Comme j'ai un article de trop durant ce mois d'octobre qui se termine, je pensais ne rien publier ce matin, m'accordant une grasse matinée. Làs, voici que je suis levé trop tôt, et que pendans la nuit Jacques m'a écrit. En fait c'est Pierre-Jean Vaillard qu'il a fait parler, sur un sujet toujours "récurrent" il faut bien l'avouer : la punition légitime que nous, descendants des (vilains) colons et (affreux) pieds noirs ayant colonisé l'Algérie, devons et devrons subir, éternellement pour des Siècles (et des Siècles), pour réparer (et c'est impossible) les fautes qu'auraient donc commises nos ancêtres.
J'ai une vision faussée d'Alger que je n'ai jamais osé visiter, de peur de subir des remarques désobligeantes, préférant Maroc et Tunisie moins acâriatres et vengeresses. Pourtant, j'ai le souvenir d'architecture magnifique, blanche comme la Ville. D'églises transformées en mosquées. De productions alimentaires liées à cette prodigieuse Afrique du nord. Sans compter bien entendu des papillons magnifiques, signe de beauté d'un arrière pays superbe, jouxtant le Sahara.
pour appeller Alger la blanche, il fallait bien que les immeubles y soient blancs
J'ai été très proche des Rapatriés rentrés manu militari en 1962, pour constater comment ils avaient puisque j'habitais Montauban "colonisé" les vieilles terres du Tarn et Garonne ; créé des vergers de pommiers. Lancé avec l'aide du Génie Rural la conservation en atmosphère contrôlée, sous azote, de fruits se vendant mieux l'année d'après. Lancé l'irrigation qu'ils appellaient "israëlienne" pour imiter le goutte à goutte de là-bas...bref, apporté la modernité dans ce qui était il faut bien le dire un XIXè de l'agriculture famililiale du département 82, dans lequel on installait encore l'eau courante loin d'équiper toutes les campagnes !
Les Rapatriés, et j'ai suivi les Commémorations annuelles de leurs amis restés là-bas je veux dire dans les cimetières, cela se passe le 26 septembre en France depuis 62 ans, ont été dûrement punis, eux et leurs enfants, petits enfants... Je vous ai expliqué hier que nos Fonctionnaires (sans doute s'y glisse-t-il un certain nombre de fils d'immigrés), paient avec une proactivité suspecte les retraites de leurs familles décédées là-bas. Les propos langue de bois du nouveau Ministre des Finances hier soir ne m'ont guère convaincu de son intention de supprimer, au cas par cas, toutes les lignes superflues de nos dépenses jetées par les fenêtres, où nous laissons aller telle ou telle manne de centaines de millions de "thunes" à des gens qui ne nous aiment pas.
ce laxisme pour nous faire aimer est pathétique
et totalement contre-productif
mieux vaudrait que cette bienséance s'adressât aux populations des Territoires hexagonaux y compris extra-marins (quel jargon parisien), chez qui "on" renvoie désormais les immigrés gênant par trop Toulouse, j'attends toujours les nouveaux immeubles pour les loger et les entreprises pour leur offrir du boulot !
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L'Algérie d'alors exportait des céréales, du vin, de l'huile d'olive, des agrumes... et subitement, on y a découvert du pétrole et du gaz, ce qui n'a rien arrangé, et renforcé la rébellion.
Qui se souvient de Pierre-Jean Vaillard ? C'était un chansonnier humoriste et acteur.
https://www.youtube.com/watch?v=bt_C8FhMN1s
Une perle ! Pour ceux qui ont aimé cet homme et son franc-parler.
66 ans déjà. Certains ont dû le lire mais n'ont pas dû comprendre le sens du message...
On dit : « Les paroles s'envolent, les écrits restent. »
Eh bien, justement, ces phrases écrites par Monsieur Pierre-Jean Vaillard, en 1958,on devrait de temps en temps les relire... à l' Assemblée Nationale !!!
Il y avait, à l'époque, des gens qui avaient de l'esprit. En 1958, déjà... la repentance... pour les crimes contre l'humanité !
Texte à déguster sans modération
Pardon petit Fellagha... (écrit en 1958 par Pierre-Jean VAILLARD)
Et, petit Fellagha, c'est à toi que je pense,
En voyant ta rancune à l'égard de la France.
J'ai beaucoup réfléchi et ma méditation
Me décide à venir te demander pardon....
Oui, pardon, Fellagha, pardon pour mon grand-père
Qui vint tracer des routes et labourer la terre.
Il est venu chez toi, il a tout chamboulé.
Où poussaient des cailloux, il a planté du blé.
En mettant après ça, Ô comble de l'ignoble,
Où poussaient des cailloux, il a fait un vignoble.
Pardon, cher petit Fellagha,
Oh, pardon de tous ces dégâts.
Et mon affreux grand-père (il faut qu'on le confesse)
N'était bien sûr, pas seul à être de son espèce.
Ces autres scélérats ont bâti des cités
Ils ont installé l'eau et l'électricité
Et tu n'en voulais pas, c'est la claire évidence
Puisque on sait que avant que n'arrive la France
Tu n'avais en dehors de la Casbah d'Alger
Que la tente ou bien le gourbi pour te loger.
Et pour ton éclairage, tu n'avais que de l'huile.
Alors nos maisons, bien sûr, c'était la tuile.
De l'électricité, là encore soyons francs,
Tu ne demandais pas qu'on te mette au courant
Tu t'es habitué à ces choses infâmes,
Mais c'est à regret et la mort dans l'âme...
Stoïquement d'ailleurs, tu supportes ces malheurs,
Avec force courage et tant de belle humeur.
Donc tu as engraissé, mais de mauvaise graisse.
Car tu prenais le car (une invention traîtresse)
C'est ce même car que, pris d'un délire divin,
Tu devais, un beau jour, pousser dans le ravin.
Je comprends ta rancœur, je comprends ta colère,
Tu n'es pas au niveau des arabes du Caire.
Tu glandes et tu vis mieux qu'un fellah égyptien.
A quoi Nasser... Nasser à rien.
Nous avons massacré tes lions et panthères.
Nous avons asséché tes marais millénaires.
Les moustiques sont morts... Les poux... De Profundis.
Nous avons tout tué, jusqu'à la syphilis.
Ah pardon Fellagha pour tous ces carnages.
Nous avons fait tout ça, c'est bougrement dommage.
Bien pardon Fellagha, de t'avoir mieux nourri,
De t'avoir vacciné pour le béribéri
Et d'avoir à tes pieds nus mis (oh maladresse !)
Des souliers...
Pour nous botter les fesses.
Ils avaient de l'esprit en ces temps-là !... et sans mot grossier !