dimanche 27 février 2022

Ramsès II illuminé le 22 02 2022, date palindrome !

 



Je suis un peu en retard ! 

5 jours ... désolé ...

Nous sommes deux fois par an à Abou Simbel

les deux temples, Ramsès II et plus petit si l'on peut dire Néfertari "par amour de laquelle se lève le Soleil".




Comme chaque 22 février, lors d'un exceptionnel alignement, les rayons du soleil enveloppent la statue du souverain Ramsès II, dans le temple d'Abou Simbel, au sud de l'Egypte.

"Quand le soleil surgit au sommet des collines orientales, 

le premier rayon frappe horizontalement la porte d'entrée, 

perce les ténèbres intérieures comme une flèche, 

parvient au sanctuaire, et 

tombe telle une flamme échappée du ciel, sur l'autel, au pied des dieux". 

"La marraine de l'égyptologie" : "A Thousand Miles Up the Nile, George Routledge and Sons, Londres, 1891." Amélia Edwards.



Une date palindrome que l’on peut lire aussi bien de droite à gauche que de gauche à droite - l’alignement solaire du temple du pharaon Ramsès II (édifié 13e siècle avant notre ère) à Abou Simbel, est officiellement célébré en Egypte, en présence du Dr. Khaled El-Enany, le ministre du Tourisme et des Antiquités : il s'agit d'un phénomène unique, rappelons que le temple n'est pas équipé de quoi que ce soit ressemblant à l'électricité, à l'époque, c'était des torches et des bougies ! 




les égyptiennes en costume rappellent qu'autrefois, les prêtresses jouaient un rôle fondamental dans la religion : ici, le tombeau de la prêtresse Hetpet, divulgué au public en 2018, montre la prêtresse les seins nus 

Elodie Yung dans le rôle d'Hathor, prêtresse de l'Egypte ancienne, censée s'unir (charnellement) au Dieu auquel elle était consacrée...!

Le temple a été calculé pour que le soleil rentre, 

et éclaire le pharaon  !

Creusé dans une falaise de grès située à 200 km au sud de l’actuelle ville d’Assouan, l’immense sanctuaire est l’un des joyaux d’architecture les plus impressionnants de l’Egypte pharaonique. Chaque 22 février et 22 octobre, il fait l’objet d’un évènement spectaculaire, lorsque les rayons du soleil pénètrent à l’intérieur du temple sur plus de 60 mètres jusqu’à atteindre, en son extrémité, le saint-des-saints, ou naos : une pièce où sont présentées assises sur une banquette, côte à côte, les statues du dieu Ptah, d’Amon, de la divinité Rê-Horakhty munie de son disque solaire, ainsi que la statue déifiée de Ramsès II. Ce souverain de la 19e dynastie régna durant 66 ans (1279-1213 av. J.-C), une longévité que l’examen de sa momie, en France, en 1976, avait confirmé puisqu’il aurait vécu jusqu’à 92 ans ! Ca rassure !

 



Les quatre statues dans le saint des saints du temple d'Abou Simbel : Ptah, Amon, Rê-Horakhty et son disque solaire, ainsi que celle de Ramsès II. 

https://theconversation.com/le-22-fevrier-quand-ramses-ii-ressortira-de-lombre-110627

Les rayons du soleil levant se présentent précisément face à l’entrée du temple

Chaque 22 février, les rayons du soleil levant se présentent alors précisément face à l’entrée du temple à la façade décorée de quatre géants de 20 mètres de haut figurant Ramsès II sur son trône. Tous semblent en protéger l’entrée depuis plus de 3.000 ans. A l’intérieur, dans l’immense salle hypostyle de 18 mètres de long tout entière dédiée à la gloire du pharaon, se dressent huit gigantesques statues polychromes à tête d’Osiris, chacune coiffée du pschent orné du serpent uraeus, lesquelles tiennent dans leurs mains le sceptre et le fouet emblèmes du pouvoir divin. Pendant quelques minutes, dans les faisceaux de l’aurore, les puissants rayons du soleil viennent alors irradier d’une lumière (bienveillante) les statues présentes dans le naos. Chaque 22 février, s’illumine d’abord celle du dieu Amon, puis celle de Ramsès II, les drapant d’une teinte d’or ; puis le 22 octobre, dans le sens contraire, s’enflamme en premier lieu l’effigie de Rê-Horakthy, puis celle de Ramsès II. Dans les deux cas, Ptah n’est jamais atteint par les rayons du soleil, car considéré par les anciens égyptiens comme un dieu des ténèbres, il doit rester dans l’ombre.

 vachement bien calculé !

Les bâtisseurs égyptiens avaient construit le temple dédié à Ramsès II en l’orientant précisément pour que les premiers rayons projetés par l’astre solaire, la plus importante divinité du panthéon égyptien, puissent pénétrer jusqu’au fond du sanctuaire. Une orientation qu’avaient dû conserver les ingénieurs du 20e siècle : dans les années 1960, ceux-ci déplacèrent en effet, à l’initiative de l’Unesco, le temple de Ramsès II découpé en un millier de blocs de 20 à 30 tonnes, pour le reconstruire 64 mètres au-dessus du site d’origine. Ce qui lui évita de se retrouver sous les flots des 5.000 km2 du lac Nasser, en Nubie, lors de la construction du haut barrage d’Assouan, décidé par le pouvoir égyptien en 1955.

Alors que, dans le grand temple, Ramsès est assimilé à Rê-Horakhty, le soleil qui se lève à l’horizon, Néfertari, elle, se confond avec Sothis, divinité de l’étoile Sirius, elle-même associée à Hathor et Isis. Cet astre apparaît à l’horizon en même temps que le Soleil levant lors du Nouvel An égyptien (18-20 juillet), soit juste avant le début de la crue annuelle du Nil qui devait fertiliser les terres du royaume. C’est pour cette raison que les prêtres avaient associé cette apparition concomitante de l’astre du jour et de l’étoile Sothis au début de la saison de l’Inondation. Le phénomène astronomique passait pour le véritable déclencheur de la crue. 


Les deux sanctuaires d’Abou Simbel proclament donc l’identité du pharaon et du Soleil, ainsi que de la reine et de l’étoile, leur union garantissant la fertilité du royaume. Un bas-relief du petit temple nous montre Néfertari, métamorphosée en Sothis, s’apprêtant à jouer son rôle érotico-céleste auprès de son époux, incarnation du Soleil. Cet érotisme religieux, garant de bonheur, était caractéristique des croyances pharaoniques. 






... toujours l'énergie ... !

"l'énergie était rechargée par deux fois

au cours de l'année, ce qui contribuait

à sublimer encore l'essence de Pharaon

et à commenter le mécanisme de sa divinisation."

Christiane Desroches-Noblecourt ; "Le secret des temples de la Nubie" ; Paris, éditions Stock / Pernoud, 1999, page 204.

 


PS : mes remerciements à Aime Jean-Claude pour ses commentaires et photographies : :  https://www.aime-jeanclaude-free.com/blog/22-2-2022-une-date-speciale-qui-ne-se-repetera-pas-l-egypte-ancienne-a-travers-les-rayons-de-ra-penetrant-le-naos.html


je dédie cette maxime à Orpéa :


au musée de Lille, Pieter Boel (1663)  illustre les vanités de l'époque

notre époque perd tout sens quand elle efface toute signification à la mort

évidemment, je préfère Jacques Linard 1634 qui a peint Vanessa io, symbole de la vie éphémère

dont acte !