Mais le fantasme du coin, c'est (vous n'y auriez jamais pensé) :
« La légende de la femme phoque »
Selon la légende, une fois par an, à la veille des Trois Rois, il y a à peine quatorze jours, les selkies se rassemblent sur le rivage de Mikladalur. Ils (et surtout elles) se débarrassent de leurs peaux de phoque, redeviennent humains, dansent et jouent toute la nuit sur le rivage et dans leur grotte.
Un jeune homme de Mikladalur - c'est ce que l'on raconte - avait eu vent de cette légende, disant que les selkies se réunissaient la veille de l'Epiphanie dans une grotte près du village. Et donc il descend dans la grotte cette nuit-là pour voir si l'histoire est vraie.
Il se cache derrière un rocher sur le rivage. Après le coucher du soleil, il voit des tas de phoques nager vers la grotte. Arrivés à terre, ils enlèvent leurs peaux, les laissent sur la plage rocheuse, et partent (nus comme des vers) comme de vrais humains !
Soudain, il aperçoit une femme d'une beauté exceptionnelle (elle a perdu sa peau) et immédiatement il tombe fou d'amour ! Il repère soigneusement l'endroit où elle a laissé sa peau, il s'approche, la prend, et revient se cacher derrière le rocher.
Les selkies ont dansé toute la nuit, mais aux premières lueurs de l'aube, ils remettent leurs peaux de phoque.... sauf la belle qui cherche, cherche, ne trouve pas, se met à gémir et à pleurer fort car la nuit est maintenant passée et le soleil est presque levé... jusqu'à ce qu'elle sente... l'odeur de sa peau cachée par le jeune homme ! (la peau de phoque sent un peu fort). Elle s'approche de lui, et avec une grande agitation le supplie de lui rendre la peau. Mais il ne l'écoute pas, et gravit la colline jusqu'à sa maison, suivi de la Selkie...(toujours nue).
Il la prend pour femme, (je suppose qu'il l'habille de vêtements chauds) ... et ils vécurent
bien ensemble. Mais il devait prendre grand soin de la tenir éloignée de la
peau, enfermée en toute sécurité dans un coffre, la clé nouée à un bout de boyau de phoque, autour de son cou.
Un jour, (c'est comme cela que l'on mange aux iles Féroè), le pêcheur va pêcher. Machinalement, il cherche la clé autour du cou, elle a disparu. Il se met à hurler : "Aujourd'hui, je
deviens un homme sans femme" ! , il voit bien que sa femme est partie, les enfants silencieux assis sur le banc.
elle s'était précipitée vers le rivage, avait remis sa peau et s'était jetée à la mer.
Elle avait en effet pris la clé, ouvert le coffre et vu la peau. Et elle ne pouvait pas s'empêcher de la remettre.... D'où le proverbe (pardon pour la traduction approximative) : « Il ne peut pas se contrôler plus qu'un phoque
qui voit sa peau.
Dès qu'elle sauta dans les vagues, le phoque dominant, qui avait été son compagnon nagea à côté d'elle et ensemble ils s'éloignèrent. Toutes ces années, il avait attendu près du rivage sa compagne.
Chaque fois que les enfants qu'elle avait eus avec le pêcheur de Mikladalur descendaient sur le rivage, ils voyaient une Dame phoque à proximité, les regardant, et tout le monde pensait qu'elle devait être leur mère.
Voilà qu'un jour, les hommes de Mikladalur font des plans pour entrer dans la grotte pour chasser les phoques. La nuit précédente, la Selkie visite le pêcheur en rêve. Elle lui dit que s'il devait se joindre à la chasse, il ne devait pas tuer le gros phoque devant la grotte, car c'est son mari. Comme les deux petits au plus profond de la grotte, qui sont ses enfants.
Le pêcheur était certainement un gros lourdaud, et ne prête aucune attention au rêve, et avec le reste des hommes de Mikladalur, il tue tous les phoques de la grotte. Pire, il reçoit une part, la fait cuire pour le souper, et mange ... le mari de son ex ! Furieuse, celle-ci rentre dans un fracas terrifiant, sous la forme d'un troll, et crie : -« Ici reposent la tête de mon compagnon, la main de Hárekur et le pied de Fríðrikkur. - et maintenant la vengeance sera exercée sur les hommes de Mikladalur. Certains se noieront en mer, d'autres tomberont des falaises, et ainsi cela continuera jusqu'à ce qu'autant de personnes aient péri qu'elles puissent lier les bras autour de toute l'île de Kalsoy »
Et, malheureusement, il n'est
pas rare d'entendre des nouvelles de malheurs à Mikladalur, des hommes partis à la chasse aux oiseaux ou aux phoques, qui ont trébuché et sont morts des falaises.
nous on se plaint du covid,
mais là, les mecs ont d'autres soucis à se faire !
cette histoire touche Hans Pauli Olsen, il est sculpteur
il décide de montrer la Selkie qui se nomme : "Kópakonan",
Mikladalur, Kalsoy, Îles Féroé.
Sa statue est conçue pour résister à des vagues de 13
mètres. Début 2015, la vague de 11,5 mètres a déferlé sur la statue. Elle est
restée inébranlable, aucun dommage ne lui a été causé
Il faut dire que Hans est né aux îles Féroé en 1957. Sculpteur,
il a étudié à l'Académie royale danoise des beaux-arts de Copenhague (1979-87),
où il vit et travaille toujours. L'argile joue un rôle crucial dans son expression, et, bien qu'à des degrés divers, il est
toujours évident dans ses bustes et ses sculptures en bronze de retrouver comment ses mains
travaillent l'argile, laissant des traces tactiles évidentes dans le
matériau.
Comme peu d'artistes aujourd'hui, Hans Pauli Olsen est passé
maître dans la représentation du corps humain, un motif qui revient tout au
long de son œuvre. Mais il n'est en aucun cas un sculpteur naturaliste, même si
ses racines sont la tradition sculpturale classique. Hans Pauli travaille
de manière figurative et conceptuelle dans une tentative de recréer les aspects
les plus surréalistes de l'existence en exploitant des reflets, des illusions
et des ombres.
Hans Pauli Olsen a créé une abondance de sculptures dans les
espaces publics, à la fois aux îles Féroé et au Danemark. Ses nombreux bustes
de portraits comprennent des représentations de la famille royale et d'éminents
artistes féroïens. La plupart du temps, ils sont habillés de manière classique.
maintenant, vous avez compris que Kopakonan n'a rien d'une sirène
et qu'elle tient à la main gauche sa propre peau de phoque
pour retourner en mer après l'Epiphanie !
Marc Chesneau photographe est allé sur place (en présentiel) |
https://www.visitfaroeislands.com/about/myths-legends/kopakonan-the-seal-woman/