vendredi 23 septembre 2016

Patrimoine (5) : le Bunker d'anonyme

Il s'agirait de landart. Je propose du beach art : l'artiste est inconnu, il aurait pu se faire nommer Nemo, comme le capitaine du sous-marin de Jules Verne. Il préfère anonyme.

C'est un artiste dans le sens le plus pur du terme, puisqu'il crée l'émotion chez le spectateur. Il a décidé de transformer un bunker sur la plage de Dunkerque, immeuble de mort s'il en est, en lui collant dessus un a un des miroirs si bien appareillés, que l'on dirait du Gaudi moderne.







Personne nuit après nuit ne s'est aperçu de rien, pourtant nous sommes sur une plage proche d'une grande ville. Et le bunker s'est peu à peu transformé en pépite lumineuse, que l'on croirait tirée du royaume de Superman, (qui habite comme vous savez un royaume de cristal glacé quasiment aussi lumineux).



Ainsi, l'homme héberge toujours au plus profond de lui un démon symbole du mal. La civilisation lui apprend à contenir le démon, et à le garder soigneusement enfoui dans le tréfonds de son moi profond. Mais des fois, il ressort à la surface non seulement à l'échelle de l'individu, et aussi d'une Nation. Il en ressort des horreurs comme le génocide, et le terrorisme.

Notre anonyme sublime tout cela en parant l'horreur d'écailles de lumière. Le bien envahit le mal et l'étouffe sous une enveloppe de miroirs tranchants, le transcendant en pure lumière. Jamais l'art n'est aussi religieux que celui d'anonyme.

J'ai tenté de me fendre d'une appréciation élogieuse, 

bien en-dessous de l'émotion ressentie.



Vous devez témoigner de la fraternité à Anonyme : 

voilà un artiste inspiré !