Vous avez noté ? Avec le covid,
la consommation de vin a augmenté : en quelque sorte, le vin que l’on ne boit
plus au restaurant, on le boit à la maison. Comme tout bon Français, j’ai
d’abord créé une petite cave, grâce à des étagères IKEA en bois qu’IKEA ne
construit plus, bravo aux anciens qui possèdent encore ce magasinage. Ca c’est
le plus facile : car quand dix voire quinze ans après on a consommé ses
vieilles bouteilles, il faut se réapprovisionner !
comment faire ?
Parcourant les rayons des caves,
je suis éberlué par la difficulté de choisir ! Pourtant, je suis agronome,
formé à l’école consistant à affirmer : « imiter la Nature, et hâter son œuvre ». J’ai goûté
partout les grands et petits crus, aime les productions locales comme Gaillac,
Saint-Mont pour la semaine. Puis les grands crus le dimanche, je n’énumère pas :
je suis comme vous sans doute noyé sous la profusion des noms ; des
origines ; des cépages… !
Dans les rayons des
grandes surfaces, le classement est immuable : par couleurs : blanc ;
rosé ; rouge ; champagne et mousseux, au milieu apparait notre cava Freixenet Rosado
de Catalogne, au milieu des vins importés, on commence par les Italiens pour
compenser les voyages interdits : le Chianti reste à la mode avec une (bonne) pizza (maison aux anchois) !
Personne, sauf à être initié, ne met en avant les « vins
natures »
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| un Comtois pour desherber les vignes |
Nous sommes le matin 7 heures 05, je regarde ARTE (une fois de
plus) et tombe sur « le renouveau du vignoble français », par
Myriam Bou-Saha (1). Une révélation ! J’apprends que le vignoble dépérit, les
clones diffusés partout par les nouvelles pratiques dégénèrent au bout de 20
ans, alors que la vigne autrefois se transmettait de génération en génération,
en vivant cent ans ! La faute aux pépiniéristes, sachant qu’ARTE nous fait
découvrir Lilian Bérillon, qui en vingt ans a créé une vraie arche de Noé de plants
anciens, susceptibles de rénover les plantations vieillissantes.
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| plants greffés protégés par de la cire https://www.lilian-berillon.fr/ |
et puis on découvre le
Vin Nature
Le vin naturel ou vin nature est
le résultat d'un choix philosophique visant à retrouver l'expression naturelle
du terroir. Il est issu de raisins travaillés en Agriculture Biologique, sans
désherbants, pesticides, engrais ou autres produits de synthèse. Les vendanges
sont manuelles et lors de la vinification le vigneron s'efforce de garder le
caractère vivant du vin. Les interventions techniques pouvant altérer la vie
bactérienne du vin sont proscrites, ainsi que tout ajout de produit chimique, à
l'exception, si besoin, de sulfites en très faible quantité. Les doses
maximales de SO² total tolérées sont de 30mg/l pour les rouges, 40mg/l pour les
blancs.
et on découvre alors des viticulteurs nature, une femme, un homme
Petits producteurs de vin, Julien Merle et Nathalie Banes militent pour une agriculture « respectueuse de la terre ». Je leur propose la devise qui aura guidé ma vie : "imiter la Nature, et hâter son oeuvre" !
Leur domaine de 7 Ha est situé à Légny dans le Beaujolais sud.
Un terroir vivant avec une vigne puisant tous les éléments minéraux nécessaires à sa croissance.
Ils s'essaient à la pub, et
tentent l'humour : le nom de Jean étant Merle, il a posé un merle en bois à
l'entrée du domaine, et joue avec son nom d'oiseau ! Par exemple, la cuvée Bord
d’aile de Merle 100% Gamay sur des sols argilo-calcaire est vinifié sans aucun
intrant, ici pas de sulfites, levures ou autres. Une vivification en macération
carbonique. Cette cuvée chaleureuse est issue des jus de presse permettant une
amplitude étonnante sur un millésime remarquable. Un vin toasté et cacaoté
plein de fruits mûrs. Une bouche salivante et très digeste : pile ce que je
cherche !
A déguster pour
redécouvrir une vraie valeur du Beaujolais : le sens de la fête vinique. Un
petit régal ! 
Pour les retrouver :
Impasse de la
Tonnellerie
69620 Légny
Tél. 06 78 15 41 53
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| et ils désherbent avec leurs deux chevaux : slogan : EN = énergie animale ! |
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| le logo déchiffré : le merle (le compagnon) ; le Comtois (le cheval) , le vin (le produit), créent des "transports...d'émotions"...! |
je vais leur demander de m'étiqueter une cuvée "elpenor" :
Dans la mythologie grecque, le matelot Elpénor, compagnon d'Ulysse, s'assoupit près du temple de Circé. Au moment du départ, mal réveillé, il tombe de la terrasse et se tue.... belle mort ! Il faut préciser qu'il avait été comme ses copains transformé en pourceau par Circé, retransformé en humain par l'insistance d'Ulysse, et qu'il avait bien bu... quand il en avait eu l'occasion ! Lorsqu'il descendit aux Enfers pour consulter le devin Tirésias, Ulysse croisa son ombre à laquelle il promit une sépulture honorable. Tout est donc bien qui finit bien, la morale étant qu'il faut profiter de l'instant présent quand cela est encore possible, en appréciant le Beaujolais Nature naturellement ! ! (2)
PS (1) : Myriam Bou Salah parle du tatouage
https://www.youtube.com/watch?v=S7O1Qocd0wk&ab_channel=FUNDACI%C3%93NEURO%C3%81RABE
PS (2) : absolument obligatoire d'ajouter la mention "avec modération" pour appliquer la langue de bois officielle ! ! dont acte !
PS (3) : nous qui avons choisi d'habiter les zones rurales, avons fréquenté Cajarc et le Lot "terre des merveilles" !
