vendredi 29 novembre 2019

Emma Haziza docteur hydrologue


Nous venons de vivre un nouvel épisode catastrophique de pluies cévenoles... sur le Var et les Alpes-Maritimes : pensez : vu la météo idyllique de ce Sud de France, qui n'aimerait y résider à temps plein ? Des zones inondables ? quel sujet théorique...anti-démocratique : chacun a bien le droit de construire dans le midi : on construit d'abord, on vit ensuite la douleur de voir un pan de colline glisser en pleine nuit, au ras du jardin, la voiture emportée ! Le dessous d'un pont est inondé ? J'ai le droit de passer (je le vaux bien), le conducteur fonce... la voiture s'étouffe dans l'eau... les passagers fuient à pied... La foule se retrouve dans les gymnases, on dirait qu'ils sont toujours créés en hauteur, pour servir de refuge, bien vu ?

Nous sommes dans C dans l'air. Notre reporter favori Patrick Cohen interroge Emma Haziza, on devine que l'émission a choisi un journaliste coriace pour lui tirer les vers du nez : d'abord c'est une femme, et il s'agit d'un sujet technique. Ensuite elle est hydrologue, le genre de scientifique rarissime, dans une Société devenue administrative qui écoute peu les Ingénieurs et autres spécialistes des sciences. Alors Emma explique ce qui s'est passé, le réchauffement de la Méditerranée, la montée de la vapeur d'eau, et sa chute intense au contact des masses froides d'altitude. Au sol, les zones naturelles ont disparu, et l'eau en excès doit cheminer au travers des habitations ; des rues bétonnées : des parkings des super-marchés. Si on n'a pas prévu de premier étage, on doit évacuer des habitants à qui on n'a jamais expliqué les précautions à prendre, et ils se retrouvent au gymnase surélevé, leur cuisine pleine de boue. 

C'est dramatique, on partage la peine de nos compatriotes concernés


Déjà que nos contemporains ne s'y connaissent pas trop en économie ; en  techniques ; en Histoire... j'imagine que l'Hydrologie est un domaine très obscur : Emma explique qu'une pluie de fréquence cinquantenaire ne va pas se reproduire dans 50 ans ! Non, statistiquement cela veut dire qu'il existe 1 chance sur 50 qu'elle se reproduise tous les ans ! Elle peut même se reproduire plusieurs fois dans l'année, en automne mais aussi pendant les autres saisons !

Arrêtons d'utiliser des termes qui n'ont plus de sens


Emma est remontée jusqu'au 13èS sur le bassin de l'Argens, d'autres phénomènes sont survenus, parfois 4 évènements "colossaux" le même mois de la même année ! Le bassin en question est donc coutumier de ces phénomènes, les commentateurs se divisant en deux camps : la faute c'est le réchauffement climatique, qui certes accentue le réchauffement de la mer ; les autres : l'histoire a déjà connu de telles catastrophes, sauf que l'occupation des sols n'a pas diminué depuis... !


Les explications d'Emma Haziza sont lumineuses, pleines de pédagogie, et Patrick qui sourit d'aise devant la verve d'une pareille interlocutrice la félicite : -"en 15 secondes, vous avez répondu à toutes les questions que j'avais préparées, et on a tous compris" !

Conquis moi aussi, ce n'est pas si souvent que l'on est témoin d'une intelligence aussi communicative, je me demande si Emma ne serait pas IGREF ? Raté, elle sort de l'Ecole des Mines, ce n'était pas si loin ! Mais elle a prolongé ses études : elle est Docteur, brillante docteur (je mets l'ancien masculin qui me semble tellement plus respectueux) et a fondé le cabinet Mayane, qui propose les aménagements propres à mieux gérer les bassins-versants



Toute ma considération, Madame, pour vos propos experts

nul doute que vos conseils aboutissent à mieux faire connaitre

les hydrologues

et l'hydrologie


un ancien du 19 avenue du Maine-ENGREF 1967