vendredi 15 novembre 2019

André Arnal raconte la résistance



L'automne arrive, avec ses pluies froides... et la reprise des conférences de la Société d'Etudes du Comminges. Tout le monde se retrouve ce mardi 12 novembre à la médiathèque : André Arnal raconte l'histoire de la résistance dans les cantons de Luchon, Aspet et Saint-Béat : notre région est stratégique : frontalière, avec la proximité de l'Espagne : les réfugiés espagnols rentrent en France : 7000 à Luchon, ce n'est pas rien ! Les réfugiés du Nord de la France occupée descendent en masse pour passer la frontière dans l'autre sens. Ils sont 300000 à Toulouse ! Les Allemands sont nombreux : la cause, la proximité de la frontière, et les gisements de pétrole de Saint-Marcet, l'ancienne Régie Autonome des Pétroles, du carburant ; et des chauffeurs à réquisitionner !





Nous sommes sous le régime de Vichy : la majorité des Français deviennent légionnaires, adhérents de la Légion française des combattants : le premier des Légionnaires, le Maréchal Pétain. Les juifs sont désignés comme boucs émissaires,  auteurs de la vie chère et responsables de la pénurie alimentaire : il faut les arrêter, les expulser, la police s'y emploiera avec zèle ! Comme ces trois jeunes filles qui distribuent des tracts, appelant à la résistance avec le général de Gaule, qui sont arrêtées à Luchon.


En 2012, André Arnal, qui est Aveyronnais, en résidence secondaire à Ger-de-Boutx, a sorti son premier livre : Des juifs et des justes. -«J'y raconte le parcours de quatre jeunes juifs, autrichiens et allemands, qui ont fui leur pays. Ils sont passés par l'Aveyron, à Fayet où habitaient mes grands-parents qui les ont hébergés et cachés pendant 3 ou 4  mois, fin 1942», explique André, lequel précise que ces jeunes juifs se déplaçaient sans cesse pour ne pas être repérés, ni arrêtés. «Mes grand-parents ont été reconnus justes en 2008», précise-t-il.


Passionné par l'Histoire, André Arnal, ancien instituteur, s'est donc lancé dans un deuxième ouvrage qu'il présente aujourd'hui. -«Cela m'a pris 6 ans de recherches et d'écriture. C'est mon voisin Gilbert Cazeneuve, qui m'a donné l'envie. Il me racontait de nombreuses anecdotes. Et puis, j'ai beaucoup lu, et en particulier de l'historienne Émilienne Eychenne qui a énormément travaillé sur les invasions de France», poursuit l'écrivain qui a rencontré des témoins de la guerre, ou encore des personnes jeunes ou enfants à l'époque et ayant gardé des souvenirs.

les douaniers allemands impitoyables gardiens de la frontière

les Chemins de la liberté par le Comminges et le Val d'Aran reprennent les routes tracées par Emilienne Eychenne

les tristes responsables allemands de la Gestapo, dont les photos ont été retrouvées chez le photographe de Luchon


le colonel américain Fuller à Luchon, préparant la reprise en main de la France par les USA
autour de la stèle des évadés, voir ci-dessous



 Je vous ai montré autrefois la cabane du col du Portet d'Aspet, connue pour le drame qui l'a frappée, les hommes partis en avance et sauvés, les enfants et les femmes dénoncés et pris par les Allemands à l'intérieur.



Nos Pyrénées ont été le cadre de drames terribles

André Arnal perpétue leur mémoire !