vendredi 24 juillet 2020

Tibiran : je fais re-couler l'aqueduc (2)

Nous revenons sur place, une fois encore, j'ai réfléchi entre-temps, (toutes les dernières nuits) voici la situation : regardons désormais vers Générest, origine de l'eau s'engouffrant dans la faille souterraine : le tracé est numéroté 6, en orange, couleur DDE (ou sauveteurs en mer). Il passe par l'ex-forge Fuzéré (n°1, profondeur 10m nous a rappelé Marcel Baillache, et j'apprends que Isaure Gratacos est venue sur place autrefois... si elle avait conservé des photos ?), descend vers le "poudac" (n°3 profondeur, 3,3m), et oblique vers la résurgence du lavoir (n° 5, cachée par les arbres) puis du moulin... je m'inquiète de sa réaction quand je vais lui couper l'eau ! Rassurez-vous, c'est une fiction !

j'ai repris en rouge les points clés de la partie-haute = canal. J'ai rajouté en pointillé orange le tracé de l'alimentation souterraine, captée par le poudac (3)
oui, c'est l'ex forge, le puits est à droite derrière une grille
Entre-temps, j'ai progressé : j'ai rencontré des voisins, qui forcément connaissent des morceaux précieux d'histoire locale ! Je visite le fameux point n°1, l'ex forge Fuzéré, toujours là, mais inaccessible, et ... dangereuse ! Je reviens au puits dit de captation que j'ai numéroté 3. Je me dois d'être discret : "on" m'a raconté la descente d'une jeune femme dans le puits artésien, exploit qui aurait été accompli récemment par un spéléologue. Le puits était revêtu de plaques de marbre, cela ne m'étonne pas, des plaques comme on en trouve encore à Montmaurin ; dans la piscine de la villa (de Nymphus et Séréna) de Valentine ; et surtout dans la piscine de Montoulieu où les plaques ont été conservées spectaculairement entières : cela sert d'être entouré de villas romaines ! (1) Voici un morceau authentique extrait sur place, je l'ai retourné par discrétion, sans doute y en a-t-il d'autres dans les maisons voisines ? Je vous en montrerai encore un autre en place demain.

la forme avec son chanfrein est caractéristique d'une dalle d'angle, en marbre de Saint-Béat
Cela, c'est la préparation avant de retourner sur le terrain. Sur le terrain, je retourne au niveau bas, je veux voir si le drone va mieux voir les détails : je suis intrigué, depuis toujours, par l'allure du chemin rural que j'ai nommé 2bis : il est étonnament pavé, des traces de roues (romaines ?) dans les pierres du fonds. Surtout, il est bordé quand on descend rive gauche de pierres cyclopéennes soutenant le talus, elles ne sont pas là par hasard, alors qu'en face, le terrain qui héberge le "poudac", n'est soutenu dans sa partie basse que par quelques simples deux rangées de pierres.


l'écoulement souterrain passe quelque part dessous




au retour, le mur est à droite, partiellement sur le rocher



le mur penché contient la terre du dessus, il est assis sur la roche sous-jacente, contenant la veine faisant passer l'eau
Arrivé en bas, on  tourne à gauche pour tomber sur la source, et le talus reste ceinturé du même mur appareillé, (pour tout dire, je pense au revêtement d'un barrage en terre) 





à l'extrêmité, le mur s'adosse à la roche-mère percée


Baillache l'a répété deux fois :

Pour que le "poudac" se remplisse, il faut obturer l'exutoire : l'eau bloquée est forcée de "remonter"


Mais comment faire pour boucher l'exutoire : il faut un robinet ! C'est quoi un robinet ? C'est un obstacle dans un tuyau. Dans une veine de pierre calcaire, c'est un bouchon, c'est une vanne. Comment créer cette vanne ? Une fois repéré le passage de l'eau, il suffit (si je puis dire) de créer un trou  dans le champ dessus, et d'enfoncer une planche au bout d'un poteau pile-poil dans la veine qui ne doit pas être bien large ? Il faut bien reboucher, pour empêcher les fuites...reposer de gros cailloux pour faire couvercle, de la terre par-dessus, en ménageant l'espace pile-poil du poteau servant de "manche".

Alors je regarde le champ de dessus, sans oser rentrer car c'est une propriété privée. Bingo, il y a bien la trace d'un puits, fermé par un couvercle. C'est là qu'était la vanne, et pour bloquer les fuites, surtout au moment des orages où le débit augmentait, il fallait un bouchon, énorme, bloqué par des enrochements : la prairie au-dessus de la source est un robinet géant.



Il faut toujours observer le cadastre : ma parcelle et bien circonscrite, et porte (fièrement) le numéro 445, la voici :

et elle commande la résurgence actuelle, qui alimente le lavoir, puis le moulin


je vous la montre à nouveau


c'est quoi, ce truc au centre, si ce n'est pas le couvercle de la clé des eaux ?


il y a une suite :

le canal retrouvé à l'aval : 

demain !

voici la synthèse finale, sur le cadastre
PS (1) : le revêtement de marbre de Montoulieu