionner ainsi ?

Tout partirait de cet "artiste", il faut bien qu’il ait une profession, Piotr Pavlenski. Il n’aimait apparemment pas, cela le regarde, le Président Poutine, et amoureux de la France, plutôt de Paris, il a obtenu le droit d’asile en mai 2017, personne à l'époque ne se méfiant de ses provocations coutumières puisqu’il fait partie des artistes qui pour faire parler d’eux, ne cessent de provoquer la bonne société par des actes individuels attirant, là encore, les médias. Il vient d’être mis en garde à vue pour les fameuses 48 heures réglementaires, lui et sa compagne. Mais on dit que c'est pour une affaire précédente, pour laquelle on ne l'avait pas appréhendé, on avait d'autres urgences sur le feu. Je parie qu'il a déjà un avocat ? Oui !

nous sommes en 2017, avec Oksana Chaliguina

Il avait une compagne, une compagne russe, Oksana, qui a du demander et obtenir elle aussi le droit d’asile ? Attendez, nous sommes toujours en 2017. Depuis lors, il a changé de compagne, préférant une Française, (avec qui il a sans doute le projet de se marier), ce qui consoliderait si ce n’est pas encore fait sa nationalité française, lui permettant d’obtenir comme nous tous une carte vitale en bonne et due forme ! On peut être artiste mais aussi attraper la grippe, mieux vaut être inscrit à la Sécu, en plus d'avoir une carte d'identité.



les journaux parlent toujours au conditionnel. S'appelle-t-elle Alexandra ? est-elle avocate ? va-t-on en savoir davantage après la garde à vue actuelle ?

Cette nouvelle compagne serait née à Metz, et on devine qu’elle est jeune, avec ses 29 ans, sans doute jolie, mais sa récente photo le confirme. Comment entretiendrait-elle des relations avec notre Benjamin, nous sommes en 2018 date qui a son importance, mais c’est à elle que notre candidat aurait (on est obligé de parler au conditionnel, tout cela ne sont que présomptions même si elles résultent de recoupements) aurait envoyé à l'époque une ou des vidéo ? ? Le sujet serait donc « sexuel », et évoquerait des pratiques qualifiées par tout le monde de « privées », telles que les pratiquait en son temps un dé-nommé Onan, personnage biblique accusé par ses pratiques de faire obstacle à la procréation, en se livrant soit au coitus interruptus, (oui c’était une faute) ; ou plus simplement à des activités manuelles ne nécessitant pas le recours à une personne du sexe féminin… sauf que justement dans notre cas la personne du sexe opposé était censée succomber à ses vidéos ? En 2019 elle deviendrait la meuf de Piotr ... Deux ans après les épisodes de 2018, amoureuse du-dit Piotr, elle aurait filé les photos compromettantes à son artiste de mec, comme preuve d'amour... pour qu'il en tire une nouvelle provoc et fasse tomber Benjamin ! !

Les voix prudes s'élèvent en masse, dénonçant l'arbitraire, et un tournant fatal dans les attaques contre la démocratie. Le mouvement majoritaire est en marche-forcée, pour trouver un remplaçant ou encore une remplaçante, au candidat démissionnaire... quand on menace le dit candidat d'un échec programmé, qui voulez-vous qui prenne le risque de se présenter, dans une ambiance pareille ?


Pourtant, il ne manque pas de têtes sympathiques : si je me souviens bien, il y avait récemment un personnage supérieur-en-mathématiques (mais est-ce une qualité de nos jours ?) ah oui, je me souviens, Cédric Villani, dont une majorité se moquait, au motif qu'il était super-intelligent, tentait de relancer l'intelligence artificielle dont notre Europe est bien dépourvue comparée aux géants américains et chinois, mais surtout il arborait une araignée à la place des décorations que portent ses pairs, geste qui l'excluait naturellement de la compétition. Si je me souviens bien, il a été vigoureusement exclu de la majorité, qui doit s'en mordre les doigts en ce moment même, n'osant pas lui donner l'investiture refusée précédemment !



Je pense naturellement à l'épouse de Benjamin et à leurs trois enfants, sans doute éberlués de ces révélations, et qui doivent chercher une issue digne à cette histoire lamentable.

Les langues comme d'habitude n'ont pas fini de se délier

la vie politique française serait en train de s'américaniser

et la Morale ayant disparu ai-je entendu répéter partout, on s'étonne cependant que toute cette affaire ébranle la confiance populaire en la démocratie représentative

...je ne vous cite pas le commentaire de Serge Julie dans le Huffpost...

O tempora mores !









PS : toute cette affaire m'aura appris un mot grec : hubris : Chez les Grecs, tout ce qui, dans la conduite de l'homme, est considéré par les dieux comme démesure, orgueil, et devant appeler leur vengeance. Encore faut-il qu'il existe des Dieux... or aujourd'hui, on les a retirés, l'Homme se prenant pour Dieu, ailleurs et ici !

La conception de l’hybris comme faute détermine la morale des Grecs comme étant une morale de la mesure, de la modération et de la sobriété, obéissant à l'adage pan metron (en grec ancien παν μετρον, qui signifie littéralement « de la mesure en tout », ou encore « jamais trop » et « toujours assez »). L'homme doit rester conscient de sa place dans l'univers, c'est-à-dire à la fois de son rang social dans une société hiérarchisée et de sa mortalité face aux dieux immortels...

... On parle toujours du « fatum », du destin, qui écrase le héros tragique. Or, il s’agit là d’un mot latin ! Dans la tragédie grecque, la fatalité porte le même nom que l’erreur, « l’atè ». C’est « l’hybris » (l’arrogance funeste), détestée des Grecs foncièrement égalitaires, qui, par le sentiment de supériorité qu’elle inspire, mène à l’erreur, à la faute, à « l’atè. » — (André Degaine, Histoire du théâtre dessinée, Nizet, 1992)

L'antonyme est une vertu oubliée : la modération, ou la tempérance, qui n'empêchent en rien la force, en réalité la "force morale"





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