dimanche 23 janvier 2022

La suédoise Emma Chadwick peint Cancale





Voilà commence ma découverte : je commence vraiment à collectionner les peintres de la fin XIXè siècle à s'être promenés sur la côte bretonne, notamment à Cancale, et le hasard m'aide en me faisant connaitre Emma, une suédoise, tellement attirée par la France qu'elle décède à Avignon en 1932 !

Emma Löwstädt-Chadwick était l'une des nombreuses artistes suédoises à succès qui ont étudié à Paris dans les années 1880. Elle était membre de l'Opponentrörelsen (le mouvement d'opposition) et elle résidait à Grez-sur-Loing. Ses œuvres sont exposées chaque année dans les grands Salons de Paris ainsi qu'en Suède. 

Emma Hilma Amalia Löwstädt-Chadwick est née à Stockholm en 1855. Elle était la fille du maître tailleur Carl Rudolf Löwstädt et de son épouse Carolina née Nordqvist. Son grand-père paternel était Carl Theodor Löwstädt, un peintre de miniatures, un illustrateur et un lithographe. 

Au cours de la période 1874-1880, Emma Löwstädt-Chadwick fréquente l'Académie royale suédoise des beaux-arts de Stockholm. Ses camarades de classe comprennent Julia Beck, Carolina Benedicks-Bruce, Eva Bonnier Mina Carlson-Bredberg, Karin Larsson et Jenny Nyström. Elle réussit ses études, obtient une attention favorable pour son travail et remporte des prix dans les concours annuels organisés par l'Académie royale suédoise des arts : une fois en 1879 pour son tableau intitulé Scen ur syndafallet puis l'année suivante pour son interprétation du concours. thème Lokes fängslande, où le captif ci-dessous brises ses chaines. 

nous sommes habitués à l'Anglais, bien moins au Suédois ! 



Et voilà où je voulais en arriver : Emma Löwstädt-Chadwick passe l'été 1879 sur la côte bretonne où elle suit les nouvelles tendances françaises de l'impressionnisme et de la peinture en plein air. Elle peint des troupeaux de moutons au bord de la mer ainsi que des scènes illustrant la vie des habitants du littoral, comme cette partie de cartes, qui me rappelle les parties de dés jouées si brillamment par nos hôtes de l'ile de Batz. 

terrible de conduire ainsi une brouette !

oui, c'est un berger de ... cochons !




En 1880, Emma se rend à nouveau en France, à Paris. Elle a commencé à fréquenter l'Académie Julian, qui était l'une des rares écoles privées à accepter des étudiantes. Ses professeurs étaient Jean-Charles Cazin et Tony Robert-Fleury. Au cours de sa première année, l'une de ses toiles est acceptée pour être exposée au Salon de Paris, l'exposition majeure et prestigieuse à laquelle tous les artistes se battent pour faire accepter leur travail. En effet, le seul fait d'être accepté était une forme de reconnaissance, qui pouvait conduire à des mentions publiques ainsi qu'à des médailles d'or et d'argent.

évidemment, j'adore le vapeur à hélice passant sous le Pont Neuf

Les peintures d'Emma Löwstädt-Chadwick sont acceptées au Salon chaque année tout au long des années 1880 à 1924. Elle dépeint la vie quotidienne des paysans et des populations côtières, mais réalise également des portraits et des intérieurs tranquilles. En 1887, elle reçoit une mention spéciale au Salon pour son tableau intitulé "Five o'clock tea", qui fut ensuite exposé à Stockholm et commenté favorablement par Claes Lundin dans le journal Idun en 1892.




Emma  se marie en 1882. Son mari, Francis Brooks Chadwick, est un riche artiste américain. Le couple bénéficie d'un vaste réseau social, qui n'inclue pas seulement les artistes suédois qui passaient par intermittence du temps à Grez-Sur-Loing. Ce petit village au sud de Paris est devenu le centre de la colonie d'artistes nordiques en France et sert de point de référence fixe au couple. Ils y font construire une maison et achetèrent la pension Laurent, l'une des deux seules pensions de l'endroit. Bien qu'Emma Löwstädt-Chadwick ait trois enfants, elle n'abandonne pas sa passion. La richesse de son mari permet au couple de vivre une vie insouciante, occupée par de nombreux voyages de peinture dans divers pays tels que les États-Unis, l'Espagne, l'Afrique du Nord, l'Italie et la Grande-Bretagne, fournissant de nouveaux motifs pour les peintures d'Emma. 

Les années 1880 s'avèrent être une décennie exceptionnelle pour les artistes féminines à Paris au cours de laquelle elles peuvent profiter d'une période de liberté tout en se consacrant entièrement à leur art et à socialiser avec des personnes partageant les mêmes idées. Cette époque a été reconnue dans plusieurs expositions et livres. En 1988, la galerie d'art Liljevalch organise une exposition intitulée De foro till Paris (ils se sont dirigés vers Paris), qui était une présentation complète de vingt-six artistes femmes nordiques, dont Emma. 


En 2017, le Denver Art Museum aux États-Unis organise une exposition itinérante intitulée Femmes artistes à Paris 1850-1900. Emma Löwstädt-Chadwick est représentée par sa peinture à l'huile ci-dessus Strandparasollen, Bretagne, datée de 1880, un portrait de sa collègue artiste Amanda Sidvall qui était représentée assise à son chevalet sur la plage sous un parasol. Ce même tableau avait déjà été exposé lors de l'exposition commémorative susmentionnée au musée national de Stockholm en 1945. 

Emma Löwstädt-Chadwick décède à Avignon en 1932. Son travail est visible au Musée national de Stockholm et dans plusieurs musées à l'étranger.

sa meilleure toile, pour moi, est celle signalée sur facebook par Guylène Couturier

deux détails attirent mon oeil (exercé)


une pareille immatriculation : C 428 avec une ancre de marine

le C c'est Cancale !

le paysage, c'est la baie

ne manque que le Mont Saint Michel !



PS : les dernières fois :

http://babone5go2.blogspot.com/2021/08/la-thangue-cancale.html

https://babone5go2.blogspot.com/2021/11/sur-les-traces-de-sargent-7.html