Styphnolobium
japonicum.
C’est drôle : quand on
achète une maison, on achète généralement une surface bâtie, comme un
appartement : on vous dit « tant le mètre carré ». Pourtant on
peut aussi acheter un terrain. Lui aussi se caractérise par sa surface. Mais j’ajoute
que l’intéressant est aussi son âge. Et le fait encore plus précieux d’avoir
été transformé en jardin. En vieux jardin. Parfois encore, le jardin est planté
d’arbres. Le mieux c’est les vieux arbres. Pourtant les notaires n’en parlent
jamais. Ne les listent jamais. Bizarre non, car il se peut qu’on ait fait une
affaire, avec un arbre qui n’était pas dans l’inventaire !
Nous avons ainsi hérité (enfin
acheté sans qu’il soit listé) d'un sophora
du Japon. Il a une forme de pagode, en fait son feuillage, plus précisément
son houppier, forme un dôme presque
parfait, sous lequel on peut se cacher.
Sophora est un nom arabe : arbre de miel vient de ses fleurs mellifères. Il est appelé « arbre
des pagodes », car il était souvent planté près des temples bouddhistes
chinois.
Il vient de Chine, et a été introduit
en Europe, par le père français Pierre d'Incarville (qui séjourne à Pékin de
1742 à 1757). Il est à l'origine de l'introduction en France de plusieurs
essences ornementales courantes (cédrèle, savonnier, l'ailante).
Le Sophora du Japon est une
essence de lumière. Il a été planté au Sud. Il tolère la sécheresse, la chaleur
et s'adapte aux milieux urbains. Il résiste à la pollution atmosphérique. Il
préfère les sols fertiles et profonds, peu calcaires et jamais argileux. De la
famille des Fabacées, anciennement appelée légumineuses, il possède des racines
capables de fixer l'azote de l'air ce qui fertilise le sol.
L’écorce fissurée est grise. Le
sophora a des lenticelles sur les rameaux, pour la respiration. Les rameaux
restent verts 3 ans, puis dépérissent et deviennent cassants. On l'a bien nettoyé ce printemps, ça l'a revigoré.
Les feuilles caduques pennées ressemblent à celles du
Robinier, mais les folioles sont plus petites et acuminées. De plus leurs
troncs se différencient nettement.
La base des feuilles de sophora
est bulbeuse, et contient le bourgeon. Les feuilles du sophora sont les
dernières à apparaître, bien après celles des autres grands arbres, et aussi
les dernières à tomber à l'automne (en novembre). Les folioles jaunissent et se
détachent une à une.
Les fleurs sont doublement
tardives : elles attendent le mois d'août pour éclore et, ce seulement au bout
de 20 ans ! Comme le nôtre a 45 ans, il fleurit depuis 25 ans. Elles se groupent
en panicules pendantes de 30 cm, enveloppant l'arbre d'un nuage vaporeux, blanc-crème, odorant et mellifère.
Au fur et à mesure que les petites fleurs
papilionacées éclosent sur un même panicule, les plus anciennes de quelques
jours se fanent déjà et se répandent en un tapis blanc au sol.
le sophora fleurit
il est content !