C'est facebook qui m'envoie ce message : une jeune Cancalaise devant le chantier des bisquines, construites sur la plage, devant la mer : superbe, plein de détails, très précis, comme les cartes-postales d'autrefois, mais la couleur et la vie en plus : voilà Larthangue qui pourtant est Anglais, en visite en face de chez lui, chez nous donc, qui nous laisse le monde d'avant en détails et en couleurs.
voir en PS le descriptif, il faut regarder à la loupe ! |
Henry Herbert La Thangue RA (19 janvier 1859 - 21 décembre 1929) était ainsi un peintre paysagiste-rural-réaliste anglais associé à la Newlyn School.
Tout est résumé par paysagiste-rural-réaliste-anglais !
le titre : "le dernier sillon", c'est à ce moment que le soc de la charrue casse ! |
voyez la cote : pas mal non ? |
La Thangue nait à Croydon , dans le Surrey, une banlieue de Londres, et fait ses études au Dulwich College où il rencontre d'autres peintres Stanhope Forbes et Frederick Goodall . Il étudie la peinture d'abord à la Lambeth School of Art puis, de 1874 à 1879, à la Royal Academy de Londres, remportant une médaille d'or pour son travail en 1879. Cela lui valut une prestigieuse bourse de 3 ans à l'atelier de Jean-Léon Gérôme à l'École des Beaux-Arts de Paris. Nous y voilà : il devient quasi...Français ! Ici, La Thangue subit l'influence de l'école de Barbizon des paysagistes de plein air, tels Bastien-Lepage et Dagnan-Bouveret , malgré le fait que son professeur ait vivement critiqué le mouvement.
après les pommes, les prunes |
Entre 1881 et 1882, il peint quelque temps les côtes bretonnes, nous voilà bien à Cancale ! Puis à Donzère dans la vallée du Rhône (1883). Il devient membre du Royal Institute of Oil Painters en 1883. Il retourne en Angleterre en 1886, exposant à la Royal Academy, Royal Society of British Artists (RBA), Grosvenor Gallery, New Gallery, Royal Institute of Oil Painters, et de nombreux galeries régionales. Il est impliqué dans une tentative ratée de réformer l'Académie Royale, en aidant à fonder le rival New English Art Club (NEAC) et y expose son travail.
À la fin des années 1880, La Thangue s'installe à South Walsham dans le Norfolk. Une peinture de cette période, Return of the Reapers (1886), refléte son intérêt pour la photographie et les représentations photo-réalistes. Au début des années 1890, il s'installe à Bosham , dans le Sussex , où il poursuit ses peintures de genre rurales à grande échelle, dont certaines se révèlent controversées. En 1896, Tate acquiert The Man with the Scythe. En 1898, il est nommé associé de la Royal Academy, devenant membre à part entière en 1912.
La Thangue établit finalement sa base à Haylands à Graffham, dans le Sussex, bien qu'il ait également passé beaucoup de temps à peindre en Provence en France (après 1901), en Ligurie en Italie (1903–11) et aux îles Baléares. Ses paysages d'Europe du Sud ont été présentés dans une exposition commerciale réussie aux Leicester Galleries à Londres, juste avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale.
En 1929, il aurait été
profondément affecté par la perte de deux de ses tableaux lorsque le navire
Manuka les transportant a sombré au large des côtes néo-zélandaises. La même
année, il meurt à Londres le 21 décembre. Le 26 décembre, les peintures ont
été récupérées près de Long Point, en Nouvelle-Zélande, en assez bon état.
Je sais, il faudrait faire l'inventaire de ses peintures françaises,
en voici une, il faut trouver les autres !
s'il y a là le British rural naturalism manque donc le French rural naturalism ? |
où se trouve cet aqueduc ? est-il romain ?
et ici où se trouve ce canal d'irrigation ? |
là nous sommes en Ligurie |
aucun rapport avec les bassins chics du Luxembourg |
cette récolte d'oranges s'opère-t-elle en Espagne ? |
Au premier plan à droite, une fille aux traits forts est assise de profil et regarde à gauche sur un établi de menuisier. Elle porte un costume local traditionnel composé d'une jupe en serge bleue, d'une chemise à rayures grises et blanches et d'une coiffe blanche, avec des sabots en bois aux pieds. Le tricot qu'elle tient est tombé sur ses genoux et son regard droit devant lui et hors de l'espace de l'image implique que ce n'est pas son principal intérêt. Au sol gisent des outils du métier de constructeur de bateaux ; une scie de long en partie visible à gauche de l'établi, une louche appuyée contre la mâchoire de l'étau d'établi, et une hache latérale et une herminette sur les copeaux en dessous. Le sol est recouvert de copeaux de bois et, à gauche, de chutes de bois éparpillées au hasard. Immédiatement derrière la fille, le bois a été rangé dans une clôture basse, agissant comme une barrière, et au-delà, un bateau de pêche se dresse en partie construit en charpente, à bâbord vue de la proue, soutenu par des rives en bois clair. L'artiste a fait preuve d'un souci du progrès à travers la représentation de l'utilisation du bois dans l'image. Le bateau est baigné d'une lumière brillante qui est également capturée sur la mer et la foule de bisquines de pêche à voile blanche en arrière-plan. Deux petites filles portant des coiffes blanches sont visibles derrière la clôture à gauche. Le navire en construction, comme ceux qui naviguent au-delà, est une chaloupe thonière, un bateau de travail utilisé sur la côte nord-ouest de la France pendant plusieurs décennies et construit entièrement en lisses sur couples. La méthode de construction a été soigneusement observée, seules les charpentes avant étant en grande partie terminées, les lattes horizontales supérieure et inférieure guidant la ligne de la coque clairement visibles entre la proue et la poupe.
La Thangue était l'un des nombreux artistes anglais qui ont suivi les
réalistes français en peignant le long de la côte bretonne dans les années
1880. Ils choisissaient des sujets de la vie professionnelle ordinaire,
réalisés sur place, et ce style de travail maniéré était considéré comme
révolutionnaire en défiant les conventions artistiques des institutions
artistiques anglaises. Dans son observation des méthodes de travail et des
conditions de la construction navale bretonne - une industrie liée pratiquement
et culturellement aux villages de pêcheurs de la Cornouaille contemporaine - la
peinture anticipe également l'école de Newlyn. La présence et l'attitude de la fille,
son positionnement devant la clôture offrent d'autres niveaux d'interprétation.
Le tableau est signé en haut à gauche. "Le chantier du constructeur de bateaux,
Cancale, Bretagne"
PS (2) : dans un genre semblable, mais avec son style propre, voici la scène vue par Mathurin Meheut