mercredi 2 février 2022

Alfred Guillou et Concarneau


changement de coiffes : nous sommes à Concarneau, avec Alfred Guillou !

Ce n'est pas compliqué, Alfred Guillou est né le 12 septembre 1844 à Concarneau, où il est mort le 22 mars 1926). Il a peint Concarneau, essentiellement, pourquoi aller loin chercher ce que l'on a devant les yeux ?  


à l'époque, c'est Théophile Deyrolle qui l'a peint devant le port en 1901. Ce portrait n'est pas exposé à Concarneau, mais au musée des Beaux-Arts de Quimper.

les jeunes filles portaient la coiffe, un Monsieur : un chapeau et un noeud papillon

Alfred Guillou reçoit ses premières leçons de dessin du lithographe Théodore Lemonnier qu'il rencontre à Concarneau en 1860. Sur ses conseils il s'installe à Paris en 1862, où il fréquente quelque temps l'Académie Suisse et poursuit sa formation avec Alexandre Cabanel, un nom célèbre. C'est là qu'il fait la connaissance de Jules Bastien-Lepage, Fernand Cormon et donc Théophile Deyrolle, j'aimerais bien savoir s'il a un rapport avec les Deyrolles de la rue du Bac ?

 





Il débute au Salon de 1868 avec son "Jeune Pêcheur breton", que je n'ai pas réussi à retrouver, alors que les jeunes bretonnes sont plus nombreuses, puis retourne dans sa ville natale. D'inspiration naturaliste, ses sujets de prédilection sont empruntés à la vie quotidienne du port de pêche souvent traités sur de grands formats, comme Les Sardinières de Concarneau (1896, musée des Beaux-Arts de Quimper), ou encore le Débarquement du thon à Concarneau (1902, musée d'Art et d'Histoire de Saint-Brieuc). Je possède toujours un thonier de Concarneau, entièrement construit à la main, en souvenir de ce port où nous avons découvert la choucroute de mer.


voilà les thons, les sardinières sont tout en haut


Avec son ami Théophile Deyrolle qui épousera sa sœur Suzanne, Alfred Guillou est à l'origine d'une colonie d'artistes établie à Concarneau. Comme celle établie à Pont-Aven, elle exercera une influence sur de nombreux artistes pour qui les mœurs et les traditions séculaires du peuple breton représente à leurs yeux une forme de primitivisme : Léon Joubert, François-Alfred Delobbe, Antonin Mercié, mais aussi Jules Bastien-Lepage, Pascal Dagnan-Bouveret, etc. Cela en fait des peintres à retrouver, ce qui explique que je mentionne tous ces noms ! 

« Chef de file du groupe de Concarneau, Guillou couche sur ses toiles des scènes de vie quotidienne et séduit par l'authenticité et le réalisme de son trait. »

 Il n'y a rien de plus terribles que les drames de la mer

son tableau le plus célèbre, le voici :

il s'appelle Adieu, 1892



à l'époque, les marins confiaient leur âme à Dieu

espérant qu'après la vie terrestre, existait une vie éternelle

ceci explique que sans doute pour cultiver l'Espérance

ils croyaient en sainte Anne de Fouesnant, où existe une si jolie chapelle

la procession se nommait un "Pardon"

et tout le monde s'habillait pour l'occasion solennelle 


les coiffes de dentelle étaient toutes blanches

entourant une Sainte Anne dorée aux feuilles d'or

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je vous disais hier qu'il y a cent ans c'était moins bien avant !

toutes ces croyances ont aujourd'hui disparu

l'Eglise a été supplantée par la Consommation

on n'a plus besoin de prier Dieu, puisque l'on a

l'Etat Providence, qui ce jour, supprime l'obligation du télétravail

nous autorise à nous démasquer en plein ait

et a désormais éradiqué ce mal-aimé virus


voici un thonier d'Etel, de Groix et de Concarneau

un dundee, tape-cul arrière, deux tangons de chaque côté du grand-mât tiennent les lignes


le plus amusant, le copain Théophile Deyrolles a lui aussi peint le Pardon de Fouesnant

s'il n'y avait les costumes, on se croirait en Corse, à cause du cochon
le tableau a voyagé : on le voit au musée de Pau !

Peu à peu, je vous confirme, "c'était moins bien avant" : pas de routes goudronnées, pas de pétrole, pas d'éoliennes, mais des moulins à vent ; les cochons partout, pas de Licornes (je vais vous expliquer ce que c'est) ; pas de NEXT40 (je vous expliquerai ce que c'est) ; surtout, pas de télé ni de journaux d'info continus : les blagues, on les faisait dans les bistrots, ils disparaissent peu à peu : 

c'est bien mieux maintenant

         et encore, on n'a pas encore tout vu ! 

les éoliennes de l'époque, devant Saint Malo

James Collinson 1877