dimanche 6 octobre 2019

Bougainvillées

On la distingue entre toutes, cette plante aux bractées rouges, qui cache sa petite fleur au milieu, et forme des buissons flamboyants. Introduite du Brésil, c'est la plante des pays chauds ...

... des vacances au soleil !












à 20 mètres de hauteur, les fourmis n'hésitent pas à la visiter

elle enchante les yeux !



PS : si vous vouliez poursuivre ? ... J’aime bien Louis-Antoine Bougainville, forcément : Accompagné du naturaliste Philibert Commerson, de l'ingénieur cartographe Charles Routier de Romainville, de l'astronome Pierre-Antoine Véron et de l'aventurier le prince Charles de Nassau, il part de Nantes, puis de Mindin le 15 novembre 1766, avant de faire escale dans la rade de Brest d'où il repart le 5 décembre pour un voyage autour du monde à bord de la célèbre frégate la Boudeuse qui ressemble un peu à l'Hermione. Un second bateau, l’Étoile, une flûte, parti de Rochefort le 1er février 1767, le rejoint pour le tour du monde le 13 juin 1767 à Rio de Janeiro après deux rendez-vous manqués aux Malouines et dans l'embouchure du Río de la Plata. Il a embarqué quatre musiciens pour maintenir le moral de ses hommes à bord... condition nécessaire mais pas suffisante ...!


l'holotype de Bougainvillea spectabilis en ligne sur le site du MNHN
Au Brésil, le botaniste Philibert Commerson embarqué sur l’Étoile découvre la fleur qu'il nommera plus tard la bougainvillée et cette fleur sera donnée à Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon. Il y aurait beaucoup à raconter sur Commerson, qui collabore avec mon Maitre Linné, herborise dans les Pyrénées, et est un fou de collections naturalistes...!

ce n’est pas tout !

Après avoir remis les îles Malouines qu'il avait conquises auparavant, aux Espagnols, sur ordre de Louis XV, il franchit le détroit de Magellan, et explore le sud de l'immense archipel des Tuamotu, qu'il baptise «archipel dangereux», du fait de la faible visibilité des atolls coraliens qui le composent, représentant autant de récifs compliquant la navigation. Le 22 février 1768, il découvre les atolls de Vahitahi et Akiaki, qu'il nomme respectivement «les Quatre Facardins» et «l'île des Lanciers», mais n'y accoste pas. Il aperçoit également Hao, découverte plus de 160 ans avant par Quiros, et la nomme «île de la Harpe» en raison de sa forme. Il aperçoit plus tard Mehetia, et arrive en vue du Boudoir (petit îlot au large de Tahiti), le 2 avril . Tahiti vient d'être découverte en juin 1767 par Samuel Wallis. Les navires de Bougainville y restent moins de dix jours, au mouillage à Hitia'a. Puis, l'expédition repart avec un jeune Tahitien volontaire, Ahutoru (Aoutourou), qui fera le trajet jusqu'à Paris où Bougainville le présentera au roi, l'officier de marine lui offrant, comme promis au bout d'un an, son voyage de retour au cours duquel il mourra de la petite vérole, après une escale à l'Île-de-France.

Le 3 mai 1768, Bougainville navigue au sein de l'archipel des Samoa, découvert par Jakob Roggeveen en juin 1722. Il s'émerveille de la rapidité des pirogues polynésiennes à voile, et baptise ces îles «Archipel des navigateurs». Des échanges interviennent avec les natifs, de bord à bord, mais là encore, aucun membre de l'expédition de Bougainville ne pose pied à terre.

Courant mai 1768, il découvre à bord une supercherie : le domestique de Commerson, Jean Baret, 24 ans, est en fait une femme déguisée en garçon, prénom : Jeanne, pas Jean ! Elle n'est pas le domestique de Commerson, mais sa ... compagne ! Elle est ainsi la première femme à faire le tour du monde. L'expédition, qui avait accosté à l'est de Tahiti quatre semaines plus tôt, avait d'ailleurs été accueillie par les autochtones. Les tahitiens en croisant pour la première fois Jean Baret répétaient vahine (vahiné), ce qui signifie « femme » en tahitien. La première européenne a débarquer sur l'île ne peut l'explorer et doit quitter la terre ferme pendant tout le séjour pour éviter que le subterfuge soit éventé. Inutile de dire qu'elle est une botaniste aussi forte que son compagnon, puisqu'elle prépare et classe les échantillons ! J'ai retrouvé son testament, je vous cite le lien :

http://jeannebarret.free.fr/jeanne%20barret%20SHAP%20miquel-%204e%20liv%202017.pdf

Je reprends le périple de Bougainville : il explore quelques semaines plus tard l'archipel des Grandes Cyclades ou Vanuatu, qui sont les îles Saint-Esprit de Pedro Fernández de Quirós. De là, il atteint l'archipel des Louisiades, qu'il nomme ainsi en l'honneur du roi Louis XV. Il longe ensuite les îles Salomon, qui me fascinent avec leurs ornithoptères décrits plus tard par Wallace et Dumont d'Urville. Il découvre le 30 juin 1768, l'île à laquelle on donnera par la suite son nom, Bougainville, actuellement située à la jonction entre les îles Salomon et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Vit dans cette ile le rare ornithoptère allotei, mais c'est Rotschild qui lui donne son nom. Le 1er septembre 1768, il peut enfin se ravitailler aux Moluques, une partie de son équipage souffrant chroniquement de scorbut depuis son entrée dans l'océan Pacifique.


Il rentre à Saint-Malo le 16 mars 1769 et publie en deux volumes en 1771 et 1772 : Le voyage autour du monde par la frégate du roi La Boudeuse et la flûte L'Étoile en 1766, 1767, 1768 et 1769. Il évoque le mythe, au parfum alors sulfureux, du « paradis polynésien ». Ce journal de voyage rencontre un vif succès en Europe. Bougainville voit les apports scientifiques de son voyage éclipsés par le caractère ambigu du succès de son ouvrage. Il a néanmoins fait faire de grands progrès à la géographie de l'Océanie, découvrant des îles nouvelles, précisant la situation de beaucoup d'autres, donnant sur les mœurs des indigènes des renseignements intéressants. Denis Diderot, écrira, en réaction, son : Supplément au voyage de Bougainville, en 1772.


on ne voit pas distinctement le trajet sur la carte d'origine : le voici :


l'ile Bougainville, à l'Est de la Papouasie Nouvelle Guinée




et voici une photo du folklore local, prise grâce à Google map



et les ornithoptères de wiki, mais il manque le plus prestigieux, (puisque rarissime)